JO-2024 : les quartiers plaident pour l'inclusion

FRANCE 24

Depuis 5 ans, Madioula Aidara Diaby, ancienne conseillère principale d’éducation, et la députée Amélia Lakrafi organisent un concours d'éloquence de la jeunesse à l'Assemblée nationale. Cette année, ils ont défendu l'inclusivité par le sport alors que la France se prépare à accueillir les Jeux Olympiques 2024.  Visitez notre site : http://www.france24.com  Rejoignez nous sur Facebook https://www.facebook.com/FRANCE24  Suivez nous sur Twitter https://twitter.com/France24_fr#

Transcript

00:00 [Musique]

00:09 Il était une fois, dans un pays lointain...

00:12 Chut, chut ! T'as pas vu le sujet ?

00:16 Et qu'on te fait, c'est pas ici.

00:18 Alors que les athlètes se préparent aux Jeux olympiques et paralympiques,

00:25 d'autres affûtent leurs argumentaires.

00:28 Élèves de quartiers prioritaires, ils seront le temps d'une journée

00:30 les défenseurs de l'inclusion par le sport,

00:33 et pas n'importe où, à l'Assemblée nationale.

00:35 Jeux olympiques 2024, les quartiers plaident pour l'inclusion.

00:38 C'est maintenant.

00:39 Nous venons de choisir notre sujet, et ce soir, il est les Jeux paralympiques.

00:43 Adelaïde, vous êtes inspirée ?

00:44 Oui.

00:46 Hanter l'exploit, alors qu'il n'a qu'un bras.

00:48 La tenue vestimentaire, la posture, l'humour, n'hésitez pas sur l'humour.

00:51 Mais les Jeux olympiques sont bien plus que cela.

00:54 Soyons les réenchanteurs du Jeux à venir.

00:57 Ils viennent de collèges dits « sensibles », du 93, du 78 ou de Paris.

01:01 Aujourd'hui, pour la première fois, ils entrent à l'Assemblée nationale.

01:05 Les chemises sont de sortie pour faire honneur à l'invitation.

01:11 Un concours d'éloquence organisé salle Colbert,

01:13 le second hémicycle du Palais Bourbon,

01:15 où se tiennent les débats parlementaires.

01:17 Vous devez projeter votre regard sur le quatrième ou cinquième rang.

01:23 Posture, droite face. D'accord ?

01:26 Élèves, comme professeurs, sont volontaires.

01:33 Depuis le début de l'année, on travaille pour être ici aujourd'hui.

01:37 Et c'est une fierté.

01:39 Ce qui nous porte, c'est l'envie de montrer qu'on est capables.

01:41 Madioula Haidara a imaginé le concours

01:43 quand elle était conseillère principale à Aubertvilliers.

01:46 Elle l'organise avec la députée de la majorité, Amélie de Montigny.

01:51 Depuis cinq ans, j'amène des élèves à l'Assemblée nationale

01:54 pour le concours d'éloquence de la jeunesse.

01:56 Parce que depuis cinq ans, j'ai pensé au top niveau.

01:58 Je voulais le meilleur pour eux.

01:59 Donc bonjour à tous, nous sommes très très heureux

02:02 de vous accueillir ici à l'Assemblée nationale.

02:04 Victor Hugo a parlé ici.

02:06 Jean Jaurès et beaucoup plus récemment Simone Veil.

02:10 Ils ont tous défendu leurs idéaux.

02:12 On est tous français.

02:13 C'est ma façon de faire en sorte qu'ils se réapproprient leur attache.

02:16 La maison du peuple, c'est chez eux.

02:18 Je pense qu'on ne le dit peut-être pas suffisamment.

02:20 Les Jeux Paralympiques peuvent-ils contribuer à changer le regard

02:23 sur les personnes en situation de handicap ?

02:25 On dit quoi ?

02:26 Handicap !

02:27 Alors, cap de l'âge de 100 mois.

02:29 De jouer au basket en fauteuil roulant.

02:30 Oui.

02:31 Ils ont six minutes pour rendre hommage à un athlète handisport.

02:35 Parmi eux, Alexandra Noucher, record de France du saut en longueur et du 100 m.

02:40 On me rend envie de vous parler du grand Trésor Makunda.

02:44 Trésor Makunda, malvoyant, indépendant,

02:46 et lui, sprinter, médaillé aux Jeux Olympiques de Tokyo.

02:49 Ou encore Riyad Salem, champion de natation, de basket et de rugby fauteuil.

02:54 Et du haut de nos 14 ans, on aimerait que notre discours serve d'œil et de jambe

02:59 pour que nous puissions nous mettre dans la peau de tous ces athlètes si résilients.

03:03 Le fait qu'il travaille sur un athlète paralympique,

03:07 qui pour moi est un exemple de non-renonciation.

03:09 C'est des exemples pour le quotidien.

03:11 Ton admiration se porte moins sur l'exploit sportif

03:14 que sur le handicap.

03:16 C'est un comble !

03:18 Hein ?

03:19 Ben y'a quoi ? Un comble ?

03:21 Ah, c'est un truc de ouf !

03:23 Ah !

03:25 Quand ils arrivent aujourd'hui à nous faire une belle prestation orale

03:28 avec de la rhétorique, la gestuelle, la théâtralisation,

03:32 ben je pense qu'on a tout gagné.

03:34 Alors non, tant que les Jeux paralympiques seront à côté des Jeux Olympiques

03:39 et non pas intégrés aux Jeux Olympiques,

03:42 ils pourront difficilement faire changer le regard sur les personnes en situation de handicap.

03:47 Soyons fiers de nos athlètes, normalisons la différence !

03:50 Si on est dans une société qui prend en compte cette différence,

03:58 eh ben ces douleurs vont se transformer en bonheur.

04:02 Aujourd'hui, avec Paris 2024, on a le même comité d'organisation,

04:06 on a le même logo, on a réalisé plusieurs de mes rêves,

04:09 mais qu'on n'éteigne pas la flamme.

04:11 L'équipe lauréate, le collège Rosa Luxembourg de Vermiers.

04:16 Le concours a accueilli cette année des élèves en filière adaptée,

04:22 sur scène et en coulisses.

04:24 Les trophées ont été réalisés pendant une formation en chaudronnerie.

04:27 Je veux faire en sorte et montrer aux élèves que quand on dit inclusion, c'est de l'inclusion.

04:32 Et on y va sous toutes ses formes, c'est pour de vrai.

04:38 À quelques stations de là, Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis,

04:42 une des villes les plus pauvres de France.

04:44 C'est ici, dans le collège classé REP+

04:47 qu'étudient les jumeaux Anas et Abdallah, lauréats du concours.

04:52 Ça vous a fait quoi d'arriver jusqu'à l'Assemblée nationale ?

04:57 Impressionné, parce qu'on n'a pas l'habitude de voir ce genre de paysage.

05:02 Un paysage, quand même !

05:04 J'ai pas l'habitude de visiter Paris.

05:06 Pourtant, c'est la porte à côté.

05:08 Oui, mais l'Assemblée nationale.

05:10 Qu'est-ce qui a fait la différence selon vous ?

05:12 C'est notre acharnement.

05:14 Le travail, moi je dirais.

05:16 Et on a appris aussi notre texte, partout.

05:18 C'est pas mal !

05:20 Voilà, je suis chez moi.

05:22 Oui, je suis chez moi aussi.

05:24 Impliqués dans la vie du collège, leurs parents ont tout misé sur l'éducation.

05:27 Leurs deux filles aînées ont intégré le lycée d'excellence Louis-le-Grand à Paris.

05:30 Vous y attendiez quand même à ce qu'ils gagnent ?

05:32 Oui, j'avoue.

05:34 Parce que c'est beaucoup de travail.

05:36 Avec leurs mamans, on a commencé très tôt.

05:39 Et je crois que les parents ont un grand rôle à jouer.

05:43 Surtout dans nos quartiers.

05:45 Ils sont curieux, ils veulent y arriver.

05:47 On les a beaucoup aidés.

05:49 N'est-ce pas ?

05:50 Toi, tu as fait un stage à l'Élysée.

05:52 Tu as approché un peu le monde politique.

05:55 Ça te fait rêver aujourd'hui ?

05:56 Oui, parce que déjà, leur éloquence du coup.

05:59 J'aimerais tellement parler comme eux.

06:02 Parler aussi facilement devant autant de monde.

06:04 Parce que c'est vrai que j'avais du stress tout à l'heure.

06:06 Quand je passais devant des gens.

06:08 Alors qu'eux, ils parlent pour la France.

06:10 C'est un peu le visage de la France.

06:11 L'Élysée, l'Assemblée nationale.

06:13 Si je travaille plus tard dans la politique,

06:15 ça serait vraiment une chance pour moi.

06:17 Merci beaucoup.

06:18 Et bonne continuation.

06:19 Merci.

06:20 Merci, vous aussi.

06:21 Pour raconter les histoires de vos quartiers,

06:23 un mail Instagram et Facebook.

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