Le départ d'Aulas est-il une bonne nouvelle pour l'OL ? Débat animé entre Jérôme Rothen et Eric Di Meco ce lundi dans Rothen s'enflamme ce lundi sur RMC.
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00:00 Jérôme, est-ce que c'est une bonne nouvelle le départ de Jean-Michel Aulas ?
00:02 - Oui, oui, moi je le dis depuis un certain temps.
00:05 Je trouve que ça a trop duré, trop duré, trop d'erreurs.
00:09 Oui, on peut...
00:11 Il ne faut pas retenir que les dernières années et le fait d'être à plus de 10 ans
00:15 sans titre majeur au niveau des garçons.
00:21 Mais n'empêche qu'il était sur le déclin, Jean-Michel Aulas,
00:26 depuis pas mal de temps, que le grand président qu'il a été,
00:30 on avait l'impression que dès qu'il touchait à quelque chose,
00:32 dès qu'il avait une intuition, ça se transformait en échec.
00:37 Et ça a été récurrent sur les derniers mois.
00:40 Donc, il fallait dire stop pour redynamiser un club qui,
00:46 malheureusement, même s'ils sont sur une bonne série, comme le dit Edouard,
00:50 mais c'est largement insuffisant en termes de qualité d'effectifs,
00:54 en termes de qualité d'équipe, en termes de résultats.
00:57 Ils sont bien en dessous
01:00 des objectifs qui étaient fixés sur les deux dernières années.
01:04 Et ça, ce n'est pas possible.
01:05 Tu vois, tu ne peux pas continuer comme ça avec un président qui,
01:09 en plus, il rattrapait parlage aujourd'hui.
01:11 Et ce n'est pas méchant ce que je dis.
01:12 C'est la réalité.
01:14 Il ne peut pas avoir les bonnes idées comme il avait eu à l'époque,
01:19 fatigué certainement.
01:21 Et puis, surtout, tu ne peux pas changer ton fusil d'épaule comme ça.
01:25 Quand tu t'appelles Jean-Michel Aulas,
01:26 tu es obligé de rester sur une certaine ligne directrice
01:32 que tu as mis en place depuis pas mal d'années.
01:35 Et tu ne peux pas tout casser d'un seul coup.
01:38 Donc, il n'en avait pas l'envie.
01:40 Mais les personnes, aujourd'hui, il y a lui,
01:42 et puis les personnes qui l'entourent au niveau sportif,
01:45 ce n'est pas une réussite.
01:46 Donc, John Textor va prendre la suite.
01:50 Je lui souhaite d'avoir des bonnes idées parce qu'il y a du gros,
01:53 gros travail, parce que les gens à Lyon sont en manque de résultats
01:56 et veulent une équipe ambitieuse, mais avec les moyens de ses ambitions.
02:00 Pour toi, il faut continuer le grand ménage.
02:02 Oui, il faut faire du grand ménage.
02:04 Tu peux te...
02:05 La deuxième partie de saison te montre que malgré tout,
02:09 il y a des joueurs intéressants où ils peuvent continuer.
02:12 Quand je vois la casette qui met autant de buts sur l'année,
02:16 la casette est une référence.
02:17 Il t'emmène là.
02:19 Il faut le suivre, mais il faut lui amener beaucoup,
02:21 beaucoup de joueurs, une ossature bien plus solide et surtout rafraîchissante.
02:24 Alors, est-ce que c'est forcément une bonne nouvelle, Eric ?
02:26 Ou est-ce que dans ces cas-là, on ne dit pas "tu sais ce que t'as,
02:29 tu sais pas ce que tu gagnes" ?
02:30 Non, mais comment on peut dire c'est une bonne nouvelle ?
02:34 Qui en est pour dire c'est une bonne nouvelle ?
02:36 Parce que ça ne marche plus.
02:37 Oui, non, mais tu peux dire ça ne marche plus,
02:40 mais tu ne dis pas c'est une bonne nouvelle.
02:42 Un président qui a passé 36 ans dans un club,
02:45 qui l'a récupéré en deuxième division,
02:46 qui l'a fait progresser jusqu'à devenir cette fois champion de France,
02:52 une place forte du football français pendant autant d'années,
02:55 voire même derrière quand ça ne gagnait plus.
02:59 Voilà, alors après qu'il l'ait connu ces dernières années,
03:02 et peut-être même qu'il était au bout de l'histoire,
03:05 et peut-être même qu'il est resté quelques années de trop,
03:09 qu'il aurait dû passer la main avant.
03:10 OK, on peut faire ce constat-là, mais bonne nouvelle,
03:14 c'est l'avenir qui nous le dira.
03:15 Parce que le gros problème qu'il y a, c'est dans le football actuel,
03:19 avec ces nouveaux actionnaires qui arrivent du bout du monde
03:24 pour faire de l'argent dans le football,
03:27 ça se passe souvent mal, ou pas toujours bien, on va dire.
03:31 Je ne sais pas comment le formuler.
03:34 Voilà, donc qu'il ait perdu le Monjo ces dernières années,
03:38 qu'il ait fait des erreurs,
03:39 peut-être parce qu'il s'était détaché un peu du club,
03:43 peut-être parce qu'il n'était plus dans le football d'aujourd'hui,
03:47 qui est particulier, oui, on peut faire le constat-là,
03:49 on l'a tellement censé quand ça gagnait.
03:52 Mais de là à dire que c'est une bonne nouvelle pour Lyon,
03:56 je ne sais pas, parce qu'il n'y a que tellement d'exemples
04:00 de propriétaires qui sont arrivés pour faire des carnages
04:02 dans des clubs que l'on connaît, que ce soit à Bordeaux,
04:06 que ce soit ailleurs, il y a plein d'exemples.
04:10 Il y en a même eu à Paris, d'ailleurs, avant les Catarinos,
04:12 ce n'était pas une faune de pension américaine qui avait...
04:14 - C'était ça, Colonie Capitale.
04:15 - Donc voilà, il faut faire attention à ce qu'on dit aujourd'hui.
04:19 - Ça ne veut pas dire qu'on est sûr que ça va marcher, mais n'empêche...
04:25 - Non, mais moi, je trouve violent de dire que c'est une bonne nouvelle.
04:26 Tu vois, j'ai du mal à...
04:28 Parce que c'est catégorique et définitif,
04:31 et surtout, quand on ne le sait pas, il y a beaucoup de contexemples.
04:33 - Là, on ne parle pas que depuis un an ou deux, Eric,
04:36 on parle depuis dix ans où il n'y a pas de titre majeur à Lyon.
04:38 - Oui, mais attends, tu sais que chaque année,
04:43 en Ligue 1, il y a 18 présidents qui ne gagnent pas.
04:46 - Oui, mais...
04:47 - Et sur les dix ans qui viennent, il y en a peut-être 16...
04:50 - Sauf que les plus ambitieux ont gagné sur les dix dernières années.
04:55 - Mais non, parce que...
04:57 - Bah si, c'est la réalité.
04:59 - Parce que moi, tu sais...
05:00 - On ne va pas demander à Ted Chabanne de gagner un titre, quand même.
05:02 - Tu sais, je le disais tout à l'heure,
05:04 dans le Moscato Show, ça a souvent été récurrent
05:06 qu'un des auditeurs de Lyon a pelé,
05:09 et supporter de Lyon a pelé, quand ça allait mal.
05:11 - Oui, oui. - Il y a cinq, six ans,
05:13 ou quand ça allait moins bien.
05:14 Tu sais, je leur disais, mais vous vous rendez compte
05:16 de la chance que vous avez.
05:17 Vous avez un président qui a pris votre club de deuxième division,
05:19 qui vous a amené sur le toit de la France,
05:22 voire sur le toit de l'Europe, en tout cas dans le Gotha européen.
05:25 - Oui, mais donc ça, c'est le tout américain.
05:27 - Non, non, mais attends, attends, juste, je finis.
05:29 Et qui, derrière, n'a pas mis en danger son club.
05:33 Et j'expliquais l'histoire du football en France, quand même.
05:35 Reims, qui a dominé le football français dans les années 50,
05:39 qui a explosé complètement à un moment donné.
05:41 - Oui, oui.
05:42 - Saint-Etienne derrière, un truc.
05:44 Bordeaux, même, Bordeaux, qui a eu des difficultés derrière.
05:47 Alors, ça n'a pas duré longtemps, Bordeaux,
05:48 mais qui a eu des difficultés.
05:51 L'OM, qui a eu des difficultés.
05:52 Tout ça pour expliquer que pour régner dans le football français,
05:55 il fallait souvent être déraisonnable au niveau économique.
06:00 C'est-à-dire, tu étais obligé de te mettre en danger économiquement.
06:03 Et ces clubs-là l'ont payé.
06:04 Et lui, il est arrivé à gagner sept ans de suite.
06:07 - Arrête de me mettre des économies dans la main.
06:09 - Mais non, mais c'est important.
06:11 Et derrière, qui est resté, malgré tout,
06:12 une place forte du football français,
06:14 au point même de rester compétitif quand il a construit son stade.
06:17 Mais les gars, c'est une prouesse.
06:19 C'est une prouesse économique.
06:20 - Il s'est écarté du sportif.
06:22 Il s'est écarté du sportif.
06:23 - Oui, mais pour pérenniser son club.
06:25 Mais pour pérenniser son club.
06:27 - Pérenniser quoi, son club ?
06:28 - Toi, tu penses ça.
06:30 Moi, je pense que ce qu'il a fait, c'est extraordinaire
06:32 dans le football français.
06:34 C'est-à-dire gagner autant et rester fiable économiquement.
06:38 C'est une performance inégalée, inégalable.
06:41 - On n'a pas du le contraire.
06:42 C'est un joueur de Jean-Michel Lolas, de Lyon, qui est égal.
06:44 Qu'est-ce que tu en penses ?
06:45 - Ce que j'en pense, c'est simple, c'est clair.
06:47 Moi, avec Jean-Michel Lolas, j'étais capitaine pendant quatre saisons à Lyon.
06:53 On est arrivé avec les sudistes Tigana de Marseille après 93.
06:58 - Manu Amoros.
06:59 - Comment ?
07:00 - Il y a Emmanuel Amoros avec toi.
07:02 Il y avait même Abedi qui arrive dans l'année.
07:03 - Oui, oui, Abedi Pelé.
07:04 - Tu sais que j'ai failli même signer.
07:07 Je sais que j'ai failli au lieu...
07:09 Enfin, quand je signais à Monaco, je peux signer à Lyon aussi.
07:11 - On aurait fait encore partie de cette grande...
07:15 - Vous avez abandonné notre OM.
07:17 - Non, non, c'est pas l'OM.
07:19 - Lolas, c'est une bonne nouvelle, son départ ?
07:22 - Je me rappelle les discussions.
07:24 C'est M. Tapie qui avait poussé pour que Lolas
07:29 se prenne la présidence, qu'il devienne ce président.
07:32 Parce qu'il ne faut pas oublier ce qu'il a fait de ce club,
07:35 ce qu'il a construit.
07:37 Aujourd'hui, ce qui me dérange le plus de ce que j'entends,
07:41 c'est qu'hier, il n'a pas assisté au match.
07:43 Pourtant, il a des relations très privilégiées avec Montpellier,
07:47 avec le fils Loulou, aujourd'hui.
07:49 Ça peut paraître, de ma part, dire ça,
07:55 parce que souvent, j'ai noirci avec Jean-Michel Lolas.
07:58 Parce que je n'oublie pas de ce qu'ils m'ont fait pour être viré.
08:03 C'est lui qui est viré.
08:04 Mais ce qui est dommage, c'est qu'en place, aujourd'hui,
08:07 c'est encore des fonds d'investissement américains
08:11 qui ont pris la décision qu'il n'assiste pas au match.
08:13 Je ne sais pas ce qui s'est passé.
08:15 Mais pour que ce président, cet homme-là, fou de ballon,
08:18 fou de notre football français, de sa ville, de son club,
08:23 puisque certaines fois, il pétait un câble,
08:26 et on était les premiers à dire "mais qu'est-ce qu'il raconte ?"
08:29 Mais souvent, il racontait des vérités.
08:32 Et là aujourd'hui, aujourd'hui, on interne tous nos présidents.