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LE COURS DE LA VIE

Un film de Frédéric Sojcher
Avec Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï, Géraldine Nakache

Résumé : Noémie retrouve Vincent, son amour de jeunesse, dans l’école de cinéma dont il est désormais directeur. A travers une masterclass hors norme, elle va apprendre à Vincent et ses élèves que l’art d’écrire un scénario c’est l’art de vivre passionnément.

En savoir plus : https://bullesdeculture.com/le-cours-de-la-vie-2022-cinema-avis-critique-film/
Transcription
00:00 Ce que tout se passe sur un jour, dans une école de cinéma, où Agnès Jaoui donne ses cours de scénario,
00:11 mais bien sûr il y a plein d'interruptions de cours et il y a plein de choses qui se passent
00:15 entre les cours, aussi d'ailleurs avec les étudiants, parce que les étudiants vont très
00:20 vite se rendre compte que ce cours est très particulier et se rendre compte eux aussi que
00:25 ce que dit Agnès Jaoui peut les concerner eux dans leurs propres histoires et donc il va y avoir
00:29 pour eux aussi des petites révélations qui vont avoir lieu tout le long de cette journée.
00:35 "Pourquoi tu m'as invité ?"
00:37 "Parce que je pense qu'il était temps de rendre hommage à ton talent."
00:40 "Et il t'a fallu 30 ans pour te rendre compte de ça ?"
00:42 "T'as vraiment pas changé."
00:45 Avec le scénariste Alain Lerac, on a d'abord, même au départ sans production,
00:50 c'est moi qui ai eu l'idée du film, il l'a écrit, j'ai suivi toutes les étapes d'écriture
00:57 et instinctivement, il a fallu trouver une production et un casting.
01:01 Mais on n'avait pas encore réfléchi au casting au moment de la conception scénaristique du projet.
01:07 Et puis tout à coup j'ai eu une élimination, puisque je me suis dit que Agnès Jaoui serait
01:11 vraiment l'interprète idéale pour ce film, puisqu'évidemment tout le monde la connaît
01:15 comme actrice, mais elle est aussi, on le sait, scénariste, elle a eu plusieurs fois le César
01:19 du meilleur scénario.
01:20 "Je crois que la première qualité d'un scénariste, c'est pas tant l'imagination
01:24 que le sens de l'observation des autres et de soi-même."
01:30 "Je lui ai simplement envoyé le scénario par mail, parce que j'avais juste son adresse mail,
01:34 et 15 jours après elle m'a répondu en me disant qu'il fallait qu'on se rende compte
01:38 qu'elle trouvait le projet intéressant, mais elle a émis une condition, et cette condition
01:42 elle l'a acceptée totalement Alain Lerac et moi, c'est que pour tous les moments où elle parle
01:46 du scénario, il fallait que ce ne soit pas en contradiction avec ce qu'elle-même pense
01:51 de son travail scénaristique."
01:53 "T'as des enfants ?"
01:54 "J'ai une fille et un garçon."
01:56 "Avec la même mère ?"
01:58 "Oui, j'ai toujours été très conventionnel."
02:01 "Une petite fille, je suis encore de loin."
02:03 "Comment ?"
02:04 "A nous."
02:05 "A nous."
02:06 "C'est un bonheur, elle est non seulement une très grande actrice, mais aussi une très grande scénariste,
02:12 et donc forcément ce qu'elle disait nous parlait Alain Lerac, le scénariste et moi,
02:17 donc on n'était pas du tout en train de bouder ses conseils, mais c'était sous forme de dialogue,
02:21 de l'échange, et je crois beaucoup que chacun doit rester à sa place, le scénariste reste Alain Lerac,
02:30 même si Agnès Jaoui est intervenue sur le scénario et a apporté des éléments,
02:35 moi-même j'ai apporté des éléments dans le scénario et je ne me considère pas pour autant comme scénariste,
02:40 et Agnès Jaoui est l'actrice principale du film et j'en suis le réalisateur."
02:43 "J'ai vécu avec elle pendant 5 ans."
02:45 "Elle est au courant, Céline ?"
02:47 "Non."
02:48 "Tu sais que l'une est..."
02:49 "Oh merde."
02:51 *Bruit de clavier*
02:53 "Attends là j'étouffe là."
02:54 "Je pense que Géraldine Nacach dans le film c'est le spectateur du film, c'est-à-dire qu'elle assiste,
03:00 le porte-parole du spectateur, elle assiste à ce qui se passe entre Agnès Jaoui et Jonathan Zakaï,
03:06 et comme le spectateur, en tout cas si le film marche, ce que j'espère, elle se pose les questions,
03:12 mais quel est le sous-texte, c'est quoi le truc qui se passe entre eux là, c'est quoi ce qu'ils ont à régler tous les deux,
03:17 et donc elle est dans une sorte de curiosité, mais pas du tout malsaine, une curiosité positive,
03:21 c'est-à-dire essayer de comprendre les choses, et donc comme le spectateur, je l'espère, aura envie au fur et à mesure du film de comprendre ce qui se passe."
03:27 "J'aime les histoires."
03:29 "Elles peuvent changer des vies."
03:31 "Ils peuvent même changer le monde."
03:34 "Truffaut qui disait que les films sont plus importants que la vie, c'est quelque chose qui est très proche de ma philosophie,
03:41 enfin modestement parce que évidemment je ne me compare pas à Truffaut,
03:44 mais c'est ce que raconte le film aussi, c'est que par l'imaginaire, par la fiction, on peut quelque part comprendre nos vies,
03:50 et que la vraie vie, comme le disent les Américains, le cinéma c'est "bigger than life",
03:54 et donc en un temps beaucoup plus réduit que la vie, il y a une sorte de concentré, de dramaturgie, d'émotion, et qu'on a besoin de ça."
04:00 "Et comment la scénariste alors ?"
04:01 "Stylé."
04:02 "Pour les personnages, il faut aimer leurs défauts, leurs faiblesses comme leurs qualités, peut-être même encore plus leurs défauts."
04:11 "Je ne fais plus de longs métrages de fiction depuis 12 ans, et donc il faut avoir l'honnêteté de dire que quand on ne tourne plus,
04:16 on se demande "Est-ce que je vais encore tourner ? Est-ce que je suis encore cinéaste ?"
04:19 et même c'est un problème de légitimité pour moi en termes qu'enseignant,
04:22 est-ce que c'est légitime d'enseigner le cinéma quand on ne tourne pas ? Surtout la pratique du cinéma.
04:26 Et donc là, on va dire que ça m'a redonné, en tout cas quand je me regarde dans la glace,
04:31 une légitimité pour quelques mois ou quelques années."
04:34 [SILENCE]

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