Son pire coup de crasse en maternelle, sa jeunesse à Puteaux, son rapport à la religion : Géraldine Nakache parle de tout, sauf de sa carrière (ou presque) dans Small Talk avec David Castello-Lopes.
Elle sera à l’affiche du film Le Cours de la Vie sortie le 10 mai
Elle sera à l’affiche du film Le Cours de la Vie sortie le 10 mai
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00:00 C'était quoi ton tout premier travail ?
00:01 C'est quoi ton rapport au carbone ?
00:03 C'est quoi la chose la plus chère que tu possèdes ?
00:05 Quelle était ta plus grande douleur physique ?
00:06 T'es des femmes de Corneille-Rhin ?
00:08 C'était quoi une journée type de vendeuse de jeans ?
00:10 Qu'est-ce qu'il raconte lui ?
00:12 Vous le voyez sur ces images,
00:18 Smalltalk est enregistré avec deux micros,
00:20 un pour l'invité et un pour moi.
00:22 Ce qui normalement est cool,
00:24 parce que ça permet d'entendre tout le monde très bien.
00:26 Sauf que là,
00:27 il y a une personne qui a effacé tout ce que mon micro avait enregistré.
00:31 Résultat, pendant tout cet épisode,
00:32 on entend beaucoup mieux Géraldine Nakach que moi.
00:35 Alors c'est moins grave que si c'était le contraire,
00:37 mais quand même, c'est pas ouf.
00:38 Donc franchement, je suis super désolé.
00:40 Mais rassurez-vous, la personne responsable de cette erreur
00:43 a été envoyée dans un camp de rééducation militaire
00:45 dans la région de Châteauroux.
00:47 Bonjour.
00:48 Installe-toi.
00:49 Je reçois et tu reçois à la maison.
00:50 C'est ça.
00:51 Merci.
00:52 Prends ton temps.
00:53 Merci beaucoup.
00:54 Il y a plein de gens.
00:55 Par contre, je suis parti pile poil à l'heure.
00:57 Après, je suis très ponctuelle.
00:58 À quelle heure ?
00:59 En vrai, il n'est pas du tout en retard en plus.
01:00 Franchement, tu n'es même pas en retard.
01:01 Je suis un petit peu en retard.
01:02 Bonjour.
01:03 Salut.
01:04 Bonjour.
01:05 Bienvenue dans Smalltalk.
01:06 Dans mon Smalltalk.
01:07 Dans ton Smalltalk.
01:08 Smalltalk, c'est un podcast avec un principe assez simple à comprendre.
01:09 C'est que je reçois des gens connus et on parle de tout,
01:10 sauf de ce pour quoi les gens sont connus.
01:11 Mais on doit comprendre qu'il y a des gens qui sont connus,
01:12 mais qui ne sont pas connus.
01:13 Et c'est ça qui est intéressant.
01:14 Et c'est ça qui est intéressant.
01:15 Et c'est ça qui est intéressant.
01:16 Et c'est ça qui est intéressant.
01:17 Je reçois des gens connus et on parle de tout,
01:22 sauf de ce pour quoi les gens sont connus.
01:25 Mais on doit quand même faire des petites…
01:28 On fait des petites exceptions, des petites entorses.
01:31 Parce que sinon, les gens ne viennent pas.
01:33 Ils disent « moi, j'ai des produits culturels à promouvoir. »
01:36 Ah d'accord, oui, bien sûr.
01:38 Donc, on parlera quand même un petit peu de ton actualité.
01:41 D'accord.
01:42 Dans un intermède promo au milieu…
01:44 D'accord.
01:45 Au milieu du podcast.
01:47 Podcast, pardon.
01:48 Alors, Nini La Cache, ça va bien ?
01:51 Oui, ça va.
01:52 Tu es le messie de me recevoir dans ton propre podcast ?
01:54 Je suis ravie de te recevoir dans ton propre podcast.
01:56 J'étais bien, j'ai eu le temps d'appréhender les lieux, je suis bien.
01:59 Qu'est-ce qui t'ambiance la cafétéria de Konbini ?
02:02 Elle est très hawaïenne.
02:03 C'est hawaïen, c'est hawaïen.
02:05 C'est pas mal.
02:06 Le peuple de Konbini, c'est un peuple un peu spécial.
02:09 Ils aiment bien faire la fête.
02:11 Ça, c'est des vrais trucs qui…
02:13 Ah bon ?
02:14 Ça envoie vraiment de la musique le soir, avec des DJ.
02:17 Ah bon, c'est vrai ?
02:18 C'est une mission de travail.
02:19 Donc vous, vous m'invitez à 15h10 ?
02:21 Invitez-moi après 22h du coup.
02:23 C'est vrai, pourquoi on ne fait pas les podcasts le soir, avec de la sono ?
02:27 Je ne sais pas.
02:28 Non, mais c'est bien, c'est hawaï, en même temps c'est un peu healthy, je vois qu'il y a des fruits comme ça.
02:32 Tout à fait, il y a des barres à céréales.
02:34 Ça, on sent bien.
02:35 J'ai un petit peu crevard sur les céréales, il ne reste pas grand-chose.
02:37 Ils ont fait un effort, mais le ciel, je crois qu'il pue.
02:39 Oui, c'est ça.
02:40 Il pue à la hauteur.
02:41 Non, c'est joli comme tout, c'est convivial, on est bien.
02:43 Tu es venue comment pour la Raccoon City ?
02:47 En moto, mais ce n'est pas moi qui conduis.
02:50 Je suis venue derrière Boris, qui est un taxi-moto, qui est quelqu'un avec qui je travaille depuis 20 ans.
02:55 C'est ton taxi-moto ?
02:56 Non, ça n'existe pas d'avoir un humain à soi, parce que c'était avant, ça c'était vraiment avant.
03:01 On avait des esclaves, tout ça.
03:02 Là, il n'est pas à moi.
03:04 Tu regrettes cette époque ?
03:05 Ah, je regrette, c'était quoi ?
03:07 C'était super, tu leur jetais des trucs comme ça.
03:10 Non, mais en revanche, il est taxi-moto de profession, et il s'avère qu'il m'a transportée une fois, il y a un moment, sur un film,
03:18 et que j'ai dit, moi je me sens à l'aise avec toi.
03:20 Comme j'ai un problème, et on revient au début de ce podcast, j'ai un problème avec la ponctualité.
03:26 Naturellement, à Paris, aujourd'hui, c'est très compliqué d'aller à un rendez-vous en voiture.
03:31 Donc, du coup, je m'y rends en deux roues, parce que ça va plus vite, parce que j'ai besoin d'être à l'heure, fort besoin de ça.
03:37 La réalité, c'est que si j'avais eu Boris, j'aurais été à l'heure.
03:41 Alors, tu as de quoi noter, je vais te donner son numéro.
03:42 Mais bien sûr, on fait la confirmation, c'est super ça, je vais avoir mon texte.
03:46 C'est ces grosses motos...
03:48 Oui, c'est des motos, c'est évidemment très sécur, etc.
03:51 L'idée, ce n'est pas de faire du slam, de foncer.
03:54 L'idée, c'est juste de pouvoir, effectivement, dans les rues parisiennes, se rendre à l'heure à ses rendez-vous.
03:58 Et je le trouve, alors moi, je ne suis pas une fan de la vitesse, tout ça, donc il sait aussi maîtriser ça.
04:04 Il y a eu une fois, quand je lui ai dit, je ne suis pas chirurgien cardiaque,
04:07 donc comme je ne sauve pas des vies, à priori, je n'ai pas besoin d'arriver vraiment à l'heure à ton interview ou sur un tournage.
04:12 Mais pour combler ma pathologie, j'ai besoin d'être quand même plus ou moins ponctuel,
04:16 donc du coup, ce n'est pas mal de travailler avec Boris, puisqu'on arrive à l'heure.
04:18 Est-ce qu'il te met la bague moto ?
04:20 Oui, en fait, par-dessus mon manteau, il me plug... Vraiment, on parle de ça ?
04:24 Mais parlons de la bague moto.
04:25 Alors, il me met un gilet qui me plug, comme ça, et donc, évidemment, Dieu préserve, je ne suis jamais tombée,
04:30 mais visiblement, si je tombe, le câble se tire, hop, hop, et je m'envole après.
04:35 Et puis après, je ne sais pas.
04:36 J'avoue, il y a deux ou trois fois, j'ai pris une taxi moto, j'avais un peu envie de...
04:40 De tomber ?
04:41 Mais c'est genre, sans vraiment un accident, mais c'est genre, ah non...
04:44 Pour tester.
04:45 Pour voir ce que ça fait.
04:46 Je comprends, je comprends. Alors, je n'ai pas la réponse à ça.
04:48 Non, ça fait.
04:49 C'est quoi ton rapport au carbone ?
04:51 Alors, c'est un rapport...
04:53 Un rapport simple, un rapport complexe.
04:55 J'ai un rapport plutôt sain.
04:57 Disons que je ne voyage pas des masses, donc du coup, parce que je travaille et tout,
05:01 donc du coup, voilà, mais si je pouvais voyager, je voyagerais beaucoup,
05:03 donc du coup, j'aurais un autre rapport au carbone.
05:05 Voilà, là, je n'ai pas de quoi vraiment me poser la question.
05:07 Et ça t'arrive... Est-ce que des fois, genre, tu caches un peu que tu as pris l'avion ?
05:11 Non, vraiment pas, parce que je ne me prends pas assez pour cacher quoi que ce soit,
05:15 mais quand je cesserai de travailler, je t'appellerai pour te dire,
05:18 regarde, là, j'ai fait un pari Hawaii, justement, qu'est-ce qu'on dit ?
05:21 Est-ce qu'on dit ? Est-ce qu'on dit pas ?
05:23 Non, je comprends très bien, je comprends d'autant que maintenant, j'ai une petite fille
05:26 et que c'est plutôt elle qui m'éduque là-dessus,
05:29 puisque c'est à l'école, déjà, ils apprennent un tas de choses là-dessus.
05:32 Donc du coup, par exemple, moi, j'ai eu différentes poubelles chez moi depuis que j'ai ma fille.
05:37 Et c'est vrai que j'ai honte, mais à coups de pas, mais je ne faisais pas de tri avant.
05:40 Puisqu'on te l'a dit avec le feuille 19, tu ne l'as pas appris ?
05:43 Alors, on ne dit rien.
05:45 Ah, mais on va savoir quel âge elle a.
05:46 Ah, par contre, avant, je disais que c'était récent.
05:48 Non, si, c'est récent, tu as raison, mais ce que je veux dire, c'est que je voulais faire croire qu'elle avait 21 ans,
05:51 comme ça, j'aurais pu dire que je fais ça depuis 20 ans.
05:53 Non, non, elle a coupé ça en avant, donc, 1977.
05:55 Mais pas du tout, elle fait ça.
05:56 En 1977, je fais le tri, donc ça a venu un peu tard.
05:58 Non, oui, je fais ça depuis...
06:00 Voilà, j'ai des petits réflexes, des teints de l'eau, la lumière, tout ça.
06:03 Et c'est vrai qu'elle m'éduque vachement là-dessus.
06:05 Et ta fille, une fois, elle te shame ?
06:07 Non, pas encore. Attends, deux minutes, ça va venir, déjà.
06:09 Deux minutes, pas encore, elle n'est pas à l'âge de me foutre la ronde.
06:12 Je sais, mais...
06:13 Non, pas encore.
06:14 Ta date de naissance exacte, c'est quoi ?
06:17 Comment ça, exacte ? Il y a des dates de naissance approximatives ?
06:19 Oui, il y a des voix de gens qui disent "ouais, je suis né..."
06:21 Alors, moi, je suis né... Non, je suis né le 16 février 1980.
06:25 Donc, sous Giscard d'Estaing.
06:27 Oh, wow, wow, wow, wow ! Oh, non ! C'est pas terrible !
06:33 C'est fou que sous Giscard d'Estaing, c'est plus violent que 16 février, moi.
06:36 Ah, ouais, c'est vrai ! Parce que... Tu vois, tu viens de me mettre une petite tarte,
06:40 alors que je n'ai pas de problème à...
06:42 Oui.
06:43 Oh, là, là, c'est dur !
06:44 80, tu vois, on a...
06:45 Toi, 80 ?
06:46 Bah, oui.
06:47 Bah, c'est nul.
06:48 Bah, soumiter.
06:49 Non, mais c'est nul, parce que tout d'un coup, c'est 81, alors que 80, c'est rond, c'est un peu...
06:51 C'est rond, c'est bien.
06:52 Mais bon, Giscard, c'est la même petite tartasse.
06:54 Tu as des souvenirs de Giscard ?
06:55 Bah, non, enfin, bien sûr que non. Il va être ou quoi ?
06:58 Non, j'ai des souvenirs, si, j'ai des souvenirs de...
07:02 J'ai des souvenirs de Bétillier, ou de... Tu vois ce que je veux dire ?
07:05 Il faisait comme ça.
07:06 Voilà, mais...
07:07 Attends, je te dis ça, et en même temps, il me semble...
07:11 Je ne peux pas l'avoir inventé, donc c'est sûr que c'est vrai, mais quand...
07:13 Il me semble d'avoir fait une émission avec Arthur, les enfants de la télé,
07:19 donc ça remonte, puisque c'était quand encore Arthur présentait un enfant de la télé.
07:22 Il me semble, parce qu'il finissait son émission par cette fameuse vignette de Giscard d'Estaing
07:28 qui dit "bonsoir", hein, d'accord ?
07:30 "Au revoir", ce qu'on dit d'ailleurs.
07:31 "Au revoir", "bonsoir", "bonsoir", "au revoir".
07:34 Ça aurait eu moins de sens.
07:35 Bah oui, "bonsoir", n'importe quoi, "bonsoir", "bisous", "au revoir".
07:39 Et en fait, il me...
07:41 Je suis assez convaincue, je ne sais pas quand, mais que j'ai fait cette émission
07:44 où il est venu sur le plateau faire un vrai "au revoir".
07:47 Vous avez retrouvé ça ?
07:48 Bah oui, mais ça il faut qu'on... On a du butch pour les archives ?
07:52 Bah s'il vous plaît, vous êtes de trois vagues, quoi.
07:55 Et il était fatigué.
07:57 Mais, donc voilà, tu vois, finalement, si j'ai...
08:00 C'est une des personnes sur la Terre qui a plus de cernes que moi.
08:03 Et c'est très rare, c'est pour ça que je l'aime bien, parce que...
08:06 Enfin, je l'aime bien.
08:07 Non, mais t'as de l'empathie, quoi.
08:09 Oui, mais t'as un petit truc un peu malin, quoi.
08:13 Voilà, un petit peu.
08:14 Je comprends.
08:15 Est-ce que tu as quand même...
08:17 Ah, "puto", je crois qu'on le sait pas mal, hein,
08:19 parce que j'ai fait beaucoup de bruit là-dessus.
08:21 J'ai regardé récemment, comment ça s'appelait les habitants de "puto".
08:27 Alors ?
08:28 Ils s'appellent les "putéoliennes".
08:29 Bah ouais !
08:30 Et les filles, elles s'appellent les "putéoliennes".
08:32 Ouais ?
08:33 Mais on n'allait pas les appeler des "putennes", par exemple,
08:35 ça aurait été un problème.
08:36 Mais c'est... Donc personne n'utilise ce mot ?
08:38 Si, je suis toute la journée en train de dire que je suis "putéolienne".
08:41 En fait, je crois qu'il faut être de "puto" pour...
08:43 Ouais, je m'imagine un boule en string quand tu as mes yeux,
08:45 je vais dire "pute éolienne".
08:46 Alors attends, fais voir.
08:47 Ah oui, "pute éolienne" !
08:49 Bah oui, mais c'est...
08:50 Oh là là, mais t'as l'esprit mal passé !
08:52 Mais c'est à cause de toi que t'as grandi à "puto".
08:53 C'est ça, pour moi c'est à cause de...
08:54 Mais attends, mais c'est un blague,
08:55 parce que les gens, c'est des gens qui font des blagues.
08:56 D'accord...
08:57 C'est pas ouf comme blague.
08:59 Non, d'abord, c'est pas ouf comme blague,
09:00 et d'autre part, comme c'est pour moi...
09:03 C'est normal.
09:04 C'est un normal et important,
09:05 je préfère qu'on aille pas sur les "putes" et tout, à "puto".
09:09 Je comprends.
09:10 Et donc tu dis régulièrement...
09:11 C'est un mot que les gens utilisent régulièrement.
09:13 Bah je sais pas, régulièrement,
09:14 tous les gens qui sont de "puto",
09:15 parce que c'est vrai que t'as vraiment aucunement envie de dire...
09:18 "Si on parlait aujourd'hui des "putes éoliennes" ?"
09:20 Je sais pas, non ?
09:21 Bah rarement, bah peut-être...
09:22 Enfin là, tu laisses une place folle...
09:24 C'est à faire plaisir à mes parents qui vivent toujours à "puto".
09:27 Et à tous les habitants de "puto".
09:29 J'ai été scolarisée là-bas.
09:31 Je vote encore à "puto", figurez-vous.
09:34 Alors que je vis à Paris, c'est ça que vous venez de dire.
09:37 J'ai pas changé de bureau de vote.
09:39 Pourquoi ?
09:40 Parce que où est-ce que je vote ?
09:41 Dans ton école primaire.
09:42 Merci.
09:43 Comme moi.
09:44 Alors c'est pour ça, on change pas.
09:45 On change pas.
09:46 C'est super.
09:47 Non, bah voilà, tu comprends.
09:48 Ah les petites...
09:49 Voilà.
09:50 Regardes comme elles sont petites.
09:51 Voilà.
09:52 Mais là, il y avait un bassin avec des poissons.
09:55 Bon, voilà.
09:56 Complètement.
09:57 Voilà.
09:58 Est-ce que ça t'a fait plaisir de grandir à "puto"
10:02 ou t'aurais préféré un autre endroit ?
10:05 Bon, alors comme j'ai fait un film,
10:07 où je t'en parle pas mal,
10:08 qui s'appelle "Tout ce qui brille",
10:09 qui est mon premier film,
10:10 c'est vrai qu'à un moment donné de ma vie,
10:12 un peu après l'adolescence,
10:13 c'était même pas une crise d'adolescence,
10:15 j'étais un peu plus âgée, j'avais 16-17 ans,
10:17 c'est vrai que j'ai rencontré des filles,
10:19 des copines, tout ça, qui habitaient à Paris.
10:21 Et là, tout d'un coup, je me suis sentie,
10:23 le nez collé à la vitrine,
10:24 et je me suis dit "mais pourquoi je suis...
10:26 Pourquoi moi, j'habite à "puto",
10:27 donc à 10 minutes de l'endroit où il faut être
10:29 autant habiter à Marseille ?
10:31 Pour moi c'est cool !
10:32 Donc du coup, c'est vrai que c'est devenu
10:34 un sujet pour moi assez tardivement,
10:36 et un sujet qui m'a un peu obsédée,
10:38 où je me disais,
10:40 où j'avais le sentiment de ne pas en être.
10:42 Donc "puto", et puis en plus "puto" à l'époque,
10:45 c'était pas le "puto" d'aujourd'hui,
10:46 le 92 un peu cool,
10:48 donc du coup, ça me dérangeait, quoi,
10:50 ça me dérangeait de me sentir
10:52 pas à l'intérieur de l'endroit où il fallait être, tu vois.
10:56 - Est-ce que à "puto", donc dans les années 80,
11:00 t'étais une petite fille...
11:02 - Les années 80...
11:03 J'étais petite, quand même, à la fin des années 80.
11:06 - Est-ce que t'étais une petite fille sympa,
11:09 ou est-ce que t'avais des côtés pas sympas ?
11:11 - Oui, bah oui.
11:12 - T'avais des côtés pas sympas.
11:13 Est-ce que tu peux nous raconter un truc pas sympa que t'as fait ?
11:15 - Oui, ouais, j'ai fait un truc vraiment, vraiment...
11:17 Là je parle, parce que t'as dit "les années 80",
11:19 donc c'est un truc qui est vraiment
11:20 à l'école où je vote aujourd'hui,
11:22 Marius Giacotto.
11:23 Je me souviens très très clairement,
11:25 donc je suis en dernière année de maternelle,
11:27 donc j'ai pas plus de 5 ans.
11:29 Je me souviens de...
11:30 On avait des tables de 2, comme ça.
11:32 Et puis là, ce jour-là, je sais pas pourquoi,
11:34 la maîtresse avait collé des tables de 2,
11:36 donc on était 4.
11:37 - Oui.
11:38 - On faisait du dessin.
11:39 D'accord ?
11:40 Face de moi, y a Chantal.
11:41 Chantal, elle a les yeux bleus comme toi,
11:43 elle est très très belle.
11:44 Elle est blonde, elle est très belle.
11:45 Je la trouve très belle et tout, super.
11:46 Enfin, voilà, je me souviens de la trouver belle,
11:48 c'était quand même...
11:49 Elle a les yeux bleus, quoi.
11:50 Et puis on a à l'époque, donc on fait des dessins,
11:53 et on a à l'époque des petites gommes
11:55 en forme de crocodile qui sentent un peu la noix de coco.
11:58 Ces gommes, quand tu le gommes avec,
12:00 franchement, elles se cassent.
12:01 Elles sont hyper friables.
12:02 - Ça gomme pas de ouf.
12:03 - Ça gomme pas de ouf, et puis elles se cassent.
12:05 Elles sont ces mignons à poser sur un bureau.
12:07 Donc elle a ce fameux petit crocodile, Chantal, jaune,
12:09 aussi beau que sa chevelure et tout.
12:11 Et puis y a probablement la tête du crocodile
12:13 ou la queue du crocodile, je sais pas, qui se casse.
12:15 Et puis je vois que Chantal,
12:17 je sais pas comment elle en arrive là,
12:18 est-ce qu'elle a voulu sentir la gomme,
12:20 parce qu'elle sentait très bon et tout,
12:21 elle s'enfonce cette petite partie de gomme dans le nez.
12:24 - Oui.
12:25 - Elle est toute petite, la partie de la gomme.
12:27 Et je vois qu'elle est un peu dans une souffrance.
12:29 - Oui.
12:30 - Et j'appelle pas la maîtresse.
12:32 Je suis désolée, j'ai un peu le cœur qui bat vite
12:35 quand je vous le dis parce que je trouve ça horrible.
12:37 - C'est pas ça.
12:38 - Mais j'ai attendu qu'elle souffre beaucoup,
12:39 que la maîtresse s'en aperçoive.
12:40 J'ai rien dit.
12:41 Alors les autres, les deux, là, le dessiné et tout,
12:43 donc elles ont pas à calculer.
12:44 Et puis la maîtresse, elle passait de table en table.
12:46 Et j'ai le souvenir, c'est la première fois,
12:49 enfin c'est mon premier souvenir de sentiment de violence,
12:53 un truc où je me suis dit, ah j'ai commis,
12:55 j'ai laissé quelqu'un en danger.
12:57 - T'as fait quelque chose d'un peu idoral.
12:59 - Mais à fond, non ?
13:00 Et je l'ai laissé, on l'aurait laissé crever je crois.
13:02 - Et Chantal, où est Chantal aujourd'hui ?
13:04 - Ah ben, il faut un appel.
13:06 - Elle est...
13:07 Elle est toujours un truc dans le nez.
13:09 - Détraplégique.
13:14 Non, non, non, non.
13:15 Chantal, c'est sûr qu'elle va bien.
13:17 C'est sûr qu'elle est minimum mal qu'un.
13:18 Elle était sublime, tout va bien.
13:20 Et évidemment, elle n'a même pas été à l'infirmerie.
13:22 - Oui, oui, oui.
13:23 - Attention.
13:24 Mais j'ai le souvenir de m'être dit,
13:26 waouh, je kiffe un peu parce qu'elle a mal.
13:28 Mais pourquoi je dis ça, moi ?
13:30 C'est horrible.
13:31 Mais c'est vrai, je vous jure que c'est vrai.
13:32 Alors voilà.
13:33 Et sinon Chantal, non, je ne sais pas du tout.
13:35 - Je ne sais pas ce qu'elle est devenue.
13:36 - Elle était mignonne comme tout.
13:38 - Ensuite, l'adolescence,
13:39 ça c'est une question que j'aime poser
13:40 parce que je pense que c'est formateur pour les gens.
13:42 Sur le spectre du cool, tu vois ?
13:45 - Entre.
13:46 - Genre vraiment, genre, le prolétariat du cool,
13:49 des gens qui ont ce nom.
13:50 - Oui, oui.
13:51 - Et l'aristocratie du cool, t'étais où ?
13:53 - Oh là, les gars, je suis en stage.
13:55 - T'étais en stage.
13:56 - Oui, mais je suis toujours en stage.
13:57 Non, non, non, parce qu'en fait,
13:59 ce n'est pas tellement...
14:01 Ce n'est ni l'ADN, ni un truc que tu travailles et tout.
14:03 C'est qu'à un moment donné, c'est dans ta tête, quoi.
14:05 Si tu décides d'être en stage ou d'être le patron
14:07 ou d'être au moins Premier ministre.
14:08 - Oui.
14:09 - Non, mais moi, je...
14:10 Non, j'étais pas méga cool.
14:13 En revanche, j'ai cultivé grâce à ça une forme de répartie.
14:16 - Oui.
14:17 - Qui...
14:18 Alors, ça dépend des âges, mais...
14:21 T'es pas cool tout de suite, même quand t'as de la répartie
14:23 et que t'es plutôt rigolote.
14:24 C'est pas tout de suite, ça arrive plus tard.
14:26 Donc non, non, j'étais pas bien.
14:27 Sur le cool, j'étais pas bien.
14:29 - Genre, et le collège, donc pas bien ?
14:31 - Pas ouf !
14:32 - Mais pas douloureux non plus, un peu, inexistant, c'est ça ?
14:34 - Non, ouais, un peu inexistant.
14:35 Je faisais un truc dingue, c'est que j'étais au collège
14:37 pas très loin de chez moi.
14:39 Et je rentrais entre midi et deux,
14:41 pas pour manger, mais pour me changer,
14:43 pour changer de vêtements.
14:45 J'étais convaincue que ça allait me rendre cool,
14:46 alors que vraiment, tout le monde se dit
14:47 "C'est qui cette tarée qui change de chaussures l'après-midi ?"
14:50 Tu vois, vraiment, je me trompais, quoi.
14:52 C'était pas le bon, mon truc.
14:54 - Je me retrouve vraiment très fort.
14:56 - Ah oui, c'est vrai ?
14:57 - Moi, au moment où je me suis rendu sixième,
14:59 j'ai compris que c'était cool d'avoir...
15:01 de mettre des trucs en jeans Levis.
15:04 Et donc, pendant des mois,
15:05 j'ai demandé à mes parents d'avoir des trucs Levis.
15:07 Et à un moment, je suis arrivé,
15:08 et j'étais tout Levis.
15:10 - Waouh, c'est violent.
15:11 - Le pantalon, la chemise, la casquette,
15:13 le blouson par-dessus.
15:15 Et immédiatement, j'ai dit
15:16 "Bon, je vais encore être respecté."
15:18 - Absolument pas, c'est l'inverse.
15:20 - Et ça a été trois fois pire qu'avant.
15:22 - Voilà, c'est exactement le genre de comportement
15:24 que je pouvais avoir.
15:25 - Le truc de Paris, c'était un peu...
15:27 - Finalement, c'était dans ma tête.
15:29 - Mais en revanche, pas méchante.
15:31 Pas adolescente méchante.
15:32 - Depuis Chantal ?
15:33 - Depuis Chantal, ça part.
15:34 - Ça m'a, je pense, un peu traumatisée.
15:36 Non, j'étais plutôt sympa, serviable,
15:37 je rendais service et tout.
15:38 C'est un truc sympa, ouais, sympa.
15:40 - Est-ce que t'as développé des trucs
15:43 que tu savais faire super bien
15:45 quand t'étais adolescente ?
15:46 Genre des trucs...
15:47 - J'ai fait de la danse, tu vois ?
15:48 J'ai fait de la danse longtemps.
15:50 Parce que dans Aputo, justement,
15:52 les putéoliens, avaient la chance
15:55 d'avoir un cours de danse tenu
15:56 par une femme qui s'appelait Laure Legendre
15:58 qui est d'ailleurs toujours prof à Aputo.
16:00 Et elle donnait des cours de hip-hop.
16:03 Le fameux hip-hop.
16:05 Ça s'appelait "Modern Jazz/Hip-Hop".
16:08 Après, ils ont dégagé "Modern Jazz"
16:09 parce qu'ils se sont dit
16:10 s'il y a "modern" dans le mot,
16:11 forcément, c'est pas moderne.
16:12 C'est nul art.
16:13 - Forcément, c'est ringard.
16:14 - Forcément, c'est ringard.
16:15 - Parce que là, les marques,
16:16 il y a marqué "2000" dessus.
16:17 - Voilà, exactement.
16:18 Donc du coup, j'ai fait de la danse
16:19 longtemps avec Laure.
16:21 Et c'était le truc que je voulais perfectionner
16:23 parce que c'était un truc que j'aimais faire
16:25 et où je me sentais pas mal.
16:26 Donc du coup, j'y allais, quoi.
16:28 Et puis, il y avait un spectacle,
16:29 tu sais, en fin d'année.
16:30 Bon, l'idée, c'était de pouvoir être
16:32 dans les places un peu devant.
16:33 - Oui.
16:34 - Tu vois ce que je veux dire ?
16:35 - Et tu sais encore faire des trucs ou pas ?
16:37 - Ouais, ouais.
16:38 De ouf.
16:39 Disons que je suis pas rythmique, quoi.
16:40 Ah non, on était pas sur du break et tout.
16:42 - Non, pas de break.
16:43 - "Modern Jazz/Hip-Hop",
16:44 on dansait sur Michael Jackson.
16:48 Donc c'était pas non plus...
16:50 C'était beaucoup de vibe, tu vois ?
16:52 De trucs comme ça, de trucs comme ça.
16:55 Tu te souviens de ces trucs-là ?
16:56 Voilà.
16:57 Et "Tubelock".
16:58 Beaucoup de "Tubelock".
16:59 - Beaucoup de "Tubelock".
17:00 - Bah, l'année 80, il fallait bloquer.
17:02 Ah bah oui.
17:03 Il fallait beaucoup bloquer.
17:05 Des trucs, des cheveux comme ça,
17:06 des trucs comme ça.
17:07 - Ah oui.
17:08 - Des attitudes, quoi.
17:09 - Oui, des attitudes.
17:10 Mais qu'on voit un peu dans le voguing, maintenant.
17:13 - Ouais, c'est vrai.
17:14 Alors bon, ils sont techniques,
17:15 ils font des trucs au sol et tout.
17:16 Je faisais rien de tout ça.
17:17 Non, non, mais disons que ça m'a appris
17:19 à avoir le rythme.
17:21 - Quelle mention au bac ?
17:24 - Mention bien.
17:25 - Mention bien.
17:26 - Et d'ailleurs, mes parents disaient tout le temps
17:27 "Ah, c'est très bien, c'est vraiment très bien".
17:29 Je disais "Non, non, c'est que bien, en fait".
17:31 - C'est bien.
17:32 Mais il faut voir qu'une mention bien de 1998,
17:37 c'est un peu comme les félicitations
17:39 du jury international, aujourd'hui.
17:40 - International.
17:41 Au moins ça, au minimum, ouais.
17:42 Je suis bien d'accord.
17:43 - Non, c'était vachement plus dur à notre époque.
17:45 - Non, mais c'était vachement plus dur.
17:46 Parce qu'on était plus débilos, aussi.
17:47 - Peut-être.
17:48 - Voilà, on va pas se mentir.
17:49 On était quand même des débiles.
17:50 - Mention bien.
17:51 - Mention bien, non, super.
17:52 Pourquoi ?
17:53 Parce que, pas parce que j'excellais partout,
17:55 vraiment pas, mais parce que j'ai eu la chance
17:58 de faire un bac, ce qui s'appelait
18:00 bac littéraire, cinéma,
18:02 où le cinéma n'était pas une option,
18:04 mais une matière.
18:05 Donc c'était qu'au F8, au bac.
18:07 J'avais un oral et un écrit.
18:09 C'était comme la philo, si tu veux,
18:11 ou le français, ou les lettres.
18:12 Donc à partir du moment où t'étais bonne
18:14 en philo, en lettres et en cinéma,
18:16 forcément t'avais une mention.
18:17 - T'étais sauvée.
18:18 Et c'était quoi les épreuves de cinéma ?
18:20 - Alors, l'épreuve de cinéma au bac,
18:22 à l'écrit, c'était un thème.
18:24 Donc on nous disait un thème.
18:25 Le thème de l'écrit, je m'en souviens
18:26 comme si c'était hier, c'était "La trace".
18:28 Il fallait en 4 heures seulement d'épreuve,
18:30 il fallait écrire un court-métrage,
18:31 storyboarder une séquence du court-métrage
18:33 et faire une note d'attention.
18:34 Donc autant dire que c'était une belle merde.
18:36 - Ah ouais ?
18:37 - Parce qu'en 4 heures, on en a...
18:38 - Comment c'était, le court-métrage à 3 ?
18:39 - Non, je me souviens pas.
18:40 Je me souviens juste du thème.
18:41 Je te dis "La trace", ça m'avait marquée,
18:42 parce que je me rappelle que j'avais fait un truc sur...
18:45 Je me souviens qu'il y avait un truc,
18:46 c'était sur le Paris-Dakar,
18:47 des enfants excisés, j'étais partie "dip" "La trace", quoi.
18:50 Qu'est-ce qu'il nous reste ?
18:51 - C'est deep.
18:52 - Ouais, un truc un peu "dip, dip, dip"
18:54 de les Français qui traversent ce truc en bagnole
18:56 et à côté, il y a des gamins qui se font exciser,
18:58 des gamines qui se font exciser, tu vois ?
18:59 Je me souviens de ce truc-là.
19:00 Il y a eu 18, hein.
19:02 - L'excision, ça marche ?
19:04 - L'excision, ça marche.
19:06 - Auprès des...
19:07 - Pour être salle...
19:08 - Soyez sympa, ne me coupez pas ça comme phrase.
19:11 - Ouais, ça serait pas terrible.
19:13 - Ça serait pas compris.
19:14 - Écoute, ouais, alors c'est sûr que c'était nul.
19:16 En 4 heures, tu peux rien faire de formidable.
19:18 Et puis, à l'oral, ça, c'était génial.
19:20 À l'oral, on avait, comme pour le bac français,
19:22 on étudiait des oeuvres.
19:23 Donc on étudiait 3 films de 3 metteurs en scène différents.
19:25 Ce qui me concerne, c'était Jacques Demy, ma chance,
19:27 parce que c'est un de mes réalisateurs préférés.
19:29 Féléni et Bulle Nuelle, on avait étudié 3 films.
19:32 On tombait sur un des extraits des 3 films
19:35 et on devait l'analyser à l'oral,
19:36 plus on avait fait tout au long de l'année un court-métrage
19:39 qu'on devait défendre, en tout cas.
19:41 C'était vraiment exceptionnel.
19:42 - Et ça, tu t'en souviens, ce court-métrage ?
19:44 - Ouais, je m'en souviens, il s'appelait "Ensemble".
19:46 - Et tu l'as toujours, tu le regardes ?
19:48 - Non, j'ai fait un truc bien, genre il y a 15 ans,
19:51 j'ai pensé, parce que j'avais une VHS,
19:52 j'étais partie de mon école avec la VHS,
19:54 et j'ai pensé à le numériser.
19:55 Et depuis, vraiment, je sais pas où est la numérisation.
19:58 Et même si je savais, honnêtement, je pense que...
20:00 - Que ce serait pas très grave pour la classe du cinéma ?
20:02 - Vraiment pas grave.
20:03 - OK.
20:04 C'était quoi ton tout premier travail de ta vie ?
20:08 - J'ai travaillé dans une jeannerie aux Quatre-Temps,
20:11 une galerie commerciale à la Défense,
20:12 qui s'appelait Derrick, comme l'inspecteur.
20:15 Et c'était une jeannerie qui vendait les Levis,
20:17 que t'as dû acheter une fortune,
20:19 qui vendait les bombardés shots, des baskets,
20:22 et surtout qui comptabilisait un nombre de vols colossal par jour.
20:27 Et un jour, j'ai dit à quelqu'un,
20:28 "Non mais parce que je vois que sous ton pull,
20:30 il y a un bomber, et il m'a dit cette phrase magnifique,
20:32 "Mais c'est à ton père, la boutique ?"
20:33 J'ai dit "Non", il m'a dit "Bon, c'est bon",
20:35 alors il est parti.
20:36 - Il a dit "J'assume le bonnet, qu'est-ce que tu fais ?"
20:38 - Il avait raison, en vrai, si c'est pas à ton père,
20:40 ça vaut pas le coup, donc je lui ai dit "D'accord".
20:42 J'étais extra le week-end.
20:44 On me payait au black comme ça, c'était génial.
20:46 - Tu faisais Quatre-Temps à l'époque à la Défense ?
20:48 - C'était le feu, c'était super.
20:51 C'était mon premier job.
20:52 - Et c'était quoi une journée type de jean ?
20:54 Je suis une accat, je suis vendeuse de jean.
20:56 - C'était le week-end, j'étais étudiante.
20:57 C'était quoi la journée type ?
20:59 C'était de vendre ces jeans que j'avais pas vraiment envie de vendre,
21:03 parce que je savais bien que j'avais envie de plus que ça.
21:06 Sauf qu'il y avait un truc très bien dans cette jeannerie,
21:08 c'est qu'à l'entrée de la jeannerie, il y avait un espèce de grand écran géant
21:11 dans lequel ils diffusaient des concerts de rap.
21:14 Ça faisait venir les gars, parce que du coup, les gars se posaient devant,
21:16 et du coup, ça les faisait potentiellement consommer.
21:18 Et je me souviens à quel point,
21:20 donc ils le sont très fort dans la boutique,
21:22 et je me souviens à quel point c'était cool de passer une journée en musique comme ça.
21:24 C'était super.
21:25 Ça, c'est mon grand souvenir.
21:26 Après, plier des pulls et tout, franchement...
21:28 - Pas bon ? - Non, pas génial.
21:29 Mais je l'ai fait, et voilà.
21:31 Et donc, je retrouvais souvent dans les cabines des...
21:34 Comment dirais-je ? Des bibles de sécurité qui étaient arrachés,
21:37 des antivols qui étaient arrachés,
21:39 et donc on comptait le nombre de trucs volés par jour.
21:41 D'abord, ce qui était cool, c'est qu'on avait le droit à un vestiaire.
21:43 Enfin, un vestiaire, un jean et un T-shirt.
21:45 - Ouais, gratos. - Mais c'était...
21:47 Mais c'était dément, c'était gratos. C'était dément.
21:49 Donc l'idée, c'était en début d'année, c'était de dire,
21:51 il faut que je choisisse le bon jean,
21:53 et le jean qui dure.
21:54 La première année, j'ai fait une erreur, j'ai pris le jean Bordeaux.
21:57 Mais Bordeaux, c'est complètement de la chiasse.
21:59 Personne veut un jean Bordeaux.
22:00 - Sauf quand t'es pas en Bordeaux. - Donc c'était cool pendant trois mois.
22:02 Et après, je me suis dit, mais pourquoi j'ai pris le jean Bordeaux ?
22:04 Fallait que je prenne le jean noir ou le bleu.
22:06 - Misé sur l'intemporel. - L'année d'après, j'ai compris.
22:08 On m'y reprendra plus.
22:10 T'as regardé, parce que moi, j'ai pas eu de mon snobisme progressif
22:12 depuis ce que j'avais 12 ans. T'avais des petits snobismes comme ça ?
22:15 Bah du coup, j'en avais pas,
22:16 puisque j'avais le sentiment d'être snobée par les autres.
22:18 Moi, j'en avais pas.
22:19 Évidemment, une fois que tu passes le périph',
22:22 tu te dis, j'ai appris de mes erreurs et tout.
22:24 Bah non, c'est toi qui deviens snob.
22:25 Et là, je suis devenue snob.
22:26 Et alors, ça t'est quoi ?
22:27 Donc tu dirais que t'as encore gardé un petit snobisme ?
22:30 Non, je l'ai plus, parce que ça y est, après, avec l'âge...
22:32 Quand t'as des enfants, tu peux plus être snob.
22:34 Parce qu'ils sont toute la journée en train de te dire,
22:35 "Bah non, là, maman, c'est nul, ça."
22:37 Ah oui, c'est nul.
22:38 Mais sinon, non, mais c'est vrai que,
22:40 genre, autour de 20, 25 ans, j'avais des petits snobismes.
22:43 Notamment sur les étoffes, quoi.
22:45 Fallait que je porte de belles étoffes.
22:47 C'était très important pour moi.
22:48 Des trucs classes, des trucs ciblés,
22:50 parce qu'il n'y avait pas vraiment encore H&M et tout,
22:53 tu pouvais pas trop, donc des trucs ciblés,
22:54 ou un truc débile, quoi.
22:55 Mais j'avais un petit snobisme sur la qualité de mes vêtements,
22:58 je sais pas bien pourquoi.
22:59 Pareil, la qualité de ce que je mangeais aussi,
23:01 parce que peut-être que c'est vrai que, moi,
23:03 les placards, le frigidaire,
23:04 étaient toujours extrêmement remplis chez mes parents,
23:06 et c'était parfois plus la quantité que la qualité.
23:09 Donc du coup, après, je préférais m'acheter
23:11 un gâteau sec au bon marché que 1000 Pépito, quoi.
23:14 Ce qui est débile, en fait,
23:15 parce que les Pépito, c'est très bon.
23:16 -Mais ce qui est un peu pratique,
23:17 c'est être snobby sur les biscuits.
23:19 C'est un snobby de ma part, d'ailleurs.
23:20 -Ah, voilà, bah oui, oui.
23:21 -Tu peux faire tes snobs sur les voitures.
23:23 -Ah bah non, laisse tomber.
23:24 Oui, bah je choisis mes combats.
23:25 -C'est ça. -Oui, oui, bien sûr, évidemment.
23:26 -Tu peux acheter les meilleurs biscuits du monde,
23:28 ça ne coûtera jamais que 8 euros.
23:29 -Voilà, c'est ça.
23:30 -C'est ça.
23:31 -Je vais intervenir, promo.
23:33 -Ah oui, bien sûr.
23:34 -Mais oui.
23:35 "Le cours de la vie".
23:36 -Ah, "Le cours de la vie".
23:37 -Le cours de la vie qui sort le 10 mai en France.
23:41 Et il y a l'air, peut-être, bien en France, surtout.
23:43 Est-ce que tu peux nous raconter l'histoire ?
23:45 -C'est l'histoire d'une femme qui est scénariste,
23:49 qui est interprétée par Agnès Jaoui,
23:50 qui se retrouve à aller faire une masterclass
23:52 dans une école de cinéma.
23:54 Une école qui existe à Toulouse,
23:55 qui s'appelle l'ENSAP.
23:56 Et c'est 24 heures de masterclass.
23:58 Et c'est 24 heures...
23:59 Et donc, elle va faire une masterclass
24:01 sur l'écriture du scénario.
24:03 Comment écrit-on un scénario à des élèves de cinéma ?
24:06 Et c'est un film, comme son nom l'indique,
24:08 sur la vie, parce qu'on écrit un scénario
24:10 comme on pense la vie.
24:11 On écrit un scénario comme on la vit, la vie, en fait.
24:13 Et ce qu'elle nous explique,
24:14 et en plus, dans la bouche d'Agnès Jaoui,
24:16 c'est pas rien,
24:17 puisqu'on sait qu'elle est elle-même, dans la vie,
24:19 scénariste et auteur et autrice.
24:22 Et ce qu'elle nous explique
24:23 et ce qu'elle explique à ses élèves
24:25 pendant une heure et demie de film
24:26 et pendant une journée entière de masterclass,
24:29 c'est qu'écrire un scénario,
24:31 c'est aussi penser tous ces petits deuils.
24:35 Et c'est cette succession de petits deuils
24:36 qui font que tu arrives à faire naître
24:38 et éclore une histoire.
24:39 C'est un très joli film.
24:40 Je suis très fière d'un film.
24:42 C'était un petit rêve.
24:43 Bon, alors, il s'avère que...
24:45 Agnès Jaoui, "J'ai pas peur des mots".
24:47 On y va ?
24:48 C'est mon idole.
24:50 C'est Johnny Hallyday pour moi.
24:52 Donc, si tu veux,
24:53 quand on me propose de jouer avec elle,
24:58 en dehors du fait que j'ai adoré le film
24:59 et que ça s'est fait dans cet ordre-là,
25:01 j'ai d'abord lu le scénario
25:02 sans être invitée à jouer dedans
25:04 parce qu'il n'y avait pas de rôle.
25:05 Et puis après, quand on m'a proposé le rôle,
25:07 j'étais en joie de pouvoir la rencontrer,
25:09 en joie de pouvoir lui donner la réplique.
25:11 Puis arrive le jour où je suis sur le terrain,
25:14 sur le set avec elle.
25:16 Et alors là, mon pote,
25:18 ces mains-là que tu vois,
25:19 elles ont été trempées pendant 19 heures.
25:21 Et puis j'avais la lèvre collée.
25:23 - Mais t'en sais ?
25:24 - Tu connais ça ?
25:25 - Le lapin, le lapin.
25:26 - Mais c'est quoi ce bordel ?
25:27 - Parce que c'est un stress.
25:28 - Impossible !
25:30 Donc ce que j'ai fait...
25:31 Donc au début, je me suis...
25:32 Je lui ai dit, "Vas voir un verre d'eau,
25:33 s'il vous plaît, je veux voir un verre d'eau."
25:34 Les mains qui glissent,
25:35 le verre d'eau qui glisse.
25:36 "Vas voir un verre d'eau."
25:37 Je me suis dit, "Merde,
25:38 elle est en train de voir que je suis nullarde."
25:39 Puis je lui ai dit, en fait...
25:40 Je lui ai dit,
25:41 "Il faut que je te dise quelque chose.
25:42 Je...
25:44 Je t'aime."
25:46 Et après, quand j'ai dit "Je t'aime",
25:48 c'est devenu un peu plus simple.
25:49 D'abord parce qu'on était là au travail.
25:51 Ensuite parce qu'elle a eu une réaction parfaite.
25:53 Ni trop, ni pas assez.
25:55 Parce qu'elle m'a juste fait ça.
25:57 Ça a suffi pour...
25:58 - Et du coup, ça a séché tes mains ?
26:00 - Je me suis dit,
26:01 "Heureusement qu'elle a touché le poignet,
26:02 et pas la main,
26:03 sinon elle se serait dit,
26:04 'C'est qui, cette dégueulasse'."
26:05 Mais non, c'était un truc...
26:07 C'était assez fou, c'était assez fou.
26:09 Et puis après, j'ai fait un truc
26:10 que j'ai rarement fait dans la vie
26:11 puisque c'est pas tellement mon ADN.
26:13 Je le regrette bien, mais c'est comme ça.
26:15 J'ai profité de toutes les minutes
26:17 où j'étais avec elle.
26:18 - Comment est-ce que...
26:19 C'est toujours une question
26:20 que j'aime bien poser aux acteurs,
26:21 c'est que là, c'est un moment
26:22 où il faut vivre très intensément.
26:23 Est-ce que tu fais la méthode,
26:25 même sans avoir pris le compte de date,
26:26 la méthode...
26:27 - Stanislavski, comme ça ?
26:29 - Voilà, la commande de genre,
26:30 "Tiens, je vais penser des choses
26:31 vraiment tristes à l'intérieur de moi,
26:32 et m'en pénétrer tellement, énormément
26:35 qu'en fait, ça va se mêler
26:36 à la tristesse que mon personnage va avoir."
26:38 Est-ce que tu fais ça ou tu fais ça ?
26:40 - Non, je fais pas trop ça,
26:41 mais pas parce que c'est un dogme,
26:43 mais parce que le cinéma...
26:45 Enfin, je sais pas si j'ai raison de dire ça,
26:47 mais le cinéma, enfin la fiction,
26:48 ne mérite pas...
26:50 - On se met dans des états pareils.
26:52 - Non, je crois pas.
26:53 Vraiment, je crois pas.
26:54 Et puis ces états-là, malheureusement,
26:56 quand tu les vis dans ta vie,
26:57 dans ton quotidien,
26:58 c'est des états que tu chasses,
26:59 que tu veux pas omettre,
27:02 mais en tout cas que tu chasses.
27:03 Moi, l'idée, c'est pas de me souvenir
27:05 d'un deuil ou d'un décès
27:06 quand je dois jouer quelque chose
27:07 de triste, sinon j'ai pas fini
27:09 de sombrer, quoi.
27:11 Et puis ce métier-là,
27:12 je le fais pas pour ça.
27:13 - Est-ce qu'il y a un équivalent
27:14 de ce que Jonathan Zakai
27:16 est pour Agathe Javie dans le film
27:18 "Quand t'as très bien toi" ?
27:19 - Un amoureux ?
27:21 Un amoureux passé ?
27:22 - De y a très longtemps, très longtemps.
27:24 - Tu sais, moi, comme j'ai 22 ans,
27:26 un amoureux de y a très longtemps n'existe pas.
27:29 Un amoureux de y a longtemps, très intense,
27:31 qui reviendrait...
27:32 Attends, c'est quoi l'objet de la question ?
27:34 Mettre dans la merde, moi,
27:35 avec ces questions-là ?
27:36 - Non, non, mais je veux dire...
27:37 - Qu'est-ce qu'il veut ?
27:38 - Mais il y a une histoire d'amour
27:40 dans ce film.
27:41 - Donc est-ce que j'ai déjà
27:42 une histoire d'amour ?
27:43 Où tu veux en venir, quand même ?
27:44 - Y a une histoire d'amour
27:45 entre une fille et un garçon,
27:46 mais qui se sont...
27:47 - Qui se sont pas vénéreux depuis 20 ans.
27:49 - Depuis 30 ans,
27:50 ils se revoient brusquement.
27:51 - Je suis désolée, ça va être
27:52 vraiment une préposter,
27:53 mais vraiment, non.
27:54 Bah non, je peux pas inventer.
27:55 Je peux, si t'as envie.
27:56 Je peux te dire qu'il y avait
27:57 un Didier qui était là
27:58 il y a 20 ans.
27:59 - Il n'a pas existé, ouais.
28:00 Alors non, j'ai pas eu ça,
28:01 dans ma vie, c'est-à-dire un amour...
28:03 Un premier amour comme ça,
28:05 c'est souvent le premier,
28:06 non ?
28:07 - Oui.
28:08 - T'imagines ?
28:09 Qui disparaît, puis qui réapparaît,
28:10 et qui réapparaît, non.
28:11 Mais j'ai déjà entendu
28:12 des histoires comme ça.
28:13 - Oui.
28:14 - J'ai un copain, même,
28:15 qui était amoureux d'une jeune fille
28:16 quand il avait 16 ans,
28:17 elle avait 16 ans aussi.
28:18 Il a fait sa vie,
28:19 il s'est marié,
28:20 elle a eu 3 enfants,
28:21 il en a eu 2.
28:22 Et à 47 ans,
28:23 ils se sont retrouvés,
28:24 et ils se sont mariés.
28:25 - J'adore, ouais.
28:26 - J'adore.
28:27 - J'aime vraiment,
28:28 j'aime vraiment ces histoires.
28:29 - C'est super.
28:30 - Alors après,
28:31 ça va être pour toutes les gens
28:32 qui ont été au milieu ?
28:33 - Non, parce qu'à un moment donné,
28:34 tout le temps...
28:35 Oui, oui, alors j'ai demandé.
28:36 J'ai demandé à mon copain
28:37 à côté, là-bas,
28:38 je sais pas,
28:39 mais côté lui,
28:40 il y a pas eu de...
28:41 C'était de toutes les façons,
28:42 c'était terminé, là.
28:43 - D'accord.
28:44 - Ils ont fait des enfants,
28:45 ils se sont séparés vieux,
28:46 tout ça.
28:47 Et puis après seulement,
28:48 ça n'a pas été la maîtresse,
28:49 c'est pas la maîtresse.
28:50 - C'est pas la maîtresse.
28:51 - C'est pas la maîtresse.
28:52 - C'est pas la maîtresse.
28:53 - C'est pas la maîtresse.
28:54 - C'est pas la maîtresse.
28:55 - C'est pas la maîtresse.
28:56 - C'est pas la maîtresse.
28:57 - C'est pas la maîtresse.
28:58 - C'est pas la maîtresse.
28:59 - C'est pas la maîtresse.
29:00 - C'est pas la maîtresse.
29:01 - C'est pas la maîtresse.
29:02 - C'est pas la maîtresse.
29:03 - C'est pas la maîtresse.
29:04 - C'est pas la maîtresse.
29:05 - C'est pas la maîtresse.
29:06 - C'est pas la maîtresse.
29:07 - C'est pas la maîtresse.
29:28 - C'est pas la maîtresse.
29:49 - C'est pas la maîtresse.
30:12 - C'est pas la maîtresse.
30:41 - C'est pas la maîtresse.
30:42 - C'est pas la maîtresse.
30:43 - C'est pas la maîtresse.
30:44 - C'est pas la maîtresse.
30:45 - C'est pas la maîtresse.
30:46 - C'est pas la maîtresse.
30:47 - C'est pas la maîtresse.
30:48 - C'est pas la maîtresse.
30:49 - C'est pas la maîtresse.
30:50 - C'est pas la maîtresse.
30:51 - C'est pas la maîtresse.
30:52 - C'est pas la maîtresse.
30:53 - C'est pas la maîtresse.
30:54 - C'est pas la maîtresse.
30:55 - C'est pas la maîtresse.
30:56 - C'est pas la maîtresse.
30:57 - C'est pas la maîtresse.
30:58 - C'est pas la maîtresse.
30:59 - C'est pas la maîtresse.
31:20 - C'est pas la maîtresse.
31:40 - C'est pas la maîtresse.
32:01 - C'est pas la maîtresse.
32:23 - C'est pas la maîtresse.
32:52 - C'est pas la maîtresse.
32:53 - C'est pas la maîtresse.
32:54 - C'est pas la maîtresse.
32:55 - C'est pas la maîtresse.
32:56 - C'est pas la maîtresse.
32:57 - C'est pas la maîtresse.
32:58 - C'est pas la maîtresse.
32:59 - C'est pas la maîtresse.
33:00 - C'est pas la maîtresse.
33:01 - C'est pas la maîtresse.
33:02 - C'est pas la maîtresse.
33:03 - C'est pas la maîtresse.
33:04 - C'est pas la maîtresse.
33:05 - C'est pas la maîtresse.
33:06 - C'est pas la maîtresse.
33:07 - C'est pas la maîtresse.
33:08 - C'est pas la maîtresse.
33:09 - C'est pas la maîtresse.
33:10 - Après, t'es toujours moins qu'un autre et plus que celui d'à gauche.
33:16 - Oui, mais bien sûr.
33:18 - Mais tu vois, y penser, par exemple, je trouve ça très pieux.
33:21 - Oui.
33:22 - Déjà, y penser, c'est très pieux.
33:24 Je crois que quand t'as une pensée pour une fête, une prière, c'est déjà énorme, quoi.
33:29 Énorme.
33:30 Et quand tu l'as pas, c'est énorme.
33:32 Enfin, en fonction de...
33:34 Tu vois, de comment...
33:35 Moi, j'ai besoin d'y penser.
33:36 Moi, c'est quelque chose...
33:37 J'ai besoin de me coucher en y pensant, par exemple.
33:39 C'est très important pour moi.
33:40 - Le Pessar, en plus, c'est vraiment la...
33:43 - C'est la traversée du désert, tu vois.
33:44 C'est pas rien, quand même.
33:45 - Moi, c'est ma fête préférée, quand j'étais petite.
33:47 - C'est vraiment la pire fête au monde.
33:48 Excuse-moi, David, mais c'est une catastrophe.
33:50 Pendant 8 jours, tu bouffes pas de produits levés, pas de farine.
33:54 Ce qu'on appelle des matzot, donc c'est du parasyme immonde.
33:57 T'es évidemment un mec qui aime le parasyme, toi.
33:59 - Ah, oui.
34:00 - Ah, putain.
34:01 C'est dégueulasse.
34:02 T'es un bouffable.
34:03 Alors, moi, par contre, c'est génial, puisque je bouffe pendant 7 jours.
34:05 - C'est comme des wasabes et juifs.
34:06 - Mais non, c'est pas des wasabes.
34:07 Les wasabes, c'est un peu salé, c'est agrouve un peu.
34:09 C'est immonde.
34:11 - Oui, mais c'est fait pour rappeler le fait qu'on avait pas de...
34:13 - Absolument.
34:14 Super, l'idée.
34:15 L'idée est formidable.
34:16 - L'idée religieuse, oui, mais c'est dégueulasse.
34:17 - La vie fait dégueulasse, excuse-moi.
34:18 C'est dégueulasse.
34:19 Mais alors, du coup, moi, ça me fait une petite diète et tout.
34:21 C'est bien.
34:22 Voilà.
34:23 - Mais moi, je me souviens...
34:24 - C'est pas un truc qui se passe chrétien non plus, pas de chrome pratique non plus,
34:26 mais le repas de Pessar, c'était...
34:28 Alors, à part les herbes amères...
34:29 - Oui, oui, parce que c'est très joli, toutes ces prières sur ce que ça raconte de notre histoire.
34:33 Tout c'est très, très joli.
34:34 C'est bien foutu.
34:35 - Oui.
34:36 - C'est vrai, on adore.
34:37 On adore.
34:38 Après, bon, c'est vrai que moi qui aime bouffer, bon, Pessar, c'est une punition un peu, je veux pas te mentir.
34:43 - Ouais, pas la fête.
34:44 - Non, c'est pas la fête.
34:45 - C'est quoi la chose la plus chère que tu possèdes ?
34:48 - Euh...
34:50 Une réponse d'Américaine ou une réponse de Française ?
34:54 Une réponse d'Américaine, ma fille.
34:56 - Ah oui, d'accord.
34:57 - Ouais, ils ont réponse...
34:58 - Parce qu'ils sont plus riches les Américains.
34:59 - Non, non, non, une réponse de...
35:01 Les papillons et tout.
35:03 Les papillons, Marie-Carrèle, ma fille, ça marche.
35:06 Mais là, je peux être Marie-Carrèle là-dessus, c'est vrai, c'est ma fille.
35:09 Et le truc le plus cher que je possède, peut-être une photo d'Avedon, de Richard Avedon.
35:14 - Oui, t'as une photo de Richard Avedon.
35:16 - Ouais, un jour...
35:17 En fait, moi, pour mes anniversaires, je m'achète des cadeaux.
35:19 Je le fais pas souvent dans l'année, parce que j'ai de la chance, on m'offre plein de trucs et tout, je suis très chanceuse.
35:24 Et du coup, une année, j'avais fait une bonne année.
35:27 Et puis, le mois qui précédait mon anniversaire,
35:30 une jeune femme d'une galerie que j'aime beaucoup, qui s'appelle la galerie de l'instant,
35:33 m'appelle en me disant "J'ai des tirages d'Avedon".
35:36 Et je lui avais dit "Ok, attends deux minutes, je suis en double fil".
35:40 Je conduis pas, parce que je pouvais pas lui dire "Ma soeur, je peux pas m'acheter ça, de quoi tu me parles ?"
35:45 Et puis en fait, mon anniversaire était arrivé, j'ai regardé mes finances.
35:48 Et c'était pas non plus fou, hein.
35:50 Enfin, je veux dire, c'était un... Si, c'est fou, ça dépend des bourses.
35:53 - C'était pas un Van Gogh. - Oui, voilà, c'est pas un Van Gogh.
35:56 - Et du coup, je me suis acheté... - Et c'est quelle photo, là ?
35:59 C'est une photo d'une jeune femme de 15 ans qui travaillait à la mine,
36:03 qui a une salopette. Elle est très connue, cette photo, parce que c'est la couverture d'un de ses bouquins.
36:06 Et qu'elle est tache de rousseur partout.
36:09 Et qui est sublime, alors qu'elle est absolument marquée par le temps.
36:11 On peut pas croire qu'elle a 15 ans, on croit qu'elle en a 35.
36:14 Et voilà, c'est une très belle photo.
36:17 - On m'a dit que ta chose préférée... - Qui t'a dit ?
36:21 - Y a des gens qui... - Google, quoi.
36:24 Non, alors, ils m'ont dit que t'étais fan de Coriandre.
36:28 Ouais. J'adore ça, je peux en foutre partout.
36:31 Ouais, ouais, non, mais je suis le premier de gars avec ça, j'adore ça.
36:34 - Et j'ai vu... - Je pose des questions quand même.
36:36 - Ouais, c'est vraiment important, vraiment. Je pense que ça va changer le monde. - Mais là, j'ai bien rappelé, quoi.
36:39 Alors, comment on va parler de ça ? C'est chaud, hein, les gars. Parce qu'il faut choisir son choix d'excellence.
36:42 Tu as un rapport vraiment hyper apaisé avec Coriandre, et vraiment passionnel.
36:45 J'adore ça, j'aime l'odeur, j'aime le goût.
36:48 En plus, j'aime encore plus à l'idée de savoir qu'il y a des gens qui ont une aversion pour la coriandre.
36:54 C'est-à-dire que je me dis, "Waouh, comment c'est possible dans la vie...
36:57 Tu peux dire non, j'aime pas, mais des gens qui disent, "Waouh, je déteste, ça a le goût de la boutique Sephora,
37:03 "ah, l'impression de manger du shampoing !"
37:05 Alors que moi, je mange le bonheur quand je mange de la coriandre.
37:08 Donc, alors, y a un autre truc psychanalytique, t'as le temps encore ?
37:11 J'ai totalement le temps, surtout si on peut rapprocher la coriandre et la psychanalyse, c'est vraiment...
37:16 En plein dedans, regarde, regarde, regarde.
37:18 Je vais te donner un truc.
37:20 Mon père, qui est l'homme de ma vie, a horreur de ça.
37:24 Allez ! Allez, là !
37:27 Tu vois comment c'est chargé ?
37:30 Donc, tu vois...
37:31 Tu t'as pris le contre-pied.
37:32 C'est fou, quand même, moi qui suis vraiment la fille de mon père,
37:35 d'aimer autant, de le dire autant, parce que je pourrais aimer en cachette, par exemple,
37:38 pour pas, tu vois, anéantir.
37:40 Faut dire "ça va" comme révolte.
37:42 Ah, mais à l'inutilisation, y a pas de révolte.
37:44 Y a pas de révolte, c'est sans baie.
37:46 Dernière question, et ça, c'est vraiment...
37:49 Je la pose à tout le monde et c'est fini là-dessus.
37:51 C'est...
37:52 Est-ce qu'il y a une personne...
37:55 Quelle est la personne décédée
37:57 avec laquelle tu aurais eu le plus envie de faire l'amour
38:01 avant qu'elle soit décédée ?
38:04 Qu'est-ce qu'il raconte, lui ? Qu'est-ce qu'il a ?
38:06 Tout le monde a trouvé une réponse à cette question.
38:08 Tout le monde a trouvé une réponse ?
38:09 Je pensais que tu aurais...
38:11 "Décédée avec qui tu pourrais faire des rigolades aujourd'hui ?"
38:14 Et toi, tu me disais...
38:15 "Mais je m'en fous, moi, de ça."
38:16 D'accord.
38:17 Enfin, toutes les personnes décédées, je pense.
38:19 Toutes les personnes décédées, je pense.
38:20 Non, mais...
38:21 Des personnes que je connaîtrais en plus, décédées ?
38:23 Ah, d'accord.
38:24 Parce que sinon, il est malade, tu vois, ou quoi ?
38:26 Tu vois, François Hollande, il a dit, par exemple,
38:28 il a dit Simone de Beauvoir.
38:30 Mais il est malade, lui aussi.
38:32 Ouais.
38:33 Qu'est-ce qu'il a ?
38:35 Euh... Comment il s'appelle ?
38:36 Éric Judor, il a dit...
38:38 Kennedy.
38:39 Mais qu'est-ce qu'ils ont, tous ?
38:40 Ben, ils sont chelous, qu'est-ce que tu veux ?
38:41 Ils ont...
38:42 Non, mais attends, car oui, j'ai pas de répartie.
38:44 Ben alors, c'est pas grave.
38:45 Alors, toi, t'as pas envie de coucher avec des gens morts, c'est tout à fait...
38:47 Ben non, très chelou.
38:48 C'est normal.
38:49 Non, mais je ferais bien à Uno, là,
38:50 ou à 8 Américains avec Valérie Bengui.
38:52 Ouais.
38:53 Tu vois, un petit parti d'un jeu, un jeu...
38:54 Un code name, un jeu un peu relou pour rigoler et tout.
38:56 Je préfère bien ça.
38:57 Mais là, coucher avec quelqu'un et tout, laisse-moi tranquille.
38:59 Mais voilà, mais...
39:00 Sur la coriandre et tout, après, qui...
39:02 Qui, tu couches ?
39:03 Non, non...
39:04 Merci.
39:05 C'était trop sympa.
39:06 T'étais bien, là, chez moi ?
39:07 J'étais super bien, là.
39:09 Je vais faire des travaux, je vais changer de ça un peu, cradou.
39:11 Là, c'est un peu...
39:12 Je vais changer deux, trois trucs.
39:13 Merci beaucoup.
39:14 Merci, David.
39:15 À bientôt.
39:17 Bon, ben, cet épisode, il est fini.
39:19 Il va y avoir plein d'autres épisodes.
39:21 Et si vous voulez être sûrs d'en manquer aucun,
39:23 eh bien, cliquez.
39:24 Cliquez sur le bouton qui permet de vous abonner à Smalltalk.
39:27 Après, je sais que s'abonner, c'est un choix personnel,
39:29 donc je vais pas vous forcer.
39:30 Mais si j'étais vous, je le ferais.
39:32 C'est tout ce que je dis.
39:33 À dans deux semaines.
39:34 Parce que c'est tous les 15 jours.
39:36 OK ?
39:37 Dominique !
39:39 Ça tourne depuis le début, c'est ça ?
39:41 Ben, c'était pas mal.
39:42 On avait envie de faire un petit vlog qui était pas folle.
39:43 C'était pas fou.
39:44 C'était pas folle.
39:45 On a voulu te mettre mal à l'aise,
39:46 genre je te reçois et tout, franchement.
39:48 T'as été dans ce toit-ci, c'était fou.
39:50 Donc non, c'était pas…
39:52 On fera rien de bien exceptionnel avec cette entrée.
39:55 Ouais.
39:56 [Musique]