SMART IMPACT - Emission du jeudi 4 mai

  • l’année dernière
Jeudi 4 mai 2023, SMART IMPACT reçoit Anne Vincent (Cofondatrice, Yumgo) , Giulia Giacché (Co-autrice, Bureau d'Expertise en Agricultures Urbaines) , Kaelig Sadaune (Fondateur, Brawo Impact) et Maurane Montreau (Pilote du Leadership Program, Diversidays)

Category

🗞
News
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:09 Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14 Et voici le sommaire du jour.
00:16 Notre invité, c'est Julia Jacké qui publie les agricultures urbaines en France.
00:21 On verra quel rôle social et économique, évidemment, elles peuvent jouer dans notre vie quotidienne.
00:26 Notre débat porte sur le défi du recrutement dans les métiers de la transition durable.
00:31 410 000 postes à pourvoir au premier semestre de cette année.
00:35 Quels sont ces métiers ? Quels sont les entrepreneurs à impact ? Réponse tout à l'heure.
00:39 Et puis dans Smart Ideas, la bonne idée du jour, elle est signée.
00:42 Yumgo et ses œufs.
00:44 Sans œufs, vous verrez, on va vous expliquer ça tout à l'heure.
00:46 Voilà pour les titres, on a 30 minutes pour les développer.
00:48 C'est parti.
00:49 [Musique]
00:55 Et je vous présente tout de suite l'invité de ce Smart Impact, Julia Jacké.
00:59 Bonjour.
01:00 Bonjour.
01:01 Bienvenue.
01:02 Vous travaillez pour un bureau d'expertise en agriculture urbaine et vous publiez aux éditions QUAI ce livre collectif
01:08 justement intitulé "Les agricultures urbaines en France".
01:11 Je crois qu'on doit l'avoir, sinon je vous le montre.
01:13 C'est aux éditions donc QUAI, je l'ai déjà dit.
01:16 On va peut-être commencer par définir de quoi on parle.
01:19 Les agricultures urbaines, c'est-à-dire qu'il y a vraiment plusieurs modèles.
01:23 Oui, effectivement, dans nos villes, on peut retrouver toute une diversité des fonds d'agriculture urbaine
01:29 qui sont déterminés à la fois par leur mode de fonctionnement, qui peuvent être entrepreneurial, associatif,
01:35 mais aussi par les lieux d'implantation.
01:37 On peut les retrouver dans les zones périurbaines agricoles, mais aussi en ville, dans les parkings, les caves, les toitures.
01:43 Et aussi d'autres, les fonctions remplies par ces agricultures, elles sont différentes.
01:48 Elles peuvent être alimentaires, pédagogiques, des liens sociaux.
01:51 Il existe effectivement plusieurs typologies pour essayer de définir des catégories d'agriculture urbaine.
01:58 Alors là-dedans, on va commencer à picorer un petit peu dans ces catégories.
02:03 Il y a par exemple des citoyens comme vous et moi qui le font pour leur propre consommation.
02:09 C'est un champ important de l'agriculture urbaine ?
02:12 Oui, effectivement, il y a pas mal de citadins qui s'engagent, qui font partie des jardins collectifs.
02:18 Collectifs qui peuvent être des jardins familiaux,
02:21 donc c'est plutôt des jardins organisés en parcelle attribués à des familles,
02:25 qui ont aussi une taille importante, ils peuvent avoir 50 ou 150 mètres carrés.
02:31 Et aussi des jardins plus partagés, qui sont conçus et construits collectivement,
02:37 où les citadins cultivent ensemble, où l'alimentation a effectivement une fonction importante,
02:45 mais ce n'est pas la seule fonction attribuée à ces espaces.
02:47 Il y a aussi évidemment une fonction sociale, sociétale,
02:50 mais des jardins ouvriers, des jardins partagés, moi je connais ça depuis que je suis né,
02:54 enfin ça existe depuis très très longtemps.
02:56 Il y a un renouveau depuis quelques années ?
02:59 Déjà effectivement, ces jardins évoluent en fonction de l'évolution des enjeux sociétaux.
03:04 Donc dans les jardins familiaux, on peut retrouver par exemple des espaces
03:08 qui sont aménagés pour faire rencontrer les personnes, faire des pique-niques, échanger.
03:13 Et aussi dans les jardins partagés, on retrouve par exemple des parcelles individuelles,
03:18 où les jardiniers ont envie de cultiver ses propres aliments désirés, souhaités.
03:24 Et en même temps, il y a d'autres formes de jardinage collectif qui émergent,
03:28 notamment des jardins d'enclois comestibles, où on cultive collectivement pour une nourriture à partager avec tous,
03:36 ou des jardins d'entreprise, où sont des lieux de travail comme des espaces de détente, de relaxation.
03:43 Et en fait, on est en train de mener justement en étude pour mieux comprendre
03:47 toute cette diversité et le fonctionnement de ces jardins collectifs.
03:50 Alors ça semble une évidence, mais il faut peut-être la rappeler,
03:54 la période d'inflation, de tensions très fortes sur le pouvoir d'achat vécue par les Français,
03:58 mais en général en Europe, ça accélère la demande pour l'agriculture urbaine en général,
04:05 et notamment ces jardins partagés dont on parle ?
04:08 Peut-être c'est un peu tôt pour faire une corrélation directe entre inflation et agriculture urbaine,
04:14 mais on peut rappeler que les agricultures urbaines, souvent, ont été prises comme une solution dans des moments de crise,
04:23 notamment la crise économique de 2018, on a constaté une augmentation des jardins potagers
04:28 dans des pays comme l'Espagne, le Portugal et la Grèce, mais aussi pendant la crise Covid,
04:33 notamment, il y a eu une augmentation des demandes pour avoir des espaces d'approvisionnement alimentaire,
04:38 mais aussi des espaces de détente, de relaxation et de contact avec la nature.
04:42 Alors il y a aussi une agriculture ou des agricultures urbaines, d'ailleurs professionnelles.
04:47 Alors là on rentre dans quel type de catégorie ? Des micro-fermes par exemple ? C'est quoi une micro-ferme ?
04:53 Une micro-ferme, c'est effectivement une ferme, on parle micro parce qu'il y a des fois qu'il est petit,
04:58 il y a des emprises qui peuvent aller aussi 1500 m2 et ce sont des formes d'agriculture urbaine
05:05 où la production est souvent support pour d'autres activités, pour fournir des services pédagogiques,
05:12 d'animation, des team building, donc ce sont des fermes qui sont définies souvent multifonctionnelles et participatives.
05:19 Mais alors c'est intéressant parce que vous faites beaucoup référence au rôle social finalement de ces agricultures urbaines.
05:25 Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas forcément de modèle économique ? Là je reste sur les entreprises,
05:30 une entreprise qui se crée, qui voudrait, je dis n'importe quoi, je sais que ça existe,
05:34 mais produire des fraises dans des containers, est-ce qu'il y a des modèles économiques prouvés viables dans ce domaine-là ?
05:42 Nous on parle souvent des doubles durabilités, donc une durabilité qui doit être interne à la ferme,
05:50 qui doit trouver ses modèles économiques, une durabilité externe pour qu'elle soit bien acceptée
05:56 et qu'il y ait aussi une acceptation sociale et sociétale.
06:01 Donc c'est compliqué, en fait il y a des modèles économiques qui sont très dynamiques, l'agriculture urbaine,
06:07 donc il n'y a pas forcément encore, il y a quelques modèles économiques prouvés,
06:12 mais on ne peut pas affirmer qu'ils existent vraiment.
06:15 Mais souvent, au-delà de la production, il y a aussi des compléments avec,
06:20 par exemple, des activités pédagogiques, de l'animation team building,
06:24 qui permet de compléter un modèle économique qui vient que de la production.
06:29 Il est très rare que les formes d'agriculture urbaine puissent compter que sur la production et la vente des aliments.
06:35 Souvent c'est complété.
06:37 D'accord. Comment développer ces modèles d'agriculture urbaine à l'avenir ?
06:41 Il faut une volonté, déjà le point de départ des collectivités locales, des maires ou des collectivités de communes ?
06:50 Oui, c'est pour ça qu'effectivement j'ai fait appel à une double durabilité.
06:55 Donc c'est important qu'ils soient effectivement issus d'une volonté qui soit politique,
06:59 mais aussi qu'il y ait une demande urbaine.
07:02 Donc l'agriculture urbaine, elle peut répondre à des besoins qui se dégagent du territoire.
07:09 Et effectivement, pour les développer à l'avenir, c'est important de bien faire des diagnostics,
07:17 notamment pour comprendre quelles sont les nécessités à l'échelle locale,
07:21 quelles sont les caractéristiques des sols ou des espaces qui vont accueillir ces agricultures urbaines.
07:26 Et bien sûr, arriver à planifier une agriculture urbaine qui permet d'avoir une redistribution équitable des ressources produites par ces agricultures mêmes.
07:36 Il y a beaucoup d'innovation, c'est-à-dire qu'on se retrouve avec des lieux de "production" étonnants, insolites.
07:46 À partir du moment où on se dit qu'on va essayer de produire des fruits et des légumes en ville, il faut inventer ?
07:52 Oui, l'innovation c'est important, et notamment il y a aussi des programmes européens,
07:58 par exemple le programme GROOF qui essaie de voir quelle est la coexistence des productions agricoles avec les bâtis existants.
08:05 Et voir comment on peut, par exemple, récupérer de la chaleur des bâtiments pour faire des serres agricoles sur les toits.
08:11 Donc il faut innover, il faut expérimenter.
08:14 Le toit, c'est l'usage le plus classique ?
08:18 Ça dépend souvent des villes, donc dans des villes denses comme Paris ou dans la Petite Couronne,
08:23 souvent les toits sont une solution, ce sont des surfaces qui peuvent être exploitées pour mettre de l'agriculture urbaine.
08:30 Est-ce qu'il y a un ordre ? On parle forcément de circuit court quand on parle d'agriculture urbaine,
08:36 ou alors on peut parfois produire et expédier le fruit de la production ?
08:42 Il y a les deux, effectivement.
08:44 Un récent article, notamment d'Efanny Provent et Gwenaëlle Raton, sur la logistique des fermes urbaines aux régions parisiennes,
08:52 nous montre que la plupart des agriculteurs urbains s'appuient sur des circuits courts,
08:56 c'est-à-dire qu'il y a un vent direct ou à travers un seul intermédiaire,
09:00 mais il y a aussi des agriculteurs urbains qui font appel à des grossistes ou des coopératifs,
09:06 notamment pour écouler leur production, donc ils ne sont pas forcément en circuit court.
09:10 Quand on réfléchit à l'avenir des agricultures urbaines, est-ce que les enjeux de souveraineté alimentaire rentrent en ligne ?
09:16 Ou alors ce sont des productions "trop petites" pour répondre à ces problématiques de souveraineté alimentaire ?
09:25 Nous, on inclut dans les agricultures urbaines aussi les fermes en périurbans en circuit court.
09:31 Donc effectivement, toute cette diversité, toutes ces formes d'agriculture urbaine peuvent contribuer à une sécurité alimentaire.
09:39 Évidemment, ce n'est pas la seule solution, mais c'est une des solutions qui peuvent être apportées pour avoir accès à des aliments désirés et souhaités.
09:48 On a reçu il y a quelques temps une entreprise qui propose d'utiliser des balcons pour faire du compost et des potagers.
09:58 Il y a des villes qui sont un peu des villes pilotes dans cette utilisation-là.
10:03 Tout ça est lié évidemment au changement de la réglementation sur la gestion de nos biodéchets.
10:08 À partir du mois de janvier, il va falloir que l'on les recycle et c'est très bien.
10:12 Pour vous, c'est quoi ? C'est un potentiel là aussi de développement de l'agriculture urbaine ?
10:17 Bien sûr, effectivement, il y a cette obligation des lois de proposer des solutions de tri à la source.
10:24 Et les biodéchets organiques, qui valorisent un compost, peuvent permettre de réintégrer dans nos sols les substrats des éléments organiques.
10:33 Donc c'est une forme, une complémentarité, notamment par l'agriculture urbaine, entre osages, une synergie.
10:41 Et c'est tout à fait une des pistes à développer.
10:45 Merci beaucoup Julia Djakie. Et je rappelle le titre de votre livre, donc livre collectif, publié aux éditions Quaet, "Les agricultures urbaines".
10:53 En France, on passe tout de suite à notre débat, le défi des emplois à impact.
10:58 Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
11:03 C'est le débat de ce Smart Impact. Je vous présente tout de suite mes invités.
11:14 Morane Montreau, bonjour. Bienvenue, vous êtes pilote du leadership programme chez DiversiDays.
11:19 A vos côtés, Kelly Xadone, bonjour.
11:21 Bienvenue à vous, président cofondateur de Bravo Impact. Je commence avec vous. C'est quoi Bravo Impact ?
11:26 Bravo Impact, c'est une agence de recrutement spécialisée sur les métiers de la transformation durable.
11:31 Tout simplement, on est un modèle national, on recrute partout en France, en accompagnement des entreprises,
11:35 en énergie renouvelable, en économie circulaire, en business impact, dans leur recrutement.
11:40 Elle a été créée il y a longtemps ?
11:41 On a créé Bravo, qui était une agence plutôt généraliste il y a un an et demi.
11:44 Je suis fondateur de Bravo. Et Bravo Impact en début d'année, parce qu'on se rendait compte que notre business model
11:48 nous amenait progressivement vers ces métiers à impact. Nos clients nous disaient qu'on a besoin de ces compétences-là.
11:53 Donc, on a créé cette spécialité en début d'année.
11:55 D'accord. Et vous publiez le baromètre des emplois à impact. On va en parler dans un instant.
11:59 Je voudrais d'abord, Morane Montreau, que vous nous présentiez DiversiDays.
12:02 On en a déjà parlé dans cette émission, mais voilà, pour ceux qui découvrent, c'est quoi DiversiDays ?
12:07 DiversiDays, c'est une association nationale d'égalité des chances qui permet à tout un petit peu de personnes
12:16 de prendre l'ascenseur social du numérique.
12:19 L'ascenseur social du numérique, ça c'est important. On va faire le lien entre numérique et métier à impact.
12:25 L'idée, c'est quoi ? C'est de montrer la diversité de l'entrepreneuriat en France ?
12:29 Changer un peu ce regard aussi, le regard qu'on peut avoir nous, collectivement ?
12:33 Exactement. En fait, on œuvre vraiment pour qu'il y ait plus de diversité et d'inclusion dans le monde du numérique,
12:40 des start-up et de la tech. C'est-à-dire qu'il y ait des talents qui viennent vraiment de tous les territoires
12:47 et qui soient plus représentatifs de la population française.
12:52 Et alors vous, vous êtes pilote du Leadership Programme. C'est quoi le Leadership Programme ?
12:55 Le Leadership Programme, c'est un programme d'accompagnement à l'entrepreneuriat pour des porteurs de projets
13:01 qui ont les dimensions impact et tech et qui sont donc issus des diversités au sens très large,
13:14 c'est-à-dire QPV, zone rurale, en situation de handicap, quelle que soit l'orientation sexuelle, etc.
13:21 QPV, quartier prioritaire de la ville. C'est bien ça.
13:24 Alors ce baromètre d'offre d'emploi impact, quel est que ça donne ? Pourquoi cette démarche ?
13:30 En fait, on s'en est compte finalement qu'il n'y avait pas vraiment de mesure en temps réel des offres d'emploi impact.
13:36 Et finalement, les métiers impact ont souvent été assez réduits à une niche écologique.
13:42 Métier vert, métier verdissant, on n'entendait pas ça dans les années 2010-2015.
13:46 Et en fait, on se rend compte que finalement, les métiers impact, c'est beaucoup plus large.
13:49 Ça touche toutes les entreprises, même les entreprises carbonées qui doivent se décarboner.
13:53 Donc on a voulu mesurer ça et avoir une sorte de mesure en temps réel
13:57 de ce que représentaient les offres d'emploi dans le volume total des offres.
14:00 Et alors ça représente quoi justement ? Vous avez sorti des chiffres pour le premier semestre.
14:04 Plus de 400 000 offres d'emploi sur le premier semestre.
14:07 Donc de cette année.
14:08 Premier trimestre 2023.
14:09 Premier trimestre 2023, d'accord.
14:10 Augmentation de 8% par rapport à l'année dernière.
14:12 Donc on est sur une forte augmentation quand même.
14:15 Et ça représente 12% à peu près du total des offres disponibles sur le marché des offres en ligne.
14:19 Et ça, c'est une forte augmentation que vous voyez apparaître ?
14:23 8%, c'est une belle augmentation.
14:24 C'est une première mesure.
14:25 Donc finalement, encore une fois, il y a peu de mesures.
14:27 Il y a l'ADEME qui publie des rapports prospectifs.
14:29 Il y a le Shift Project également qui publie des rapports.
14:31 Mais finalement, en temps réel, on n'a pas de mesures.
14:34 C'est assez…
14:36 Mais on parle souvent des métiers en tension, des difficultés pour les entrepreneurs,
14:40 les chefs d'entreprise à recruter.
14:42 Est-ce que c'est plus facile quand on a, j'imagine, je suis chef d'entreprise,
14:46 j'ai une offre de métier à impact.
14:48 Est-ce qu'il y a plus de demandes ?
14:49 Est-ce que c'est plus facile de trouver finalement des candidats ?
14:51 Ou alors, est-ce que ce sont des métiers un peu nouveaux en transformation
14:54 qui ne sont pas forcément connus ?
14:56 Il y a les deux.
14:57 Il y a des métiers nouveaux qui émergent.
14:59 Donc là, du coup, il faut des offres de formation qui répondent.
15:02 Et c'est structurel déjà que la France a un taux de chômage extrêmement bas.
15:05 Donc, on est sur une pénurie déjà.
15:07 Déjà, avant même d'avoir engagé notre transformation complète,
15:09 on est déjà en pénurie.
15:11 Ça, c'est le premier sujet.
15:12 Et deux, il y a un sujet d'accompagnement de secteurs carbonés
15:14 vers des secteurs non carbonés.
15:16 Je prends un exemple d'un client que j'ai eu il n'y a pas longtemps au téléphone, en Bretagne,
15:21 qui fait de la maintenance de bateaux à moteur diesel
15:25 et qui voit de plus en plus les bateaux électriques sur du voilier.
15:29 Du coup, il a sa flotte de travail.
15:30 Il y a une cinquantaine de salariés qui doit former à faire de la maintenance de moteur électrique
15:34 tout en continuant à générer 80 % de son activité sur des moteurs diesel.
15:38 Donc, on voit bien cette transformation en cours.
15:40 Effectivement.
15:41 Je voudrais bien, Morad Montreau, que vous nous donniez peut-être des exemples
15:45 parce qu'avec ce leadership programme, vous voyez arriver des porteurs, des porteuses de projets.
15:50 Est-ce que c'est souvent lié justement à la question de l'impact,
15:55 de l'impact environnemental et sociétal,
15:57 en faisant justement le lien avec les métiers de la tech dont vous nous parliez ?
16:00 Est-ce que dans les projets que vous voyez arriver, il y a de plus en plus de projets à impact ?
16:04 Si je veux simplifier ma question.
16:06 Oui, bien sûr.
16:07 Sachant que de toute façon, nous, on va vraiment s'adresser aux entrepreneurs
16:12 qui ont cette dimension d'impact déjà ou alors qui veulent la développer.
16:16 Mais effectivement, on voit bien que l'impact sociétal,
16:21 que ce soit en termes environnemental ou social,
16:25 est vraiment de plus en plus au cœur des préoccupations de la population de manière générale
16:31 et donc des entrepreneurs.
16:33 Si on prend un exemple, ce qui s'est passé la dernière fois,
16:36 je crois que c'était à Évry-Courcouronnes, c'est ça ? Dans l'Essone.
16:38 Alors, ça marche comment ce leadership programme ?
16:41 Il y a combien de personnes ? Combien de temps ils sont encadrés ? Comment ça fonctionne ?
16:44 En fait, le leadership programme, c'est un programme de 6 semaines.
16:49 C'est à peu près 120 heures de coaching collectif.
16:53 Et en fait, là, on accompagne entre 15 à 20 projets sur vraiment 4 ingrédients,
17:03 si on peut dire, qui sont l'impact, la visibilité, le réseau et le leadership évidemment.
17:09 Comment vous les choisissez, sélectionnez ces projets ?
17:13 Est-ce qu'il y a beaucoup plus de candidats au leadership programme ?
17:16 Est-ce que vous êtes obligés finalement de faire un tri et de privilégier, je ne sais pas,
17:20 ceux qui répondent le mieux aux critères dont vous nous parliez ?
17:23 Oui, bien sûr, il y a une sélection qu'on opère avec les partenaires de l'association
17:27 et aussi des structures du territoire.
17:30 Et en fait, c'est ces personnes-là qu'on met autour de la table lors d'un comité de bienveillance
17:35 et qui sélectionnent les candidatures selon les critères dont Impact et Tech.
17:43 Ça va vraiment bien ensemble, Impact et Tech ?
17:46 Eh bien, on nous dit souvent effectivement que ça peut être compliqué à trouver,
17:51 mais non, on trouve beaucoup de projets qui lient les deux.
17:57 Et donc, voilà, c'est vraiment pas compliqué à trouver, de moins en moins en tout cas.
18:03 Quel est le secteur qui porte aujourd'hui le développement des emplois Impact ?
18:09 Alors, les énergies renouvelables, énormément, des prospecteurs fonciers, des électriciens.
18:15 Il y a un gros sujet sur les énergies, sur la capacité d'identifier des terrains
18:19 pour pouvoir produire du panneau solaire, de l'éolienne.
18:21 Donc, énergie renouvelable, économie circulaire,
18:24 et puis après, on va avoir l'économie sociale et solidaire, le business impact,
18:28 et puis l'agriculture durable, que vous aviez invité juste avant sur le sujet,
18:32 qui est en forte augmentation également.
18:34 Quand vous parlez de business impact, ça veut dire quoi, spécifiquement ?
18:37 Alors, c'est tous les métiers liés à la finance, chef de projet, ingénierie, etc.
18:41 On va dire que c'est tous les métiers qui ne sont pas forcément concrètement liés aux opérations,
18:44 à de l'industrialisation, qui vont être plutôt sur les responsables RSE, etc.
18:48 Mais encore une fois, ça reste une petite part.
18:49 Et le sujet du baromètre, c'est de montrer que finalement, les métiers Impact,
18:52 ce n'est pas juste des métiers qui sont à la défense, etc., sur des postes RSE,
18:56 c'est des métiers qui touchent toutes les strates d'emploi, du technicien de maintenance,
19:00 qui va opérer sur des centrales, au prospecteur foncier, etc., au recycleur, voilà.
19:05 Je vous pose la même question sur le lien entre la tech et l'Impact.
19:09 Vous le voyez de plus en plus se renforcer, on va dire ?
19:14 On a des clients qui sont des hard tech, des startups qui ont un produit.
19:22 Il y a la data essentiellement mesurée en temps réel, typiquement sur du panneau solaire
19:27 pour orienter ses panneaux solaires, donc beaucoup d'analyses de données,
19:29 tout en ayant un métier d'opération, de production.
19:31 Il faut produire les panneaux solaires, les installer, les opérer.
19:34 On voit bien aujourd'hui ce mélange des deux, où vous avez une partie IT, data,
19:40 et une partie opération, production.
19:42 Je vous pose la question parce que les premières licornes françaises,
19:46 il y a peu de licornes vertes.
19:50 Ça commence à arriver, mais ça a d'abord été une licorne tech.
19:54 C'est vrai, et les fonds d'investissement aujourd'hui privilégient les projets green.
19:59 On voit un tas de projets émerger, sachant que ça reste des métiers d'opération et de production.
20:03 Là, on ne parle pas de développer un logiciel, on parle d'implanter un modèle,
20:07 d'ouvrir des usines de recyclage de batteries par exemple.
20:10 On n'est pas sur les mêmes montants d'investissement pour lancer le modèle,
20:14 beaucoup de R&D en amont, et puis après passer à l'échelle.
20:17 Ça, ça demande du cash.
20:18 - Évidemment. Morane Montrose, c'est quoi pour vous un entrepreneur à impact ?
20:21 Ou une entrepreneuse. C'est d'abord un pacte social ?
20:25 - On va dire sociétal.
20:27 C'est vraiment, encore une fois, tout ce qui est en lien avec les grandes préoccupations de notre siècle,
20:38 tout ce qui peut être autour de l'environnement, de l'éco-responsabilité,
20:44 mais aussi tout ce qui est autour de l'inclusion, de l'accessibilité.
20:50 Donc un entrepreneur à impact, ou une entrepreneure à impact,
20:54 ce sera une personne qui veut vraiment porter un projet soit directement en lien avec ses sujets sociétaux,
21:03 soit qui, dans ses process, va inclure des composantes de diversité et d'inclusion.
21:12 - Je fais attention, le plus souvent possible, j'oublie de féminiser, de dire entrepreneur, entrepreneur, etc.
21:18 Et je repose la question, parce que, est-ce que, effectivement, vous voyez de plus en plus de femmes porter des projets,
21:23 ou est-ce que c'est encore minoritaire ?
21:25 - C'est encore minoritaire.
21:27 Et c'est intéressant que vous disiez "voir", parce qu'effectivement,
21:33 déjà, il y a la première problématique qui est qu'en fait, il y a moins de femmes qui entreprennent que des hommes,
21:41 mais c'est aussi qu'elles ont moins de visibilité.
21:43 Et donc, toutes celles qui entreprennent et qui sont là, c'est vrai qu'elles sont moins mises en avant que des hommes, par exemple.
21:50 - Oui, alors nous, on essaye de le faire régulièrement, le plus souvent possible, ici.
21:54 Donc j'espère qu'on rééquilibre un tout petit peu la prochaine étape, le prochain leadership programme, c'est dans le Sud-Ouest, c'est ça ?
22:01 - C'est ça. Ce sera à Bordeaux, là, on arrive très très prochainement.
22:05 Et la phase de candidature est ouverte, donc il est encore possible de candidater.
22:11 Toutes les informations sont sur le site diversidays.fr.
22:14 - Eh bien voilà, le message est passé. Merci beaucoup.
22:16 Merci à tous les deux d'être venus nous présenter Diversidays.
22:20 Et bravo, Impact, avec ce baromètre des emplois à Impact.
22:25 On passe tout de suite à notre rubrique "Start-up".
22:28 Ça tombe bien avec ce que je vous ai dit juste avant, puisque c'est une entrepreneuse qui va rentrer sur ce plateau.
22:33 [Générique]
22:39 - Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables.
22:43 Je vous présente tout de suite mon invitée Anne Vincent. Bonjour.
22:46 - Bonjour.
22:47 - Bienvenue. Vous êtes la co-fondatrice de Yumgo.
22:49 Vous l'avez créé en 2019 avec Rodolphe Landemaine.
22:52 Et avec quelle idée ? C'était quoi l'idée de départ ?
22:54 - Eh bien l'idée de départ, c'était de fournir aux professionnels une solution facile pour remplacer les œufs en 100% végétal.
23:00 - D'accord. Donc ça c'est le point de départ. Quand on se dit "on va faire ça, ça semble simple", est-ce que ça a été compliqué après ?
23:06 - Ça a été compliqué parce que l'œuf, c'est un ingrédient qui est fonctionnel,
23:09 donc qui a à la fois des propriétés foisonnantes, émulsifiantes, qui est présent dans plein plein de recettes.
23:14 On ne s'en rend pas toujours compte, mais l'œuf, c'est la protéine animale la plus consommée au monde.
23:18 Donc nous, on s'est dit "si on arrive à fournir aux professionnels une solution simple pour remplacer les œufs,
23:22 donc le blanc d'œuf, le jaune d'œuf et l'œuf entier dans toutes les recettes,
23:26 on leur donne une clé pour une transition vers une alimentation plus durable.
23:30 - Pourquoi déjà cette démarche ? Parce que, on sait, il y a régulièrement des critiques ou des scandales sur les conditions de production,
23:39 sur les questions de bien-être animal. Il y avait toutes ces questions qui rentraient en jeu pour vous ?
23:43 - Oui, tout à fait. Donc il y avait bien sûr la question du bien-être animal,
23:46 il y a la question aussi de la question environnementale,
23:50 puisque avec une alternative végétale, on diminue beaucoup l'impact en carbone qu'on a par rapport à une consommation d'œufs conventionnels.
23:59 Il y a également la question des allergènes, puisque l'œuf, c'est vraiment un allergène qui est très présent, notamment chez les enfants.
24:05 Et puis aujourd'hui, il y a la question de l'inflation, donc les prix des œufs qui ont augmenté énormément,
24:11 les matières premières, la grippe aviaire. Donc nous, on offre une solution à tous ces problèmes
24:16 en donnant des ingrédients qui sont vraiment simples à utiliser et qui permettent d'avoir des résultats qui sont tout aussi gourmands,
24:22 puisque pour nous, c'était très important depuis le début.
24:24 - Et qui sont moins chers ?
24:25 - Qui sont comparables en fait, aujourd'hui avec l'inflation du prix des œufs sur nos formules en poudre,
24:31 on est compétitif par rapport au prix des œufs, donc oui, on peut vraiment remplacer ça de manière avantageuse.
24:36 - Alors vous nous l'avez dit, il y a eu l'idée de départ, puis ensuite ça demande du temps.
24:39 Combien d'années de recherche et développement ? Ça a été quoi cette démarche ?
24:42 - Donc on a commencé en 2019, comme vous le disiez. On a travaillé vraiment sur des itérations avec des ingénieurs agroalimentaires,
24:49 des chefs professionnels, pour vraiment répliquer toutes les fonctionnalités des œufs.
24:53 Donc sur notre premier produit qui était le Yumgo blanc, donc le substitut de blanc d'œuf,
24:57 on a mis un an de recherche et développement. Ensuite, on a travaillé sur le jaune, sur l'entier.
25:03 D'abord les formulations liquides, ensuite les formulations poudre, et donc celles-ci, on les a lancées début 2023,
25:09 mais en étant déjà présentes sur le marché depuis 2020.
25:12 - Avec, quand vous parlez d'itération, donc des recettes qu'on teste, etc.
25:17 L'objectif, c'est qu'on puisse plus faire la différence entre une recette avec ou sans œufs ?
25:21 - Exactement. Et pour nous, c'est vraiment un test très important, c'est-à-dire qu'on fait tester nos recettes à des personnes
25:27 qui ne savent pas que ce sont des recettes végétales, que ce sont des recettes sans œufs.
25:30 Et la plupart du temps, il n'y a vraiment aucune différence, c'est tout aussi bon.
25:33 Et les consommateurs sont vraiment séduits par les résultats qu'on peut obtenir.
25:37 - Alors, qui sont vos clients ? Ce sont des groupes de l'agroalimentaire ? Décrivez-nous ça.
25:43 - Oui. Donc nous, on travaille à la fois avec les artisans, donc les restaurateurs, les boulangers-pâtissiers,
25:47 et également les industriels agroalimentaires.
25:50 Donc on a des formats différents qui sont adaptés à ces différentes cibles,
25:54 mais l'idée, c'est vraiment de se concentrer sur leur emplacement chez les professionnels de manière générale.
25:59 - Est-ce que vous développez ces produits ? Vous avez un petit peu répondu à la question, mais je veux bien qu'on rentre dans le détail.
26:04 Quand on est une jeune entreprise, vous avez développé vos produits en lien direct avec vos clients potentiels.
26:12 Est-ce que ça peut aller jusque-là ? C'est-à-dire que c'est des boulangers qui vous ont dit "mais nous, on a besoin de ça".
26:18 - C'est exactement ça, puisque Rodolphe Landemaine, qui est cofondateur, est boulanger-pâtissier.
26:22 Donc forcément, l'idée de base, c'était par rapport à ses propres difficultés à remplacer les œufs dans la boulangerie-pâtisserie
26:29 qu'on a commencé à travailler sur le produit.
26:32 Et puis, dès le début, on a inclus des chefs professionnels dans nos itérations, dans nos tests,
26:36 de manière à pouvoir vraiment répondre à leurs usages et aux résultats qu'ils souhaitaient obtenir.
26:42 Et puis aujourd'hui, on continue d'accompagner les clients sur des besoins spécifiques, sur une recette spécifique,
26:48 à leur fournir du conseil, des recettes en ligne, des vidéos.
26:51 Donc on apporte beaucoup d'accompagnement à tous nos clients qui sont des professionnels.
26:55 - Vous êtes aussi porté, évidemment, par la demande des consommateurs, de demandes de produits véganes.
27:00 Est-ce que c'est une part de la consommation générale qui progresse régulièrement ?
27:04 - Oui, mais ce n'est pas seulement les consommateurs véganes, en fait.
27:06 C'est tous les consommateurs qui font aujourd'hui attention à leur alimentation,
27:10 donc qui cherchent à diminuer leur consommation de protéines animales, leur empreinte carbone,
27:14 qui cherchent à enlever les allergènes.
27:16 Donc en fait, aujourd'hui, on touche tout le monde.
27:18 Et c'est sûr que quasiment toutes les industries agroalimentaires essayent de développer des recettes
27:24 qui portent cette diminution de produits d'origine animale.
27:29 Donc on touche un large public.
27:31 - C'est quoi vos perspectives, là, de 3-5 ans ?
27:33 - Nos perspectives, forcément, c'est de pouvoir être de plus en plus présents
27:37 chez un nombre grandissant de clients.
27:39 Donc là, aujourd'hui, on est présents en France, mais également dans d'autres pays.
27:42 Donc notamment au Royaume-Uni, on a lancé au Japon, on est en Allemagne.
27:46 Et puis prochainement, on lance notre gamme aux États-Unis.
27:50 Donc on voit vraiment que la demande est présente.
27:52 Et notre but, c'est de pouvoir accompagner un maximum de professionnels
27:55 vers cette transition dans plus de végétal.
27:57 - Merci beaucoup, Anne-Vincent, et bon vent à Yumgo.
28:01 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:04 Un grand merci à toutes les équipes de Bsmart.
28:07 Merci à vous de votre fidélité à la chaîne des audacieuses et des audacieux.
28:12 Je vous dis à très vite pour un nouveau numéro de Smart Impact. Salut !
28:15 (générique)
28:18 ---