"On a une violence légitime" : Camille Chaize s'exprime sur les tensions en manifestations

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 ça m'offusque de voir que certains ne s'offusquent pas en fait.

00:02 Tout le monde devrait être révolté par ça, par la violence.

00:05 – Après, la violence c'est de deux côtés, c'est ce que me disent aussi les hommes.

00:10 – Sauf que ce n'est pas la même violence, nous on a le droit,

00:13 on a une violence légitime, c'est-à-dire que pour répondre

00:15 à un certain nombre d'exactions, on a le droit de faire usage de la force

00:20 de manière proportionnée, de manière responsable,

00:24 on a un certain nombre d'outils, des moyens de force intermédiaire

00:28 comme on les utilise, hier on a utilisé par exemple l'engin lanceur d'eau,

00:32 l'engin lanceur d'eau ça ne tue pas, ça ne blesse pas,

00:35 et donc on a ces outils-là et on a le droit de le faire,

00:37 donc ce n'est pas la même violence.

00:38 – Alors Camille Chassol comment vous expliquez qu'il y ait des manifestants

00:41 qui viennent ici aussi, des pères de famille, des mères de famille

00:44 qui nous disent on veut manifester tranquillement et on se fait bousculer,

00:49 on se fait attaquer, on a peur maintenant d'aller manifester

00:51 alors qu'on veut manifester contre cette réforme des retraites,

00:54 on a peur d'y aller parce qu'on a peur de ce qui va nous tomber dessus.

00:57 Mais ils ont raison quand on voit le pré-cortège…

00:59 – Donc pour vous c'est toute la faute des black blocs, des casseurs ?

01:03 – Bien sûr, comme je vous dis la plupart des manifestations elles se passent bien

01:07 mais quand vous avez 1500 à 2000 éléments radicaux dans un pré-cortège

01:10 qui bloquent tout, qui commencent à commettre des exactions,

01:13 bien sûr que moi personnellement je n'irais pas avec un enfant

01:17 dans ce type de manifestation, c'est dangereux.

01:19 Et donc je comprends les familles qui sont inquiètes dans ce cadre-là,

01:24 après une fois de plus il y en a plein qui se passent bien,

01:27 et moi j'aurais un seul mot pour ceux qui veulent manifester,

01:31 c'est faites attention à vous et si vous voyez des éléments radicaux,

01:34 dissociez-vous de ces groupes-là, mettez-vous pas en danger

01:38 parce que certains exercent des violences.

01:41 – Vous êtes donc d'accord avec le ministre de l'Intérieur ?

01:43 – C'est mon boss, je suis plutôt…

01:45 – Eux je suis leur boss, ils ne sont jamais d'accord avec moi.

01:47 Je veux dire, il a de la chance, ils ne sont pas d'accord avec moi.

01:49 – Il le dit à sa manière avec une vision très politique, moi je suis fonctionnaire.

01:52 – Mais il a le droit de le dire, moi je préfère les mecs qui disent les choses,

01:54 voilà je vous le dis, Gérald Darmanin au moins il dit les choses.

01:56 – Et moi je suis fonctionnaire, donc voilà, le jour où le ministre part,

01:59 je resterai fonctionnaire dans ce ministère,

02:00 mais nous quand on le vit sur le terrain, moi j'étais sur le terrain il n'y a pas si longtemps,

02:04 je me suis pris une fois un 31 décembre, un projectile sur le casque

02:08 quand j'étais en maintien de l'ordre sur les Champs-Elysées,

02:10 c'est horrible, ça vous sonne et vous n'êtes pas bien pendant longtemps,

02:15 et ça c'est ce qu'on vit sur le terrain.

02:17 – Jean-Luc Mélenchon a réagi, le maintien de l'ordre hier a tourné

02:20 une fois de plus à une absurde violence générale,

02:23 Darmanin en est 100% responsable,

02:24 c'est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres,

02:27 les policiers devraient se méfier d'un chef aussi lamentable.

02:30 – Ben non, je ne suis pas d'accord, on ne peut pas être d'accord avec ça,

02:33 quand on est présent, il y avait hier 5000 policiers et gendarmes sur la manifestation,

02:38 quand on a vécu ce qu'ils ont vécu, on ne peut pas être d'accord avec ça.

02:41 – Pour vous Géraldine, vous êtes d'accord avec le ministre de l'Intérieur ?

02:45 – Moi je suis d'accord avec monsieur Darmanin,

02:47 et je trouve qu'encore une fois monsieur Mélenchon est irresponsable

02:49 quand il parle de la police.

02:51 – Alors, il y a une image qui au départ a été présentée

02:53 comme des violences de manifestants contre des policiers,

02:55 pourtant ce sont les forces de l'ordre elles-mêmes

02:57 qui se seraient lancées une grenade dessus, on va revoir cette image, regardez.

03:00 [Bruits de tirs]

03:17 – Ah c'est…

03:20 – C'est des choses qui arrivent malheureusement,

03:23 les grenades, il y a une méthode d'ouverture de la grenade,

03:29 il y a des méthodes de lancée et puis des fois il peut y avoir des accidents malheureusement,

03:32 donc voilà, je ne sais pas exactement ce qui s'est passé dans le détail,

03:35 mais c'est des choses malheureusement que j'ai vécues sur le terrain qui peuvent arriver,

03:40 et voilà, les collègues ont eu le bon réflexe d'évacuer rapidement la personne.

03:43 – Alors, je vous ai fait un petit peu réagir sur les manifestants,

03:46 je voudrais revoir deux images qui sont importantes,

03:48 du côté des manifestants on dénonce plusieurs personnes,

03:50 donc blessées ou mutilées lors de cette journée de manifestation en Garnier.

03:54 [Bruits de tirs]

04:04 [Bruits de tirs]

04:24 – Mais bien sûr que c'est violent, quand c'est violent,

04:27 il y a du sang, il y a des larmes, il y a des blessures, bien sûr que c'est violent.

04:30 – Voilà, ça c'est des manifestants qui ont l'air pacifistes.

04:33 – On ne sait pas, il a des lunettes de piscine, donc on a rarement des lunettes de piscine.

04:36 – C'est pour les gaz lacrymogènes.

04:37 – Ah oui, donc on n'a pas à y être quand il y a des gaz lacrymogènes aussi, on peut évacuer.

04:41 – Non mais là-dessus c'est quoi ? C'est compliqué pour les forces de l'ordre de…

04:48 – Nous on essaie toujours d'être proportionnés par rapport à ce qu'on reçoit,

04:53 en termes de projectiles, en termes d'offensives,

04:57 on a une fois de plus des armes pour se faire, mais une arme ce n'est pas anodin en fait,

05:01 une grenade lacrymogène, ce n'est pas anodin, bien sûr que ça…

05:04 – Là il met des lunettes parce qu'il sait très bien qu'il y a des gaz, il y a des trucs, c'est normal.

05:07 – Parce qu'il veut aller au plus près, il veut aller au plus proche.

05:08 – Bah oui, donc il n'a pas à y être en plus près en fait.

05:10 – Donc il y a des risques, c'est pareil, de temps en temps malheureusement,

05:11 il peut y avoir des personnes qui ont des mains arrachées,

05:13 mais pourquoi elles ont des mains arrachées, c'est souvent parce qu'elles ont porté la main

05:16 et qu'elles ont carassé la grenade.

05:18 [Musique]

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