Claudia Tagbo, comédienne et humoriste, née en Côte d’Ivoire, est arrivée en France à la fin de l’école primaire. Au micro de Manu Katché, elle raconte les débuts en Lozère où les premières remarques racistes surviennent, malgré une intégration plutôt facile, les premières flirts, une période compliqué pour l'éternelle "bonne pote". Surtout, l'humoriste dévoile les failles cachées derrière ce grand sourire, dont elle se sépare rarement. Le témoignage touchant d'une femme forte et volontaire. Légende de la batterie et juré emblématique de "Nouvelle Star", Manu Katché joue avec les plus grands (Sting, Peter Gabriel, Jonasz, Cabrel, Youssou N'dour, Souchon, etc.). Pour Yahoo, et en exclusivité dans la "Face Katché", il a voulu partir à la rencontre de personnalités issues de la diversité, célèbres ou anonymes. Leurs histoires, bouleversantes, inspirantes, leurs parcours de vie : ils se livrent au plus célèbre batteur de France.Retrouvez tous les épisodes de La Face Katché sur Yahoo
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00:00 Donc le paternaire qui te regarde, bon, elle a dit "sale, noire",
00:02 c'est quoi qui te gêne dedans ?
00:04 Oui, oui, sale.
00:05 Tu t'es lavée, non ?
00:06 Non, t'es pas sale.
00:07 Déjà, tu vois, tu peux "exit", ok,
00:09 mais t'es noire, tu veux qu'elles disent quoi ?
00:11 En vrai, tu veux qu'elles disent quoi ?
00:13 T'es noire ou t'es pas noire par rapport à elles ?
00:15 Oui, mais pourquoi...
00:16 Donc c'est sale qui te fait mal.
00:17 Dis-lui que tu t'es lavée, c'est fini.
00:19 T'es née en Côte d'Ivoire, à Abidjan même,
00:28 ensuite t'as bougé en France,
00:29 mais moi ce qui m'intéressait, c'est de savoir comment était ta petite enfance là-bas, toute petite.
00:33 Ah, c'est rythmé par l'école, faut pas se mentir.
00:36 Et dans tes amis, à l'école primaire, il y avait des expatriés aussi,
00:40 ou il n'y avait simplement que des gens...
00:41 Moi, j'étais à l'école française,
00:46 et donc j'avais des espates.
00:48 Et ma meilleure amie s'appelait Blanche,
00:50 elle avait des taches aux rousseurs.
00:52 Parce que pour l'anecdote, qui est que moi-même j'ai pris des crayons après,
00:54 j'ai fait pour avoir des taches aux rousseurs.
00:56 Et on m'a expliqué que c'était possible.
00:58 Comment se passait ce rapport avec tes amis à cette époque-là, en primaire, tout d'abord ?
01:02 En primaire, on n'a pas cette sorte de conscience.
01:06 C'est vraiment des jeux.
01:07 C'est ma copine Blanche, elle a les cheveux longs, lisses,
01:10 t'as envie de faire comme elle, donc tu mets des serviettes, tu te proposes du pain à Jimmy.
01:13 C'est les mêmes jeux tout ça.
01:14 C'est à Blanche qu'il fallait demander si vraiment il y a une différence pour elle.
01:16 Parce que pour moi, c'est une petite fille aucune.
01:19 Elle a deux bras, deux jambes...
01:21 OK, donc ensuite tu passes jusqu'au CM2,
01:24 et ensuite il y a une décision de la part de tes parents de venir en France.
01:28 On arrive en Lauser, à Chanac,
01:30 parce que mon père s'est remarié à une femme,
01:34 à qui j'ai dit, il m'a vraiment énormément de courage.
01:37 Je ne sais pas si moi à son âge, parce que j'ai une jeune femme,
01:39 à son âge j'aurais fait ça, récupérer des gamins qui ne sont pas à moi,
01:42 éduquer, en sachant que lui il travaille,
01:45 se retrouver avec des gamins qui ne sont pas les siens.
01:47 Donc c'est vraiment un chapeau.
01:49 Une belle mère de couleurs.
01:50 Une belle mère, comment on dit, blanche.
01:53 Et le foyer c'était avec papa et cette dame ?
01:55 Oui.
01:56 Et maman dans les soirs, elle était où ?
01:57 Elle était à Paris.
01:59 On allait la voir tous les week-ends.
02:00 Tu n'as pas senti un manque à ce moment-là de maman ou pas ?
02:03 Bien sûr, on sent toujours un manque parce qu'on est petite,
02:05 on n'est pas encore...
02:06 Ce n'est pas la jeune fille...
02:08 Je vais parler en termes un peu bébêtes,
02:10 mais on n'a pas ses ragnagnas, donc on n'est pas une femme.
02:13 Donc du coup, ben oui,
02:14 on découvre les ragnagnas avec une autre femme.
02:17 Ce n'est pas ma maman qui m'a appris ça, c'est cette femme-là.
02:20 Donc du coup, oui, il y a un manque.
02:22 On se dit, elle est où ? Pourquoi ? Comment ?
02:25 Ce sont des questions qu'on va résoudre plus tard.
02:26 Mais sur le moment, il y a beaucoup de colère,
02:28 il y a beaucoup de frustration.
02:29 Mais...
02:30 Il y a beaucoup de colère.
02:31 Oui, il y a de la colère.
02:32 Forcément, quand vous êtes un enfant, vous dites,
02:34 voilà, les deux, les autres, ils ont leur papa et leur maman.
02:35 Mais bon, après, c'est la vie.
02:37 On apprend.
02:38 Et donc, tu vas à l'école.
02:40 Je vais à l'école.
02:41 Comment ça se passe, le rapport ?
02:42 Puisque là, tu as quitté une école en Côte d'Ivoire
02:44 où vous étiez, a priori, une grande...
02:46 En majorité, un membre, il faut le dire.
02:49 Ça se passe que quand on se voit dans la cour d'horaire quartier,
02:51 on fait, yeah, on est là, on est trois, OK.
02:54 Et en fait, le truc qui est génial
02:56 et que je crois que ça n'a pas tant changé que ça,
02:58 c'est qu'on dit que tu arrives en sixième
03:00 et tu recommences en semaine deux.
03:02 Parce qu'on dit que tu n'es pas à niveau.
03:04 Donc, je le dis avec le sourire,
03:05 mais c'est dire aussi ce truc-là.
03:07 Tu te retrouves avec tes gouttes
03:09 et tu es dans une classe de semaine deux.
03:11 Ça va ?
03:12 Mais ce n'est pas évident.
03:13 C'était tout d'un coup de se retrouver là,
03:15 tu t'es dit, je suis quand même la plus grande de toute la classe.
03:19 Et puis après, alors ce qui est assez marrant,
03:21 c'est que je viens, on me dit tu vas être en sixième,
03:23 on me fait refaire la semaine deux,
03:24 puis finalement, on se rend compte que maintenant,
03:26 elle est au niveau de sixième.
03:27 Donc, je retourne en sixième.
03:28 Est-ce qu'il y avait un regard particulier des autres enfants
03:30 dans cette école-là, dans ces classes-là, sur vous ou pas du tout ?
03:33 Oui, d'où tu viens ?
03:34 Comment ? C'est en Côte d'Ivoire ?
03:36 Ah oui, c'est où ? C'est à Bidjans ?
03:37 Ah oui, d'accord.
03:38 Mais tu parles bien le français ?
03:39 Oui, parce qu'on parle le français,
03:40 on n'a pas une langue nationale.
03:41 Donc, ce qui fait que je ne partais pas non plus de Ypres à loin.
03:44 Et puis après, le regard, c'est...
03:46 Mais comment ça se passe chez vous ?
03:48 Et puis, je ne peux pas leur en vouloir.
03:49 Puisque je posais la même question à ma copine.
03:51 "Ah là là, quand il est revenu,
03:52 on voit vraiment plus tes taches de rousseur."
03:54 Je ne disais pas ça comme ça, mais je faisais remarquer qu'elle avait bronzé.
03:58 Du coup, eux, c'est pareil, je pense.
04:00 Il n'y avait pas d'agressivité ?
04:01 Non, non.
04:03 En fait, l'agressivité, elle arrive à la maison.
04:06 Oui, à la maison, parce que tu en magazines.
04:08 Moi, je fais partie de ces gens-là.
04:09 On en magazine une éponge.
04:11 Et ça arrive à la maison qu'il faut essorer.
04:13 Et j'essore à la maison.
04:14 Donc, c'est "oui, elle m'a traité de sale noire parce que..."
04:17 Et donc, il faut désamorcer.
04:19 Donc, le paternal, qui est un gars,
04:20 elle a dit "sale noire".
04:21 C'est quoi qui te gêne dedans ?
04:23 "Oui, elle est sale."
04:24 Tu t'es lavé, non ?
04:25 Donc, tu n'es pas sale.
04:26 Déjà, toi, tu peux "exit".
04:28 OK, tu es noire.
04:29 Tu veux qu'elles disent quoi ?
04:30 En vrai, tu veux qu'elles disent quoi ?
04:32 Tu es noire ou tu n'es pas noire par rapport à elles ?
04:34 "Oui, mais pourquoi ?"
04:35 Donc, c'est "sale" qui te fait mal.
04:36 Dis-leur que tu t'es lavé.
04:37 Tu sais, c'est fini.
04:38 OK, donc ça, c'est le paternal.
04:41 Ça, c'est la manière de...
04:42 Voilà.
04:42 Que par rapport à la mother,
04:45 enfin, à la mère,
04:46 elle va toucher "pourquoi, nanana, qui t'a dit ça ?"
04:49 Tu vois, elle va plus se montrer au créneau parce que...
04:51 Et toi, tu n'étais pas triste de ça ?
04:53 Ben si, triste, mais...
04:56 Si ça arrive à 8h du matin, honnêtement, en la nuit, je fais quoi ?
05:00 Je vais pleurer jusqu'à...
05:03 Tu pleures.
05:04 Mais il y a la récréation.
05:05 À la récréation, il n'est pas en chocolat, il y a les goûters.
05:07 Et le même qui t'a dit "sale noix", tu dis "est-ce que t'en veux ?"
05:11 C'est des enfants.
05:12 C'est ça.
05:12 C'est ça, le truc.
05:13 C'est que c'est le même qui a dit "sale noix".
05:14 Donc, la première fois, tu dis "non, t'es méchant, hein !"
05:17 Tu restes dans ton coin, le lendemain, ils te proposent.
05:18 Tu fais "ben oui, donne !"
05:19 Bien sûr.
05:20 Et puis, ou tu tapes.
05:22 Parce que là, j'ai beaucoup tapé, hein.
05:23 Ah oui, j'ai tapé.
05:24 Ou alors, quand tu vas taper, c'est celui qui a embêté ta soeur.
05:26 C'est qui ?
05:27 C'est lui qui est là-bas.
05:27 "Tiens mon sac, tape !"
05:29 Ah ouais ?
05:30 "Ben oui, j'ai fait ça."
05:31 "Ah oui, j'ai fait."
05:32 "Ah oui, oui, oui, oui, j'ai fait."
05:34 "Je me suis défendue."
05:36 Tu vois, et puis après, tu rentres en même temps.
05:37 "Pourquoi t'as tapé ?"
05:39 "Pourquoi tu l'as tapé ?"
05:40 "Parce qu'il a dit 'sale noix'."
05:41 C'est du français.
05:42 "Est-ce que t'es sale ?"
05:43 "Non, non, non."
05:44 Discute.
05:45 D'autres arguments.
05:46 C'est comme ça.
05:47 C'est l'éducation.
05:48 OK.
05:49 Tu sais que c'est mon truc que tout le temps, tout le temps,
05:50 on me dirait que la vie, c'est comme du théâtre.
05:53 Et donc, chacun joue son rôle.
05:55 Si mon paternaitre disait
05:56 "Bon, muscle-toi bien encore,
05:57 fais des pompes et va taper."
05:58 Ben, je vais retourner, je vais castagner.
06:00 Parce que la force physique, elle est là, je l'ai.
06:02 Et donc, mais non.
06:04 Allez.
06:05 Mais t'as découvert ça subitement
06:07 quand on t'a agressé verbalement ?
06:08 Oui.
06:10 Voilà.
06:10 C'est-à-dire que cette force-là,
06:11 je ne l'ai pas eu à l'utiliser.
06:12 Encore, tu vois, comme genre,
06:14 on se bagarre parce que...
06:16 Mais là, ici, tout d'un coup,
06:18 on me parlait de quelque chose
06:19 que je n'avais pas moi-même...
06:21 Donc, c'est surtout sous forme d'agression.
06:23 On ne m'a pas dit
06:23 "Ah, qu'est-ce qu'elle est belle, ta couleur noire."
06:25 On m'aurait dit ça.
06:26 J'aurais dit "Ah, tu es un mannequin."
06:28 J'aurais dit "Il est un mannequin."
06:29 Mais non.
06:30 On m'a dit "Sale, noire."
06:32 Donc, c'est ça.
06:32 C'est tout de suite sous forme d'agression.
06:34 Donc, tu te...
06:35 "Ah bon, pourquoi ?"
06:36 Voilà.
06:37 Et de la part des professeurs,
06:38 tes professeurs, il n'y avait pas
06:39 de positionnement particulier
06:41 envers toi ou Frère Issa ?
06:43 Non, je me rappelle vraiment d'un...
06:45 J'ai pu avoir des heures de call une fois.
06:47 Vraiment une fois.
06:48 Et ils l'ont doublée
06:49 parce que ma prof de musique a dit
06:51 "Une blanche vaut deux noirs."
06:52 Je fais "Ah ah, où ?"
06:55 Et je t'en saisisais.
06:56 - Elle t'a fait quoi ? - Elle m'a regardée,
06:57 je n'avais pas compris.
06:58 Elle a dit "Quatre, impertinente."
07:00 Je fais "Mais c'est vrai ce que je dis !"
07:01 "Huit heures."
07:01 Et mon père est venu.
07:02 Il a dit "Qu'est-ce qui s'est passé ?"
07:03 On dit "Oui, c'est de la musique,
07:04 une blanche vaut deux noirs."
07:06 Et voilà, j'ai des tantes de mon père un peu.
07:08 Il a fait "Ah oui, oui, bien sûr, bien sûr, bien sûr."
07:11 "C'est de la musique."
07:12 - C'était réglé. - C'était réglé.
07:13 "C'est de la musique."
07:15 Et on rentre à la maison, il a dit "C'est de la musique."
07:18 Mais sinon pour le reste, vous êtes pareil.
07:19 T'as compris ou pas ?
07:20 C'est en musique.
07:21 Donc il y avait vraiment un vrai positionnement
07:23 de la part de ton père sur tout ce qui pouvait
07:25 effectivement vous atteindre physiquement.
07:28 C'est d'atteindre, c'est de protéger tes enfants en fait.
07:31 Et puis peut-être par là de se protéger lui-même.
07:33 Peut-être, je ne sais pas.
07:34 Il bossait quand il était en Los Angeles ?
07:36 Ouais, il est...
07:37 Quand on parle de quelqu'un qui faisait de la comptabilité au pays,
07:39 et puis quand il est arrivé ici, il nous avait toujours dit
07:41 "Je ramasserai par terre ce qu'il faut."
07:43 Et il a été balayeur, il a été ce qu'on dit concierge.
07:48 Et je n'ai pas honte, voilà.
07:50 C'est le gars qui sort les poubelles,
07:51 c'est le gars qui...
07:52 Pour l'avoir fait aussi parce qu'il a deux immeubles à gérer.
07:55 "Bon Claudia, j'ai sorti les poubelles, il faut les rentrer."
07:57 Donc il y a des gens qui...
07:58 Il y a des témoins qui sont témoins de ça.
07:59 "Où j'ai rentré les poubelles,
08:00 où je me vois en train de laver le hall de leur immeuble."
08:03 Ouais, c'était mon père.
08:04 Et voilà, il est venu dans ce pays et puis il a fait ça.
08:07 Et puis ça nous a permis aussi d'aller en colo,
08:09 de rencontrer des gens et...
08:12 Moi, je me rappelle de mon premier...
08:19 De ma première invitation à la maison.
08:20 Et la fille, c'était tellement monté un truc.
08:23 Ou ses parents, je ne sais pas.
08:24 Elle dit "Vous mangez à la main" et tout ça.
08:27 Donc nous, on arrive, on est à table et...
08:30 Et je vois la fille, elle est perdue quoi.
08:33 Elle croit qu'on mange à la main.
08:34 Et on nous regarde, mon paternel nous regarde.
08:38 "On mange à la main ?"
08:40 On la regarde, on la voit en galère.
08:44 Et après, de nouveau, on se sent les couverts.
08:45 Mais voilà, tu veux vivre dans ton fantasme,
08:51 vis dans ton fantasme, tu vois.
08:53 Qu'est-ce que tu veux que je dise ?
08:54 Et ta belle-mère, je vois le jeu aussi.
08:56 Non, non, non, elle non.
08:57 Faut pas faire ça.
08:58 Faut les sortir de ça.
08:59 Faut pas...
09:00 On dit "Non, on n'est pas là pour éduquer les gens."
09:02 Ils doivent être éduqués dans leur maison.
09:04 Oui.
09:04 Il n'y avait pas vraiment d'embrouilles
09:06 avec tes amis féminins ou masculins.
09:08 Non, et ça, j'ai vraiment remarqué
09:10 par rapport à mes cousins, mes cousines,
09:12 qui, eux, c'était à Paris, qu'on voyait.
09:14 Ils n'ont pas vécu la même chose.
09:16 Le fait d'aller dans des petits coins comme ça,
09:18 on protège les enfants du coin.
09:19 À partir du moment où tout ça s'est mis à plat,
09:21 en disant "Bah finalement, c'est des enfants en fait.
09:23 Ils sont comme nous.
09:25 C'est les petits deux."
09:26 Il n'y avait pas cette espèce de
09:27 "On vous met dans cette barre d'immeubles
09:28 parce que vous allez vous retrouver entre vous."
09:30 Non, on était...
09:31 - Pratiquement intégrés.
09:33 - Oui, dans l'immeuble où on était,
09:34 on était pratiquement les seuls.
09:36 - Donc c'était très positif,
09:37 votre enfance là, en Loser.
09:39 - Oui, oui, en Loser,
09:40 oui, moi, je garde de très bons souvenirs.
09:43 Il y a toujours des attentions,
09:44 mais il y avait aussi des solutions.
09:47 La solution première, c'est de mettre les deux enfants,
09:49 de se parler.
09:50 Faut toujours faire un petit pas de côté.
09:52 Moi, c'est toujours mon truc.
09:53 Faire un petit pas de côté.
09:54 Ça boue, hein ?
09:55 OK, je fais un petit pas de côté pour voir.
09:57 Non, je n'y arrive pas.
09:58 Il faut, voilà.
09:59 Mais il faut...
10:00 Faisons ce petit pas de côté.
10:01 Parce qu'en vrai, quand on prend le temps,
10:05 je suis persuadée.
10:06 Et peut-être que ce que je veux dire,
10:07 en même temps, me tient en disant
10:08 "Ouais, mais elle est trop bénie."
10:09 Oui, oui, mais je suis persuadée
10:10 que chacun essaie de faire de son mieux
10:13 et d'être le plus honnête possible.
10:15 Donc, dis-toi ce que tu es en train de faire,
10:17 de rester dans ton axe.
10:17 L'autre aussi reste dans son axe.
10:19 Et c'est à quel moment
10:21 on essaie de se rejoindre un peu.
10:22 Parce que c'est...
10:23 Tout ce qu'on cherche à faire,
10:24 c'est l'unité.
10:26 Mais qu'est-ce qui fait l'unité ?
10:27 C'est parce que je suis un peu différente.
10:29 Tu es un peu différent et puis...
10:30 Et c'est ça qui fait...
10:31 Je ne peux pas tout de suite dire
10:33 "On va se noyer."
10:33 Non !
10:34 Donc, forcément qu'il y a un peu de friction.
10:36 Tu n'en sors pas.
10:38 Après, il faut canaliser cette friction.
10:40 C'est là le plus gros...
10:42 Il faut canaliser cette friction.
10:43 Mais je pense que toi, tu partais
10:44 quand même d'un bon niveau
10:45 grâce à ton père.
10:46 Parce qu'au niveau de l'éducation,
10:47 je pense qu'il était quand même
10:48 une manière de dédramatiser
10:51 certaines situations
10:52 quand elles peuvent être terribles.
10:54 Pour nous tous.
10:55 Et c'est des deux côtés.
10:57 C'est vrai que parce que
10:59 je suis restée avec mon père,
10:59 mais quand on venait en vacances
11:01 avec ma mère, je lui disais
11:02 "Oui, t'as vu ? Là-bas, je voulais faire..."
11:04 Et puis, on raconte tout ce qu'il y a.
11:05 Et puis là-bas, on nous regarde.
11:06 Quand je veux faire de la danse,
11:08 ils ont pris Lili parce qu'elle est
11:09 plus mince et tout ça.
11:10 Et bien, moi, ils m'ont dit
11:10 que je suis vraiment une vraie noire
11:12 parce que j'ai des moulets,
11:12 je ne peux pas porter des bottes
11:13 et que j'ai des fesses.
11:15 Elle me regarde et me dit
11:17 "Tu veux mettre des bottes ?"
11:18 "Oui."
11:18 D'accord, on va mettre des bottes.
11:19 Elle va chercher des bottes.
11:21 Ils me font des trucs,
11:21 ils m'ont fait des trucs,
11:22 mais les deux, là...
11:23 Bref.
11:24 Donc, c'est aussi, j'ai eu cette chance-là.
11:26 Donc, oui, tu es...
11:28 "Oui, les cheveux...
11:31 Mes cheveux ne tombent pas.
11:32 Tu veux les cheveux..."
11:32 Je suis coiffeuse.
11:33 Je vais te faire les cheveux défrisés.
11:35 On va défriser tes cheveux.
11:36 "Tu veux les cheveux lisses ?"
11:37 "Oui, mais non, ce n'est pas beau, ça reste..."
11:39 Mais voilà, garde tes cheveux naturels.
11:40 C'est beau.
11:41 Il n'y a pas de produits dedans.
11:42 C'est bien.
11:44 Vous êtes restée jusqu'à quel âge en Lauserre ?
11:46 Oh, en Lauserre, je suis restée jusqu'à 13-14 ans.
11:49 OK.
11:50 Et puis après, on est arrivée à Alès.
11:52 C'est de la France.
11:53 Ouais.
11:53 Pas pareil.
11:54 Ce n'est pas la même.
11:56 Ce n'est pas la même.
11:56 Là, il y a déjà un peu plus des comme moi.
11:58 Vous avez quand même facilité,
11:59 d'acceptation, etc.
12:00 À Alès, pas de différence avec la Lauserre ?
12:02 Euh... Non, c'est plus grand.
12:04 Donc, du coup, tu es un peu noyée,
12:06 un peu dans la masse.
12:08 Tu as commencé à avoir des relations
12:09 un petit peu amoureuses avec des...
12:11 Alors, on va couper ce truc-là
12:13 très, très vite,
12:14 parce que moi, je faisais partie de ceux
12:15 qui disaient toujours
12:16 "mais toi, tu es ma pote".
12:17 Ah.
12:18 Voilà.
12:18 Et je l'assume, hein.
12:19 Il n'y a pas de souci.
12:20 Ça fait mal.
12:21 Ça fait très mal.
12:22 Ça fait très, très mal
12:24 de savoir que le mec que tu veux
12:25 te dit "mais toi, tu es ma pote, toi".
12:27 Mais je fais quoi
12:27 après une fois que j'ai fini de pleurer ?
12:29 Ouais.
12:30 Mais le lendemain,
12:30 moi, je suis au milieu des mecs.
12:32 Je suis vraiment leur pote.
12:34 Difficile, ça.
12:35 Ah, ça, c'était très dur.
12:36 Et ça a été très dur très, très longtemps, en fait.
12:39 Et puis en plus, ça fait mal
12:40 quand des gens jouent.
12:43 C'est-à-dire que ça fait mal
12:44 quand c'est tes propres copines.
12:45 "Ah, mais de toute façon,
12:46 tu vas garder mon sac
12:47 parce qu'il n'y a pas de copain, tu vois ?"
12:48 Ah oui, donc ça t'acclai quand même.
12:49 Ah ouais, non, ça t'acclai.
12:50 Ouais, ça t'acclai.
12:51 Ça t'acclai dur et ça t'acclai.
12:52 Et toi, par pudeur,
12:53 t'en parlais pas à tes parents,
12:54 mais à tes frères et sœurs.
12:55 Tu ne te confiais pas ?
12:56 T'étais pas malheureuse ?
12:57 Non, non, non.
12:57 T'es malheureuse ?
12:58 Bah oui, on est malheureuse.
12:59 Mais t'as des frères et sœurs,
13:01 je suis l'aînée.
13:01 Si moi, je pleure, ils vont faire quoi ?
13:03 Donc du coup, tu te transformes.
13:04 J'ai fait du bodybuilding.
13:06 Je voulais faire de la compét' et tout.
13:08 Ah oui, oui, oui.
13:09 Je faisais la proté et tout ça.
13:10 Ouais, ouais, ouais.
13:11 Parce que du coup, tu te cherches.
13:13 Parce que c'est vraiment la période
13:15 où tu vois, comme tu dis,
13:16 les premiers baisers, les machins, tout ça.
13:18 T'as pas.
13:18 Donc c'est dur.
13:20 Ah ouais, ça c'est dur.
13:21 Ça c'est dur.
13:22 Et ça s'est reproduit plusieurs fois,
13:23 justement, ce "t'es ma pote".
13:24 Ouais, même plus tard.
13:25 Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?
13:28 Parce que peut-être que je fais peur,
13:29 j'en sais rien.
13:30 Ou peut-être que parce que je suis pas au goût.
13:33 Et je sais que dans un des spectacles,
13:35 j'avais dit, c'est ici que vous me trouvez pas belle,
13:37 à mon pays, je suis une mombasse.
13:39 Voilà.
13:39 Quand on regarde maintenant,
13:41 ça me fait un peu rire
13:43 parce que je sais qu'à l'époque,
13:44 quand on a commencé à faire le Comedy Club
13:46 et tout ça,
13:47 moi, j'avais mes cheveux,
13:48 ils ont toujours été grainés.
13:50 J'avais le gant, je me coiffais comme ça.
13:51 Mes fesses, j'étais la première à montrer mes fesses.
13:54 Cambrais comme ça.
13:55 C'est pour dire que j'allais me trouver un peu en force.
13:57 J'ai vu le spectacle.
13:58 Mais c'était dire,
14:00 j'ai pas le choix, les gars.
14:01 Il y a bien eu un moment,
14:01 il y a eu une histoire d'amour quand même.
14:03 Oui, bien sûr.
14:06 Un flirt, enfin,
14:07 mon premier chéri, je me souviens.
14:08 Et je l'ai même invité,
14:10 il est venu voir le spectacle,
14:12 il m'est venu avec sa fille et tout.
14:13 Moi, je fonctionne comme ça.
14:14 Je dis, à partir du moment où tu as dit
14:15 une fois à quelqu'un, je t'aime,
14:18 tu veux pas te lever demain et lui dire,
14:20 je t'aime plus.
14:21 Ça n'existe pas.
14:22 Et donc, ce flirt là, il a dit,
14:23 on a un petit moment ?
14:24 Non.
14:24 Mais la vraie histoire d'amour, Claudia.
14:26 Ah, vraie histoire d'amour,
14:27 elle est arrivée tard.
14:28 Ça a dû faire un choc.
14:30 Ah, je lui ai dit, c'est ça l'amour ?
14:31 Ah, mais c'est pas compliqué en fait.
14:33 C'est ça que je me suis dit.
14:34 Je lui ai dit, ah, c'est ça l'amour ?
14:36 C'est penser à la personne,
14:38 ton ventre, ça va...
14:40 C'est vouloir faire plaisir.
14:42 C'est...
14:45 Regarder si toujours, ça va bien.
14:48 En tout cas, de mon côté,
14:49 c'est essayer de faire rire.
14:51 Je parle pas de la première histoire,
14:52 mais la vraie, là, ce que je vis là,
14:54 en ce moment, ça dure depuis un moment.
14:56 Et j'espère que ça va durer 20 ans.
14:57 Parce que je trouve que...
14:59 Peut-être parce qu'aussi, je me connais.
15:01 Si j'étais pas la même à 20 ans.
15:03 Et t'es retrouvée en Côte d'Ivoire ?
15:05 Ouais, pour travailler.
15:06 Pour faire "L'Afrique a un incroyable talent",
15:07 j'étais membre du jury.
15:08 Tu es tenue d'un choc,
15:09 t'as eu une réaction particulière ?
15:11 C'est pas un choc.
15:12 C'est pareil que ce que je suis en train de dire là.
15:14 C'est de dire...
15:16 Toi, t'es une pote.
15:18 Moi, je suis arrivée en Côte d'Ivoire.
15:19 Je vous parle de l'histoire de
15:21 "L'Afrique a un incroyable talent".
15:22 J'arrive, je suis entourée par deux monstres.
15:25 Qui sont Angélique Kidjo et Fali Boupa.
15:28 Donc en vrai, Claudia Tagbo,
15:30 voilà, tranquille.
15:31 Tu es dans ton pays, mais...
15:33 J'ai eu des choses où on m'a donné l'appareil photo.
15:35 Et on m'a dit,
15:36 "Prends-nous en photo avec Angélique Kidjo et Fali."
15:38 Voilà des vrais artistes.
15:40 Et je comprenais pas ce qu'ils voulaient dire.
15:41 Parce qu'ils remplissaient les stades et tout ça,
15:43 et j'en suis pas là.
15:44 Moi, quand il y a un moment donné,
15:44 c'était juste ton ego redescend.
15:47 C'est pour ça que je suis tranquille, je dis.
15:49 On m'attend pas.
15:50 Je suis en concurrence contre personne.
15:52 J'ai juste mon temps et je dois le faire.
15:54 Je avance petit à petit, voilà.
15:56 Petit à petit, l'oiseau fait son nid.
15:58 Donc ton rapport à la Côte d'Ivoire,
15:59 enfin en tout cas à Bidjan,
16:00 il est assez simple.
16:01 Simple.
16:02 Simple.
16:03 Simple, la Côte d'Ivoire, c'est chez moi.
16:05 J'ai beau faire tout ce que je veux,
16:06 je peux aller demain,
16:07 prendre la nationalité américaine, machin,
16:09 tout ce que je veux.
16:10 Je suis Ivoirienne de base.
16:11 C'était inscrit en moi.
16:12 Je suis trapue, mollée.
16:14 On voit que je suis Ivoirienne,
16:15 donc y a pas de souci.
16:16 Après, je veux me nourrir,
16:18 mais voilà, je suis Ivoirienne.
16:20 Donc t'es en train de me dire finalement
16:21 que depuis ta toute petite enfance,
16:22 allongée sur le pain,
16:23 y a que maman qui te faisait des cheveux
16:25 et qui te faisait des caresses dans le dos,
16:27 jusqu'à aujourd'hui finalement,
16:28 y a absolument eu jamais vraiment
16:30 de très gros problèmes
16:33 de positionnement d'Ivoirienne ou de femme.
16:37 Y a eu des problèmes, Manu.
16:39 Y a des problèmes, y a eu.
16:41 Mais je suis pas la fille qui vient se...
16:43 - Vivrer.
16:44 - Non, mais c'est pas...
16:45 - Se plaindre ?
16:46 - Se plaindre.
16:46 - Je parle pas de plainte.
16:47 - Non, mais c'est...
16:48 - Je parle pas de plainte.
16:49 Je parle des choses qui sont des déclics.
16:52 - Qui m'ont fait des frustrations.
16:53 - D'un coup, tu réalises,
16:55 que ce soit positif ou négatif,
16:56 d'un coup, tu réalises ce que tu es.
16:58 Comment tu le gères, j'ai compris.
16:59 Y a beaucoup d'humour.
17:00 Tu te passes sur le côté,
17:01 tu finis pas de côté, etc.
17:03 Mais parfois, c'est tellement énorme
17:06 que tu t'engouffres dans quelque chose
17:08 qui peut être noir.
17:09 - Ouais, ça va.
17:11 Oui, c'était difficile.
17:12 C'est difficile, ne serait-ce que
17:14 mes premiers pas dans ce métier.
17:16 Parce que depuis toute petite,
17:16 je rêve de faire ce métier.
17:18 Et quand t'as personne qui est dedans,
17:19 personne te connaît, personne t'attend là.
17:21 Donc, c'est très difficile.
17:23 Dire aux gens, j'ai beaucoup pleuré.
17:24 Oui, beaucoup, beaucoup pleuré.
17:27 Beaucoup, beaucoup de portes fermées.
17:29 Parce que...
17:30 Et puis, c'est surtout, t'as pas les codes.
17:31 C'est-à-dire que t'as la maison,
17:33 tu pleures, tu pleures, tu pleures.
17:34 Et puis, t'as ta soeur qui travaille
17:35 dans un restaurant, à l'hôtel,
17:37 à l'aéroport, qui va venir.
17:38 Qui va dire, oui, j'ai croisé Luc Besson.
17:40 Il a dit que dans ton métier,
17:41 pour rencontrer les gens,
17:42 il fallait que tu ailles aux premières
17:44 de cinéma.
17:45 Il faut que t'ailles aux avant-premières
17:47 de pièces de théâtre.
17:48 Et puis, on se regarde toutes les deux.
17:50 On dit, mais oui, mais...
17:51 Pour aller aux avant-premières,
17:52 il faut, un,
17:54 il faut qu'on puisse rentrer.
17:54 Parce que qui dit avant-première,
17:55 c'est sur invitation, en fait.
17:57 Tu vois, c'est...
17:58 Voilà.
17:59 Et une fois que t'as fait ça,
18:00 tu fais quoi ?
18:01 Je cherche un étage, je trois étages,
18:03 je vais me jeter.
18:04 Non !
18:05 Tu pleures.
18:06 Mais une fois...
18:07 Je donne toujours cet exemple en disant,
18:09 j'adore quand les gens disent,
18:10 ah, mais toi, t'as eu beaucoup de chance,
18:12 c'est facile.
18:12 Tu vois ?
18:14 Vas-y !
18:15 Yeah !
18:17 Mais oui, j'ai pleuré.
18:19 Oui, tu vas à un casting,
18:20 et quand tout le casting a été fait
18:22 par tout Paris,
18:24 et que tes copines t'appellent pour te dire,
18:25 ils n'ont pas encore trouvé le rôle,
18:26 mais vas-y, je te donne le numéro,
18:27 tu dis que nanana.
18:29 Tu dis, ah ouais, d'accord, on calme.
18:30 Dernière, dernière, t'arrives,
18:31 et que le mec te regarde comme ça,
18:32 tu dis, ok, c'est toi, banco.
18:36 Ou alors le directeur du casting fait,
18:37 oui, je comprends,
18:38 mais vous êtes beaucoup trop présente
18:39 pour la caméra.
18:41 Oui, j'ai eu ça.
18:42 Vous êtes beaucoup, ça veut dire quoi ?
18:43 Beaucoup trop présente pour la caméra.
18:45 Et je me rappelle,
18:45 je ne vais pas citer une marque,
18:47 mais je rentre dans un fast-food
18:49 qui commence par un cul,
18:51 et je me goifre.
18:53 Mais à me faire mal, en fait.
18:55 Mais est-ce que j'ai besoin de raconter ça ?
18:57 Je viens de le faire,
18:57 mais est-ce qu'on a besoin ?
19:00 Ça fait partie de mon...
19:02 Voilà, de ce qui me...
19:03 - Ton mode de fonctionnement.
19:04 - Ouais.
19:05 De dire, ouais, pleure,
19:07 mais pleure chez toi, en fait.
19:08 - Toi, comment tu te sens par rapport à ça ?
19:10 Tu te sens totalement en accord
19:11 avec ce que tu veux ?
19:12 - Il y a une petite photo à la maison.
19:14 Non, ça fait une dizaine d'années
19:15 que j'ai cette photo.
19:16 Et je regarde la photo,
19:18 et je...
19:19 Je pense que si on se rencontre
19:20 toutes les deux, là,
19:21 au bout de cette rue, on s'embrasse.
19:23 Elle va me dire,
19:23 tu ne m'as pas trahi, meuf.
19:25 Quand tu me pleurais,
19:26 et puis on m'a toujours dit,
19:27 ça lave les yeux.
19:28 Chaque fois que je vais sur un plateau,
19:29 mon premier truc, c'est de voir
19:30 si l'œil n'est pas trop rouge.
19:33 Bien sûr, bien sûr que j'ai pleuré.
19:35 Et je...
19:36 Bon, on va continuer de pleurer, mais...
19:39 Mais si.
19:39 - Positivement.
19:40 - Positivement.
19:41 Et puis vraiment, vraiment,
19:42 je remercie encore le coordinateur,
19:44 j'ai pas envie de le dire,
19:45 d'avoir rencontré ces deux personnes,
19:47 mes parents, et puis surtout,
19:49 surtout d'avoir eu énormément de chance
19:50 d'avoir eu des frères et sœurs derrière.
19:52 Parce que du coup,
19:53 quand t'as fini, tu fais...
19:54 Tu fais quoi, Claudia ?
19:55 Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
19:57 On y va ?
19:58 Voilà.
19:59 Globalement, non, ça n'a pas été...
20:01 On a connu les anniversaires
20:02 dans un beignet.
20:04 Vous avez fait quoi pour ton anniversaire ?
20:06 Tu veux dire quoi ?
20:08 J'ai eu une bougie dans un beignet,
20:10 il n'y avait pas de lumière chez nous
20:11 parce que l'électricité était coupée.
20:13 - Difficile parfois.
20:13 - Voilà.
20:14 Et c'est quoi ?
20:15 Bien, hier, on a fait un super gâteau,
20:16 mais pourquoi tu n'as pas ramené ?
20:17 Parce qu'on a tout mangé.
20:19 Voilà, tu te...
20:20 Voilà.
20:21 Et t'es live.
20:22 - C'est ça, Claudia.
20:23 - Ouais, c'est ça, Claudia.
20:24 C'est ça, Claudia.
20:25 Aussi.
20:26 Aussi.
20:27 Je sais qu'on se dit,
20:27 mais elle sourit tout le temps,
20:28 pourquoi ? C'est un peu flippant.
20:30 J'ai eu des copains comme ça,
20:31 au Comedy Club.
20:32 Et j'ai envie de dire,
20:32 ouais, mais si je pleure de trop,
20:34 mec, tu n'auras pas assez de force
20:36 et je n'aurai pas assez de temps
20:37 pour m'arrêter, en fait.
20:39 (signal sonore)
20:40 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]