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Un petit format, c'est une bande dessinée de poche (format 13×18 cm) en noir et blanc.

En 1958, l'éditeur français Impéria lance sa propre série de petits formats : Super Boy (à ne pas confondre avec le Superboy de DC Comics). À ses débuts, comme dans 34, la bande dessinée n'est pas le contenu principal. Le rédactionnel prédomine. Mais le succès de la formule fait des émules parmi la concurrence. Les éditeurs Lug, Aventures et Voyages, ainsi que Impéria font le choix de passer toute leur production au format graphique. Ce dernier est plus pratique pour les jeunes. La lecture de ces illustrés étant souvent réprouvée, son attrait est augmenté car il faut le plus souvent les lire en cachette.

Les années 1950 marquent la transition de la longueur des récits de formats complets aux formats courts. Ils connaissent leur apogée durant les deux décennies suivantes. Le terme « petit format » n'est pas utilisé à l'époque : on parle alors d'illustrés. Aujourd'hui, on utilise fréquemment le sigle PF.

Les kiosques de l'époque regorgent de ces revues aux couvertures d'autant plus bariolées que le contenu est en noir et blanc : on y trouve plus de cinquante fascicules différents. Les enfants dévorent ces illustrés. Dans son autobiographie Héros de papier, l'écrivain Guy Darol raconte l'influence des petits formats dans sa formation littéraire. Aujourd'hui encore, quelques noms restent dans l'inconscient collectif, comme Akim, Zembla, Blek, Capt'ain Swing, Tartine ou Pépito.

Les éditeurs font d'abord travailler des auteurs français avant de se tourner rapidement vers la main-d'œuvre italienne ou espagnole, moins chère, ou vers des importations de bandes dessinées étrangères. Là encore, l'Italie et l'Espagne se taillent la part du gâteau, l'Angleterre y tient une bonne place également.

Les années 1980 marquent un début de raréfaction du format. Jeunesse et vacances s'arrête en 1981 tandis qu'Impéria ne publie plus que des rééditions tandis que les éditions Lug décident de s'orienter vers les super-héros de Marvel. Les autres éditeurs suppriment régulièrement les revues les moins rentables et les kiosques voient disparaître ces bandes dessinées de poche.

Les principales raisons données pour cette désaffection sont l'omniprésence de la télévision et des jeux vidéo, mais aussi le format désuet et le noir et blanc qui ne plaît plus aux jeunes lecteurs. Paradoxalement, le style de bande dessinée qui a le vent en poupe à la fin des années 1990 est le manga qui paraît en format de poche, en noir et blanc. Ces deux caractéristiques sont présentées comme des atouts par les spécialistes des mangas.

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