Une vidéo postée sur Twitter montre un homme qui frappe un livreur Uber Eats à Paris, dans la nuit du 25 au 26 mars. Contactés par "l'Obs", le livreur et Julie, l'auteure des images, font le récit de cette agression. Selon leurs témoignages, corroborés par un riverain, l'agresseur est un client qui a non seulement attaqué le coursier mais lui a aussi lancé des insultes racistes. Un peu plus tard, il s'en est également pris physiquement à la jeune femme, qui a été blessée.
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00:00 Il est où mon plan ?
00:02 Hé, stop !
00:04 Stop !
00:06 Espèce de malade, lâche-le, raciste !
00:09 Sale raciste !
00:11 Quand j'ai récupéré la course et je suis arrivé chez le client,
00:29 il n'avait pas marqué le code du portail.
00:32 Donc du coup, j'ai essayé de l'appeler sur l'application.
00:35 Et il me dit "Monsieur, montez".
00:37 Sur un ton élevé en fait.
00:39 J'ai dit "Mais Monsieur, dites-moi s'il vous plaît".
00:41 Il me dit "Tu me casses les couilles".
00:43 Il est descendu sa première réaction,
00:45 il m'a porté un premier coup.
00:46 Il a enlevé sa veste, "Viens, viens, viens".
00:49 Moi je ne l'ai même pas calculé,
00:50 moi je suis allé mettre la commande dans la moto directement.
00:53 Je lui ai dit "Vous m'avez tapé, ok, vous n'aurez pas votre commande, c'est sûr".
00:56 Il a commencé à m'insulter.
00:59 Sale nègre, sale fils de pute, sale noir.
01:03 Il me pousse, il me pousse, je ne réagis pas.
01:05 J'ai dit "Arrête de me taper".
01:07 Et là, je vois qu'il y a un groupe de personnes qui s'approchent.
01:11 On a pu partir un premier coup,
01:13 et c'est là qu'on a couru pour essayer de le raisonner.
01:16 Mais le client en question n'en démordait pas du tout.
01:20 Et c'est là que j'ai sorti mon téléphone pour filmer l'agression.
01:25 Je me suis dit "S'il n'y a pas une preuve à apporter
01:28 que le livreur dont je ne connais pas le nom s'est fait agresser,
01:33 on ne nous croira pas".
01:35 Quand je l'ai filmé, je ne savais pas qu'il allait recommencer.
01:37 C'est-à-dire qu'en fait, il lui avait dit "Sale noir, sale nègre"
01:42 entre 5 et 10 fois.
01:44 Il l'avait déjà cogné.
01:45 Et donc sur la vidéo, il lui met deux coups de poing.
01:48 Je croyais sincèrement qu'il allait s'arrêter.
01:50 Et donc il n'a pas vu que je le filmais, et il a continué.
01:53 Il a essayé de me taper sur le cou.
01:55 Moi, j'ai essayé de caler les cous en fait.
01:57 Il m'a tapé sur le cou et il m'a tapé sur le visage.
01:59 Heureusement que j'avais le casque sur la tête.
02:01 Quand il m'a tapé, il a essayé de fuir sur la vidéo.
02:04 J'en profitais du coup.
02:05 La dame m'a dit "Il est parti, comme il est loin, essaye de partir".
02:08 C'est là que j'ai pris mon scooter et je me suis barré directement.
02:20 L'ami de l'agresseur, du livreur, m'a insulté à deux reprises.
02:25 D'abord, il m'a dit "Sale pute".
02:28 Et après, il a précisé "C'est à cause de cette pute, ce qui s'est passé".
02:32 Et c'est là, en fait, que j'ai été totalement surprise.
02:34 Parce que je ne m'attendais pas à me faire frapper
02:37 sans avoir moi-même esquissé le moindre geste.
02:40 Et c'est là que j'ai pris un coup de poing,
02:44 juste ici, au niveau de l'arcade et de la joue,
02:47 qui m'a propulsé au sol.
02:49 Et en me repliant, j'ai repris, dans un état de demi-conscience,
02:54 deux coups de pied, dont un dans le genou droit,
02:57 qui va me valoir une attelle et aussi un scanner.
03:00 Dans ma tête, il n'était absolument pas question
03:11 qu'il puisse continuer à agir de la sorte
03:15 avec d'autres personnes en toute impunité.
03:17 C'est vraiment pas dans les dévises de la France, tu vois.
03:30 Ça se fait pas, on est dans un pays de droits,
03:33 un pays d'égalité, un pays de fraternité.
03:36 Je ne savais pas qu'il y avait ces genres de personnes
03:41 qui existaient en fait en France.
03:43 Je suis choqué.
03:45 Merci.