Le problème des filtres de beauté (notamment TikTok)

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Merci à Ava Mind pour son temps !

Ecriture : Berat Dincer et Cyrus North
Montage : Alexandre Giron
Miniature : Aimé Goupil


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https://www.konbini.com/arts/dysmorph...
Lavrence, Christine; Cambre, Carolina (2020). â Do I Look Like My Selfie?â : Filters and the Digital-Forensic Gaze. Social Media + Society, 6(4), 205630512095518–. doi:10.1177/2056305120955182

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00:00 Cette vidéo est sponsorisée par NordVPN.
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00:06 Plus d'informations en fin de vidéo.
00:07 Il y a quelques jours, un nouveau filtre TikTok est sorti.
00:10 "Bold Glamour" il s'appelle.
00:12 Un filtre hyper impressionnant, qui est censé vous bonifier.
00:14 Il y a d'ailleurs des TikTokeuses qui font des démos.
00:16 Là je vous en mets une, et on voit à quel point c'est hyper réaliste.
00:20 Genre là, elle a pas de make-up quoi.
00:22 C'est vraiment juste le filtre.
00:23 Alors c'est hyper impressionnant techniquement, c'est sûr, mais c'est pas le souci.
00:26 Le souci c'est plus à quel point il modifie le visage.
00:28 Ça c'est chaud.
00:29 Un peu plus tard dans la vidéo, je vous montrerai des avant/après.
00:31 Ça fait longtemps que les filtres posent question.
00:33 Alors ils posaient beaucoup moins de questions quand c'était à l'époque du filtre chien sur Snapchat.
00:37 Mais les filtres beauté, ils ont toujours un petit peu questionné quoi.
00:39 La question qu'on se posait essentiellement c'était,
00:41 est-ce que le fait de voir notre visage transformé,
00:44 ça va changer la perception qu'on a de nous ?
00:47 Est-ce que ça va se traduire par des actions très concrètes,
00:49 comme par exemple, faire de la chirurgie esthétique,
00:53 ou bien une perte nette de la confiance en soi ?
00:56 Maintenant on a un petit peu plus de recul, et donc on peut répondre à ces questions.
00:59 Et la réponse, c'est oui.
01:00 L'Annual American Academy of Facial Plastic and Reconstructive Surgery
01:05 nous dit qu'en deux ans, entre 2015 et 2017,
01:08 il y a une hausse de 7% des patients qui viennent consulter
01:12 pour améliorer leur apparence dans les selfies.
01:14 Alors c'est pas mal, mais ce qui m'interpelle le plus,
01:16 c'est qu'en fait, beaucoup viennent en consultation,
01:19 et ils viennent avec leur téléphone, et disent voilà,
01:22 je ressemble à ça en fait.
01:23 Donc c'est leur photo avec un filtre, et c'est le résultat qu'ils veulent.
01:26 C'est-à-dire que le visage avec le filtre devient la référence.
01:28 Et c'est un truc dont j'ai pu parler avec Ava Mind,
01:30 qui est créatrice de contenu.
01:31 Elle fait notamment du stream sur Twitch.
01:34 Et elle parle de ces questions-là, parfois je la suis sur Instagram,
01:37 et elle en parle de temps en temps.
01:38 Et je trouve que c'est intéressant d'avoir son point de vue.
01:39 Comment ça va Ava ?
01:41 Bah écoute, ça va.
01:42 Ça me fait plaisir, c'est la première fois qu'on fait un truc tous les deux,
01:46 donc c'est cool.
01:46 Petite interview sur les filtres.
01:49 Parce que j'ai vu que t'en parles de temps en temps, tu vois.
01:51 Ouais, c'est un sujet que je trouve aussi passionnant qu'effrayant je trouve.
01:55 Et pour l'avoir utilisé moi-même avec un petit peu de recul malgré tout,
01:59 ça peut vite être quelque chose qui est assez compliqué psychologiquement,
02:04 même pour quelqu'un qui est au courant je trouve.
02:05 Donc c'est un sujet qui me touche,
02:08 mais qui touche aussi, je pense, hommes et femmes.
02:11 Je pense qu'il n'y a pas de genre là-dedans.
02:13 L'impact est indéniable,
02:14 surtout quand on réalise à quel point le filtre est omniprésent.
02:17 Dans une étude anglaise sur 175 personnes de genre féminin et non-binaire,
02:21 on apprend que 90% d'entre elles,
02:24 donc c'est énorme,
02:25 ont l'habitude d'utiliser des filtres pour des petites modifications,
02:27 genre se blanchir les dents, paraître plus velte,
02:31 changer un petit peu son nez, etc.
02:32 90%.
02:33 Une autre étude de 2021 sur 200 ados américains entre 13 et 21 ans,
02:37 montre que 87% d'entre eux utilisent un filtre sur les réseaux sociaux,
02:42 et un cinquième d'entre eux utilise un filtre à chacun des postes.
02:48 C'est-à-dire qu'il n'y a pas un poste qui n'est pas filtré.
02:49 Et là quand je parle de filtre, je parle de filtre de beauté.
02:51 Alors c'est des petites études à chaque fois,
02:53 je n'ai pas réussi à trouver une très grosse étude,
02:55 mais il y a quand même Facebook et Instagram qui ont déclaré
02:57 qu'il y a à peu près 600 millions de personnes
03:01 qui ont utilisé ou utilisent des filtres en réalité augmentée.
03:04 Voilà.
03:05 Parce que les filtres dont on parle utilisent de la réalité augmentée.
03:08 600 millions.
03:09 Donc je trouve que ça montre quand même qu'il y a quelque chose de systématique là-dedans.
03:13 C'est...
03:14 On n'est pas juste sur l'utilisation individuelle une fois de temps en temps,
03:18 par-ci, par-là, etc.
03:19 Non, il y a vraiment quelque chose de systémique en fait.
03:21 Et la vérité, même moi ça m'est arrivé.
03:24 J'étais au resto là il n'y a pas longtemps avec ma sœur,
03:26 et on s'est pris chacun en photo.
03:29 On a trouvé ça marrant de se pimper digitalement
03:31 pour voir à quoi ça allait ressembler, etc.
03:34 Et donc j'ai posté la photo pimpée en story.
03:37 Voilà.
03:38 Je vous montre un avant-après.
03:40 Vous allez voir, c'est infime la différence.
03:43 C'est des petits jeux de contraste, de luminosité, de machin,
03:47 mais qui font quand même leur effet.
03:48 Et même ça, ça m'a profondément gêné.
03:53 Alors je l'ai fait parce que c'est un truc dont j'ai parlé
03:55 avec pas mal de potes, influenceurs, influenceuses, etc.
03:58 Et donc je me suis dit,
04:00 vas-y on va essayer pour voir à quoi ça ressemble.
04:02 Et donc maintenant, ça m'arrive quand j'ai une nouvelle photo,
04:05 de la tester avec des filtres
04:08 pour voir à quoi ça ressemblerait.
04:10 En fait, à quoi je ressemblerais si j'étais...
04:13 C'est terrible ce que je vais vous dire.
04:15 Mais à quoi je ressemblerais si j'étais beau.
04:18 C'est ça qui se passe.
04:19 C'est quoi la meilleure version de moi ?
04:21 C'est horrible.
04:22 Et là, je vous ai montré, la modif elle est soft.
04:24 Donc imaginez quand on tombe dans un truc
04:27 où on fait des modifs un petit peu plus lourds,
04:29 de plus en plus lourds, etc.
04:30 Et en fait, on cherche cette meilleure version de soi.
04:33 C'est pour ça que quand on l'a essayé une fois,
04:35 généralement, on est amené à le refaire.
04:36 Parce qu'on se demande à quoi elle ressemble,
04:38 cette meilleure version de moi.
04:39 En fait, c'est surtout on te fait croire
04:40 ce que tu pourrais être, alors que ça n'existe pas.
04:42 Enfin, c'est pas une version de toi qui existe.
04:44 On arrive à te faire croire que c'est une version
04:45 qui aurait pu être mieux, alors que ce n'est pas le cas.
04:47 Ça ne peut pas être possible.
04:48 Tu ne peux pas changer,
04:49 un moment que tu fasses de la chirurgie,
04:50 l'ossature de ton visage, raccourcir ton front.
04:53 Tu vois, c'est des choses...
04:54 Donc, on arrive à te faire croire que tu pourrais faire mieux,
04:57 qu'il faudrait que tu fasses mieux.
04:58 Tu vois, tu t'apprêtes mieux,
04:59 que tu rases mieux ta barbe ou nous qu'on se maquille mieux.
05:02 En fait, ça change complètement la forme de ton visage.
05:05 Donc, on va très rapidement vers un truc où on dit bon,
05:08 il faudrait peut-être faire de la chirurgie au niveau des lèvres.
05:10 Si tu voudrais avoir un meilleur sourire,
05:11 il faudrait peut-être, tu sais,
05:13 faire tirer un peu ton visage.
05:14 Enfin, c'est des trucs comme ça.
05:16 Et autant pour moi qui suis quand même contente de ce que j'ai, ça va.
05:19 Mais je me dis, si j'avais vu ça en période d'adolescence,
05:22 ça m'aurait bousillé, je pense.
05:23 C'est horrible parce que tu te dis,
05:25 voilà ce que je pourrais être pour la société.
05:29 Comment je pourrais plaire ?
05:30 Et tu vois les gens qui vont te mettre des commentaires,
05:32 des trucs en mode "t'es trop bête" et machin.
05:34 Et tu sais que c'est faux
05:35 parce que ce n'est pas une vraie version de toi-même
05:36 et c'est une version que t'aimerais être.
05:38 Et ouais, c'est dur en vrai, tu vois, psychologiquement.
05:42 La neuropsychologue Sanam Hafez déclare que, en fait,
05:46 il y a quelque chose dans les filtres qui est de l'ordre,
05:48 comme de la cigarette ou des jeux de hasard.
05:50 C'est-à-dire que ça active les circuits de récompense dans le cerveau.
05:52 Ça crée une vraie dépendance, quoi.
05:54 On se trouve beau ou belle, boum, shot de dopamine.
05:56 En plus, c'était facile à faire, etc.
05:58 Bon, la prochaine fois, on recommence.
05:59 Ça crée un feeling de validation esthétique et sociale qui est agréable.
06:02 Et le problème, c'est qu'on arrive au point
06:04 où on n'est pas capable de poster une photo de soi sans filtre.
06:07 C'est exactement ce qui illustre le travail du photographe Rankine,
06:10 qui a fait une série de photos de portraits de jeunes
06:13 et leur a demandé de retoucher ces photos jusqu'à ce qu'elles soient
06:16 social media ready, c'est-à-dire en gros prêtes à être postées sur les réseaux sociaux.
06:21 Et on voit la différence, quoi.
06:23 C'est assez impressionnant.
06:25 Donc, ça touche un point qui est clé, celui de la confiance en soi.
06:29 Ouais, ouais.
06:29 Et puis moi, je sais que, par exemple, sans parler des filtres,
06:32 rien qu'à l'époque où je prenais une photo avec un tel angle de cette façon,
06:37 parce que je savais que c'était mon propre profil ou quoi,
06:39 je me rappelle que moi, je faisais toutes mes rencontres par décident.
06:42 J'ai jamais réussi vraiment à passer le pas d'aller voir quelqu'un.
06:45 Il y avait toujours cette espèce d'angoisse
06:48 de la première fois où j'allais voir cette personne, parce que je me disais
06:50 est-ce que je ressemble vraiment à la personne que je suis sur Internet ?
06:54 Est-ce que je le savais, que je savais me prendre ?
06:56 Je pense qu'avec les filtres et tout ça, c'est encore pire,
06:59 parce que dans le fond, la personne, elle sait qu'elle ne ressemble pas vraiment à ça.
07:03 Mais malgré tout, je dis, c'est le côté déceptif de tout ça
07:06 qui fait qu'en termes de relation humaine,
07:07 c'est une sorte de perte de confiance de l'autre,
07:10 parce qu'il a utilisé ce truc-là.
07:11 Alors, tu sais bien que si dans le fond, il l'a utilisé,
07:13 c'est que ça le rassurait, il se sentait mieux ou quoi.
07:18 Donc, il n'y avait rien de négatif,
07:19 il n'y avait rien de visé contre toi et les gens ne voulaient pas te mentir.
07:22 Mais finalement, on en arrive à se mentir à soi-même parce qu'on se dit
07:25 je veux mettre toutes les chances de mon côté, je veux me sentir belle,
07:28 je veux que les gens me complimentent sur un truc parce que moi, ça me ferait du bien.
07:33 Et c'est tout un problème, je dis, plus global à mon sens des réseaux sociaux,
07:37 qui est que là, effectivement, ça devient addictif
07:40 parce que tu as envie de te sentir faire partie d'un tout.
07:44 Et si tout un tout utilise ce truc-là, je dis, bah,
07:48 quel est le mal à faire ça ?
07:49 Ça peut être un effet assez pervers, je pense, sur le long terme.
07:51 Ce lien trouble entre la confiance en soi, les filtres et le regard des autres
07:55 a été rassemblé sur le terme de spirale de l'envie
07:58 par le docteur en psychologie Jasmine Fardouly.
08:00 En fait, pour elle, il y a un désir humain qui est basique et simple,
08:03 c'est d'être au top quand on rencontre de nouvelles personnes.
08:06 Dans le monde réel, ce n'est pas toujours possible
08:08 parce que on va sortir un peu à la va vite, on va être mal habillé
08:12 ou alors on va avoir un bouton,
08:14 ou alors on va avoir des cernes parce qu'on a très mal dormi la veille.
08:16 Alors que dans les réseaux sociaux, c'est totalement modulable, en fait.
08:20 On ne choisit vraiment que ce qu'on veut montrer.
08:23 Donc, effectivement, sur les réseaux, on peut être on fleek, donc à son prime,
08:26 si je puis dire, quasiment tout le temps avec les filtres, etc.
08:30 En choisissant ce qu'on poste et compagnie.
08:32 Du coup, comme beaucoup de gens font ça sur les réseaux,
08:35 il faut de plus en plus faire des actions pour être plus beau,
08:39 plus soigné, etc., etc.
08:41 Et donc, ça creuse l'écart avec la réalité.
08:43 Et ce qui rend cette spirale de l'envie puissante,
08:45 c'est que quand on se compare à un proche,
08:47 en fait, c'est beaucoup plus impactant que quand on se compare
08:50 à une star de cinéma ou une star de télé, par exemple.
08:52 Plus c'est proche de soi et plus ça va nous faire mal.
08:55 Et là, on peut mentionner un concept hyper important, la média littératie.
08:59 En gros, c'est une compétence de pensée critique.
09:01 C'est ce qui va nous permettre sur Internet
09:03 de distinguer ce qui est réel de ce qui est faux, modifié, etc.
09:07 Alors, évidemment, parfois, c'est évident quand une image, elle est fake.
09:10 Mais rappelez-vous du filtre TikTok que je vous ai montré en tout début de vidéo.
09:13 Genre, à quel moment on peut distinguer si c'est un filtre ou c'est pas un filtre ?
09:20 Elle passe sa main dessus, elle touche avec sa peau et tout, elle passe devant son...
09:23 Il n'y a aucun glitch, il n'y a rien.
09:25 C'est impossible, en fait, de distinguer.
09:27 Si on sait que son visage quasi parfait,
09:30 il est "fake", entre guillemets, ou qu'il est là grâce à un filtre,
09:34 ça a beaucoup moins de nous toucher, en fait.
09:36 Alors, il y a peu d'études pour l'instant sur le sujet,
09:38 mais il y a une enquête préliminaire qui est sortie et qui nous montre,
09:41 a priori, que c'est une compétence qui agit comme un film protecteur
09:45 entre les jeunes et l'impact psychologique sur la perception de soi due au filtre.
09:51 C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il y en a certains qui appellent à faire
09:54 de la médialittératie une compétence enseignée à l'école, en fait,
09:58 chez les plus jeunes.
09:59 Par contre, je pense qu'il devrait y avoir une prévention.
10:01 Je ne sais pas si ça serait pris au sérieux, si c'est l'État qui le fait,
10:05 mais je pense que c'est aussi une espèce de conscience des leaders d'opinion.
10:10 En tant que créatrice de contenu ou qui publie beaucoup d'images de moi,
10:15 je suis une référence pour des gens.
10:17 Et donc, c'est important aussi de ne pas...
10:19 Si moi, je rentre ça dans mon quotidien et que je fais comme si c'était normal
10:24 et que je fais croire limite que c'est ça, finalement, mon vrai visage
10:28 et ce genre de choses, ça va donner aussi des exemples,
10:31 notamment à des gens plus jeunes, que c'est totalement normal
10:35 de se créer une autre identité, même physique, sur Internet
10:39 et qu'il n'y a pas de mal.
10:41 Moi, je pars du principe qu'utiliser un filtre en sachant que c'en est un
10:43 et sans faire semblant que c'est ton visage, ce n'est pas grave.
10:45 Quand tu n'arrives plus à t'en passer et tu mets ton filtre absolument
10:48 sur toutes les vidéos que tu mets, sur les photos Tinder,
10:52 sur même les trucs que tu vas publier à ta famille,
10:55 les trucs... Quand tu commences à en mettre partout,
10:57 là, il commence à y avoir une question à se poser,
10:59 parce qu'au final, ça veut dire que tu ne t'aimes pas comme tu es,
11:02 mais tu t'aimes qu'à travers ce filtre-là.
11:04 Je pense qu'il faut juste être honnête et se dire, bon,
11:06 c'est un truc qui arrive, on ne va pas pouvoir l'interdire
11:08 parce que là, toutes les IA qui arrivent et tout ce qui se passe,
11:11 ça va trop vite pour nous.
11:12 Alors, est-ce qu'au-delà de la confiance en soi,
11:14 ça peut avoir d'autres impacts négatifs sur notre mental ?
11:16 Eh bien oui, il peut y avoir des troubles psychiques et le plus répandu,
11:20 c'est sûrement le trouble dysmorphique du corps, donc TDC,
11:23 ou la dysmorphophobie, c'est-à-dire la peur qu'il y ait quelque chose
11:27 qui ne va pas avec son corps.
11:28 Donc, le trouble dysmorphique du corps, ça va être quand quelqu'un
11:31 va développer une obsession sur une partie de son corps,
11:35 par exemple son nez, ses lèvres, etc.,
11:37 au point où ça va vraiment lui poser des problèmes dans sa vie.
11:41 Ça va vraiment être perçu comme un énorme défaut.
11:42 Et donc, du coup, la personne risque
11:44 de ne pas arrêter de se checker devant un miroir,
11:46 de se prendre en photo pour se rassurer, etc.
11:49 Et c'est quelque chose d'assez répandu, finalement,
11:50 parce que d'après la Fédération internationale
11:53 du trouble obsessionnel compulsif, ça touche quand même un Américain sur 50.
11:57 Et d'ailleurs, le lien entre cette maladie et les filtres est tellement fort
12:01 qu'il y a même un chirurgien qui a donné un nom à ça,
12:02 qui s'appelle Teijin Eisho,
12:03 et il a appelé ça la Snapchat dysmorphia.
12:07 Et d'ailleurs, je ne savais pas, petite anecdote,
12:08 mais il y a des prix pour chirurgien esthétique,
12:11 et voilà ses prix à lui en tant que chirurgien esthétique.
12:13 Voilà, on en apprend tous les jours.
12:16 Alors, est-ce qu'avec toutes ces informations,
12:18 on n'a pas envie de réglementer l'usage des filtres ?
12:20 Est-ce qu'il y a des pays qui l'ont fait, ça, déjà ?
12:22 Eh bien, en Angleterre, il y a un truc qui ressemblait un petit peu.
12:27 Il y a une campagne qui a été lancée par l'influenceuse et maquilleuse
12:30 sur les réseaux sociaux, qui s'appelle Sarah Palari.
12:32 Et la campagne, c'était #filterdrop.
12:35 Et oui, j'ai vraiment fait ça.
12:38 En gros, c'était en réponse aux influenceurs et influenceuses
12:41 qui faisaient de la publicité pour des produits censés être miracles,
12:44 etc., en termes de peau, et qui permettait de lisser la peau,
12:48 comme dans les filtres, en fait.
12:49 Et la campagne, elle a pris une telle ampleur que l'autorité des normes
12:52 de publicité au Royaume-Uni a interdit les filtres
12:54 sur les pubs dans les réseaux sociaux.
12:57 Dans les pubs, sur les réseaux sociaux.
12:59 Vous avez compris.
13:00 Je pense qu'il devrait y avoir plus de prévention sur ça.
13:04 Mais en fait, le vrai problème et l'hypocrisie, je trouve, qu'il y a autour de ça,
13:07 c'est que ce n'est pas le problème des filtres.
13:08 C'est le fait qu'on encense le parfait.
13:11 C'est-à-dire que tu vois aujourd'hui des trucs qui commencent à se créer
13:14 avec justement du body positive, un truc comme ça, pour contrebalancer ça.
13:18 Mais le filtre, c'est juste la conséquence d'un outil que les gens voulaient
13:22 pour se rendre plus parfait.
13:23 Les filtres, les retouches, les choses comme ça.
13:25 Donc, je pense qu'interdire le problème, c'est juste déplacer
13:29 le souci des réseaux sociaux, qui voudraient que ce soit que des trucs
13:34 hyper lisses, hyper propres ou quoi que ce soit.
13:36 Et d'ailleurs, après le succès de la campagne, Sarah Pallari, elle a dit la chose suivante.
13:39 "Les personnes qui ne se compareront plus à une publicité irréalisable
13:43 sans filtre vont être nombreuses.
13:44 Nous l'avons fait. Je suis si fier."
13:47 Alors, évidemment, ça ne fait pas tout, parce que les particuliers peuvent toujours
13:49 continuer de le faire, mais c'est déjà quelque chose.
13:52 Et c'est d'ailleurs intéressant de voir comment sur les réseaux
13:54 qui ont permis la naissance de ces filtres, il y a des contre mouvements, en fait,
13:59 où, je vais le refaire, mais #nofilter, où vraiment,
14:05 on revendique le fait de ne pas mettre de filtre.
14:07 Il y a un côté cool à s'opposer de la masse et à poster des photos qui sont naturelles.
14:11 Et ça va aussi un peu dans la logique de Biril.
14:14 Je ne sais pas si vous voyez cette application.
14:16 Donc, c'est une application qui, en fait, il y a un moment de la journée
14:19 où elle va nous dire "OK, bim, c'est l'heure du Biril".
14:21 Donc, c'est censé être hyper spontané, etc.
14:23 Il n'y a pas de filtre, il n'y a rien.
14:25 Et en fait, ça marche parce que les gens aiment ça.
14:28 Les gens veulent revenir aussi à un truc de spontanéité,
14:32 de pas de filtre,
14:34 pas des photos où on passe son temps à essayer de s'améliorer, etc.
14:39 Non, un truc naturel.
14:40 Ça me fait penser à la vidéo que j'ai sortie il y a deux semaines, en fait,
14:43 où je vous disais qu'il y a vraiment ce truc de créer l'Internet qu'on a envie de voir.
14:46 Ça passe aussi par les filtres.
14:48 Et d'ailleurs, on pourrait ouvrir une petite parenthèse historique.
14:50 Il y a l'anthropologue Elisabeth Azoulay qui dit que le progrès a bouleversé
14:54 le rapport à notre image.
14:56 Et c'est vrai qu'il y a une époque, donc avant que la photographie apparaisse
14:59 et que les miroirs deviennent légers à la fin du 19e siècle,
15:03 où en fait, on ne savait pas trop à quoi on ressemblait.
15:05 Enfin, j'imagine qu'on avait une vague idée, quoi,
15:08 parce qu'il y a des reflets un peu qui se font dans la nature et tout.
15:11 Mais ça n'a rien à voir avec
15:14 avec aujourd'hui où on a la moindre mimique, le moindre truc.
15:18 On sait l'image qu'on renvoie, etc.
15:21 Et quand on fait un métier comme le mien, encore plus parce que voilà,
15:23 il faut être aussi conscient un peu de ce qu'on renvoie comme image,
15:28 genre cette tête, enfin, qu'est ce que ça fait et tout.
15:32 Je trouve ça fou de me dire qu'en fait,
15:36 ben ça n'a pas toujours été le cas.
15:37 Donc maintenant, on a non seulement un miroir qui est tout le temps à notre disposition,
15:40 mais en plus, il est déformant.
15:42 Donc forcément, notre rapport à nous-mêmes et à notre image, il est instable.
15:46 Alors c'est un sujet qui a toujours été présent.
15:48 Franchement, jamais je me serais dit je vais faire une vidéo sur les filtres, etc.
15:51 Parce que j'ai l'impression que c'est "boomer", c'est un peu vu et revu et tout.
15:56 Mais ce dernier filtre TikTok, je le trouve dingue.
15:59 Et aussi le fait que j'ai récemment expérimenté moi-même
16:03 le fait d'utiliser des filtres,
16:06 ça m'a donné envie d'en parler, quoi.
16:08 Mais le dernier filtre TikTok, je vous avais parlé de faire des avant-après
16:11 et de vous montrer les avant-après.
16:12 Voici.
16:14 "Il faut aller très bas."
16:16 "Oh, ça a fait un coup de feu."
16:18 "Et maintenant, ce filtre m'a donné des filtres pour les lèvres."
16:21 "C'est ce que je ressemble en vrai."
16:23 "Vous voulez voir ce que je ressemble en vrai ?"
16:25 "Je sais que les gens pensent que c'est amusant, mais je pense qu'ils sont vraiment harmés à la société."
16:30 Voilà, j'ai l'impression qu'on a vraiment franchi un autre pas.
16:31 C'est quasiment indétectable, c'est hyper accessible.
16:35 Et ça me fait flipper, voilà, ça me fait un peu flipper.
16:37 On se demanderait sûrement ce que la reine sorcière dans Blanche-Neige
16:40 dirait à son miroir aujourd'hui.
16:42 Et elle dirait peut-être
16:43 "Cette vidéo est sponsorisée par NordVPN."
16:46 "Ah, celui-là, vous ne l'avez pas vu venir."
16:48 "Mais vous savez ce que c'est."
16:48 "Mais je vais quand même le dire."
16:49 NordVPN, c'est un Virtual Private Network, un VPN, donc un réseau virtuel privé.
16:54 Ça sert à plein de choses.
16:55 Déjà, ça vous permet de naviguer sur le web en toute sécurité
16:58 depuis un Wi-Fi public et sur des sites qui ne sont pas sécurisés,
17:02 genre des sites en HTTP et pas en HTTPS.
17:05 Donc avec un VPN, vous êtes safe là-dessus.
17:07 Mais ça sert aussi à pouvoir faire croire que vous êtes n'importe où sur la planète.
17:11 Et c'est, je pense, la fonctionnalité la plus utilisée.
17:13 Alors, ça peut servir sur des trucs, genre par exemple de streaming,
17:16 genre vous voulez accéder au catalogue d'un pays
17:18 parce qu'ils ont une série que vous, vous n'avez pas dans votre pays.
17:21 Ou bien même, vous voulez acheter un produit
17:23 qui a un autre prix dans un autre pays et vous voulez passer par le VPN.
17:26 Tout est possible.
17:28 J'utilise à titre personnel, parce que dans mes recherches,
17:30 parfois, je passe via des sites, notamment pour les études, etc.
17:35 Qui sont en fait accessibles seulement avec un VPN.
17:38 Je l'ai déjà dit, mais je le redis.
17:40 J'avais moi-même fait un test en termes de VPN.
17:43 J'avais ce que j'étais à l'hôtel et ça me faisait chier
17:47 de me connecter sur la connexion de l'hôtel public, etc.
17:51 Et donc, je me suis dit, j'ai envie d'avoir un VPN.
17:54 Je les ai tous, pas tous, mais une grande partie, t'es chargé.
17:57 Essayez, parce qu'ils sont beaucoup à avoir cette offre de 30 jours,
18:00 ça te fait rembourser, etc.
18:02 J'ai gardé dans le VPN.
18:03 Donc, je suis très content de travailler avec eux,
18:05 parce que c'est sincèrement un produit que j'utilise
18:09 et que je trouve bien et meilleur que d'autres.
18:11 En plus, maintenant, il n'y a pas que NordVPN, il y a d'autres trucs.
18:14 Il y a NordPass, par exemple, qui est un gestionnaire de mots de passe.
18:16 Ils ont aussi tout un truc pour vous protéger des malware, etc.
18:19 Des sites frauduleux.
18:22 Voilà, donc ça ne s'arrête plus qu'un VPN.
18:24 C'est tout un ensemble de choses.
18:26 Et là, je vous ai sûrement déjà convaincu.
18:27 Donc, vous vous demandez, OK, OK, Sirus, comment est-ce qu'on chope NordVPN ?
18:30 Vous allez sur nordvpn.com/sirusnors.
18:33 Tout simple.
18:34 Aussi, ce n'est pas une campagne habituelle, c'est une campagne d'anniversaire.
18:38 Donc, si vous utilisez mon lien,
18:39 vous avez notamment un mois gratuit sur le plan de deux ans
18:41 et du temps additionnel qui vous est offert en cadeau,
18:45 parce que c'est l'anniversaire.
18:46 Je les remercie d'avoir sponsorisé cette vidéo.
18:48 J'espère qu'elle vous a plu.
18:50 J'espère que ça vous a intéressé.
18:51 J'espère que ça vous a fait vous questionner sur les filtres.
18:55 Et je ne peux que vous embrasser, finalement.
18:57 Voilà. Gros bisous.
19:00 Et voilà, voilà ma tête avec le nouveau filtre TikTok.
19:03 À la base, je ne voulais pas le faire parce que je ne voulais pas me...
19:06 Je me suis dit, imagine, tu te préfères comme ça.
19:08 Et en fait, ça va, je suis content, je ne me préfère pas comme ça.
19:10 Genre là, c'est vraiment...
19:12 Je ne sais pas, j'ai l'impression que c'est une version...
19:16 J'allais dire sous stéroïde un peu, mais vraiment, tous les curseurs poussés au max.
19:20 Et donc, ce n'est pas moi, quoi.
19:23 Voilà. Attention, j'enlève le filtre dans un instant.
19:25 Et voilà !
19:29 C'est vrai que...
19:30 Voilà, ça fait un petit truc déceptif, on ne va pas se mentir.
19:33 J'espère que cette vidéo vous aura plu.
19:35 Et je vous embrasse très très fort.
19:37 Faites attention. Faites attention à vous.
19:39 [Musique]

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