• l’année dernière
Arnaud Tsamère tient son nom de scène d’une grosse lose en public ! Notre bande de losers, Manu Payet, Bérengère Krief, Arnaud Tsamère et Mahaut Drama nous racontent leurs premières lose d'enfance, leurs pires moments sur scène et leurs conseils pour faire de sa lose sa meilleure amie !

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Amusant
Transcription
00:00 On est le 25 avril et c'est la journée de la loose.
00:02 Alors on a invité Berenger Krief,
00:04 Maho Drama,
00:06 Arnaud Samer
00:07 et Manu Payette
00:08 pour parler de leur pire loose.
00:10 - Qui veut de l'eau ?
00:11 - Ouais !
00:11 - Ah oui non !
00:12 Bienvenue dans Bande de loosers.
00:15 - Je m'appelle Arnaud
00:17 et je suis gérant d'une société d'événementiel.
00:19 Pourquoi je dis ça ?
00:21 Parce que c'est ce que j'ai mis sur une application de rencontre.
00:24 Si on attaque tout de suite dans la loose,
00:28 voilà, mon inscription a duré environ deux semaines,
00:31 deux, trois semaines.
00:31 - T'as pas rencontré la mort de ta vie ?
00:33 - Non, parce que moi l'idée c'était de rencontrer quelqu'un
00:35 qui me connaisse...
00:36 - Ouais !
00:36 - Qui me connaisse pas.
00:37 Genre à base de "qu'est-ce que tu fais dans la vie ?"
00:39 Tout ça et tout.
00:40 Et puis non, j'ai eu un rendez-vous mais...
00:43 La personne connaissait mes sketchs par coeur.
00:45 - T'as fait une interview.
00:46 - Et donc non, j'ai arrêté.
00:48 Et comment je me sens ?
00:49 Je me sens à ma place d'être invité à la journée de la loose.
00:51 C'est vraiment, je me sens à ma place.
00:53 - Alors bonjour, c'est Maho, j'espère que vous allez bien.
00:55 - Bonjour Maho.
00:56 - Bonjour Maho.
00:57 - Bonjour à tous.
00:58 J'étais journalope avant et maintenant je suis toujours un peu salope,
01:00 mais sur scène, je fais du stand-up dit engagé et féministe.
01:03 Je me suis aussi inscrite sur Instructeur Rencontre,
01:05 je suis pas encore connue donc j'ai pas eu ce problème.
01:07 Et ma couleur préférée c'est les paillettes.
01:09 Je me sens bien, je suis une vraie looseuse.
01:12 Moi j'ai eu que des échecs dans ma life
01:13 sur lesquels j'ai fait mes meilleures victoires.
01:15 Donc j'ai vraiment hâte qu'on en parle et qu'on se partage
01:16 comment on se relève de tout ça.
01:17 - Bah les paillettes c'est bien, moi c'est mon nom de famille,
01:20 je m'appelle aussi Emmanuel.
01:22 Et non, moi je suis content d'être là.
01:25 Je suis en promo en fait en ce moment pour mon spectacle,
01:28 donc je prends vraiment tout ce qu'il faut faire.
01:29 Il y avait journée de la loose, j'ai dit allez, pas de galère.
01:33 - Let's go, let's go.
01:34 - Bah moi je m'appelle Bérangère.
01:36 - Bonjour Bérangère.
01:37 - Plus fort.
01:38 - Je m'appelle Bérangère.
01:39 Je suis diplômée en loose, c'est vrai.
01:43 J'ai la sensation avec le temps, je dirais, de savoir sublimer la loose.
01:49 Notamment dans le spectacle que je joue en ce moment qui s'appelle Amour,
01:51 j'ai pris toute la loose de l'annulation d'un mariage et d'une rupture.
01:57 Et j'ai essayé d'en faire, en tout cas de transmettre quelque chose d'une loose.
02:02 - Je suis en CE2, donc j'ai, quel âge ?
02:09 8 ans, 7-8 ans.
02:11 Et je suis très amoureux de Coralie.
02:13 Et à l'époque, il n'y avait pas l'Internet, les téléphones, tout ça.
02:15 Donc arrivent les vacances d'été, rentrée de CM1.
02:18 Donc pendant deux mois, j'ai qu'une envie, c'est de retrouver Coralie, mon amoureuse.
02:22 Et le jour de la rentrée, elle n'est pas là.
02:24 Et je me dis, bah en fait, elle s'en foutait, machin.
02:29 Donc tu te mets à...
02:31 Et bien, figurez-vous que je l'ai retrouvée 40 ans après, l'année dernière.
02:34 Et elle m'a dit qu'en fait, ses parents l'avaient retirée de l'école
02:37 parce qu'elle était amoureuse de moi aussi et qu'elle ne travaillait plus.
02:41 Et que c'était par amour, en fait, que ses parents l'avaient...
02:43 - Elle avait une relation toxique avec toi en CE2, c'est ça que t'es enceinte ?
02:46 - Sans qu'ils se parlent.
02:48 Alors que moi, je pensais qu'elle s'en fichait de moi.
02:50 En fait, c'était tout l'inverse et je l'ai appris 40 ans après, l'année dernière,
02:53 en la retrouvant.
02:54 - Est-ce que tu peux raconter ça à la Loussacam ?
02:56 - Alors, message pour Coralie face à la Loussacam.
03:00 Coralie, pourquoi avoir attendu 40 ans pour me dire ça ?
03:03 Et surtout, pourquoi me l'avoir dit en présence de ton mari et de tes trois enfants ?
03:08 Ah ouais, d'accord, donc on rigole et on juge.
03:11 - Elle est super bien.
03:13 - Et c'est véridique, hein.
03:15 Fin du spectacle.
03:16 - Donc je la prends, elle est toujours aussi belle 40 ans après,
03:19 je la prends dans mes bras et par-dessus son épaule, je vois le mari derrière.
03:24 - Très chelou pour le mari.
03:26 - Avec les enfants.
03:27 - Moi, je sais pas quelle histoire choisir.
03:30 En fait, moi, je crois qu'avant la Louse avec les garçons et les filles,
03:34 il y a une Louse en dessous encore.
03:38 Ce que j'appelle la Louse et un peu l'humiliation quand même.
03:40 Ça se regroupe quand même pas mal, le sentiment de honte et d'humiliation.
03:43 Donc il y a un truc un peu con, mais en fait, j'avais 6 ans.
03:47 C'était un soir, un mardi soir et c'était "Mardi, c'est permis" sur M6.
03:51 Et je regarde le film de Jean-Jacques Hanoult, "L'ours", vous voyez ?
03:54 - J'adore le début.
03:57 - Et j'ai un petit frère qui, lui, n'a pas le droit de regarder ce film ce soir-là.
04:03 Et moi, je me sens grande privilégiée, aînée de la famille, seule devant la télé.
04:06 Je sais pas où sont mes parents dans la maison.
04:08 Et puis le film se termine sur cette ours qui va se faire bouffer par un guépard.
04:13 - Putain, je l'avais pas vu !
04:14 - Bah, il est chiant !
04:16 Et donc, il y a un truc de stress à la fin qui fait que je me mets à pleurer, mais au générique.
04:21 C'est-à-dire que quand ma mère vient éteindre la télévision,
04:23 elle voit une petite fille de 6 ans en train de pleurer devant des noms qui défilent.
04:27 Et elle fait "Oh, mais ça va ! C'est fini, le film !"
04:30 Elle ne sait pas pourquoi je pleure et elle se fout de ma gueule, en fait.
04:33 Et là, c'est ma première émotion cinématographique.
04:37 Et en fait, ça crée un truc un peu derrière où tu te dis
04:39 "Du coup, quand je serai triste, je vais peut-être pas trop le laisser venir."
04:42 - Oh ! - Machin.
04:44 Et après, ça constitue quand même quelque chose que quand tu choisis d'être humoriste
04:48 et que tu choisis de contrôler quand les gens vont rire de toi.
04:51 - Je voulais rebondir sur ce que t'as dit, Bérangère.
04:53 C'est pas anodin qu'on rigole, je trouve, de nous-mêmes avant que les autres rigolent de nous.
04:56 Moi, ma première loose à laquelle j'ai pensé, c'est que quand j'avais 7 ans,
04:59 je suis tombée dans une piscine sans eau.
05:01 Bon, contexte, parce que j'espérais être HPA, donc je comprends pas où je marche,
05:04 mais non, non, c'est juste que je suis teubée.
05:06 Et du coup, je me fracture des vertèbres.
05:09 - Ouais. - Et du coup...
05:09 - Ça démarre bien, ça. - J'ai eu un corset en 2 ans.
05:11 On m'a mis en thérapie parce qu'on pensait que c'était un suicide infantile.
05:13 Toujours pas, vraiment juste de la subattitude.
05:15 Mais du coup, au primaire, je suis pas la fille la plus séduisante.
05:18 Moi, je passe 2 années sur un lit de camp, en fait, au fond de la classe.
05:22 Et du coup, bref, j'étais pas ultra séduisante.
05:24 J'ai toujours aussi été un petit peu potelaye.
05:26 Et je me rappelle qu'il y a un moment où je décide de prendre mon courage à deux mains
05:29 et je fais une lettre d'amour à quelqu'un.
05:31 On dira pas les noms.
05:32 "Ah, ça commence par Ludovic, ça se termine par la combe."
05:35 Je la laisse évoluer par quelqu'un d'autre.
05:38 Et la personne revient, je fais genre "Alors, il a dit quoi ?"
05:40 J'ai le corset comme ça, comme dans les années...
05:42 Bref, comme dans les séries américaines.
05:44 Il me dit "Il l'a même pas lue, il l'a déchirée sous préo sans aller la lire."
05:46 Et là, je me dis "Oh, outrage !"
05:49 - Et du coup, bref... - Un magistrat !
05:51 Et puis un truc pour accepter comment je suis et pas être la meuf la plus belle du collège
05:54 à cause du fait que mon ventre, il sort beaucoup parce que je suis une bonne vivante.
05:57 Je pense que ça m'amène aussi toujours à faire de l'humour.
05:59 - Un message à Ludovic avec la musculature.
06:02 "Ludovic Lacombe, je sais que t'as déchiré ma lettre d'amour avant même de la lire.
06:06 Sache que ça m'a pas traumatisé, ça fait pas 25 ans que je suis en thérapie.
06:10 Maintenant, à cause de toi, je suis humoriste et je fais des blagues de bites
06:12 et ma mère m'a pas parlé pendant deux ans.
06:14 Cependant, regarde ce que tu rates."
06:15 - Crary !
06:19 - Moi, c'était avec les filles, j'ai l'impression que ça a toujours été la loose de toute façon.
06:23 Même quand ça se passait bien.
06:25 Moi, j'ai passé toute mon adolescence à dire "Elle est pas là, Vanessa ?"
06:28 - Mais c'est tellement mignon. - Bah ouais, c'est vrai, elle était jamais là.
06:32 A chaque fois que j'avais le droit de sortir, mes parents me laissaient sortir,
06:35 c'était la fois où elle venait pas.
06:36 - Ça, c'est la loose. - Donc ça, c'est ma life, tu vois.
06:37 Et j'en venais même, et c'est ça qui rend ouf en fait,
06:41 j'en venais même parfois à me dire "OK, bah elle m'a laissé sortir,
06:45 donc Vanessa sera pas là, donc Flemme d'y aller quand même un peu, non."
06:48 Et donc j'y allais plus.
06:49 Et ma mère me dit "Bah tu vas plus à ta soirée."
06:50 "Ouais, non, de toute façon, Vanessa sera pas là."
06:53 Donc comme tu m'as dit oui, et t'y allais pas,
06:56 et le lendemain au collège, elle était venue en fait.
06:59 - Oh là là !
07:00 - Et donc tu te dis "OK, donc c'est moi en fait."
07:02 - C'est moi qui fabrique l'histoire.
07:03 - C'est moi qui fabrique le bordel, tu vois.
07:05 - Je suis responsable de ma propre loose.
07:07 - Bien sûr. - Exactement.
07:08 - Tu fais une projection autoréalisatrice.
07:10 - Ouais.
07:11 - De ma merde. - Mais sur 15 ans quand même, c'est...
07:13 Ah, mon nom de scène, c'est une loose terrible, ouais.
07:21 En fait, je suis improvisateur amateur à l'époque,
07:24 et on me lance pour la première fois de ma vie en impro, en public.
07:30 Devant 300 personnes,
07:32 mais c'est vraiment le premier match d'impro de ma vie.
07:34 Le thème, l'arbitre dit "Improvisation ayant pour thème la vie de ma mère."
07:38 Et donc, il y a mes coéquipiers de match,
07:42 ce qu'on appelle chargés d'improvisateurs,
07:44 ils me donnent un personnage, un lieu, une histoire et tout,
07:48 pendant les 20 secondes.
07:49 Et donc je rentre dans la patinoire chargé,
07:50 mais vraiment, j'ai toutes les clés pour faire une putain d'impro.
07:54 Et comme c'est la première fois de ma vie que j'improvise en public,
07:57 j'arrive dans la patinoire et je prends conscience qu'il y a tous ces gens-là.
08:01 Et aucun mot ne sort de ma bouche pendant 45 secondes.
08:05 Je suis tétanisé et je dis "Je vais vous parler de ma mère,
08:10 j'ai pas connu ma mère."
08:12 Il se passe rien, c'est une loose artistique terrible.
08:17 Finalement, des gens arrivent et puis l'improvisation se fait.
08:20 Et le lendemain, effectivement, mes potes disent "Tiens, voilà Arnaud,
08:24 il va encore nous parler de sa mère, il va nous parler de sa mère,
08:26 il va nous parler de sa mère."
08:27 Et puis de sa mère est resté et puis c'est devenu mon nom.
08:29 - Putain, génial ! - Le book.
08:32 Mais donc oui, t'as raison, mon nom vient d'une loose terrible.
08:34 Mais dans la suite des looses, j'en ai une qui te concerne.
08:37 Mais oui, en fait, on s'est déjà rencontrés, moi j'étais déjà rencontrée.
08:41 En fait, il y a quelques mois,
08:43 on m'a demandé d'animer un espèce de plateau de dating
08:45 où les gens devaient se vendre en forme de graphique.
08:48 C'est une impraticable comme scène.
08:51 Il y a plein de trucs qui font que tu peux bider, un public qui n'est pas bon,
08:53 il y a énormément de bruit, personne s'entend, on demande d'aller sur scène.
08:56 Non mais c'était surtout qu'il y a énormément de bruit.
08:58 Énormément de bruit.
09:00 Mais bon, bref, moi je suis là en tout cas et je me dis "C'est pas grave"
09:02 parce que franchement, je suis payée 50 balles, il y a personne d'important,
09:04 c'est pas une scène importante.
09:05 Et je commence en plus en me disant "Ça va, personne me répond.
09:08 Vous êtes un peu mimole, c'est pas grave, je suis une femme, j'ai l'habitude."
09:10 "Hum, guide."
09:11 Et là, je crois ce regard, je suis en mode "Pourquoi ce jour-là,
09:13 il faut que Bérangère Kriève la première fois de ma life que je la vois ?"
09:17 Et je suis en sortie, je suis en mode genre "Bon, j'ai perdu ma première rencontre."
09:20 Et finalement, tu vois, ravie de te revoir là.
09:21 Et puis je t'ai pas marquée, je t'avoue que ça me plexe un peu,
09:24 en même temps, ça me fait tellement plaisir.
09:25 Ça veut dire que c'était pas une loupe si grave !
09:27 Non, non, en fait, quand je t'ai vue et que tu m'as dit ton nom,
09:30 ça m'était pas inconnu, je me rappelais de toi.
09:34 Et je savais plus où.
09:37 - Bah c'était là. - Et je me souviens très bien,
09:38 mais alors, Zéro Galère, c'est un endroit où on parle et les gens parlent.
09:43 On peut pas faire de blague, en fait, si les gens n'écoutent pas.
09:46 Tu vois, un café, un machin...
09:48 - Personne n'a la capacité de faire nul clic que ce soit s'il n'y a pas d'écouteur.
09:51 - Il y avait une émission de télé...
09:53 - Quand un mec éternue pendant ta vanne, la vanne n'est pas bonne.
09:55 - Ah bah, le pire, c'est là.
09:57 - Mais là, c'était claquophonique.
09:58 - Ça, c'est "not loose", celle-là.
10:00 Ça, c'est le...
10:01 Quand t'es au restaurant et t'arrives à ta chute,
10:04 tu fais "Eh non, le mec arrive, attends, je vais me laisser !"
10:07 - Est-ce qu'il y aura des cafés ?
10:09 - Non !
10:11 Je le déteste !
10:12 - Tu vois ce gars-là ? "Il y aura des cafés ?"
10:14 - Ah, grave !
10:17 - Tu sens pas bien !
10:19 Tu maintiens le...
10:20 - Et ta vanne devient de la merde.
10:22 Et alors, après, rien, il avait pas de moto.
10:26 - C'est horrible, moi, trop.
10:27 Mais donc bon, il y a zéro galère.
10:29 "Not loose", c'était une journée de travail difficile avec des conditions dégueulasses.
10:34 - J'ai jamais été payé les 50 balles d'heure qu'il m'était pris.
10:37 J'ai pas osé lui demander, je me suis dit "oublier cette histoire, c'est bon."
10:39 - C'est horrible quand les gens parlent.
10:42 - C'est quand j'ai fait la première partie de "Gad" au réservoir.
10:45 Là, j'ai cru qu'ils avaient pas vu, qu'ils allaient me tuer.
10:49 Parce qu'en fait, ils savaient pas qu'il y avait une première partie.
10:51 Ils savaient pas qu'il y avait une première partie.
10:53 - Oui, mais on sait, c'est pas exactement le cas.
10:55 - Ils étaient, tu vois, c'était en 2007 ou en 2008.
10:58 Et les gars... - Ils s'attendent "Gad".
11:00 - "Gad", c'était une petite salle.
11:02 C'est la première fois qu'ils refaisaient une petite salle.
11:04 Ils avaient réussi à avoir des places.
11:05 Il y avait genre, je sais pas, 200 personnes.
11:08 Mais comme ça, les gars, ils étaient dans un état concert privé de...
11:11 - Ouais, ouais.
11:12 - Et "Gad", je lui dis, peut-être qu'on devrait dire quand même que c'est à moi, non ?
11:16 Parce que je me sens un peu chaud.
11:17 Plus pour toi, là, quand même.
11:18 Je lui dis, "Ouais, mais comme d'hab, y a zéro galère.
11:22 Tout t'arrive et justement, ça fait partie du taff de la première partie.
11:25 Tu t'imposes, voilà."
11:26 Je fais, "Ouais, je regarde."
11:28 Je regarde, les gars.
11:29 Je pensais, ils vont pas vouloir que je m'impose.
11:32 J'avais bien senti.
11:33 Et je lui dis, "Allez, Manu, oh, oh."
11:36 J'en avais fait d'autres, des premières parties de lui, tu vois.
11:38 J'en avais fait plein.
11:39 Donc, il me dit, "Mec, ouais, ouais, non, je sais pas, je dois me faire un film.
11:42 T'as raison, c'est con.
11:44 Je sais pas pourquoi, c'est con."
11:45 J'arrive, "Bonsoir."
11:46 Et là, les gars...
11:47 "C'est qui ce mec ? C'est qui ce gars ?"
11:50 C'est les gens...
11:51 J'ai reculé un peu.
11:54 "Non, non, j'en ai juste pour 7 minutes."
11:56 "OK, 6. Bon, 5, 4, 5 balles, bisous, bye, bye."
11:59 Et l'horreur.
12:00 L'horreur et je me suis dit, "Est-ce que je pleure ?
12:03 Est-ce que j'arrête ce métier ?"
12:06 Tu vois ?
12:07 Un des gars qui rentre sur, il fait,
12:09 "Bon, les gars, quand même..."
12:10 - "Pas sympa."
12:11 "Le gars, quand même, le gars est mal, hein.
12:13 Bon, allez, bonsoir."
12:14 [Rires]
12:15 - "Bonsoir, Vincent."
12:16 [Rires]
12:17 "Eh, qui meurt ?"
12:18 [Rires]
12:19 - Non, mais pourquoi je dis ça ?
12:21 C'est que ce soir-là, dans la loge, après,
12:23 j'étais, mais je n'osais plus sortir de la loge.
12:26 C'est-à-dire que j'avais l'impression que,
12:28 alors que je jouais devant 150 personnes,
12:30 j'avais l'impression que tout Paris m'avait vu.
12:31 La France m'avait vu, la Réunion m'avait vu.
12:33 Et je ne voulais plus sortir de la loge.
12:35 Et les gars me disaient, "Viens, je te jure,
12:36 tout le monde est parti, il reste vraiment trois gars."
12:38 Je disais, "Non, mais je vais attendre encore un peu."
12:40 - Oui, tu ne voulais pas les croiser.
12:41 - Non, je ne voulais pas les croiser.
12:42 - Ce regard de la honte.
12:43 - Et le producteur, qui était Gilbert Coulier,
12:46 de Gade à l'époque, entre dans la loge et vient me voir.
12:50 J'imagine jusqu'à où ça va.
12:51 Il me dit, "Tu vas voir le gars, parce que le gars est vraiment..."
12:54 Et il me dit, "Écoute, mon gars, je sais que tu as vécu ce soir,
12:57 c'était compliqué, franchement,
12:58 mais ça arrive toujours dans la carrière d'un comique.
13:00 Tu démarres, c'est normal que ça t'arrive.
13:03 Et puis surtout, vous avez été tellement habitués à l'école,
13:05 à avoir fait le con, fait le con, c'était vous la star de la classe.
13:07 Et bien, maintenant, ce n'est plus vous.
13:08 En fait, il y en a d'autres.
13:09 Ça ne peut pas être que vous."
13:10 Et il me dit ça, je fais, "Ouais, ouais,
13:12 mais enfin bon, c'est dit de manière quand même un peu violente."
13:14 Il me dit, "En tout cas, moi, j'ai vu ce que tu as dit ce soir,
13:17 ce que tu as réussi à dire, je trouvais ça vraiment pas mal.
13:20 Et si un jour, tu as besoin d'un producteur,
13:21 parce que peut-être que tu vas galérer à en trouver un,
13:24 après ce soir, je serai là et moi, je le ferai."
13:27 Et je suis retourné le voir quelques années plus tard,
13:30 je lui ai dit, "Tu sais ce que tu m'as dit dans la loge ?"
13:31 Il me dit, "Ouais, je n'ai pas oublié.
13:32 Et aujourd'hui, on travaille ensemble."
13:33 -Non ! -Ouais.
13:34 -Incroyable. -Comme quoi.
13:36 Toujours croire en ses rêves.
13:37 -Ou toujours croire que la loose...
13:40 -Ce n'est pas si grave. -Ce n'est pas forcément...
13:41 -Ce n'est pas autant pire que dans ta tête, en fait.
13:44 -Non, mais expérience de bide sur un truc prémonitoire,
13:48 2004, festival de Dinard, Xavier Le Breton,
13:51 directeur du festival de Dinard,
13:52 il me fait faire mon premier festival à Dinard.
13:54 On a une demi-heure par artiste.
13:56 Je monte sur scène et à l'époque, moi, c'est François Rollin
13:59 qui est mon maître absolu, quoi.
14:01 Qui est vraiment le...
14:02 Qui est ma lumière, qui est mon guide.
14:05 Et je rentre sur scène et je vois Rollin
14:07 qui traverse la salle comme ça et qui vient s'installer au premier rang.
14:11 Rollin qui ne rigole à jamais rien et qui se met comme ça.
14:14 Et je ne vois que lui parce que je suis vraiment sur scène
14:18 et il s'assied au moment où je rentre sur scène.
14:20 Donc, je ne vois que lui s'asseoir et il est comme ça.
14:22 Je fais 30 minutes de silence absolu.
14:27 Mais quand je te dis un silence absolu, c'est un bide intersidéral.
14:31 Je crée de l'incompréhension, un malaise dans la salle
14:34 comme jamais, comme rarement on a pu sentir dans une salle de spectacle.
14:39 Vraiment, c'est terrible.
14:40 Et puis, je ne sais pas pourquoi, je vais au bout de ces 30 minutes.
14:43 N'importe qui d'entre nous avec un peu de métier,
14:45 au bout de 15 minutes, trouve une chutasse à deux balles,
14:49 hop, s'esquive et tout ça.
14:51 Non, moi, je fais mes 30 minutes comme un bon débutant.
14:56 Comme un gros mazo.
14:57 Comme un gros mazo.
14:59 Et puis, attends, je ne vous ai pas raconté l'autre fois.
15:01 Je fais mes 30 minutes.
15:02 À l'époque, c'était un duo belge qui s'appelle les Indésirables
15:05 qui passait derrière moi.
15:06 Ils font 30 minutes après moi.
15:09 Ils retournent la salle.
15:11 Le problème, c'est vraiment de la réflexion.
15:12 Ils retournent la salle.
15:14 C'est pas un public froid apparemment.
15:15 Et à l'époque, il y avait un vote du public.
15:19 Donc, le public sortait.
15:20 - Tu dois re-aller de l'autre côté. - À l'époque de ça.
15:22 Oui, il y avait un prix du public et ils votaient.
15:24 Je suis le seul de l'histoire du Festival Madina
15:28 à avoir eu zéro voix.
15:30 Il y a 450 spectateurs dans cette putain de salle.
15:33 450 tickets pour les Indésirables.
15:35 Ma fiancée de l'époque était là.
15:37 Elle m'a dit "écoute, j'ai pas eu la force de mettre ton nom".
15:40 Je ne pouvais pas.
15:43 Je ne pouvais pas.
15:45 Alors, l'histoire fait que...
15:47 Après, il s'est passé tout ce qui s'est passé pour moi.
15:49 Et c'est chouette, je suis devenu le présentateur officiel du Festival.
15:53 Et tout va bien.
15:54 - Mon pétard vant, Shadid. - Et que maintenant, je suis chez moi là-bas.
15:57 Mais pour rejoindre ce que tu disais là,
15:59 le lendemain soir, on vient voir Rollin.
16:01 On met une bouteille de rouge d'abord sur la table, histoire de...
16:04 Tu vois de...
16:05 - Il y a quelques petites rencontres. - Ça va.
16:08 Et on lui demande, on lui dit
16:11 "Qu'est-ce que t'as pensé de ce qu'a fait sa mère ?"
16:13 Il a dit "J'ai bien aimé ce que vous avez essayé de faire".
16:15 Alors, c'était raté.
16:17 Et il dit, il a dit...
16:20 Il a dit cette phrase magnifique et je conclurai là-dessus.
16:23 Il a dit "Il y a 17 erreurs à ne pas commettre en one-man show.
16:27 Tu t'es efforcé à toutes les commettre, une par une et dans l'ordre."
16:30 - C'est génial. - François Rollin, c'est un génie.
16:34 Et voilà. Et il m'a dit "Vraiment, tu les as toutes commises.
16:38 Et François Rollin deviendra co-auteur de mes one-man show et metteur en scène".
16:44 [Musique]
16:49 - A partir de combien de temps on peut rire d'une loose ?
16:51 Et est-ce que c'est immédiat ?
16:52 - Par exemple, moi sur le mariage, j'ai fait des blagues un peu trop tôt.
16:55 Pour les gens, tu sais, ils sentent que c'est...
16:57 Ils se disent "Nous, on n'a rien demandé en fait".
17:00 - Et t'as un peu de colère parfois, c'est plus un conflit.
17:03 - C'est pas digéré quoi.
17:05 Donc tu dis aux gens "Voilà".
17:08 Et alors ?
17:08 - Tu leur passes un truc dont eux, ils viennent passer une bonne soirée.
17:11 - Il y a un temps de digestion.
17:13 Et t'as pas la suite en plus, tu sais pas ce que t'en fais.
17:15 T'es juste là avec ta patate chaude et tu la refous aux gens.
17:18 Par exemple, le spectacle que je joue là, c'est la rupture d'il y a 8 ans.
17:23 T'imagines le temps qu'il faut.
17:25 Enfin, ça fait 2, 3, 4 ans que c'est déjà digéré, mais oh là là !
17:29 - Moi je te comprends complètement sur les temps longs.
17:31 Je suis archi-désolé de t'interrompre, mais ça me fait penser à un bail.
17:34 Genre moi, mon daron, il est bipolaire, j'en parle dans le spectacle et tout.
17:36 A 13 ans, il m'a oublié à l'aéroport de Bangkok, j'ai dû être rapatriée, machin.
17:39 En fait, ce qui m'a fait vouloir en parler sur scène,
17:42 c'est parce qu'il y a 2 ans, pendant le confinement,
17:43 il a fait une crise maniaque très grave où j'ai dû l'hospitaliser.
17:45 Ça a eu des répercussions sur beaucoup de gens et dont moi.
17:48 Et en fait, ce qu'il en est sorti, là, c'est un sketch que j'ai écrit en avril
17:50 sur le truc qui m'est arrivé à 13 ans, parce que là, je sais que ce qui m'est arrivé il y a 2 ans,
17:53 il va me falloir 10 ans pour en parler, mais du coup, j'ai 28, moins 13.
17:57 Il m'a fallu 15 ans pour le digérer et en faire une vanne.
17:59 Voilà, tout à fait.
18:00 Parce qu'au début, moi aussi, j'étais allée sur scène juste après l'avoir hospitalisée.
18:03 Je suis en mode genre "oui, mais alors c'est super méchant d'être super méchant".
18:06 Et voilà, exactement, le public était en mode genre "je comprends pas de cette colère".
18:09 - C'est nous, parce que nous, on n'est pas venus voir un spectacle d'humour.
18:12 - Ouais, ouais, c'est ça. - C'est ça, absolument.
18:14 - Ouais, exactement.
18:15 - Je sais pas, moi, j'ai écrit un sketch sur le décès de mon père à...
18:20 18 mois après son décès, donc c'est tôt, quoi.
18:24 C'est tôt, quand même.
18:26 - Tu t'es sentie comment quand tu l'as fait ?
18:27 - J'ai appelé ma mère.
18:29 En fait, je vais te dire, il était décédé tellement récemment
18:34 qu'il était encore très présent.
18:37 Et donc, j'ai appelé ma mère, je lui ai fait le sketch au téléphone,
18:39 je lui ai dit "est-ce que ça te fait marrer ? Est-ce que ça le fait marrer ?"
18:41 Elle me dit "oui, oui, c'est très drôle et tout".
18:43 En fait, il était tellement encore présent qu'on a un peu validé...
18:47 Il a validé ce sketch, parce que...
18:49 Je sais pas si c'est compréhensible ce que je dis, mais...
18:51 - Ça te sonnait juste, tu sentais que c'était juste.
18:54 Bon, je vous explique, je suis pas folle, je peux le dire.
18:56 Mais en fait, hier soir, en rentrant de scène, j'avais rien à faire.
18:59 Donc, j'ai décidé de relire un livre qu'on m'avait offert
19:01 qui s'appelle "Les vertus de l'échec",
19:02 qui a été fait par un philosophe qui s'appelle Charles Pépin.
19:04 Et du coup, j'ai pris des notes sur ce que je voulais raconter en philosophie,
19:07 puisque je connais pas de Parker, en fait.
19:09 Il y avait l'idée de ne pas s'essentialiser dans l'échec,
19:12 dans le sens où quand tu as un échec,
19:13 faut pas que tu te dises "qu'est-ce que ça dit de moi ?"
19:15 mais plutôt "qu'est-ce que je vais en faire ?"
19:17 Et donc, j'avais comme exemple le fait que moi,
19:19 j'ai raté 16 fois les concours de Sciences Po, et c'est un vrai chiffre.
19:22 -16 fois ?
19:22 -Ouais, parce qu'à l'époque, le concours commun existait pas,
19:24 donc fallait aller dans chaque IEP.
19:26 Et après, je me suis dit "si, si, je continue, je le refais".
19:28 Après, j'ai raté trois fois tous les conservatoires de théâtre.
19:31 Ensuite, j'ai raté les Beaux-Arts.
19:32 Et après, j'ai fait vrai.
19:34 Et je me disais, l'échec, il permet deux trucs.
19:36 Soit de persévérer, clairement, j'ai persévéré.
19:38 Mais au bout d'un moment, comprendre qu'il faut bifurquer
19:40 et toquer sur une autre porte.
19:41 Et moi, l'autre porte, c'était...
19:42 J'ai commencé à faire du graph parce que c'est gratuit.
19:44 Vu que les Beaux-Arts voulaient pas que je m'entraîne chez eux,
19:46 je pouvais m'entraîner sur les murs.
19:47 Et c'est la même année où j'ai fait du stand-up parce que c'est gratuit.
19:49 J'ai pas besoin de faire partie de...
19:50 -Ce tiroir que tu as, c'est une commode, ma vôtre !
19:53 -J'aurais cru que c'était dans "L'Amour et son frérot" !
19:55 -Là, je suis là !
19:56 Waouh ! Attends, je te suis, je te suis à fond !
19:59 -Et alors, la porte à toquer, pour moi, c'était...
20:01 Bon, OK, pas actrice, alors blague des bites sur scène et tire sur mon doigt.
20:05 -En gros, le tour d'échec peut un jour faire une victoire,
20:07 et l'échec, il permet d'apprendre à se connaître,
20:09 et peut-être même tu peux avoir une meilleure estime de toi
20:12 quand tu t'es reconstruit après cet échec.
20:14 C'est la rencontre avec toi. -Déjà, tu te relèves.
20:15 Donc déjà, tu peux te dire que t'es vivant après le truc.
20:17 -Ça t'exerce à la résilience, et de cette résilience,
20:20 peut-être parfois on peut en gagner une estime de soi
20:22 et se dire "J'ai réussi à traverser tout ça".
20:24 -Est-ce qu'en vieillissant, votre rapport à la loose y change
20:26 et ça devient un peu une pote ?
20:28 -Je pense qu'avant un certain âge, c'est pas une pote, c'est une ennuie.
20:33 On s'en méfie, on fait peut-être moins de choses, on en a peur.
20:36 On est dur donc avec nous-mêmes, et pas avec notre loose,
20:39 mais avec nous-mêmes.
20:40 Et passé un certain âge, on finit...
20:43 Il y a un moment où j'ai commencé à rire de ces moments
20:46 que j'appelais encore une fois de la loose,
20:48 mais qui, après, passé un certain âge, je me dis
20:50 "En fait, c'est pas vraiment de la loose, quoi."
20:52 C'est même un peu cool, ce qui vient de se passer.
20:54 C'est un peu drôle, parce que ça se trouve,
20:55 je serais allé au bon endroit, je serais mort,
20:57 parce qu'un piano est tombé.
20:58 Non mais c'est pas...
20:59 -Ou au pire, il se serait rien passé.
21:01 -Ou au pire, il se serait rien passé.
21:02 Là, il s'est passé un truc.
21:03 J'ai même réussi à rire seul.
21:06 Et donc, c'est une façon que j'ai maintenant de voir les choses
21:08 où je trouve de moins en moins que certains moments
21:11 que j'appelais de loose à l'époque en sont aujourd'hui.
21:13 Déjà, je me suis rendu compte qu'il existait,
21:15 genre à 100 mètres de nous, des personnes
21:17 qui ont un talent de dingue pour débloquer.
21:20 Le truc que nous, aujourd'hui, là, on appelle une loose,
21:22 mais qui, en vrai, est juste la live de tous les gens du monde.
21:25 Voilà, mais c'est nous. Alors, comme c'est nous,
21:27 nous, un peu plus...
21:28 "Ça n'arrive qu'à moi, c'est toujours moi.
21:29 Mais pourquoi c'est toujours moi qui souffre ?"
21:31 Alors que maintenant, en fait, tout le monde a ce problème-là,
21:34 mais juste, c'est la différence d'appréciation.
21:35 -Il n'en faut pas dans le spectacle.
21:36 -Voilà. Il n'en faut pas dans le spectacle,
21:38 c'est ça qu'on peut pas le faire.
21:38 Tout le monde n'a pas notre talent.
21:39 Mais en tout cas, je te jure,
21:44 il y a une fois, j'ai rencontré une thérapeute.
21:46 C'était pour un chagrin d'amour.
21:47 J'arrivais pas à m'en sortir, etc.
21:48 Je suis allé voir cette dame.
21:49 Et la première...
21:50 Je suis sûr, au bout de, je sais pas, 10 minutes,
21:52 j'étais en train d'essayer de surexpliquer mon histoire
21:55 tellement je pensais qu'elle était tellement unique
21:56 qu'elle pouvait pas la comprendre.
21:58 Or, en fait, je lui ai dit ce qu'on lui avait dit
21:59 une heure avant, deux heures avant,
22:01 au début de sa formation, au Moyen Âge.
22:03 Ce que n'importe quel humain dit, en fait,
22:05 quand il aime quelqu'un.
22:07 Tu sais, elle fait genre...
22:08 Elle fait oui pendant ta phrase
22:10 pour que tu comprennes qu'il faut que t'arrêtes
22:11 parce qu'elle va te le dire là, maintenant.
22:12 Tu vois ça ?
22:13 "Oui, oui, oui, oui, oui, oui."
22:15 Et puis après, elle a pas ouvert la porte.
22:16 Donc voilà, c'est ça que je voulais vous dire depuis le début.
22:18 En fait, vous vivez ce que tout le monde vit.
22:19 Et vraiment, solution.
22:22 - Mais quand même, je trouve qu'il y a un côté
22:23 qui est joli dans l'amour,
22:26 c'est que finalement, on maîtrise pas trop.
22:28 Ça se saurait...
22:29 Non, non, non, mais t'as l'air de dire...
22:30 Il y a vraiment des schémas,
22:32 il y a vraiment des règles et des trucs.
22:34 Mais ça se saurait quand même.
22:35 - Bah...
22:36 - Ça se saurait, on serait tous... - Si tu t'intéresses à la thérapie, oui.
22:38 Non, mais il y a vraiment un truc...
22:39 - On serait tous très heureux en couple, si c'était vrai.
22:42 - Mais t'as pas fait de thérapie.
22:43 - Oui, j'ai pas fait de thérapie.
22:44 Mais si c'était à ce point-là vrai,
22:46 si c'était à ce point-là vrai, on m'aurait convaincu
22:49 que les thérapeutes te donnent les clés pour trouver l'amour.
22:52 - Mais ils te donnent pas les clés, ils te permettent...
22:54 En fait, c'est comme si tu as une bagnole.
22:56 T'as une bagnole, Arnaud.
22:57 T'aimes bien la bagnole.
22:58 T'as une bagnole.
22:59 - En tant que garçon, tu aimes les voitures.
23:00 - T'as un problème avec ton moteur, tu te dis...
23:02 "Je vais rouler quand même, c'est pas grave."
23:04 Tu vas jamais chez le garagiste.
23:06 En fait, le thérapeute, c'est le garagiste.
23:08 C'est pas ce...
23:09 Il va t'aider à comprendre ton moteur.
23:12 - Tout doit pas être toujours...
23:13 - Mais donc, on peut être heureux en amour que en voyant un psy ?
23:16 - Non, on peut pas être heureux...
23:17 - Parce qu'en fait, il y a un truc d'idéalisation aussi,
23:20 le fait que j'ai jamais vu de psy.
23:22 - Moi, j'ai jamais vu de psy.
23:23 J'ai vu des thérapeutes...
23:24 - Quoi ?
23:25 - Moi, j'en ai vu au moins dans 17 ans.
23:26 - J'ai jamais été dans un cabinet où je suis...
23:28 Moi, c'est pas mon délire de parler.
23:31 Par contre, j'ai fait de l'hypnose, la sophro,
23:33 j'ai cherché des trucs pour comprendre,
23:35 j'ai fait des stages de thérapie de groupe.
23:37 Enfin, tu vois, il n'y a pas que s'asseoir sur un canapé.
23:40 Peut-être que c'est pas ton délire d'être avec quelqu'un et de parler.
23:43 Peut-être que si t'as quelqu'un qui t'hypnotise,
23:45 tu règles des trucs, tu vois.
23:46 Il y a mille milliards de...
23:48 C'est la thérapie d'Arnaud, en fait, qu'on fait, là.
23:50 - Ouais, c'est que...
23:52 Ce que j'aime bien, c'est qu'il est...
23:53 - Ouais, ouais, ouais.
23:54 - Ça me fait réfléchir.
23:55 - Rendez-moi un nom de la personne.
23:57 - Ouais, ouais, ouais.
23:59 - Parce que ça arrive aux rêveurs, en fait.
24:01 Je pense que c'est des rêveurs et des rêveuses depuis tout jeune.
24:05 C'est-à-dire que, en fait, dans le rêve,
24:07 il y a une forme d'anticipation idéalisée de ce que tu voudrais qui t'arrive.
24:11 - Il y a la réalité.
24:13 - Et il y a la réalité, après, que tu te prends à chaque fois dans la gueule.
24:15 Mais en fait, comme tu vas, tu te dis, OK,
24:17 ça se trouve, la semaine prochaine, je serai président.
24:19 Ça se trouve.
24:21 Et bien, en général, t'es souvent pas président.
24:23 En fait, tu l'es beaucoup plus moins que tu l'es.
24:27 Je pense que forcément, quand tu passes ton temps à fantasmer ta vie comme ça,
24:31 tu es souvent déçu.
24:32 Mais après ce qu'on appelle, nous, de la loose,
24:34 et puis après, on en fait notre métier, etc.
24:37 On s'en sort comme on peut de notre machin,
24:40 on se désenglue de la loose en faisant nos spectacles, etc.
24:44 Il y a d'autres gens qui voient ça juste comme un moment ponctuel de leur vie
24:48 où Ludovic Lacombe, Coralie, tout, tout, tout.
24:53 - Et Jérémy.
24:54 - Et Jérémy ou Vanessa étaient juste pas là ce jour-là.
24:58 - Alors, si tu regardes cette vidéo, que tu crois pas en toi,
25:00 putain, ça va commencer terriblement à ressembler à une performance pour Arte.
25:03 Pardon, mais ça...
25:04 Moi, on a passé ma life en direct, un peu trop en journalisme.
25:06 On m'a renvoyé de tous mes taffs et tout.
25:08 Un jour, j'ai dit à mon père que sûrement, mon travail,
25:10 ce serait ma propre personnalité, ce sur quoi il est maillant et laitue,
25:12 en me disant que j'étais une connasse, que j'avais fait 7 ans d'études pour rien.
25:14 Mais quelque part, aujourd'hui, je lui prouve qu'il a tort.
25:17 C'est pas grave d'être trop, d'être trop intense.
25:19 - Va faire la fête, protège-toi. N'oublie pas, c'est très important.
25:22 Pas de bébé, quand même.
25:23 Et aussi, un dernier mot de la fin.
25:26 N'oublie pas que t'es un roi et une reine.
25:27 Regarde à tes pieds, y a sûrement une couronne.
25:28 - Ouh !
25:30 - Mise en abyme !
25:31 - Si tu regardes cette vidéo et que tu n'es pas au top de ta forme...
25:36 - Sache que bon.
25:36 - Sache que tu n'es pas seul et que le temps fait toujours son oeuvre.
25:41 En tout cas, moi, c'est ce qui m'aide à avancer.
25:43 C'est que si je peux avoir confiance en une chose, c'est le temps.
25:48 - Je t'embrasse.
25:50 - Très bien.
25:52 Ah putain, je sais pas du tout ce que je vais dire.
25:54 Si tu regardes cette vidéo et que ça va pas trop trop,
25:56 est-ce que tu peux faire quelque chose pour toi ?
26:01 Un truc juste très simple qui te fait du bien.
26:03 C'est pas forcément de bouffer un paquet de gâteaux.
26:05 Un truc pour te rassembler et être dans ta propre équipe.
26:09 Voilà.
26:09 - Super.
26:12 - L'enfer.
26:15 - Eh bah, Vanessa ?
26:16 (Rires)
26:19 *Bruit de pas*
26:21 ON M'AIME !

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