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00:00 On commence avec cette sécheresse record dans les Pyrénées-Orientales.
00:04 Effectivement, à tel point que la présidente du Conseil départemental,
00:08 Hermeline Malherbe, a lancé un appel au président de la République.
00:13 Vous êtes avec nous, Hermeline Malherbe.
00:15 Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:17 On va revenir vers vous dans un tout petit instant,
00:19 dans un très court instant, pour parler justement de cet appel.
00:22 Juste avant, on va faire le point précis avec Christophe Persson
00:25 sur cette situation justement.
00:27 On va répondre à JB qui demande.
00:29 On parle carrément de climat désertique dans les Pyrénées-Orientales.
00:33 N'est-ce pas un peu exagéré ?
00:35 Alors, est-ce que c'est vraiment une situation si catastrophique, Christophe ?
00:38 Ce n'est pas un climat désertique, mais de plus en plus aride.
00:41 Alors, un chiffre déjà pour Perpignan, par exemple, 5.
00:44 C'est le nombre de jours de pluie depuis le 1er janvier.
00:47 On parle de jours de pluie significatifs lorsqu'il y a au moins 1 mm de précipitation.
00:51 1 mm, ce n'est vraiment pas grand-chose.
00:52 Donc, il n'y en a eu que 5. C'est un record.
00:55 Le précédent record, c'était lors d'une sécheresse d'ailleurs sur les Pyrénées-Orientales,
00:58 c'était 9 en cette période de l'année. Là, on est à 5 seulement jours de pluie.
01:02 Autre chiffre, toujours du côté de Perpignan,
01:05 on a eu depuis lors de la dernière année seulement, je retrouve le chiffre exact,
01:11 195 mm de précipitation en un an, c'est-à-dire 3 fois moins que la normale.
01:17 Alors oui, on a un climat de plus en plus sec sur la zone,
01:20 ça concerne tout l'ensemble du pourtour méditerranéen,
01:23 mais plus particulièrement les Pyrénées-Orientales.
01:25 Ça s'aggrave année après année.
01:26 Pour avoir vraiment un mois où on avait beaucoup de précipitation,
01:29 il faut remonter à avril 2020, il y a 3 ans, où on avait eu en seulement un mois
01:33 l'équivalent de là lors des 12 derniers mois.
01:35 Alors, Hermeline Malherbe, merci beaucoup d'être avec nous.
01:38 Vous êtes donc à la tête du département et vous avez donc lancé cet appel écrit
01:42 au président de la République pour lui demander quoi ?
01:45 D'abord, merci de me voir.
01:48 Bonjour à toutes et à tous.
01:49 J'ai écrit au président de la République parce que ça touche plusieurs secteurs,
01:56 aussi bien le secteur de l'agriculture, du tourisme et des loisirs,
01:59 donc deux secteurs importants, et puis bien sûr celui de l'eau potable,
02:02 sans oublier tous ces secteurs par rapport aux pompiers.
02:07 Donc, ça touche aussi plusieurs ministères.
02:10 Donc, je me suis dit que le meilleur, c'était de voir directement
02:13 le président de la République, sachant qu'il y a l'urgence du moment.
02:17 C'est pour ça qu'il me demande un fonds de solidarité
02:20 que le président de la République initie,
02:22 un fonds de solidarité direct et que le président de la République puisse...
02:25 Madame Malherbe, on va revenir vers vous tout de suite.
02:28 C'est juste que la liaison n'est pas très bonne.
02:30 On va essayer de vous rappeler.
02:31 On va juste revenir vers Christophe.
02:33 Ce qu'explique Hermeline Malherbe en ce moment,
02:36 c'est que c'est à la fois une catastrophe économique et une catastrophe écologique
02:40 que les deux sont vraiment liées et qu'il va vraiment falloir beaucoup de renforts,
02:43 ne serait-ce que pour... On se souvient des feux qui sont arrivés là le 16 avril.
02:46 Ils ont déjà été frappés vraiment par des feux d'été en avril.
02:49 C'est le gros risque qui perdure, surtout qu'au vu des prévisions,
02:52 on ne prévoit toujours pas de précipitations sur la zone.
02:55 On aurait besoin de beaucoup de pluie, vraiment,
02:57 pour remédier à cette sécheresse en partie,
02:59 pour remédier au risque d'incendie qui va croître jour après jour,
03:02 d'autant plus que là, les températures vont grimper.
03:04 On a de l'air chaud qui remonte d'Espagne,
03:06 qui va apporter des températures bien plus élevées.
03:08 Donc oui, il faut rester très prudent du point de vue des incendies,
03:11 du point de vue de la consommation d'eau, bien entendu.
03:13 Chacun peut faire un effort.
03:14 Il n'y a pas de pluie prévue sur la zone,
03:17 puisque ça fait déjà plus d'un an que, finalement,
03:20 la catastrophe est en train de s'amorcer sur cette zone.
03:23 Et ce à quoi la présidente fait appel aussi, ce sont des moyens, notamment,
03:27 parce qu'on sait, au bord de la Méditerranée, par exemple,
03:29 il y a beaucoup de canadaires.
03:30 Là, il leur faut des hélicoptères, des bombardiers.
03:33 Il leur faut des machines un peu spéciales, manifestement.
03:37 C'est ce que j'ai compris.
03:38 Pour ces feux de forêt particuliers, dans cette région-là,
03:41 ce ne sont peut-être pas les mêmes équipements ?
03:43 Ça, je ne sais pas.
03:44 Après, pour les canadaires, c'est vrai qu'heureusement,
03:46 il y a la Méditerranée et ça aide énormément.
03:48 Mais oui, le plus gros problème, ce sera très certainement
03:51 du point de vue de l'agriculture et de l'eau potable.
03:53 Là, il va falloir vraiment acheminer de l'eau,
03:55 certainement d'autres régions de la France,
03:57 pour enfin pouvoir résoudre ces problèmes d'eau potable.
03:59 On a retrouvé, madame la présidente.
04:01 Vous nous entendez ?
04:02 Est-ce que vous nous entendez, madame Malherbe ?
04:06 Oui, je vous entends très bien.
04:08 Formidable.
04:09 Bon, voilà, pour qu'on poursuive, parce que c'est ce que vous nous disiez.
04:12 Vous avez donc fait appel pour des moyens supplémentaires,
04:15 parce que la catastrophe, elle est autant écologique qu'économique.
04:17 On en parlait à l'instant avec Christophe Persson.
04:19 Vous avez besoin de moyens, parce qu'on l'a vu,
04:21 vous avez eu des feux de forêt d'été en avril.
04:23 Vous avez besoin de bombardiers, de renforts de pompiers.
04:25 Vous avez besoin de beaucoup de choses.
04:26 Des bombardiers, d'hélicoptères bombardiers d'eau.
04:29 C'est ça.
04:30 Et ça, évidemment, vous n'en avez pas suffisamment pour le moment.
04:33 Tout à fait.
04:34 Donc, c'est pour protéger les pompiers par rapport au fait que le sol est très sec.
04:37 Et donc, Météo France nous dit qu'ils ne savent pas exactement
04:42 comment ça peut se comporter par rapport aux incendies.
04:45 Et la preuve en est, c'est qu'en fait, on est dans la même situation
04:48 qu'en plein mois d'août, alors qu'on est au mois d'avril.
04:50 Donc, ça ne peut que se détériorer par rapport aux semaines et mois qui viennent.
04:55 Donc, ça, c'est pour les pompiers.
04:57 J'ai demandé des moyens supplémentaires par rapport...
04:59 On a déjà, nous, fait le département un hélicoptère bombardier d'eau, léger.
05:04 Et là, je demande au président de la République, via la sécurité civile,
05:07 de nous mettre à disposition un hélicoptère bombardier d'eau lourd.
05:11 Ça, c'est pour ce qui est de l'Ouest, et donc c'est important aussi.
05:15 Et le fond de solidarité pour l'économie locale,
05:19 c'est vrai qu'on pense d'abord aux agriculteurs,
05:21 mais ça pourrait aussi servir à un moment aux touristes.
05:23 On n'espère pas, parce que les touristes peuvent venir sans problème
05:26 dans les Pyrénées-Orientales cet été.
05:28 Tout est prévu.
05:29 Pour autant, effectivement, pour l'agriculture,
05:31 vous imaginez bien les recettes.
05:34 Les cultures ne s'en font pas cette année.
05:38 Les agriculteurs sont à nouveau touchés par un problème de recettes
05:44 par rapport à leur propre culture.
05:46 Et c'est fondamental de pouvoir avoir ce fonds de solidarité initié par l'État.
05:50 On est prêts à y participer, nous, avec le département.
05:52 On discute aussi avec la région sur ce sujet.
05:56 Donc, voilà, on est dans cet esprit.
05:58 Et puis, surtout, l'idée de pouvoir solliciter le président de la République,
06:02 c'est que je pense qu'on est finalement le plus touché.
06:05 Et donc, on peut être le laboratoire de ce qui peut se passer
06:09 partout dans le sud de la France,
06:11 et peut-être au-delà, d'ailleurs, pour ce qui est des feux de forêt.
06:14 Donc, je pense qu'il faut regarder aussi, avec l'ingénierie de l'État,
06:17 de près de tout ce qu'on peut faire.
06:19 Il y a l'urgence du moment, mais il y a aussi, à moyen et à long terme,
06:22 tout ce que l'on peut faire pour faire face à cette situation
06:25 et continuer à vivre et à nous alimenter,
06:28 et à alimenter une partie de la France, bien entendu,
06:31 avec notre agriculture qui produit du fruit et des végétales,
06:34 notamment, et de l'éloige.
06:36 On espère que vous serez entendus.
06:38 Vous n'avez pas eu de réponse, déjà, pour le moment ?
06:40 Un petit coup de fil du cabinet du président ? Non, pas encore ?
06:42 Non, je sais simplement que le courrier a bien été reçu.
06:45 Donc, c'est déjà quelque chose.
06:47 Et j'attends de savoir ce qui va pouvoir être fait.
06:51 On est, bien sûr, on travaille, j'allais dire, quotidiennement,
06:54 tous les deux jours, on est en réunion avec le préfet
06:57 du dépirenez oriental.
06:59 Et là, on est en pleine réunion, je me suis absentée pour être avec vous,
07:03 avec l'ensemble des acteurs économiques, agricoles, tourisme,
07:07 tous les acteurs autres qui sont là aussi,
07:10 l'association des maires, parce que forcément, il y a l'eau potable.
07:13 Oui, il y a tout ça.
07:14 Oui, l'eau potable. Il y a quatre communes qui sont concernées.
07:17 On a fait, à l'époque, de donner aux citoyens des mousseurs,
07:19 des économiseurs d'eau.
07:21 On a acheté, nous, le département, 20 000 économiseurs d'eau
07:25 qu'on va pouvoir distribuer à partir de la mi-mai
07:27 à tous les citoyens, tous les habitants qui n'en ont pas encore.
07:31 – Vous êtes à pied d'œuvre, on l'a compris.
07:33 Merci beaucoup, merci Madame Malherbe d'avoir été avec nous.