On n'y pense pas forcément au quotidien, mais nos comptes bancaires ont indirectement un impact sur le climat.
Face à l'urgence climatique, les établissements sont-ils plus regardants dans le financement des projets ou continuent-ils trop à financer des activités polluantes ? Quelles sont les banques françaises les plus engagées en faveur de l'environnement ? Réponse avec Anne-Catherine Husson-Traore, directrice générale de Novethic.
Sont-elles d'ailleurs prêtes, comme les ONG le réclament, à accélérer la sortie du financement des projets fossiles ? Philippe Brassac, le directeur général du Crédit Agricole nous donnera son point de vue sur cette révolution verte qui est en marche.
Enfin pour aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone, des banques proposent désormais des prêts à impact. Reportage sur ces crédits bonifiés en faveur des sociétés vertueuses. Année de Production : 2022
Face à l'urgence climatique, les établissements sont-ils plus regardants dans le financement des projets ou continuent-ils trop à financer des activités polluantes ? Quelles sont les banques françaises les plus engagées en faveur de l'environnement ? Réponse avec Anne-Catherine Husson-Traore, directrice générale de Novethic.
Sont-elles d'ailleurs prêtes, comme les ONG le réclament, à accélérer la sortie du financement des projets fossiles ? Philippe Brassac, le directeur général du Crédit Agricole nous donnera son point de vue sur cette révolution verte qui est en marche.
Enfin pour aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone, des banques proposent désormais des prêts à impact. Reportage sur ces crédits bonifiés en faveur des sociétés vertueuses. Année de Production : 2022
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00:00 Pourvu que ça dure, vous est présenté par ECO-DDS,
00:03 éco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.
00:07 [Musique]
00:36 Bonjour, nouveau numéro de Pourvu que ça dure,
00:38 l'émission qui rend l'éco-responsable sur Public Sénat.
00:41 Aujourd'hui, on se pose cette question,
00:42 les banques en font-elles suffisamment pour le climat ?
00:45 Car oui, quand on a un compte bancaire,
00:46 on a indirectement un impact sur le climat,
00:48 comme quand on prend sa voiture ou quand on mange de la viande.
00:52 Notre invité spécial pour en parler,
00:53 ce sera Philippe Brassac, le directeur général du Crédit Agricole.
00:56 On lui demandera s'il est prêt, comme les ONG le réclament,
00:59 à accélérer la sortie du financement des projets fossiles.
01:03 Pour aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone,
01:05 des banques proposent désormais des prêts à impact,
01:07 des crédits bonifiés en faveur des sociétés qui sont vertueuses, vous verrez.
01:11 Mais d'abord, quelles sont les banques françaises
01:12 les plus engagées en faveur de l'environnement ?
01:14 Réponse maintenant.
01:15 Eh oui, quel lien y a-t-il entre banque et climat ?
01:20 Quels sont les établissements les plus vertueux ?
01:22 On en parle avec vous, Anne-Catherine du Centre AORE.
01:24 Bonjour.
01:25 Bonjour David.
01:25 Directrice générale de Novetic,
01:27 c'est vrai que ce n'est pas évident de faire le lien entre banque et environnement.
01:31 Mais l'argent qu'on laisse sur nos comptes,
01:33 il ne dort pas, il fait des petits, comme on dit, parfois,
01:36 parce que les banques s'en servent pour financer des projets
01:38 qui sont plus ou moins nocifs pour l'environnement et pour la planète.
01:43 Oui, parce que finalement, quand on pense à l'impact climatique des banques,
01:47 on se dit "ce n'est pas comme une industrie".
01:49 Donc finalement, elles éteignent la lumière en sortant,
01:54 elles éteignent leurs ordinateurs et elles dépensent un peu moins de papier qu'elles n'en font
01:57 et ça devrait être bon pour le climat.
01:59 Mais en fait, et ça, ça date vraiment de 2015, de l'accord de Paris,
02:03 on s'est rendu compte qu'en fait, le vrai impact climatique des acteurs financiers,
02:07 c'est ce qu'elles financent, c'est-à-dire l'économie telle qu'elle l'est.
02:10 Et comme on sait que l'économie telle qu'elle l'est,
02:12 aujourd'hui, elle est très dépendante des énergies fossiles,
02:15 eh bien finalement, il fallait commencer...
02:18 Pour réduire l'impact climatique, il faut que les banques changent leur financement.
02:25 Mais tous les modes de financement, aussi bien sur les marchés que les prêts,
02:28 et qu'elles mettent des critères climatiques un peu partout,
02:32 y compris avec l'argent des Français.
02:34 Alors, encore une fois, ça ne semble pas évident a priori,
02:37 mais les banques, vous écoutez, ont des gros émetteurs de gaz à effet de serre,
02:40 alors pas directement, encore une fois, mais en finançant les énergies fossiles.
02:44 Est-ce que, encore une fois, ce n'est pas un peu spéciaux comme raisonnement, Catherine,
02:47 parce que ce ne sont pas elles qui polluent directement ?
02:49 Ce sont leurs clients.
02:50 C'est un peu deux choses, parce que finalement, pendant longtemps,
02:53 les gens qui avaient de l'épargne, que ce soit 3 000, 30 000 ou 300 000 euros,
02:58 ils étaient un peu persuadés que la personne qu'elles avaient en phase 2
03:00 dans leur agence bancaire était celle qui s'occupait de leur argent.
03:03 On n'avait pas forcément conscience du fait que les dépôts d'épargne
03:08 étaient utilisés par les banques pour faire plein de choses financières
03:11 sur lesquelles on ne demandait pas tellement de comptes
03:14 à la personne qui vous confie son argent.
03:16 Donc, il y a un premier élément qui est de se dire "finalement, c'est mon argent,
03:19 donc comme je veux de la traçabilité sur ce que je mange ou les habits que j'ai,
03:23 il est assez normal que je demande ce qu'on fait de mon argent".
03:26 Et si on a une préoccupation climatique, on se dit "j'ai pas du tout envie
03:29 que mon argent aille financer des choses auxquelles je suis opposée dans la vraie vie".
03:34 Et donc, l'argument spécieux, il n'est pas si spécieux si face à soi,
03:38 on a des clients qui disent "écoutez, moi, je vous ai confié de l'argent,
03:42 je veux savoir ce que vous en faites".
03:43 Et a priori, je ne voudrais pas que ça contribue à aggraver le changement climatique.
03:47 Il y a de plus en plus de clients, encore une fois, qui demandent à leurs banques,
03:52 leur empreinte carbone, ce qu'elles font des fonds,
03:55 des dépôts de leurs clients.
03:58 Voilà, il y a une vraie montée en puissance, mais qui reste faible quand même.
04:01 C'est un argument aujourd'hui, marketing, j'ai envie de dire, pour changer de banque,
04:04 de savoir quel est l'impact climatique.
04:06 C'est un critère discriminant pour le client.
04:08 Il y a des campagnes ONG qui sont extrêmement puissantes et qui ont aujourd'hui
04:13 associé les banques aux énergies fossiles
04:17 et qui ont même lancé un site qui s'appelle Change de Banque pour inciter
04:22 à changer de banque.
04:23 Alors, j'allais dire, au début, ça ne m'inquiétait pas tant que ça.
04:25 Les banques, surtout en France, où il y a des gros acteurs bancaires qui sont
04:29 très en monopole, ils sont plusieurs, mais ils sont assez importants.
04:32 Mais petit à petit, on a surtout un enjeu avec les plus jeunes, parce que ça,
04:36 c'est un mouvement qui prend particulièrement chez les plus jeunes,
04:38 qui sont de toute façon multibancarisés.
04:40 C'est-à-dire que l'idée de "j'entre à une banque le jour de mes 18 ans
04:43 et j'en sors les pieds devant à la papa", ça existe toujours.
04:46 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, l'épargne est surtout concentrée souvent chez des gens
04:49 assez âgés, mais en revanche, il y a un enjeu énorme pour les banques
04:53 de capter ces jeunes clients.
04:56 Et ça, aujourd'hui, l'image d'être associée au financement massif
05:00 des énergies fossiles n'est pas bonne du tout.
05:02 Est-ce que les banques françaises sont, pour le coup, en ligne avec l'Accord de Paris ?
05:05 Pas du tout.
05:06 Les grandes banques françaises, que ce soit le Crédit Agricole ou BNP Paribas,
05:10 ont pris très tôt ce qu'on appelle des politiques sectorielles.
05:12 C'est-à-dire que sur certains secteurs très problématiques,
05:17 que ce soit les énergies fossiles, l'huile de palme ou ce genre de choses,
05:20 ils ont adopté des politiques qui restreignaient...
05:23 Très tôt, on commençait à restreindre leurs investissements,
05:27 en particulier dans le charbon.
05:29 La question se pose...
05:31 Donc, aujourd'hui, ils sont assez rarement dans les grands projets les plus controversés
05:34 dans le monde, mais...
05:36 Et c'est là où est toute la tension qui est assez forte avec les ONG,
05:41 c'est que jusqu'où, par exemple, une grande entreprise qui a un projet
05:45 climaticide, où en Alaska, où en Afrique ou ailleurs...
05:49 Doit être financée.
05:50 Est-ce qu'on va jusqu'à refuser d'la financer ?
05:52 Les banques, aujourd'hui, répondent non, on continue à les financer,
05:55 mais on pose des conditions.
05:57 Il n'y a pas une contradiction, Anne-Catherine, ou un paradoxe avec des banques
05:59 françaises qui se disent alignées sur l'accord de Paris,
06:01 en même temps qui financent encore trop d'énergies fossiles ?
06:05 C'est ce qu'une banque va vous répondre, c'est que c'est un acteur économique
06:10 qui n'a pas...
06:11 Alors, on va vers un sujet qui, à mon avis, est assez compliqué,
06:14 c'est qu'aujourd'hui, si on met bout à bout tous les volumes de capitaux
06:19 qui ont été annoncés comme voulant financer du vert,
06:21 aussi bien en Europe qu'aux États-Unis, on devrait avoir fait la transition
06:25 énergétique, parce qu'il y avait des volumes énormes.
06:28 Après, il s'est avéré que c'était compliqué de les investir parce qu'on n'a pas de projet.
06:31 Et donc, on est bien dans un moment très compliqué où, en fait,
06:35 la plupart des acteurs ont compris, que ce soit des individus ou des acteurs
06:40 financiers ou d'entreprises, qu'il fallait changer assez radicalement
06:43 le modèle économique et financier, sauf que personne n'ose commencer.
06:47 Et donc, du coup, si vous voulez, on a plein de bonnes choses,
06:51 on a des engagements, on a plein de bonnes volontés, mais on est en train de se dire
06:54 "oui, mais finalement, pour l'instant, on n'a pas commencé à les mettre en œuvre".
06:58 Et or, la plupart des scientifiques sont très clairs sur le fait que
07:02 pour qu'on ait une chance de tenir ces engagements climatiques,
07:05 la mise en œuvre, elle commence sur sept décennies là,
07:07 c'est-à-dire entre maintenant et 2030.
07:10 Et donc, c'est ça le...
07:11 Donc, il faut faire moins de fossiles et/ou plus de green ?
07:14 Mais surtout, il ne faut pas ne s'occuper que des énergies,
07:16 parce qu'en fait, c'est ça le problème.
07:17 C'est-à-dire que finalement, depuis 7-8 ans, on est sur la question qui est clé,
07:21 évidemment, énergie renouvelable, fossiles renouvelables.
07:23 Mais il y a tout le reste, c'est-à-dire il y a l'économie telle qu'elle est
07:27 aujourd'hui sur plein de sujets.
07:29 On a enfin fait émerger la question de la sobriété énergétique
07:32 à cause du prix de l'énergie, mais c'est un des sujets principaux.
07:35 Mais on a aussi toute la question de la biodiversité qui est en train de s'effondrer
07:39 gentiment, des problèmes d'eau.
07:41 Tout ça, ça a des conséquences économiques.
07:43 L'eau, on en a besoin pour vivre, mais il y a plein d'industries
07:46 qui en ont besoin pour leur processus.
07:48 Donc, si on n'en a plus, on fait comment ?
07:49 Tous ces sujets-là, ils doivent finalement...
07:51 Et c'est ça qui est intéressant dans le rôle que vont jouer les banques
07:54 dans les mois, années à venir, c'est comment elles, elles vont se servir
07:58 de leur capacité de prêt aux entreprises pour conditionner les prêts
08:02 à des critères environnementaux ou climatiques, qui fait que si l'entreprise
08:06 ne change pas son modèle qui pose tel ou tel problème environnemental,
08:09 eh bien, elle n'aura pas d'argent.
08:10 Alors, c'est une première.
08:11 Plusieurs associations attaquent la banque BNP Paris Banque Justice
08:14 pour lui faire cesser ses investissements dans de nouveaux projets d'énergie fossile.
08:18 C'est le premier contentieux climatique au monde à viser une banque.
08:22 C'est vraiment une affaire historique.
08:23 Et comment tout ça va se solder ?
08:25 C'est un contentieux basé sur le devoin de vigilance,
08:28 c'est-à-dire une nouvelle obligation créée par le droit français et bientôt
08:31 européen, qui consiste à avoir une totale traçabilité sur l'ensemble de sa chaîne.
08:37 Donc là, BNP est attaquée en tant que financeur
08:40 d'énergie fossile, mais pas que d'ailleurs,
08:43 d'activités économiques qui sont mauvaises pour le climat.
08:46 Vu de la banque, c'est quand même invraisemblable
08:51 et ça fait beaucoup d'acteurs financiers que j'entends qui disent ça.
08:54 C'est quand même une des banques les plus engagées, c'est vrai,
08:56 qui a développé des stratégies de tous animaux, qui a pris des engagements
09:01 sur les énergies fossiles en 2017, où ils étaient un peu les premiers
09:06 sur la question du gaz de chiffre, et qui ne cessent de renforcer
09:10 leurs engagements.
09:12 Et en même temps, les ONG ne cessent d'augmenter leurs demandes.
09:17 C'est injuste, quelque part ?
09:19 Alors, je ne suis pas ni le juge, ni quoi que ce soit.
09:22 Et en plus, c'est aussi l'objectif de créer une jurisprudence.
09:25 C'est très américain, en fait, comme stratégie, c'est-à-dire d'attaquer...
09:28 Le bon élève, quelque part aussi.
09:31 Alors, évidemment, le plus visible, mais de toute façon,
09:34 il y a la BNP et la plus grosse banque européenne.
09:36 Donc, de facto, c'est aussi pour ça que c'est la première...
09:39 C'est attaqué au plus fort.
09:41 Oui, puis parce qu'en termes d'effet de levier, là, forcément, c'est énorme,
09:44 y compris en termes de visibilité pour cette action climatique.
09:47 Et ce procès finira comment, a priori ?
09:50 Alors, pour l'instant...
09:51 Parce qu'il a fait bouger la ligne quand même, parce que BNP Paribas
09:53 a déclaré vouloir diminuer de 80 % ses financements à la production de pétrole
09:57 d'ici 2030, engagement annoncé en début d'année,
10:01 qui est en lien peut-être aussi avec ces trois ONG,
10:03 qui ont attaqué la Banque française.
10:05 Donc, des nouveaux engagements postérieurs qui vont dans le bon sens.
10:08 Oui, c'est-à-dire que de toute façon, les ONG vous répondent que
10:12 c'est grâce à leur stratégie d'aiguillonnement...
10:15 On ne dit pas d'aiguillonnement...
10:17 Leur stratégie d'incitation permanente que, finalement, la Banque avance
10:20 et prend des engagements qui sont tout à fait remarquables.
10:22 Ça, c'est vrai.
10:23 Après, le risque, c'est que les autres financiers
10:27 disent "ah ben, ce n'est pas la peine de s'engager parce qu'en plus,
10:29 on n'a que des coûts à prendre".
10:31 Et que je ne sais pas jusqu'où ça accélère les choses.
10:33 Quelles sont les banques françaises les plus engagées pour le climat ?
10:36 Si on parle des bons élèves, on cite qui ?
10:38 Objectivement...
10:39 Toutes les grandes banques,
10:41 les plus grandes banques françaises ont toutes des engagements, des politiques.
10:44 Et de facto, BNP Paribas est une de celles qui a les politiques
10:48 les plus exigeantes, oui, c'est ça.
10:50 Et quand on a, et on finit là-dessus, une banque qui dit dans sa communication,
10:54 dans ses publicités, vouloir agir en faveur du climat,
10:56 comment est-ce qu'on sait, je ne me rappelle pas du client,
10:58 si c'est de la com ou si c'est du sérieux ?
11:00 On est entré dans un moment où il ne suffit pas d'agiter,
11:03 de montrer des belles images de nature en mettant sa main sur le cœur
11:06 pour être crédible sur l'environnement.
11:08 Donc, c'est vrai qu'il va falloir prouver et prouver par le type de réalisation
11:13 qu'on a financé, par le type de...
11:15 avec des indicateurs concrets d'émissions de CO2 qu'on a réussi à éviter,
11:19 de sobriété en consommation d'eau ou d'énergie ou de choses comme ça.
11:23 Et en fait, c'est sur ce genre d'argument que les banques seront crédibles.
11:29 Jugés sur pièce, comme on dit.
11:30 C'est ça. C'est le temps de la preuve qui est venue.
11:32 Exactement. Et c'est tant mieux.
11:33 Anne-Catherine du Centre Auré, donc la diétrice générale de Novetic.
11:37 Merci à vous. Merci à vous.
11:38 Alors, comment aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone ?
11:41 Des banques proposent désormais ce qu'on appelle des prêts à impact à leurs clients,
11:45 des crédits bonifiés en faveur des entreprises qui sont vertueuses.
11:49 Manuel Lagre.
11:51 Les banques sont souvent questionnées sur la sincérité de leur engagement climatique.
11:55 Alors, pourquoi ne récompensent-elles pas les entreprises
11:58 qui ont une démarche responsable ?
12:00 En d'autres termes, proposer des taux de crédit plus bas
12:04 aux entreprises engagées dans le développement durable.
12:06 Mais quelles sont les conditions pour y accéder ?
12:10 Quels projets peuvent être financés ?
12:12 Est-ce réellement intéressant ?
12:14 Pour en savoir plus, nous allons à Saint-Malo, en Bretagne.
12:19 On a une bonne commande en République tchèque.
12:24 300 hectares. Un agriculteur qui a pris 300 hectares d'un coup.
12:28 Richard est responsable du développement chez Gaiago,
12:31 une PME qui conçoit des biostimulants,
12:33 des solutions indispensables pour les agriculteurs.
12:37 Ici, on fabrique des produits 100% naturels pour améliorer les sols, revitaliser les sols.
12:43 Ces produits vont aider l'agriculteur à mieux travailler leurs sols.
12:45 Ils vont aider l'agriculteur à avoir des plantes plus résistantes aux maladies
12:50 et aux agresseurs, à réduire leur dépendance aux engrais de synthèse.
12:53 Les retours clients sont bons et Gaiago se retrouve sélectionné
12:58 parmi les meilleures entreprises de l'agri-tech.
13:00 Sa solution naturelle, prête à être pulvérisée dans les champs,
13:04 est rapidement victime de son succès.
13:06 Alors, pour satisfaire toujours plus de clients,
13:09 l'entreprise prend une décision radicale.
13:11 Pour accélérer cette croissance, on a construit cette usine
13:15 et on est passé de 400 000 litres à 4 millions de litres de produits par an.
13:19 Et ça, ça nous a permis de passer de 5 pays où on commercialisait les produits
13:23 à une douzaine de pays aujourd'hui dans toute l'Europe.
13:27 Des locaux plus grands, des outils de production plus performants
13:31 et un laboratoire dernier cri pour développer les futurs produits de la marque.
13:35 Mais tout cela a un coût.
13:37 Alors, pour y parvenir, Charles a dû faire un effort important
13:41 à l'échelle de son entreprise, emprunter un million d'euros.
13:45 - On en est où aujourd'hui ? Comment vous avez vécu ça ?
13:48 Puis quelle est votre perception ?
13:49 - Aujourd'hui, on arrive à 15 000 hectares qui sont revitalisés.
13:53 - D'accord.
13:54 - Donc, grâce à ce pré-impact...
13:56 Pour réaliser cette petite folie,
13:57 Christophe Pinault lui a octroyé un crédit un peu particulier,
14:01 un prêt à impact.
14:03 Mais de quoi s'agit-il exactement ?
14:05 - Le prêt à impact, en fait, c'est quelque chose d'assez simple.
14:08 Il s'agit de mettre en place un prêt dont le taux d'intérêt va être bonifié.
14:12 Et cette bonification, elle est assise sur un certain nombre de critères
14:16 que l'entreprise va choisir dans le respect de sa trajectoire RSE.
14:21 Ces critères extra-financiers
14:23 peuvent concerner l'environnement et les efforts mis en œuvre par l'entreprise
14:27 pour réduire son impact sur la planète.
14:29 Mais cela peut également concerner la parité des effectifs
14:32 et l'égalité professionnelle.
14:34 Chaque année, l'entreprise doit rendre des comptes aux banquiers
14:37 et démontrer qu'elle a tenu ses engagements.
14:40 - Vous pouvez très bien une première année avoir du mal à atteindre les critères.
14:43 C'est complètement possible.
14:45 Donc, la bonification n'est pas déclenchée.
14:47 Mais chaque année, on va faire un point.
14:48 Donc, une année, vous pouvez déclencher la bonification.
14:50 L'année suivante, ne pas le faire.
14:53 Et ça, pendant toute la durée du crédit.
14:54 Ce qui est intéressant, c'est d'avoir une trajectoire dans la durée
14:57 et d'être capable, justement, de justifier la performance sur le moyen long terme.
15:02 Pour convaincre la banque de lui octroyer un prêt à impact
15:05 et obtenir une ristourne de 0,1 % sur les intérêts d'emprunt,
15:09 Charles a mis en avant la capacité de ses produits à emprisonner le carbone,
15:14 une fois pulvérisé dans les champs.
15:16 Ce nouveau mode de financement durable a le vent en poupe.
15:19 À elle seule, la caisse d'épargne a mis en place 580 millions d'euros de prêts à impact
15:24 dans la région Pays de la Loire en seulement un an.
15:27 On a beaucoup, beaucoup d'exemples, mais je peux vous en citer deux.
15:30 On a l'entreprise Terre d'Armor, qui, dans le domaine du logement
15:34 et du logement social en particulier, a enclenché un très grand programme
15:38 de travaux de rénovation énergétique.
15:40 Puis, un deuxième exemple, c'est le projet Grand Sail,
15:44 qui est un navire à voile, un voilier qui transporte des fèves de cacao
15:48 que nous allons financer et qui, là aussi, a une vision de réduction
15:53 de son impact environnemental extrêmement avancé.
15:56 Les entreprises qui respectent les conditions peuvent empocher la bonification,
16:02 mais elles peuvent également la redistribuer à des associations ou des clients.
16:06 Tu vois, deux poignées, deux verres de terre.
16:09 Je pense que c'est pas mal.
16:11 C'est le cas de Gaiago, qui a choisi de reverser le gain à ses clients agriculteurs.
16:16 - Je le prends plutôt bien parce qu'il n'y a pas de petites économies déjà,
16:20 en fait, tout simplement.
16:21 Ça va en phase un peu avec le discours que Gaiago me transmet
16:25 depuis le début de notre rencontre, en fait.
16:27 C'est-à-dire qu'ils sont au service des agriculteurs.
16:29 Et au fond, moi, en tant que ferme référence, c'est quelque chose que je ressens.
16:31 - Aujourd'hui, on n'a plus le temps de financer des actions qui ne servent à rien.
16:35 On doit financer des actions qui ont un impact positif sur la planète.
16:38 - C'est derrière du temps ?
16:39 - C'est plus que derrière du temps. C'est nécessaire et c'est urgent.
16:42 La caisse d'épargne n'est pas la seule à distribuer des prêts à impact.
16:46 BNP Paribas, Société Générale, la Banque Postale, le Crédit Agricole,
16:51 toutes les grandes banques en proposent également au PME.
16:53 Une façon pour les établissements bancaires d'être cohérents
16:57 avec leurs engagements en matière de finances durables.
17:00 - Les banques en font-elles suffisamment pour le climat ?
17:07 Ça se discute avec vous, Philippe Brassac. Bonjour.
17:09 - Bonjour.
17:09 - Merci d'être là avec nous, directeur général du Crédit Agricole.
17:12 Quand on écoute l'AIE, l'Agence Internationale de l'Énergie,
17:15 elle nous dit que pour contenir l'augmentation des températures
17:18 à 1,5°C d'ici la fin du siècle, les banques doivent cesser d'investir
17:22 dans les nouveaux projets pétroliers et gaziers.
17:24 Pourquoi ne pas le faire ?
17:26 Pourquoi ne pas stopper tout de suite vos investissements
17:29 dans tout ce qui est fossiles, comme vous le réclament les ONG ?
17:32 Vous l'avez fait avec le charbon.
17:34 Pourquoi ne pas faire pareil pour le pétrole et le gaz ?
17:36 - Alors, je réponds directement à votre question,
17:38 mais je pense qu'il faut remettre cette révolution industrielle
17:40 dans un cadre beaucoup plus global, parce qu'il faut à la fois faire apparaître
17:43 le verre, il faut sortir du fossile et il faut équiper toute la société.
17:47 Donc, la seule question du fossile est une question partielle par rapport au sujet.
17:51 Mais je réponds à votre question...
17:52 - Mais c'est une question, elle est partielle, mais c'est une question.
17:54 - Oui, non, je réponds à votre question parce que nous sommes très interrogés là-dessus.
17:56 En disant, au fond, pourquoi vous financez le fossile ?
17:58 La réponse est assez simple.
18:00 L'économie actuelle en a besoin.
18:01 Mais pourquoi vous financeriez encore les nouvelles explorations ?
18:04 Il se trouve que nous avons décidé de ne plus financer les nouvelles explorations.
18:08 Pas mal de banques, en tout cas, le groupe Préderi-Cold.
18:11 - Pétrole et gaz, pétrole et gaz.
18:13 - Oui, mais j'ose pointer le point suivant.
18:15 Comment se fait-il que la sphère publique ne soit pas plus claire là-dessus ?
18:19 Pourquoi c'est à moi, banquier, de terminer si je dois financer
18:23 Total ou Dot sur de nouvelles explorations en Ouganda ou ailleurs ?
18:27 Pourquoi est-ce une question de conscience du banquier
18:30 plutôt qu'un cadre directeur public qui dirait voilà ce qu'il faut faire, ne pas faire ?
18:34 Parce qu'il faut faire attention de ne pas faire s'effondrer l'économie
18:38 ou bien on peut prendre le risque d'eux.
18:39 Et je trouve que cette question unique sur les banques qui doivent s'engager
18:43 fait apparaître une sorte de déficit ou de carence de cadre global.
18:48 - Donc c'est la faute des autorités publiques qui n'ont pas défini un cadre assez clair ?
18:52 - Il manque un cadre suffisamment clair.
18:55 Je pense que, par exemple, ce qui va être sorti dans le cadre de l'industrie verte
18:59 est un cadre positif dans lequel il faut s'inscrire.
19:02 Mais on sort à peine de ce débat qui est au fond assez venimeux
19:06 et qui consiste juste à dire voilà ce qu'il ne faut plus faire.
19:08 Mais ne plus faire ne suffira pas.
19:10 Il faut clairement dire en 2025, en 2030, comment la société devrait fonctionner,
19:15 quel sera le mix énergétique et que tous les acteurs, les banques y compris,
19:18 bien sûr, mais que tous les acteurs s'engagent là-dedans.
19:21 Donc pour l'instant, nous nous prenons par défaut cette option qui consiste à dire
19:25 OK, on ne va plus financer les nouvelles explorations, mais c'est quand même curieux
19:29 que ce ne soit pas validé par les autorités publiques
19:32 dans le cadre d'un schéma directeur qui nous rassure.
19:35 Ce qui est intéressant, et c'est ce que vous nous dites,
19:37 c'est que vous financez finalement l'économie telle qu'elle est aujourd'hui.
19:39 Bien sûr.
19:40 Et donc, ça signifie qu'elle n'est peut-être pas aussi assez verte.
19:43 Et votre portefeuille de crédit reflète justement l'état de l'économie
19:46 qui est encore, qu'on le déplore ou pas, carbonée.
19:50 Mais moi, je pense qu'il ne faut plus déplorer.
19:51 Il faut constater qu'il faut décarboner l'économie.
19:54 Elle s'est carbonée toute seule durant le 20e siècle.
19:57 Ça n'a pas été un plan global.
19:59 C'est l'économie qui, pendant des décennies,
20:01 est devenue une économie carbone.
20:04 Les consommateurs, les industriels, les investisseurs...
20:06 Maintenant, il faut changer cela.
20:09 La révolution du non carboné se fera.
20:11 Le problème, c'est qu'elle sera beaucoup trop longue.
20:14 Donc, il faut l'accélérer.
20:15 Et l'accélérer, c'est d'abord financer et accélérer l'arrivée des énergies non carbonées.
20:20 En tout cas, les énergies renouvelables, les ENR.
20:24 En l'occurrence, ça se fait.
20:26 Et d'ailleurs, on en parle très peu, mais la vraie difficulté aujourd'hui,
20:29 c'est qu'il n'y a pas assez de gros projets.
20:30 Les grands projets...
20:31 L'argent global et les financements sont là.
20:33 Ils sont tous financés.
20:34 Les grands projets, qu'ils soient solaires ou éoliens, onshore ou offshore,
20:37 les banquiers, les investisseurs, les asset managers se jettent dessus.
20:41 Mais c'est incompréhensible de dire qu'il n'y a pas assez de projets.
20:43 Comment on l'explique ?
20:44 Ça se comprend très bien.
20:46 Je pense au contraire.
20:47 C'est-à-dire que cette affaire est très compliquée.
20:49 On n'a pas fait l'industrie carbonée en cinq ans.
20:51 Elle s'est faite en un siècle.
20:53 Donc, aujourd'hui, on a besoin, au fond, de cadres,
20:55 d'investissements pour toute la société.
20:59 Et accélérer cela, c'est très compliqué.
21:00 Dans le diagnostic de l'industrie verte,
21:02 il y a cette idée qu'il manque de projets parce que des projets, c'est long.
21:06 Et qu'on n'a plus, en plus, le temps d'attendre
21:08 les équilibres de business model que l'offre et la demande s'équilibrent.
21:12 Il faut forcer la marche.
21:13 Il ne faut plus respecter l'obsolescence technologique
21:16 parce que ceux qui vont investir maintenant,
21:18 dans cinq ans, ce sera obsolète.
21:19 Eh bien, ce n'est pas grave.
21:20 Il faut prendre des risques nouveaux.
21:22 Et donc, cette accélération de l'arrivée des énergies renouvelables,
21:25 c'est une aventure en tant que telle.
21:27 Jourdain, qui a pointé le fait que la finance, de façon générale,
21:31 notamment la finance française, est totalement mobilisée là-dessus.
21:34 Vous n'entendez d'ailleurs jamais la question posée.
21:36 Est-ce que vous avez suffisamment financé d'énergie renouvelable ?
21:39 On nous demande juste de nous retirer, de tirer le tapis
21:42 sous les énergies fossiles en tant que telle.
21:44 Ce que vous, vous avez fait pour le crédit agricole ?
21:46 Ce qu'on n'a pas fait totalement, parce que la responsabilité,
21:49 pour le coup, c'est de continuer à financer...
21:51 Vous dites, on ne finance plus les nouveaux projets, les gaziers, les travailleurs...
21:53 On ne finance plus les nouvelles explorations.
21:55 Ce qui, je le dis très à plat, est une prise de position,
21:58 on va dire, quasiment commerciale,
22:01 réputationnelle, parce qu'on est tellement agressé là-dessus
22:04 qu'on s'est engagé à ne pas y aller.
22:06 Mais je voudrais, en toutes responsabilités,
22:08 montrer que c'est quand même curieux qu'on laisse la sphère économique
22:12 libérale. Nous, banquiers, on est censés financer tout ce qui n'est pas interdit
22:16 et non pas commencer à décider ce qui est bien ou mal.
22:18 Après, il y a un hit par hall des polluants qui a été établi par Carbon4 Finance.
22:22 C'est un jeu assez sérieux.
22:23 Et vous savez, j'étais un peu surpris, qui on trouve sur le podium ?
22:25 Pas TotalEnergie, mais trois banques françaises, BNP Paribas, Société Générale et vous.
22:30 Il est discutable ce classement pour vous parce que vous ne polluez pas
22:35 directement, vous ne faites que financer, je mets entre guillemets, des pollueurs.
22:38 Écoutez, on le prend tout simplement avec BNP Paribas et Credit High Call,
22:42 la 9e et 10e banque au monde.
22:43 Credit High Call, c'est 2 000 milliards de bidons d'activités bancaires
22:49 dont nous avons énormément de clients, énormément d'activités.
22:53 Et nous sommes grosso modo le financeur de 25% de l'économie française,
22:57 toute l'économie française, celle des énergies renouvelables
23:00 aujourd'hui, comme celle d'énergies qui ne le sont pas à l'estand.
23:03 Et on compte dans notre scope d'émissions carbone
23:06 tous les clients que nous finançons, les consulteurs automobiles,
23:10 qu'ils soient électriques ou pas, les consommateurs qui utilisent
23:13 au fond l'essence par les pétroliers ou pas.
23:17 C'est toute cette économie qui est comptabilisée sur nous.
23:19 Si nous faisions l'addition des principales banques au monde,
23:23 nous ferions dix fois la planète.
23:25 Mais moi, je ne conteste pas ce calcul-là parce que la méthode est utile.
23:28 C'est-à-dire que ça nous permet d'avoir des métriques sur lesquelles
23:32 on va s'engager à diminuer
23:34 l'intensité d'émissions carbone de nos portefeuilles.
23:37 La valeur absolue n'a pas de sens, mais la métrique et le fait
23:41 qu'on doit nous s'engager à réduire, ça a beaucoup de sens.
23:44 Et donc, pourquoi pas prêter plus cher aux entreprises qui sont plus polluantes
23:49 ou qui ne sont pas engagées dans une trajectoire d'émissions carbone
23:52 suffisamment crédibles et peut-être prêter moins cher aussi
23:56 pour les boîtes qui sont plus vertueuses ?
23:57 Mais une nouvelle fois, je pense que
23:59 je pense qu'on n'accélérera pas si on ne passe
24:03 autant à essayer de punir ou à dissuader.
24:05 Ou à récompenser aussi les bons élèves.
24:07 Oui, mais ça, on le fait souvent par des taux qui sont bonifiés,
24:10 que ce soit dans la sphère privée ou la sphère publique.
24:13 On voit bien qu'aujourd'hui, la question, c'est celle de l'accélération.
24:16 Quand on s'est engagé, les banques françaises,
24:18 l'École a été le premier au monde à le faire en disant
24:20 "on ne va plus financer le charbon".
24:22 Très bien, on ne finance plus le charbon.
24:23 Mais ça ne fait pas des énergies renouvelables pour autant.
24:25 Une nouvelle fois, je pense qu'il faut bien avoir en tête
24:28 qu'il faut faire migrer toute la société.
24:30 Avoir des énergies renouvelables à l'échelle, on n'y est pas.
24:34 C'est significatif, mais on n'y est pas encore.
24:36 Il faut accélérer.
24:37 Il faut sortir du fossile, mais pas comme des voleurs.
24:41 En partant, en laissant tomber l'économie de tel qu'elle est,
24:43 en accompagnant les best practices, comme disaient les anglo-saxons.
24:46 Pour un euro que vous financez dans les énergies fossiles,
24:49 combien d'euros vous financez dans les énergies renouvelables ?
24:52 Est-ce que cette question a un sens, d'ailleurs ?
24:55 Et est-ce que vous avez des chiffres ?
24:57 Alors, ce qu'on a comme chiffres, c'est ce qu'on fait sur les énergies renouvelables,
25:00 parce qu'on est loin d'être dans des choses symboliques.
25:03 Le groupe Credit High Cold, et je vais citer BNP Paribas,
25:06 c'est une très grande banque,
25:08 il se trouve que quand vous prenez les obligations en vert,
25:10 c'est-à-dire les émissions d'obligations qu'on fait sur le marché,
25:13 pour que les très grandes entreprises, les grandes entreprises puissent investir
25:17 vers du vert, sur les trois premières banques au monde, il y a deux françaises,
25:21 BNP Paribas et groupe Credit High Cold.
25:24 On a participé en 2022 à l'arrangement de 35 milliards d'euros d'obligations vertes.
25:29 Il se trouve que comme on ne parle pas du fossile, on nous dit c'est du greenwashing.
25:33 Ce n'est pas du greenwashing.
25:34 Nous aidons dans les énergies renouvelables,
25:37 au fond, à des investissements très importants vers l'équipement des très grandes entreprises.
25:42 Est-ce que vous sentez, on finit là-dessus, que vos clients,
25:44 notamment en particulier, vous demandent de plus en plus
25:47 de mettre leur argent justement au service du climat et de projets vertueux ?
25:51 Est-ce que ça reste marginal ?
25:52 Je pense qu'il y a une dizaine d'années, la question climatique était encore
25:55 une question qu'on allait qualifier de façon péjorative d'écolo,
25:58 au sens péjoratif du terme.
26:01 Maintenant, c'est terminé.
26:02 La société est convaincue, en très grande majorité,
26:04 cette question est centrale pour nous, pour nos enfants, pour les petits-enfants.
26:08 Et donc, la société est non seulement convaincue, mais elle est anxieuse de cela.
26:12 Le problème, c'est qu'on passe à une phase, si on ne donne pas le projet,
26:15 à une phase qui est une phase un peu de colère sur nous-mêmes.
26:18 Comment se fait-il qu'il y ait encore du pétrole, du gaz qui investit, qui consomme cela ?
26:23 Donc, vous attendez une vision politique ?
26:24 J'attends de driver vers les solutions.
26:26 Mais ça existe.
26:27 La question, ce n'est pas tellement de changer le logiciel,
26:30 c'est qu'il faut se donner comme idée qu'il faut accélérer
26:33 et arrêter de passer son temps de savoir, au fond, de culpabiliser
26:37 ou des ménages, ou des professionnels, ou des entreprises, ou des banques,
26:39 savoir comment se fait-il que vous êtes encore sûr du financement en gaz ou au pétrole ?
26:44 Alors que la vraie question, c'est comment on transforme et on substitue
26:48 ces énergies-là par d'autres types d'énergie ?
26:50 Et comment on accélère là-dessus ?
26:51 Absolument.
26:52 Merci pour cette introduction.
26:53 Merci à vous.
26:54 Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole.
26:56 Voilà, c'est la fin de Pourvu que ça dure, l'émission qui rend les co-responsables.
26:59 Émission à voir ou revoir sur Public Sénat.
27:02 En replay, bien sûr, sur publicsenat.fr.
27:04 Rendez-vous dans deux semaines.
27:06 Pourvu que ça dure, vous a été présenté par EcoDDS.
27:09 Eco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.
27:13 Eco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.
27:19 Pourvu que ça dure, vous a été présenté par EcoDDS.
27:22 Eco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.