Tanella Boni présente son nouveau roman littéraire "Sans parole ni poignée de main"
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00:00 Mon dernier livre, « Sans parole, ni poignée de main ».
00:10 Précisément en août 2006, il y a eu un cargo qui est arrivé ici à Abidjan et qui
00:25 a déversé des tonnes de déchets toxiques. Donc la toile de fond de ce roman part de
00:33 ce fait réel.
00:34 Ça fait partie de l'histoire récente, il n'y a pas que des faits politiques, des
00:42 faits sociaux dont on doit parler, il y a aussi les désastres environnementaux dont
00:48 il faut parler parce qu'aujourd'hui c'est vraiment très important qu'on puisse préserver
00:57 notre environnement parce que la survie de l'humanité en dépend.
01:02 Quand je dis l'humanité, ce n'est pas seulement une idée vague, c'est tout le
01:06 monde, ce sont les hommes, ce sont les femmes, ce sont les enfants, ce sont les animaux,
01:11 les plantes, etc. parce que nous avons besoin de cela pour vivre.
01:16 Fabien est un gardien d'immeubles. En fait, il note tout ce qui se passe autour de lui
01:28 et quand le désastre arrive, il va être assassiné très tôt, c'est-à-dire au début
01:36 du roman. Donc toute l'histoire commence justement à partir du moment où il y a
01:44 ce meurtre du personnage de Fabien et c'est au moment de sa mort, pendant l'enquête,
01:53 qu'on découvre tout ce qu'il a écrit, tout ce qu'il a concilié dans un carnet,
01:58 dans un cahier et donc le lecteur et la lectrice peuvent savoir exactement ce qui se passait
02:07 dans cette ville d'Abidjan et précisément dans un quartier précis parce que ça se
02:13 passe dans un quartier précis. Tout ce qui se passait dans la vie des couples,
02:22 dans la vie des familles à ce moment-là, au moment où ce désastre écologique est arrivé.
02:29 Donc il raconte et c'est après sa mort qu'on découvre tout ce qu'il a raconté.
02:42 Sans parole, ni poignée de main. Simplement parce que c'est une histoire qui a marqué
02:52 les Abidjanais mais tout se passe comme si ça s'est passé comme un cadeau empoisonné.
03:03 On ne vous dit pas pardon, on ne vous dit pas salut, on ne vous dit rien et on dépose
03:13 donc chez vous quelque chose qui va vous tuer, qui va vous rendre malade et on vous laisse
03:22 vous débrouiller tout seul, même si on sait bien qu'il y a des millions en jeu.
03:31 Évidemment, comme vous le constatez à la lecture de ce roman, moi j'essaie quand même
03:36 de diluer un peu, comme on dit pour faire passer la pilule, il y a cette toile de fond
03:42 qui ne bouge pas, c'est-à-dire le désastre. Mais pendant le désastre, les gens continuent
03:48 de vivre. Il y a les relations entre les gens, il y a aussi, évidemment je le raconte aussi
03:58 en filigrane, les relations entre l'Afrique et l'Occident. Il y a évidemment cette question
04:04 de la poubelle. Mais pourquoi c'est à Abidjan qu'on vient jeter ces déchets ? Pour moi,
04:12 c'est un problème important. La question est posée, je ne sais pas s'il y a une réponse.
04:17 Chacun a sa réponse à cette question-là.
04:24 Ce qui nous arrive, il faut pouvoir en parler, il faut pouvoir le transmettre. Deuxièmement,
04:34 on ne se dit plus jamais ça, quelque chose ne nous est pas arrivé, on ne se dit plus
04:39 jamais ça. Et dans le même temps, on se dit notre environnement, notre habitat, c'est
04:48 aussi notre vie.
04:53 C'est ne pas utiliser de plastique, même si on me dit qu'aujourd'hui le plastique
05:02 qu'il y a en Côte d'Ivoire est biodégradable. Je me méfie du plastique, je me méfie réellement
05:09 du plastique. On se dit qu'on ne peut pas tout à fait s'en passer, mais dans tous
05:14 les cas, il faut faire attention au plastique. A commencer par le plastique dans lequel on
05:19 vend la tiéqué, on peut aller avec une assiette ou quelque chose qui se ferme et à ce moment-là,
05:27 on sert la tiéqué là-dedans. Voilà, je pense, un geste écolo que chacun peut faire
05:34 tous les jours.
05:35 Mon mot préféré de la langue française, c'est la paix.
05:45 J'attends les lectrices et les lecteurs parce qu'à chaque livre, on se dit qu'il
05:53 va y avoir beaucoup de lectrices et beaucoup de lecteurs. On se dit qu'on n'a pas travaillé
05:59 pour rien et on se dit surtout que ce livre va plaire parce qu'on transmet et au-delà
06:09 de la transmission, il y a quand même aussi le plaisir de lire. On espère que ceux et
06:15 celles qui vont lire prendront beaucoup de plaisir à lire ce roman.
06:20 [Musique]