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00:00 Nous sommes le 24 avril et il y a un an, jour pour jour, Emmanuel Macron a été réélu pour son deuxième mandat.
00:05 Une campagne présidentielle que Fabien Robert a vécue de l'intérieur.
00:08 Le président du Modem de Gironde, élu d'opposition au Conseil municipal de Bordeaux et au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
00:14 Il publie un livre intitulé "Trois mois dans la campagne d'Emmanuel Macron", journal d'une campagne fantôme.
00:20 Et il est notre invité ce matin, Marie Roarch.
00:22 - Bonjour Fabien Robert. - Bonjour.
00:24 Pourquoi ce timing ? Pourquoi publier ce livre un an après la réélection d'Emmanuel Macron ?
00:29 Pour avoir sans doute un petit peu de recul, non pas sur les propos, ils sont ceux d'un journal qui a été tenu il y a un an, je n'ai pas changé un mot.
00:35 Mais sans doute pour analyser aussi à la lumière d'un passé très récent ce qui se passe aujourd'hui.
00:41 Parce que je crois que dans cette campagne qui a été celle de l'évitement, du contournement et de la part de l'ensemble des candidats,
00:48 elle n'a pas vraiment permis de transformer cela en légitimité pour le vainqueur.
00:52 En tout cas une légitimité totale sur le plan juridique, mais difficile sur le plan de la population.
00:57 Et c'est ce combat de tous les jours que nous recommençons aujourd'hui.
00:59 Vous dénoncez notamment dans ce livre un traitement assez vertical des choses,
01:04 un décalage avec les préoccupations des français, c'est finalement ce qu'on lui reproche aujourd'hui à Emmanuel Macron ?
01:08 Ce que je vois dans ce livre et ce que j'ai vécu, c'est une campagne qui a été contournée d'abord par tout le monde.
01:14 Qui a été en partie empêchée par la situation internationale, il faut quand même bien le dire, et ce n'est pas la responsabilité du président.
01:19 - La guerre en Ukraine. - La guerre en Ukraine bien sûr.
01:21 Et qui a été ensuite contournée par toute une série de candidats et de comportements.
01:26 Qui voulaient le débat contre le président, mais qui en réalité voulaient surtout taper sur le sortant.
01:29 Enfin toute une situation qui n'a pas vraiment permis le débat.
01:32 Je lis aujourd'hui le président de la République dire qu'il va se réinvestir dans le débat national.
01:37 Je suis très heureux parce que j'assume et je suis convaincu d'avoir mené le bon combat il y a un an avec lui.
01:42 Mais je sais que la politique elle se fait dans cette confrontation, dans ce conflit pacifique.
01:45 Mais elle se fait vraiment à cet endroit là.
01:47 Évidemment le point d'orgue des crispations depuis un an c'est cette réforme des retraites.
01:50 Emmanuel Macron vient de dire qu'il regrette de ne pas s'être mouillé suffisamment dans cette réforme.
01:55 C'est ceci votre avis Fabien Robert ?
01:57 Je pense en effet que le président doit être plus présent dans un certain nombre de débats nationaux.
02:03 Ce n'est pas lui faire offense que de dire que les français attendent sa parole, ont besoin de l'entendre, de l'écouter.
02:09 Et que souvent la stratégie de contournement est une stratégie à courte vue.
02:12 Qui nécessite par la suite de colossales efforts pour reconquérir la confiance.
02:18 Donc je pense que c'est effectivement son rôle, même si la constitution pourrait y revenir.
02:22 Puisque certains l'ont beaucoup défendu, paraît-il, ces dernières semaines.
02:25 Ne dit pas que le président s'occupe du prix de la baguette de pain dans ce pays, c'est pas vrai.
02:29 Mais effectivement c'est ce qu'attendent aujourd'hui les françaises et les français.
02:32 Je suis convaincu qu'il est le seul aujourd'hui qui peut mener le pays dans la tempête que nous traversons.
02:38 Vous parlez de reconquérir la confiance, c'est un sujet qu'on évoque souvent au sujet des politiques en général, d'Emmanuel Macron en particulier.
02:45 Est-ce que vous estimez que le président a suffisamment tiré les leçons des épisodes du passé ?
02:50 Il y a eu les Gilets jaunes, évidemment, là maintenant il y a la réforme des retraites.
02:53 Est-ce que Emmanuel Macron sait s'adresser aux français ?
02:56 En tout cas, il a traversé durant son premier quinquennat et le second, toute une série de crises qu'aucun autre président avant lui n'avait traversées.
03:03 Et il a été réélu. Aucun autre président non plus avant lui a été réélu de cette manière.
03:07 Donc je crois qu'effectivement il sait s'adresser aux français.
03:10 Mais il y a en ce moment, je crois, un vrai besoin d'une certaine manière, d'une nouvelle prise de parole très sincère, très solennelle, d'une petite explication.
03:18 Notre invité ce matin, 7h48, Fabien Robert, le président du Modem de Gironde, élu d'opposition au Conseil municipal de Bordeaux et au Conseil régional Nouvelle-Aquitaine.
03:26 Et il publie un livre intitulé "Trois mois dans la campagne, Emmanuel Macron. Journal d'une campagne fantôme".
03:31 Alors dans votre livre, on peut lire une citation de François Bayrou, elle est au tout début de votre livre.
03:37 Donc le maire de Pau, patron du Modem évidemment, qui dit que les fautes de temps en politique sont plus graves qu'en grammaire.
03:44 Le temps justement, Emmanuel Macron, il s'est donné 100 jours jusqu'au 14 juillet pour relancer son quinquennat.
03:49 C'est un délai tenable, réaliste ?
03:52 - Je ne sais pas si c'est une vraie borne ou plutôt un symbole.
03:56 Le 14 juillet, ce que je sais c'est qu'en trois mois, on ne fait pas la révolution.
03:59 Même si un certain nombre de françaises et de français ont à l'esprit que les choses peuvent aller dans un claquement de doigts.
04:05 D'ailleurs c'est très paradoxal parce que dans nos vies privées, dans nos vies personnelles, dans ce que l'on fait tous les jours, on sait bien que ça ne marche pas comme ça.
04:10 Mais on exige de nos femmes et de nos hommes politiques ce qu'on sait bien, ce qui n'existe pas vraiment.
04:15 En tout cas, je crois qu'il a en effet devant lui une période assez décisive pour se réinvestir, comme il le dit lui-même dans le débat public.
04:21 Surtout que nous avons devant nous des sujets extrêmement importants.
04:25 Des sujets sociétaux, la fin de vie, ou bien des sujets extrêmement quotidiens, économiques, comme les fins de mois, le pouvoir d'achat,
04:31 qui à mon avis reste la priorité aujourd'hui des françaises et des français.
04:34 Alors justement, comment est-ce qu'Emmanuel Macron peut changer sa façon de s'exprimer au français pour se faire mieux comprendre, pour renouer ce lien ?
04:42 Je ne crois pas que ce soit la façon de s'exprimer. Je crois que c'est le contenu et les réformes qui vont être faites dans les semaines et les mois qui viennent.
04:48 Vous savez, la manière de s'exprimer, moi je n'ai jamais été étonnant de ce que faisait Jacques Chirac, c'est-à-dire la parole rare et le peu d'implication.
04:56 Je crois qu'un président de la République, il doit régulièrement s'adresser au français.
05:00 Simplement, c'est les décisions qui vont être prises dans les semaines et les mois qui viennent.
05:04 J'ai la conviction que pour de nouveau se faire confiance, il faut également une réforme des institutions.
05:09 On peut expliquer que ce sujet ne passionne pas les françaises et les français.
05:12 Enfin, combien de personnes ont suivi son intervention, sa dernière intervention ?
05:16 Combien de personnes ont parlé du 49.3 qui auraient cru un jour que ce sujet passionnerait les foules ?
05:20 Moi je crois que tant qu'on n'aura pas rendu la décision publique beaucoup plus participative, beaucoup plus accessible, on risque d'avoir des difficultés.
05:28 - Un mot de politique un petit peu plus local, Fabien Robert, parce qu'on apprend également dans ce livre que François Bayrou vous a suggéré d'être candidat au législatif sur la première circonscription à Bordeaux,
05:37 en suppléant de Thomas Cazenave qui est aujourd'hui député pour la majorité.
05:42 Vous avez décliné cette proposition, est-ce que c'est parce que vous ne vouliez pas, disiez-vous, un rapport de dépendance et d'hierarchie avec Thomas Cazenave ?
05:51 Est-ce que ça donne le ton des futurs municipales à Bordeaux dans votre camp ?
05:56 - Moi j'ai souhaité aller mener mon propre combat sur une circonscription beaucoup plus difficile.
06:00 - La troisième ? - La troisième circonscription, annoncée perdue, effectivement perdue, mais je crois que c'était...
06:04 - Tenue par Loïc Prud'homme, il faut l'admire. - Tenue par un insoumis, depuis longtemps circonscription de gauche.
06:08 Je crois que c'était rendre service au président de la République réélu que d'aller mener le combat dans ce territoire difficile.
06:13 Ça, il ne faut pas en tirer je crois plus de conclusions à part le fait que, effectivement, moi pour 2026 je me sens très libre.
06:21 J'ai été pendant deux mandats adjoint en maire de Bordeaux, je travaille très bien avec Thomas Cazenave,
06:26 je plaide à Bordeaux pour le rassemblement des oppositions à la condition que toutes les sensibilités soient respectées
06:31 et dans ce concert, je le répète, je me sens très libre.
06:33 - Merci beaucoup Fabien Robert d'avoir été avec nous ce matin.
06:36 Je rappelle que vous publiez un livre intitulé "Trois mois dans la campagne d'Emmanuel Macron, journal d'une campagne fantôme".
06:41 Bonne journée à vous.

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