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Christian Prudhomme, médecin urgentiste et membre de l'association des médecins urgentistes de France, était l'invité du Live Weekend ce samedi.

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Transcription
00:00 Non seulement on ferme les services d'urgence, mais il y a des patients qui, par défaut de surveillance,
00:04 parce qu'on manque de personnel dans les services, décèdent.
00:08 Vous faites référence à Grenoble, un homme de 91 ans, trois jours aux urgences, il décède.
00:12 L'ancien service du ministre, où une jeune femme de 19 ans est morte par défaut de surveillance sur un brancard.
00:19 Au Nez-sous-Bois, c'est chronique d'une catastrophe annoncée.
00:24 En septembre l'an dernier, déjà les urgences avaient fermé parce que le personnel était à bout
00:29 et tout le monde était en arrêt maladie.
00:31 Rien n'a été fait depuis. On a une fuite des médecins de l'hôpital.
00:34 On dénonce l'intérim, mais qui fait de l'intérim ? Les médecins qui démissionnent de l'hôpital
00:38 pour pouvoir maîtriser leur temps de travail.
00:40 Rien n'a été fait pour aider le personnel, pour que le personnel médical et paramédical reste à l'hôpital.
00:48 On a une fuite du personnel de l'hôpital aujourd'hui parce que salaire, conditions de travail, manque d'effectifs.
00:54 Je voudrais rappeler au gouvernement qu'en 2019, nous étions dans la rue pour les urgences.
01:01 On demandait un plan de formation massive de personnel.
01:05 Il faut un an pour former une aide-soignante, trois ans pour former une infirmière.
01:08 En 2019, nous sommes en 2023.
01:10 En ce qui concerne les médecins, il y a un moment où il faudra bien qu'on affecte les médecins là où sont les besoins.
01:16 Parce que où se posent-ils les problèmes ?
01:20 Dans les villes de taille moyenne en province et en banlieue.
01:22 Ce n'est pas anodin que ce soit la Seine-Saint-Denis.
01:24 Il faut dire qu'il y a la fermeture des urgences, mais comme on manque de médecins,
01:30 on n'a aujourd'hui pas d'unité du SAMU à Olney.
01:34 Le médecin n'est pas dans son ambulance, il est aux urgences.
01:36 Donc ça veut dire qu'en chaîne, on désorganise tout le système.
01:40 C'est la question que j'allais vous poser parce que c'est un très grand centre, Robert Ballanger.
01:43 Est-ce qu'on a de quoi accueillir dans les alentours, dans des délais raisonnables et dans des conditions,
01:49 en tout cas à peu près normales, tous les patients qui auraient pu aller à Robert Ballanger ?
01:53 Non, absolument pas. Nous sommes un département qui a été délaissé par les gouvernements,
01:56 où nous avons un nombre de lits, un nombre de médecins très inférieur à la moyenne de l'île de France.
02:01 Je vous rappelle qu'Olney, l'hôpital d'Olney avec l'hôpital de Gonesse sont les hôpitaux de référence de Roissy.
02:06 Quand même, 100 000 salariés, plusieurs dizaines de millions de passagers par an.
02:11 Il y a un problème et il y a besoin aujourd'hui de changer radicalement de politique.
02:15 Il faut savoir si effectivement on a une politique de service public et d'aménagement des territoires
02:22 qui permettent d'affecter les médecins là où sont les besoins, d'en former suffisamment, de former suffisamment de personnel.
02:27 Nous avons des propositions. Le gouvernement dit qu'on n'a pas de proposition.
02:30 On a proposé pour former le personnel ce qu'on appelle des contrats d'études.
02:34 Un contrat d'études, ça renvoie à la problématique des retraites puisque quand le jeune rentre dans son école professionnelle,
02:40 il est payé, il est déjà préaffecté, payé avec un salaire et des cotisations retraites à 18 ans.
02:45 Vous voyez qu'on a des propositions. Et pour ça, il faut de l'argent.
02:47 Et vous savez, très proche de cet hôpital, vous avez une des industries les plus rentables, c'est l'Oréal.
02:56 Donc il y a un problème aujourd'hui. C'est qu'on nous dit qu'il n'y a pas d'argent pour les services publics.
03:01 Mais écoutez, moi, je suis médecin. Mais mes collègues médecins qui démissionnent de l'hôpital,
03:04 quand on entend qu'il y a 369 banquiers de BNP Paribas qui, l'an dernier, ont touché plus d'un million d'euros de rémunération,
03:11 Comment vous voulez qu'on travaille à 267 euros la nuit ?

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