Monstre sacré du théâtre, inoubliable dans "Cyrano", Jacques Weber parle de ses rencontres dans son dernier livre "On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime" aux Editions de l'Observatoire. Il faut l'entendre raconter son jour de l'an passé avec Simone Signoret et Yves Montand. Il se dit "morfale, avec un amour démesuré de tout". Et en exclusivité, il annonce qu'il montera et jouera à la rentrée, "Ruy Blas", au Théâtre Marigny avec Kad Merad !
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00:00:00 RTL, 14h-15h30, c'est le bon dimanche saoul.
00:00:06 Qu'est-ce qui rend le Weber unique ?
00:00:11 Sûrement son design original et sa technologie innovante.
00:00:14 Mais pas seulement, c'est avant tout l'histoire d'une passion.
00:00:17 Si ce n'est pas l'amour, qu'est-ce donc que j'éprouve ?
00:00:23 Si c'est l'amour au Dieu, qu'est-ce donc que cela ?
00:00:29 S'il est bon, comment ses effets sont-ils mortels ?
00:00:33 Ah non, c'est un peu court.
00:00:43 Jeune homme, on pouvait dire au Dieu bien les choses, en variant le ton.
00:00:48 Par exemple, tenez, agressif.
00:00:54 Si j'avais un tel nez, il faudrait sur le champ que je me l'amputasse.
00:00:58 Je vous avoue, madame, que je n'ai pas le talent de dissimuler.
00:01:02 Et que je porte un cœur sincère.
00:01:04 J'ai fait réflexion que pour vous épouser, je vous ai dérobé à la clôture d'un couvent.
00:01:08 Le repentir m'a pris, et j'ai craint le gros céleste.
00:01:12 L'affaire Myriam Kadin fait commencer.
00:01:15 J'ai de l'expérience, je sais que ça ne peut qu'empirer.
00:01:17 J'ai besoin d'aide.
00:01:19 Vous avez parlé à votre médecin de vos insomnies,
00:01:21 mais vous ne lui avez jamais parlé de vos attaques de panique.
00:01:25 Mais parce que ce ne sont pas les attaques de panique.
00:01:27 C'est un bon début de dimanche après-midi qu'on va passer aujourd'hui sur RTL
00:01:33 avec l'invité du Bon Dimanche Show.
00:01:36 Je pourrais le faire façon C'est un pic, C'est un rock, je dirais.
00:01:39 C'est un monument, c'est une légende, une légende que lise une véritable épopée.
00:01:43 Jacques Weber fait son Bon Dimanche Show sur RTL.
00:01:49 Je suis ravi de vous avoir, cher Jacques.
00:01:51 Moi je suis très content, ça commence très bien.
00:01:53 On va passer une heure et demie ensemble,
00:01:55 on va parler de beaucoup de choses, et notamment de ce bouquin qui m'a beaucoup touché,
00:01:57 qui s'appelle "On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime".
00:02:01 Une petite mélodie qui peut parler aux gens, et évidemment...
00:02:04 Le titre de ce livre, on le doit à Louis Chédit,
00:02:16 puisque c'est en entendant cette chanson de Louis...
00:02:18 C'est en entendant cette chanson que j'ai eu l'idée du titre,
00:02:20 et l'idée du titre m'a donné l'idée du livre.
00:02:22 C'est très bizarre, d'un seul coup je me suis dit "Mais nom de Dieu,
00:02:25 c'est formidable de dire aux gens qu'on les aime",
00:02:27 surtout en ce moment où c'est quand même une époque où l'amour n'est pas au premier plan.
00:02:31 On peut dire ça comme ça, j'avoue.
00:02:33 Donc voilà, c'est vraiment de là que c'est parti.
00:02:36 Je me suis plongé dans ce livre comme on se plonge dans une histoire du cinéma français,
00:02:43 et pas que. On va parler de ce bouquin pendant une heure et demie,
00:02:46 et je vous ai même dit quand vous êtes arrivé tout à l'heure en studio,
00:02:48 je ne suis pas persuadé qu'on ait assez de temps pendant une heure et demie,
00:02:51 mais avant de parler de vous, on va faire parler des gens de vous.
00:02:55 Je vous explique, cher Jacques, on a l'habitude quand on présente une émission de radio ou de télévision,
00:02:59 de préparer le portrait de l'invité, en recherchant des archives,
00:03:03 en se disant "On va lui parler de ça", etc.
00:03:05 Nous on préfère demander à des gens qui vous connaissent.
00:03:07 Et donc on les appelle, et on leur dit "Alors voilà, aujourd'hui on a Jacques Weber,
00:03:11 si vous deviez nous présenter Jacques Weber, vous diriez quoi ?"
00:03:15 - Bonne surprise, s'il vous plaît.
00:03:17 - On a commencé avec ceux qui étaient à côté de nous,
00:03:19 donc on a pris Laurent Girac, à le bureau d'à côté,
00:03:21 et voici la définition de Jacques Weber par Laurent.
00:03:24 - Jacques, Jacques Weber, c'est un gourmand.
00:03:28 C'est un gourmand, si j'avais à le définir, mais gourmand à la fois à table, ça c'est sûr,
00:03:33 mais gourmand des textes, des beaux textes qu'il joue sur scène avec tant de passion.
00:03:39 - La gourmandise, ça vous ressemble bien.
00:03:41 - Ah oui, tout à fait.
00:03:42 - Quand on lit le livre, on voit que vous êtes épicurien, mais pas que des mots.
00:03:46 Vous aimez la vie, vous aimez l'amour, et vous aimez la bonne chair.
00:03:49 - Oui, et encore dans l'épicure, il y a des limites à mettre pour structurer son désir et son envie.
00:03:54 Moi je suis un peu déstructuré sur ce coup-là.
00:03:56 - Oui, sans limites.
00:03:57 - Je ne suis même pas un gourmand, je suis un morphal, comme on disait à une époque.
00:04:02 Non, non, mais en plus un amour démesuré de tout, quoi.
00:04:06 De la vie, de la bouffe, des bouquins, du cinéma, du musical, j'adore le musical,
00:04:12 presque plus que le théâtre, parce que j'ai un problème.
00:04:14 Le seul problème que j'ai, c'est avec le théâtre,
00:04:16 parce que si je ne le joue pas, je suis dans la salle pour voir le spectacle,
00:04:21 et je tape du pied parce que je n'ai plus d'envie d'être sur scène.
00:04:23 Alors il y a des fois où je ne tape pas du pied tellement c'est beau et je suis émerveillé,
00:04:27 et généralement je suis plutôt très bon public,
00:04:30 mais c'est terrible à quel point j'ai envie d'être sur scène dès que je suis dans une salle de théâtre.
00:04:34 - C'est viscéral.
00:04:35 - Ah oui, totalement.
00:04:36 - C'est qui pour vous Jacques Weber ?
00:04:37 On a posé la question à quelqu'un que vous connaissez un peu, depuis un petit moment, je crois.
00:04:41 Francis Huster.
00:04:42 - J'ai eu la chance de diriger Jacques Weber dans trois chefs-d'oeuvre.
00:04:46 Jacques le fataliste de Diderot, Don Juan de Molière, César, Fanny Marius, de Marcel Pagnol.
00:04:52 Il y fut prodigieux parce qu'au-delà de son talent, qui lui a valu tous les honneurs,
00:04:59 il a, comme seul, possède les plus grands monstres sacrés, une fissure d'âme.
00:05:04 Qui le rend immédiatement vrai, présent, bouleversant, humain,
00:05:09 pour le public qui l'admire, comme l'un des leurs.
00:05:13 Ce n'est pas en fait un monstre sacré, c'est un sacré monstre de générosité et de folie.
00:05:20 Cette fissure d'âme qui l'a poussé à faire ce si beau métier, au plus haut,
00:05:26 à y vivre tant de bonheur sur scène ou à l'écran.
00:05:29 Jacques la gardera secrète jusqu'au bout.
00:05:33 Elle le motivera et le protégera toujours.
00:05:37 C'est l'impression que j'ai à mon enterrement !
00:05:40 C'est ça ce que je voulais dire, ça fait limite nécromancier à la fin !
00:05:43 Vous vous connaissez depuis le lycée, depuis le lycée Carnot avec Francis Huster.
00:05:47 Je l'aime de toutes mes forces, c'est un ami très cher.
00:05:50 Je pense qu'il est parfois borderline, c'est-à-dire qu'il dérape complètement
00:05:55 et je n'arrive pas à suivre du tout du coup.
00:05:58 Mais ça par exemple, la façon dont d'un seul coup il se met à dire les choses avec une solennité,
00:06:04 c'est incroyable d'enterrement !
00:06:07 J'ai cru que c'était ma mort et qu'il y avait quelqu'un pour moi.
00:06:09 - Entre ici Jacques Weber !
00:06:11 - Il est merveilleux parce que s'il y en a un qui est totalement passionné et dingue de son boulot,
00:06:17 et de tout aussi, c'est lui, c'est un vrai, il est même tellement passionné
00:06:22 qu'il en est parfois complètement fou.
00:06:24 Et franchement, très honnêtement, lorsqu'il est rare,
00:06:29 ce qui lui arrive sur scène quand il est rare, et c'est ce que je dis dans le bouquin,
00:06:33 je dis dans le bouquin, quand il est né, en sortant du ventre de sa mère,
00:06:37 il a dû dire "je suis génial".
00:06:38 Il n'arrête pas de dire "je suis génial" mais quand même, ça a été très souvent vrai chez lui.
00:06:44 Il y a eu des moments d'interprétation chez lui absolument uniques.
00:06:48 - Alors Francis Huster, je le disais, vous vous êtes rencontré au lycée Carnot.
00:06:51 Autre personnalité que vous connaissez depuis un petit moment,
00:06:54 qui a décidé de vous présenter, entre guillemets,
00:06:57 ce dimanche après-midi sur RTL, c'est un ami du Conservatoire.
00:07:01 Qui est Jacques Weber pour Denis Podalides ?
00:07:04 - Bonjour, c'est Denis Podalides.
00:07:06 Si je dois dire toute l'amitié et l'admiration que j'ai pour Jacques Weber,
00:07:10 ça prendrait un livre.
00:07:12 Alors, je cite deux choses.
00:07:14 D'abord, son interprétation du personnage d'Alain,
00:07:17 dans "En thérapie" de la deuxième saison.
00:07:20 C'est un sommet d'interprétation.
00:07:22 Je suis tombé de mon fauteuil.
00:07:24 C'est une extraordinaire interprétation.
00:07:26 Et une autre chose, un petit exemple.
00:07:28 La scène de Glish et Roxane dans le film de Jean-Paul Rabeneau,
00:07:33 où il est en duo avec Anne Brochet.
00:07:36 Cette scène-là, il en donne la clé dans son dernier livre,
00:07:39 en racontant qu'il s'est inspiré de Jules Berry.
00:07:42 Ce à quoi moi je n'avais pas du tout pensé.
00:07:45 Comme quoi, l'inspiration, ce n'est pas l'imitation.
00:07:49 Il y a une telle justesse, une telle grandeur, une telle profondeur,
00:07:53 que ces moments d'interprétation,
00:07:55 si c'était au théâtre ou au cinéma,
00:07:58 c'est tout à fait la même chose, c'est la même justesse, c'est le même effet.
00:08:01 Ça, c'est très rare que l'effet soit aussi précis,
00:08:06 aussi juste et aussi fort.
00:08:10 On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime.
00:08:13 - Là, ces gens qui viennent de témoigner, vous aiment beaucoup, Jacques ?
00:08:16 - Oui, et puis franchement, venant de Denis aussi,
00:08:20 les trois personnes, chacun dans des façons...
00:08:24 - Dans des domaines différents.
00:08:26 - Bien que ce soit le même domaine, même pour Laurent Gérard,
00:08:29 c'est un acte de comédie qu'il fait à sa manière à lui.
00:08:33 Il pousse très très loin le talent et parfois le génie.
00:08:40 Et Denis, en plus, c'est un homme qui est au-delà même de l'interprète extraordinaire qu'il est,
00:08:45 rare, un comédien très rare,
00:08:47 c'est un homme de culture inimaginable.
00:08:50 Il est très emmerdant, ce type-là, parce qu'il lit même au feu rouge.
00:08:54 Il ne faut surtout pas le rencontrer à un croisement
00:08:58 ou une place de l'inconcorde à la scène du char,
00:09:00 parce qu'il va vous rentrer dedans.
00:09:01 Il lit tout le temps.
00:09:03 Et quand on tourne avec lui et qu'on le dirige, il dit
00:09:05 "tu ne m'en veux pas, je lis entre les prises".
00:09:07 Donc il est en train de bouciner, on fait "Denis, c'est à toi bientôt".
00:09:10 Figaro, 44 premières.
00:09:12 Paf, il pose le livre,
00:09:14 "votre santé madame, pas trop bonne monsieur le président"
00:09:17 et ça y est, il est parti.
00:09:18 C'est inouï, c'est une culture monstrueuse
00:09:21 et c'est surtout l'humilité des très très grands,
00:09:26 la gentillesse très profonde.
00:09:28 C'est un homme qui travaille 26 heures sur 24
00:09:31 et qui malgré tout est constamment ouvert vers les autres,
00:09:34 totalement à l'écoute.
00:09:35 Et c'est sans doute parce qu'il a une écoute attentive et rare
00:09:38 et même unique et géniale, au sens propre du terme,
00:09:41 qu'il est aussi grand acteur,
00:09:43 parce qu'il y a une reproduction très exacte chez lui de la vie
00:09:46 qui est absolument saisissante.
00:09:48 - On va avoir beaucoup de plaisir à vous écouter
00:09:50 cet après-midi Jacques Weber.
00:09:51 On parle de ce livre, on ne dit jamais assez aux gens qu'on aime,
00:09:54 aux gens qu'on les aime,
00:09:55 et bien c'est Jacques Weber qui fait son "Bon Dimanche Show" sur RTL.
00:09:58 A tout de suite.
00:10:04 RTL, le bon dimanche show.
00:10:06 L'émission recommandée par l'Union Française pour la santé buccodentaire.
00:10:10 - On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime,
00:10:16 sorti aux éditions de l'Observatoire,
00:10:18 c'est le livre de Jacques Weber.
00:10:20 50 ans de carrière et d'amour, parfois dramatique,
00:10:24 rencontrés à l'intérieur d'un livre.
00:10:27 Est-ce que vous regrettez de ne pas l'avoir dit plus tôt
00:10:31 pour certains noms qui sont ici dans ce livre
00:10:33 et certaines personnes qui ne sont plus d'ailleurs ?
00:10:35 - Non, je crois que l'envie d'écrire et la mémoire que ça suscite,
00:10:40 ça arrive toujours au bon moment, j'ai l'impression.
00:10:43 Je ne pense pas que j'aurais été capable d'un exercice d'admiration
00:10:47 très délivré de toute forme de vanité.
00:10:50 Plus jeune, peut-être que plus jeune, j'avais peut-être un peu trop la grosse tête,
00:10:54 ou je ne sais pas, je n'étais pas très en place peut-être.
00:10:57 Là, il semblerait que voilà,
00:10:59 je suis bientôt dans le milieu du troisième âge !
00:11:03 Donc voilà, je connais la finitude, j'en ai conscience.
00:11:08 Et contrairement, je n'ai pas de panique,
00:11:11 j'ai au contraire une sorte d'apaisement, de calme,
00:11:15 et qui me fait revoir les choses très justement.
00:11:18 Alors, ce qu'il y a d'intéressant dans ce livre,
00:11:20 c'est que d'abord, il y a certes des célébrités,
00:11:23 mais il y a des animaux, il y a des gens absolument bien du tout,
00:11:26 et tout ça dans l'ordre anarchique absolu de la mémoire et du souvenir.
00:11:31 - C'est exactement ce que j'allais dire.
00:11:32 Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre, c'est que ce n'est pas chronologique.
00:11:35 Ce n'est pas "je suis né, j'ai vécu..."
00:11:37 C'est que ça arrive un peu dans tous les sens,
00:11:40 et c'est ce qui apporte beaucoup de légèreté à l'intérieur de ce bouquin.
00:11:45 C'est un hommage aux gens que vous aimez, on l'a dit.
00:11:48 Les gens que vous n'aimez pas, vous pourriez leur consacrer un livre ?
00:11:52 - Non, ce serait une perte de temps.
00:11:54 Je ne vais pas passer ma vie à écrire et faire des efforts de bien écrire
00:11:59 pour décrire la méchanceté de Fabienne Pascot dans Ténérama par exemple.
00:12:03 Je dis ça comme exemple, comme ça.
00:12:05 Je l'ai dit quand même.
00:12:06 Je fais comme elle, je suis méchant bêtement, ce qui ne sert à rien.
00:12:11 - Il y a de l'admiration, il y a de l'affection.
00:12:14 Alors moi ce que je vous propose, c'est que je vais vous donner des noms,
00:12:18 quelques noms que l'on découvre au fil de vos pages,
00:12:22 et puis avec ces noms, vous nous donnez envie avec un début d'histoire
00:12:26 que vous racontez à l'intérieur du livre.
00:12:29 Et on va commencer par le commencement,
00:12:33 on va commencer avec François Florent, c'est lui qui vous a enseigné le théâtre au lycée.
00:12:39 Il y a une très belle histoire avec François Florent,
00:12:42 qui est un peu votre mentor, et qui vient vous voir systématiquement.
00:12:46 - Je crois que c'est un des rares hommes qui avait le droit d'être dur avec moi.
00:12:52 Tout le monde a le droit naturellement de ne pas aimer ce que je fais,
00:12:55 ça bien évidemment, au contraire, c'est même la critique,
00:12:58 lorsqu'elle est bien faite et qu'elle n'est pas méchante,
00:13:00 elle est toujours productive, elle sert à progresser.
00:13:03 Mais Florent, pour moi, c'était mon maître absolu,
00:13:06 c'était la référence absolue.
00:13:08 Et en effet, à une époque, j'étais en pleine dégringolade au théâtre,
00:13:14 je jouais tout le temps, et j'ai joué tout le temps,
00:13:16 mais en deux mots, j'étais plus ou moins alcoolique.
00:13:19 Il y avait quelque chose qui ne se faisait plus, qui n'allait pas,
00:13:22 j'avais grossi énormément, je prenais une grosse voix qui n'avait rien à voir avec ma voix normale,
00:13:27 et on disait "ah, c'est très aigu, la voix normale".
00:13:30 Et Florent, un jour, était là,
00:13:33 il était très Troisième République, François Florent, il parlait un peu comme ça,
00:13:37 mais lorsqu'on le connaissait bien, on se rendait compte que c'était une tonalité un peu de représentation,
00:13:42 mais il était très simple, extrêmement profond, extrêmement précis,
00:13:45 et bref, il m'attend à la sortie du théâtre, il me dit juste ça, il me dit
00:13:49 "Jacques, je ne te parle pas, je t'écris".
00:13:53 "Pfff", il dit "nom de Dieu",
00:13:55 et là, il m'a aligné une lettre de trois pages où il m'assassinait,
00:13:59 en me disant "je regrette celui que tu étais,
00:14:01 je préférais tes folies, tes défauts outranciers, mais ta générosité, etc."
00:14:06 et il me dit "là, ce que tu fais est lourd, pâteux, sans intérêt, ça ne respire plus,
00:14:11 et voilà, enfin bon bref, j'ai compris qu'il fallait que ça change quoi".
00:14:15 Et c'est vraiment grâce à lui, et je le salue, moi je crois bien aux âmes mortes,
00:14:20 les âmes mortes sont autour de nous, elles vibrent sans arrêt,
00:14:24 et je le salue au passage parce que c'est vraiment grâce à lui que j'ai opéré réellement un vrai tournant
00:14:28 dans ma carrière à partir de ce moment-là, je me suis repris en main et tout a mieux été beaucoup.
00:14:33 - C'est un ami. - En partie grâce à lui, à ma femme toujours,
00:14:37 - Oui, à Christine, donc vous parlez... - Mais Christine, elle ne veut pas.
00:14:40 - Je lui ai dit ce matin "tiens, mon nouveau bouquin ça va être toi, ça va s'appeler Christine".
00:14:44 "Ah non, t'es fou, j'avais de l'avis, en tout cas, jamais je ne te corrigerai pas dessus,
00:14:48 j'ai pas envie de bosser avec toi là dessus". - Et pourtant, Christine, vous le dites,
00:14:51 c'est votre premier public pour tout, c'est elle le...
00:14:54 - Ah ben oui, c'est merveilleux, c'est 45 ans, on s'est mariés en 60...
00:14:58 qu'est-ce que je dis moi, 80, 81, et voilà, et ça n'arrête pas de s'enrichir.
00:15:05 Vous savez, je dis toujours, je déteste le syndrome des bruits de fourchette,
00:15:08 parce que quand j'étais enfant, je me souviens qu'à table, mon papa et ma maman ne se parlaient pas,
00:15:14 on ne se parlait pas, et si moi je parlais, mon père disait "les imbéciles"
00:15:18 ou "les enfants n'ont pas la parole à table", on était là, et ça m'est resté.
00:15:22 Et ce que j'adore, c'est le partage, il faut partager avec la femme qu'on aime,
00:15:28 sinon on est là, moi je suis là en train de jouer Cyrano, puis j'arrive, je m'assois,
00:15:31 "tiens, la choucroute est bonne, t'as fait ma soupe, c'est horrible".
00:15:35 Donc on partage tout, elle travaille avec moi, elle retravaille mes textes avec moi,
00:15:40 elle fait les adaptations de mes pièces de théâtre, des pièces que je mets en scène,
00:15:44 elle m'assiste à la mise en scène, elle fait un travail magnifique,
00:15:47 et en plus elle me concote, et je lui fais son petit déjeuner !
00:15:51 - Ah, quand même ! - Ah, sans pas déconner !
00:15:53 - Un peu quand même ! - Et en 3ème, je fais les courses et tout,
00:15:55 - Très bien, oui parce qu'on est en 2023, Jacques Weber !
00:15:57 - Et je fais mon lit, je fais notre lit, mais elle me concote des petits plats absolument,
00:16:03 c'est un cordon bleu absolument magnifique !
00:16:05 - Parmi ces personnages qui s'égrènent au fur et à mesure de votre livre,
00:16:09 alors moi j'ai fait des découvertes, je ne savais pas que vous connaissiez depuis très longtemps,
00:16:13 et depuis le début en fait, Maxime Le Forestier !
00:16:16 - Alors Maxime, c'est... - Époque vraiment San Francisco...
00:16:18 - Eh bien oui, parce que je l'ai même connu à l'époque de Kate et Maxime,
00:16:22 vous savez qu'il avait fait un groupe avec sa sœur, qui d'ailleurs chantait merveilleusement bien,
00:16:26 et c'était avant 67-66, dans le cours Florent, qui vient juste d'être un cours privé,
00:16:32 alors même qu'avant il était un cours municipal,
00:16:34 on était dans une classe du lycée Carnot, dans lequel moi j'étais élève la journée,
00:16:40 et on payait 37 balles par an de droit d'inscription,
00:16:44 et dans ce cours municipal il y avait Huster, il y avait Sabina Zema, il y avait Catherine Ferrand,
00:16:48 il y avait des gens comme ça, et puis après c'est devenu assez vite un cours privé,
00:16:52 et dans ce cours privé arrive un jeune mec qui m'énervait énormément,
00:16:56 parce qu'avec sa guitare, naturellement il draguait tout ce qu'il pouvait...
00:16:59 - Toutes les filles tombaient comme des mouches !
00:17:01 - C'était effrayant, il nous emmerdait total,
00:17:04 et puis en même temps il était formidable,
00:17:07 c'était pas le meilleur acteur que j'ai vu dans ma vie,
00:17:10 mais il se rattrapait avec sa gratte,
00:17:13 et voilà, c'est comme ça que c'est né, à partir de là est née une très très longue et profonde amitié,
00:17:19 on se voit l'un et l'autre, chacun de nos spectacles on les voit,
00:17:22 on a un deal entre nous, c'est de se dire trois défauts, toujours.
00:17:27 C'est merveilleux,
00:17:28 et ce qui est formidable c'est que là il arrive à une telle sérénité,
00:17:32 une telle sagesse, c'est devenu un maître de la chanson française,
00:17:36 et la dernière fois que je l'ai vue c'était à Pléiel, je me souviens son nom,
00:17:40 et je lui ai dit "Max, j'ai pas un seul défaut à dire, c'était parfait."
00:17:45 Et franchement même si c'est mon ami, pour que je dise que quelque chose est parfait,
00:17:50 parce que je suis tellement dur avec moi aussi,
00:17:52 - Que vous avez le droit d'être avec les autres.
00:17:54 - Vraiment ça me déteste, c'est magnifique.
00:17:56 - Mais ce qui est génial dans ce livre justement c'est quand on suit ces tranches de vie,
00:17:59 on apprend par exemple que c'est en allant voir un concert de Maxime
00:18:02 que vous apprenez la mort de Georges Brassens le même jour,
00:18:04 on est porté un peu par toutes ces histoires,
00:18:08 par des noms qui nous marquent ou qui nous ont marqué,
00:18:10 tel Gérard Philippe dont vous avez appris le décès en écoutant la radio.
00:18:14 - Oui, puis c'était le moment, vous savez c'est ce que je raconte,
00:18:19 c'est qu'on a trop vite, il y a des gens là quand on dit aux enfants qui est Gérard Philippe,
00:18:23 ils savent pas qui c'est, ça me fait beaucoup de peine,
00:18:25 certains peuvent vous dire qu'il était Premier ministre,
00:18:27 Gérard Edouard Philippe.
00:18:30 - Exactement, c'est ça c'est la vie remarqué,
00:18:33 mais c'est vrai que moi, Gérard Philippe c'était un ange qui passait sur le monde,
00:18:37 et sur le monde non seulement du spectacle, mais le monde tout court,
00:18:40 c'était un type totalement engagé et merveilleux,
00:18:42 et le jour où il est mort il y a eu un flash d'information,
00:18:46 et ma maman s'est écroulée en larmes, et ça ça m'a marqué à vie,
00:18:50 c'était la première fois que je voyais ma maman pleurer,
00:18:52 et je me suis rendu compte le lendemain au lycée que toutes les mamans de France pleuraient à chaudes larmes,
00:18:57 quand Azouan a entendu le flash d'information,
00:19:00 et il y avait ce texte merveilleux de Jean Villard,
00:19:03 "il avait les dons de la grâce, seul, et ce lien de lui à vous, de vous à lui,
00:19:08 seul la mort pouvait le rompre, elle l'a fait."
00:19:11 C'était extraordinaire, c'est inouï, il est mort,
00:19:15 c'est pas qu'il est mort trop jeune, il est mort comme meurent les anges,
00:19:19 il fallait qu'il parte rapidement comme James Dean, comme d'autres.
00:19:23 Le livre s'appelle "On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime",
00:19:27 c'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche sur RTL,
00:19:29 on va se retrouver dans quelques instants, à tout de suite !
00:19:31 *Générique*
00:19:35 Il y a des rencontres qui changent la vie,
00:19:39 des instants qui remettent en question tout le reste de votre existence.
00:19:43 Bon, ça peut attendre un peu, hein ?
00:19:46 Pour l'instant, c'est le bon dimanche show sur RTL.
00:19:50 Le bon dimanche show de Jacques Weber qui est avec nous jusqu'à 15h30,
00:19:55 on parle de "On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime",
00:19:59 une déclaration d'amour, d'admiration pour des gens qui ont jalonné la carrière,
00:20:04 et pas que de Jacques Weber, je dis "et pas que" parce qu'il y a une histoire qui m'a beaucoup touché,
00:20:09 c'est l'histoire d'Anette.
00:20:11 - Ah bah oui, c'est le souvenir du premier grand amour,
00:20:15 - Exactement.
00:20:16 - C'est pas LE grand amour de mon existence, ça ne veut pas dire grand chose, il y en a plusieurs,
00:20:20 mais c'est celui, le premier, donc quand j'avais 17-18 ans,
00:20:25 et donc ça reste à vie, c'est le premier éblouissement,
00:20:30 c'est Claudel à côté de son pilier de l'Église qui se met à croire en Dieu,
00:20:34 enfin c'est complètement fou,
00:20:36 qui a la révélation, là j'ai la révélation de l'amour sur une image,
00:20:40 d'une jeune fille affilée à la margelle, comme ça près d'une fontaine,
00:20:44 des cheveux blonds or, des yeux noisettes et verdos,
00:20:49 et des jambes bronzées sublimes, et tout sublime, tout sublime,
00:20:54 et la poitrine gonflée comme des oranges toutes mûres,
00:20:57 comme ça fait "Oh !"
00:20:59 Et je deviens fou, mais j'étais bouleversé totalement,
00:21:04 et là c'est vraiment, oui c'est le coup de foudre,
00:21:06 et tu connais l'histoire du coup de foudre, croyez-vous au coup de foudre ?
00:21:09 Pas du tout, alors vous me permettrez de rester encore un peu,
00:21:11 et là je me suis attardé, voilà.
00:21:13 C'était magnifique, et puis...
00:21:15 - Non mais c'est en filigrane d'une vie surtout, il y a un moment extrêmement romanesque,
00:21:18 où, parce que elle, elle est déjà avec quelqu'un,
00:21:22 et puis vous apprenez après qu'elle est séparée,
00:21:25 vous voulez absolument la revoir,
00:21:28 il y a une épopée irréelle, on vélo-solex,
00:21:31 pour aller la retrouver...
00:21:33 - Ce qui est complètement fou, les petites choses de la vie,
00:21:36 c'est ça, c'est Tchaikov, nous l'a appris merveilleusement,
00:21:39 mais c'est ce qui fait les grandes histoires,
00:21:41 toutes les historiettes des grandes histoires,
00:21:43 les causettes, comme disait je ne sais plus quel philosophe,
00:21:46 et alors par exemple, la pizzeria qu'elle dirige,
00:21:50 c'est là où a été tournée "La femme du boulanger",
00:21:53 le four de sa pizzeria, c'est là où a été tournée "La femme du boulanger",
00:21:56 vous vous rendez compte pour un acteur ce que c'est,
00:21:58 et puis à côté il y a les ruines du château,
00:22:00 comme elle était mariée, parfois je revenais la voir,
00:22:02 je me planquais dans les ruines, toute la nuit !
00:22:05 Il y avait mon copain qui faisait le relais,
00:22:07 qui prenait un air de James Bond 007,
00:22:10 et qui arrivait dans la pizzeria, il faisait "Jacques est là, à côté"
00:22:13 alors j'étais à côté, alors elle venait,
00:22:16 elle sortait entre deux services comme ça,
00:22:18 mais des trucs de fou, et à un moment j'ai dit,
00:22:20 il faut que je fasse un truc héroïque,
00:22:22 donc j'ai dit, il faut que je me prenne pour John Wayne,
00:22:24 alors j'ai fait John Wayne, donc John Wayne a un cheval,
00:22:27 moi comme cheval c'était mon vélo Solex,
00:22:29 donc c'était suffisant !
00:22:31 - C'est une épopée un peu différente !
00:22:33 - J'ai quand même fait, et ça c'est vrai que ça pourrait être un film,
00:22:36 j'ai quand même fait Paris-Marseille en vélo Solex,
00:22:39 ça il faut le faire !
00:22:41 Solex l'aurait su, il m'aurait fait 10 000 Solex !
00:22:44 - Aujourd'hui vous seriez influenceur !
00:22:46 - Je veux vous dire, vous faites ça sur Instagram aujourd'hui Jacques !
00:22:49 - Je suis un influenceur !
00:22:51 - Et cette histoire,
00:22:53 alors j'allais dire qu'il y a une finalité,
00:22:56 plus ou moins, mais il y a deux ans,
00:22:58 vous êtes sur scène !
00:23:00 - C'est l'art lésienne, je suis sur scène à Marseille,
00:23:02 on me ramène une lettre, sans adresse, sans rien derrière,
00:23:05 et je j'ouvre, c'est l'écriture d'Annette,
00:23:08 et qui me dit, je voulais te dire que ça a été
00:23:11 une de la plus belle histoire de ma vie,
00:23:14 c'était assez court, mais magnifique,
00:23:17 et ça m'a complètement bouleversé, je me suis précipité dans la rue,
00:23:20 savoir qui avait prévu ça, et surtout, je voulais savoir
00:23:23 une adresse, un nom pour la revoir,
00:23:26 pourquoi pas pour se recompter Florette,
00:23:29 mais pour échanger sur la vie,
00:23:32 retoucher peut-être nos vieilles mains toutes noueuses,
00:23:35 et puis non, elle n'a pas voulu,
00:23:38 je n'ai pas de ces nouvelles, donc si jamais,
00:23:41 tu entends cette émission, je t'en supplie,
00:23:44 montre-toi, parle-moi, parlons-nous,
00:23:47 allons prendre un café sur la cannebière. - Je voyais un film,
00:23:50 quand j'ai lu ça, je voyais un film, un film à la Claude Sauté,
00:23:53 où Annette aurait pu être jouée par Romy Schneider,
00:23:56 et Jacques Weber aurait pu être joué par Michel Piccoli,
00:23:59 mais je vous jure, j'ai vécu cette histoire
00:24:02 de cette façon, et alors,
00:24:05 il y a un autre truc dans le bouquin qui m'a marqué, c'est que quasi entre chaque chapitre,
00:24:08 on parle de café.
00:24:11 - Oui, vous avez raison. - C'est-à-dire que c'est "Ah bah tiens, j'ai pris un café,
00:24:14 ah bah tiens, je viens de me servir mon double expresso, etc."
00:24:17 - C'est une folie chez moi, je suis un caféinomane
00:24:20 absolument patenté, et puis je suis comme Balzac,
00:24:23 enfin comme Balzac au niveau du café, - Oui, parce que Balzac avait
00:24:26 d'autres excès. - Parce que j'écrivais pas mal le garçon,
00:24:29 mais en tout cas, ce qui est vrai, c'est que même pour dormir, j'ai besoin de prendre
00:24:32 un expresso avant, et ça ne me fait rien,
00:24:35 j'adore le goût du café,
00:24:38 donc c'est vrai que ça accompagne ma vie tout le temps,
00:24:41 alors la machine Nespresso, on n'en parle plus. - Ah bah là, le placement de produit,
00:24:44 - Je leur en veux un Nespresso, je fais une annonce officielle à Nespresso,
00:24:47 ils ont abandonné la vente de la valise
00:24:50 avec nous, tu sais, la petite valise spéciale pour emmener la machine,
00:24:53 c'est une erreur catastrophique, parce que maintenant,
00:24:56 faut foutre des cartons et des trucs, reprenez la valise Nespresso.
00:24:59 - Alors, le problème avec la Nespresso, et là pour le coup,
00:25:02 je parle au fervent consommateur de café que vous êtes, cher Jacques Weber,
00:25:05 c'est que, quand on lance un café, on ne sait pas
00:25:08 si on va avoir 3 gouttes ou 3 litres, elle décide un peu, la machine Nespresso,
00:25:11 des fois ça dure 1000 ans pour faire 1 cm de café,
00:25:14 - Ah, mais parce que vous l'avez bien réglé ! - Oui, mais c'est ce qui va nous permettre de faire l'interview Nespresso,
00:25:17 vous allez comprendre, c'est volontaire, c'est-à-dire que,
00:25:20 je vais vous poser des questions, cher Jacques,
00:25:23 et vous avez le temps du café pour répondre,
00:25:26 mais comme c'est aléatoire, des fois ça peut aller très très vite,
00:25:29 je trouve que ça se trouve en 4 secondes, le café sera prêt,
00:25:32 et puis des fois, ça peut durer plus longtemps, donc il faut durer le temps du café.
00:25:35 - C'est des questions sur quoi ? - Vous allez voir !
00:25:38 Je ne vais pas vous spoiler ! - J'ai très peur !
00:25:41 - Jacques, est-ce que vous êtes prêt ? - Oui !
00:25:44 - Jacques, quelles sont les qualités incontournables pour être un bon comédien ?
00:25:47 - Très honnêtement, je crois que c'est l'imaginaire,
00:25:50 et avoir quand même une forme de morale par rapport à son métier.
00:25:53 - Voilà.
00:25:56 - Il faut que je continue !
00:25:59 - Oui, je crois que c'est l'imaginaire qui est très important,
00:26:02 et puis comme disait Brel, 99% de travail,
00:26:05 1% de don, et ça c'est quand même très très très très vrai.
00:26:08 Quoique, parfois, les grands acteurs,
00:26:11 nous en font le démenti absolu,
00:26:14 ils foutent rien, ils arrivent, ils sont nés dans la bassine, ça, ça arrive aussi.
00:26:17 Mais ne croyez pas que Depardieu n'a rien foutu, pardon.
00:26:20 Au contraire, il a beaucoup travaillé avant.
00:26:23 - On parle de Gérard Depardieu un moment.
00:26:26 - Je vais pas le gâcher, je vous le donne.
00:26:29 Vous êtes un gros consommateur de café, je vous le donne.
00:26:32 Attention, il va se retrouver avec 18 cafés,
00:26:35 Jacques Weber va sortir d'RTL, vous allez dire "qu'est-ce que c'est ce gars qui saute dans tous les sens ?"
00:26:38 Autre question.
00:26:41 Jacques Weber, est-ce que vous vous souvenez
00:26:44 de la toute première fois où vous avez joué
00:26:47 devant un public, où vous êtes monté sur scène ?
00:26:50 - Oui, j'ai joué la toute première fois au patronage
00:26:53 aux 18 Roger Bach, où on est cœurvaillant,
00:26:56 et je jouais les Extrême Mollie.
00:26:59 - Ah oui, je vous avais dit !
00:27:02 - C'était frayant ce truc-là !
00:27:05 - Putain, le cœur à plein de sa muscle, il va y avoir la crèche cardiaque.
00:27:08 - Attention, autre...
00:27:11 C'est l'interview Nespresso de Jacques Weber, si vous arrivez sur RTL, tout va bien.
00:27:14 Attention, Jacques Weber,
00:27:17 quelle est la pièce
00:27:20 que vous n'avez jamais eu l'occasion
00:27:23 de jouer, mais que vous rêveriez
00:27:26 de monter ?
00:27:29 - Alors ça, de monter,
00:27:32 pas de jouer, de mettre en scène.
00:27:35 Vraisemblablement, j'aimerais beaucoup
00:27:38 aller vers un Tchekov, et ça serait sans doute
00:27:41 Ivanov, ou peut-être
00:27:44 une fois encore la Mouette,
00:27:47 ou Vania, peut-être remonter Vania,
00:27:50 ah non, je ne l'ai jamais montée, il faut dire, celle qu'on a jamais montée.
00:27:53 Vania, je l'ai montée pour la télévision.
00:27:56 - Hop, très bien.
00:27:59 - Et ça reste quoi ?
00:28:02 - En parlant de pièces à monter,
00:28:05 est-ce qu'on peut parler, on va arrêter l'interview Nespresso,
00:28:08 parce qu'à un moment, moi, je veux que Jacques Weber
00:28:11 ne parle pas de cette émission les pieds devant, on peut parler de la pièce
00:28:14 que vous êtes en train de préparer avec Kadmira ?
00:28:17 - Alors, oui, tout à fait.
00:28:20 - Et bien parlons-en.
00:28:23 - Donc voilà, si vous voulez,
00:28:26 ça, c'est un de mes rêves depuis longtemps.
00:28:29 Je l'ai réalisé à la télévision, avec Depardieu,
00:28:32 je jouais un Don César de basan formidable, Carole Bouquet, La Reine,
00:28:35 Jacques Serres qui nous a quittés dans Don Guritan,
00:28:38 et moi, je jouais Deus Salus et je l'avais mis en scène.
00:28:41 C'était pour moi extraordinaire, on m'a rendu compte de m'être en scène Depardieu, c'était génial.
00:28:44 Et puis j'ai toujours envie de le faire au théâtre, parce que je trouve
00:28:47 que c'est un théâtre tellement tonique, dynamique, vigoureux,
00:28:50 rebelle, comme ça, très...
00:28:53 Et donc voilà, j'ai eu cette chance
00:28:56 que Marc Le Sage, un directeur de théâtre, me fasse confiance et me dit
00:28:59 les bras ouverts avec Monsieur Kaya,
00:29:02 donc Théâtre Marigny pour la rentrée 20 septembre.
00:29:05 Et c'est Marc Le Sage qui m'a dit, tu devrais voir
00:29:08 Marc Le... J'ai vu démarrer Cadmérade
00:29:11 quand dans ses débuts, Don César de basan, il était formidable.
00:29:14 Je dis mais je le connais pas, c'est pas tout à fait
00:29:17 c'est bête, il y a toujours des familles dans ce métier.
00:29:20 - Bien sûr, on range dans des tiroirs. - Voilà, ce qui est très dommage,
00:29:23 je connais pas cette famille, il me dit "bah écoute, déjeunons, tu verras, il est très heureux".
00:29:26 Et j'ai découvert un homme totalement ouvert,
00:29:29 totalement chaleureux, totalement la gentillesse profonde,
00:29:32 cette noblesse de l'intelligence quoi. Pas de
00:29:35 pas d'affaiterie, pas de vanité, rien. Paf !
00:29:38 Et surtout, ce génie du populaire.
00:29:41 Être populaire, c'est une forme de génie.
00:29:44 C'est magnifique et généralement c'est parce que les gens sont totalement
00:29:47 authentiques et généreux. Et chez, il y a, moi
00:29:50 j'ai ce que j'appelle les
00:29:53 populaires falsifiés, je ne donnerai pas de nom, je veux pas être méchant
00:29:56 avec personne. Et puis les vrais populaires.
00:29:59 Et Pierre Girard, pour moi, est un vrai acteur populaire dans le très très beau sens
00:30:02 du terme. Et je suis fou de joie de partager la vie
00:30:05 avec lui. Et comme c'est un nom très important,
00:30:08 ça nous permet aussi de mettre en valeur des jeunes gens qui
00:30:11 démarrent. Et dans "Rouiblat", ça sera
00:30:14 Basile Lari, qui est un jeune acteur que personne ne connaît,
00:30:17 qui à mes yeux va faire des choses magnifiques. Stéphane Cahillard,
00:30:20 que j'ai découvert dans "Vania", qui va faire la reine et qui à mon avis
00:30:23 va être une révélation aussi. Et puis moi-même,
00:30:26 qui va peut-être être une révélation. - Une révélation !
00:30:29 Je vais me révéler dans "Don Chaluste".
00:30:32 - Qu'admirât que chalut, parce que c'est le parrain
00:30:35 de cette émission, figurez-vous. C'était le premier invité du "Bon Dimanche Show"
00:30:38 et qu'on aime beaucoup ici. C'est Jacques Weber qui fait son "Bon Dimanche Show"
00:30:41 sur RTL. On va se retrouver dans quelques instants.
00:30:44 Vous allez faire la connaissance de Valérie Zetoune,
00:30:47 qui comme chaque dimanche, vient ici
00:30:50 nous faire son petit papier de la semaine. A tout de suite.
00:30:53 (Générique)
00:30:56 Le "Bon Dimanche Show" sur RTL.
00:31:00 Notez 4,5/5 sur Trépas Advisor.
00:31:03 Et fourchette d'or sur Marmiton.
00:31:06 Jusqu'à 15h30. Bruno Guillon sur RTL.
00:31:09 C'est Jacques Weber qui fait son "Bon Dimanche Show" sur RTL.
00:31:12 On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime.
00:31:15 C'est le livre de Jacques Weber
00:31:18 qu'on a adoré lire en préparant cette émission.
00:31:21 Je mets un point d'honneur à ce que quand je dis "on", c'est toute l'équipe
00:31:24 qui s'est plongée dans le livre. Et après, on partageait vos anecdotes en disant
00:31:27 "Tiens, moi j'ai été beaucoup touché par ça". Et comme on le disait, ça passe
00:31:30 d'acteurs qui ont marqué, évidemment, le cinéma français
00:31:33 mais on peut parler de Spartacus, également.
00:31:36 Le chien Spartacus, qui a une place importante
00:31:39 également dans votre vie. Extrêmement importante.
00:31:42 - Je crois que c'est une des grandes choses qui arrivent au XXIe siècle.
00:31:45 C'est la reconnaissance du monde animal.
00:31:48 C'est plein d'espoir, je trouve.
00:31:51 De constater que les animaux ont une intelligence,
00:31:54 une sociologie, une structure d'organisation absolument extraordinaire.
00:31:57 C'est formidable de savoir ça. Et moi, c'est vrai que la tendresse
00:32:00 que j'avais pour mes chiens, physiquement,
00:32:03 c'est tout aussi intense qu'une émotion
00:32:06 de l'amitié. - Je comprends.
00:32:09 - Chien ou cheval, ou l'animal du jardin des plantes.
00:32:12 - Oui, c'est ça. Il y a Laurent Outan
00:32:15 du jardin des plantes, il y a Big Rock,
00:32:18 le cheval utilisé sur le tournage de Don Juan.
00:32:21 Et toutes ces histoires-là se mélangent avec ses personnalités.
00:32:24 - Je crois que c'est ça qui est bien.
00:32:27 Le monde vivant, c'est à part égal. C'est ça qui est très beau, je trouve.
00:32:30 - Valérie Zetoun vient de nous rejoindre.
00:32:33 Valérie Zetoun, immense producteur
00:32:36 de spectacles et de musiques.
00:32:39 Le gars a quand même produit Johnny Hallyday, Jacques Dutronc, Eddie Mitchell
00:32:42 quand il est arrivé ici. Il est arrivé face à Jacques Weber en disant
00:32:45 "Je suis très très fan". - Oui, il joue avec moi.
00:32:48 Il me donne une petite note rocker. Il est génial, là, le corneau.
00:32:51 - Lors des Vieilles Canailles, je crois
00:32:54 qu'il faisait fantasmer l'ensemble des spectateurs
00:32:57 de la salle. - C'est hallucinant. - C'est l'harmoniciste
00:33:00 de Johnny. - L'harmoniciste officiel de Johnny
00:33:03 qui est un formidable musicien. - Valérie Zetoun
00:33:06 vient nous raconter une histoire comme chaque dimanche. De quoi parle-t-on
00:33:09 aujourd'hui, chère Valérie ? - Eh bien, Bruno, puisque nous
00:33:12 avons la chance de recevoir un immense acteur de théâtre
00:33:15 aujourd'hui, je vais vous parler d'une immense actrice
00:33:18 puisque je vais vous parler de Sarah Bernhard.
00:33:21 Le Petit Palais célèbre le centenaire de la disparition
00:33:24 de l'actrice à travers une exposition
00:33:27 malicieusement appelée "Et la femme créa la star".
00:33:30 Je conseille vivement à nos auditeurs
00:33:33 de s'y précipiter tant les objets qu'on y trouve
00:33:36 sont fascinants et touchants. Sarah Bernhard
00:33:39 c'est d'abord une actrice de théâtre qui a excellé
00:33:42 dans tous les styles. La tragédie classique,
00:33:45 les comédies, les drames romantiques, les grands mélodrames
00:33:48 et même les comédies bourgeoises. Elle a joué
00:33:51 pour Victor Hugo, Dumas Fils, Georges Sand,
00:33:54 Paul Ferrier, Victorien Sardou,
00:33:57 Jean Richepin et de Montrostant
00:34:00 mais elle a aussi triomphé dans Molière, Shakespeare,
00:34:03 Demussez, Racine ou encore Marivaux.
00:34:06 C'est un peu comme si Madonna avait eu du succès
00:34:09 dans la pop, le rap, le rock et le classique.
00:34:12 Elle a non seulement été la première star connue
00:34:15 du monde entier, à une époque où la radio et le cinéma
00:34:18 n'existaient pas, mais elle a aussi inventé ce que j'appelle
00:34:21 la "Rock and Roll attitude" bien avant l'existence
00:34:24 de cette musique. Elle est née sous Louis-Philippe
00:34:27 et morte dans les années folles, c'est-à-dire la période
00:34:30 où la France a illuminé le monde.
00:34:33 Et dès le début de sa carrière, elle invente le buzz
00:34:36 bien avant Internet. En 1866,
00:34:39 à peine deux ans après avoir été admise
00:34:42 à la comédie française, elle gifle la célèbre
00:34:45 Mademoiselle Nathalie, une autre sociétaire
00:34:48 et refuse catégoriquement de s'excuser.
00:34:51 Sarah sera virée de la prestigieuse Académie
00:34:54 mais son nom sera connu dans tout le monde du théâtre.
00:34:57 Elle décide alors de devenir peintre et sculptrice.
00:35:00 Le problème, c'est que les beaux-arts sont
00:35:03 interdits aux femmes à l'époque. Qu'à cela ne tienne,
00:35:06 elle prend des cours particuliers et se fait tailler un costume d'homme,
00:35:09 tunique et pantalon blanc, dans lequel elle se promène.
00:35:12 Le scandale est énorme chez les bourgeois
00:35:15 conformistes, mais le baron de Rothschild,
00:35:18 Émile de Girardin et bien d'autres célébrités
00:35:21 accourront se faire peindre par Sarah.
00:35:24 Elle deviendra donc une artiste clivante et
00:35:27 anticonformiste, mais une artiste branchée de l'époque.
00:35:30 C'est pas rock ça ? La marque de fabrique
00:35:33 Sarah Bernard est en marche. Pendant cette traversée
00:35:36 du désert théâtral de deux ans, elle dira
00:35:39 à Georges Sand, dont elle était très proche, qu'elle sera
00:35:42 la plus grande actrice du monde ou pas du tout.
00:35:45 En 1872, c'est la consécration,
00:35:48 elle triomphe dans le Ruy Blas de Victor Hugo.
00:35:51 L'écrivain la surnommera "Voie d'or".
00:35:54 Ce ne sera d'ailleurs pas son seul surnom, puisque
00:35:57 Sacha Guitry la surnommera "Notre-Dame du théâtre",
00:36:00 Oscar Wilde la "Divine Sarah"
00:36:03 et que Jean Cocteau inventera le terme de
00:36:06 "monstre sacré" pour elle. Même
00:36:09 Freud était ensorcelé par l'actrice dont il avait
00:36:12 une photo dédicacée dans son cabinet de Vienne.
00:36:15 Côté coeur, Sarah Bernard est réputée pour être une mangeuse d'hommes.
00:36:18 Elle a collectionné les aventures de Victor Hugo
00:36:21 en passant par "Le Prince de Galles", "Futur roi d'Angleterre"
00:36:24 ou encore "Léon Gambetta" ou "Le Comte de
00:36:27 Rémusat", mais la liste serait trop longue à énumérer dans cette
00:36:30 chronique. On lui prête aussi des aventures avec
00:36:33 des femmes. Sarah ne s'est mariée qu'une fois
00:36:36 avec Aristide Darmala, un mauvais acteur grec
00:36:39 morphinomane, dont elle se séparera
00:36:42 8 ans après, sans jamais divorcer.
00:36:45 En 1880, à 30 ans, elle part faire sa première
00:36:48 tournée en Amérique sous les acclamations du public français.
00:36:51 Il faudra 3 jours au douanier américain
00:36:54 pour vérifier les 8 tonnes de bagages qu'elle a emmenées.
00:36:57 Un train Pullman est affrété pour la comédienne
00:37:00 avec sa chambre, bien sûr, mais aussi un salon
00:37:03 où doit se trouver un piano à queue, 4 lits
00:37:06 pour son personnel et 2 cuisiniers pour 7
00:37:09 mois de voyage qui couvriront 50 villes
00:37:12 pour 250 représentations où elle jouera
00:37:15 essentiellement la dame aux camélias et froufrou,
00:37:18 mais toujours en français. Lors de cette tournée,
00:37:21 elle jouera même dans le Far West devant des indiens
00:37:24 qui tiraient en l'air lorsqu'ils aimaient ses répliques.
00:37:27 Sarah Bernard est la seule artiste de l'époque à avoir
00:37:30 joué sur 5 continents durant sa carrière. Ses fans
00:37:33 lui arrachent ses robes ou des mèches de cheveux,
00:37:36 ce qu'on n'a jamais vu avant elle. Elle a donc créé les tournées
00:37:39 internationales bien avant les Beatles. Mais Sarah
00:37:42 Bernard, c'est aussi un corps qui souffre. Elle meurt sur scène
00:37:45 comme personne. C'est même pour ça qu'on se presse pour la voir.
00:37:48 Mais à chaque fois, elle tombe sur ses genoux.
00:37:51 A l'époque, les techniciens oublient régulièrement de mettre un matelas
00:37:54 pour amortir le choc. Les sauts répétés lors du
00:37:57 final de la Tosca lui déclencheront une tuberculose
00:38:00 ostéo-articulaire mal soignée qui la fera
00:38:03 atrocement souffrir au point qu'elle supplie qu'on l'ampute
00:38:06 à 70 ans en 1915.
00:38:09 Sarah adorait les animaux et
00:38:12 particulièrement les fauves au point qu'elle veut se faire greffer
00:38:15 une queue de tigre. Elle avait une panthère,
00:38:18 8 caméléons qu'elle mettait sur son épaule, un alligator
00:38:21 appelé Aligaga dont elle a dû se séparer
00:38:24 lorsqu'il a bouffé son foxtérier, un beau
00:38:27 inconstrictor pour poser ses pieds quand elle lisait qu'elle a dû
00:38:30 abattre lorsqu'il a commencé à gober les chats et les
00:38:33 grandes coussins en soie du salon. Elle a aussi un cercueil
00:38:36 chez elle où elle se repose qui a choqué beaucoup de monde.
00:38:39 Elle se fait photographier dedans et en fait faire des cartes
00:38:42 postales qui se vendent comme des petits pains. Elle a donc
00:38:45 aussi inventé le merchandising
00:38:48 et a été la première artiste à faire de la pub
00:38:51 pour du savon ou de la pscinthe. Politiquement,
00:38:54 elle avait des idées progressistes en étant contre la peine
00:38:57 de mort et en prenant fait des causes pour le
00:39:00 capitaine Dreyfus. Actrice, peintre,
00:39:03 sculptrice, propriétaire et directrice de théâtre,
00:39:06 femme d'affaires avisée et prospère à la fin de sa vie,
00:39:09 on a estimé qu'elle avait gagné l'équivalent
00:39:12 de plus de 185 millions d'euros d'aujourd'hui.
00:39:15 Pour toutes ces raisons, on peut dire que
00:39:18 Sarah Bernard a inventé le show business et toutes les
00:39:21 excentricités et les excès qui vont avec,
00:39:24 mais aussi la postérité. A son enterrement le
00:39:27 26 mars 1923, une de ses élèves
00:39:30 s'est agenouillée sur sa tombe et a crié
00:39:33 "Les dieux ne meurent pas" et elle avait raison
00:39:36 puisque cent ans après sa mort, on célèbre encore l'actrice
00:39:39 dont la devise était quand même "Et moi,
00:39:42 Sarah, je l'aime pour toujours". Bon dimanche !
00:39:45 - Merci beaucoup, merci beaucoup
00:39:48 Valérie Zetoun de nous parler de Sarah Bernard.
00:39:51 Alors tiens, justement, je vais faire le lien avec vous, Jacques Weber,
00:39:54 puisque Valérie nous disait qu'elle
00:39:57 avait été admise à la comédie française avant d'en être
00:40:00 éjectée. J'ai lu en préparant l'interview, Jacques Weber,
00:40:03 qu'on vous avait proposé d'intégrer la comédie française
00:40:06 et que vous avez refusé. C'est vrai ? - Oui, on me l'a proposé
00:40:09 deux fois. La toute première fois, c'était
00:40:12 à la sortie du conservatoire, parce que j'ai eu le prêt d'excellence, donc là,
00:40:15 ils sont un peu obligés de me la proposer.
00:40:18 Et alors, il y a deux raisons à ça pour lesquelles je refuse.
00:40:21 Une raison totalement idiote,
00:40:24 c'est qu'on est pas loin de mai 68,
00:40:27 moi je suis très très gaucho-marxiste-héliniste
00:40:30 sans savoir trop ce que ça voulait dire, mais enfin bon, c'était comme ça.
00:40:33 Et puis, donc pour nous, oui, la comédie française
00:40:36 c'était une théâtre de droite, et le TNP c'était une théâtre de gauche.
00:40:39 Donc pas question d'aller dans l'empire
00:40:42 de la droite, ce qui est un peu rudimentaire, un peu
00:40:45 con. Et puis, l'autre raison qui était plus juste
00:40:48 quand même, c'était celle que je n'aimais pas du tout, et que je n'aimais pas
00:40:51 encore, l'alternance. C'est-à-dire de passer d'un rôle à un autre
00:40:54 d'un jour à l'autre. Un jour vous jouez Hamlet, le lendemain Alceste,
00:40:57 le lendemain vous faites une figuration, bras d'avoine de la Merluche dans la Barre.
00:41:00 Tout ça, j'aimais pas, je voulais pas. Donc j'ai
00:41:03 refusé, et puis, il n'y a pas tellement longtemps,
00:41:06 Éric Ruff m'a proposé d'y entrer, alors là avec un âge
00:41:09 certain, quoi. Et je n'ai pas
00:41:12 voulu, parce que là encore, il y avait ce problème d'alternance
00:41:15 qui me touchait beaucoup, et puis surtout, une somme de travail
00:41:18 qui me semblait considérable, et moi maintenant
00:41:21 j'ai un rythme plutôt lent, j'aime bien rêvasser,
00:41:24 j'aime bien marcher des heures, penser à mon rôle, penser
00:41:27 au rendez-vous de ma représentation du soir. Donc c'est un petit peu
00:41:30 par fainéantisme, peut-être, que j'ai refusé
00:41:33 cette deuxième fois. Mais je dois dire que
00:41:36 la comédie française que j'ai connue étant jeune, il y avait des acteurs
00:41:39 absolument magnifiques, et c'est eux
00:41:42 qui m'ont donné envie, c'était Hirsch, Charon, Roussillon, etc.
00:41:45 Et là maintenant, le français est à des plus beaux lieux
00:41:48 de théâtre au monde, et il y a une troupe absolument splendide
00:41:51 de très jeunes acteurs, qui sont vraiment
00:41:54 qui nous en foutent un grand coup dans la tête, vraiment, moi je suis
00:41:57 sidéré par leur talent. - Jacques Weber,
00:42:00 fait son brot du bon show sur RTL, on va se retrouver dans quelques heures, on s'en va tout de suite.
00:42:03 (Générique)
00:42:06 Alors moi, si je n'avais plus qu'une heure à vivre,
00:42:09 je demanderais 30 minutes de rame, pour pouvoir écouter
00:42:12 le bon dimanche show. 14h-15h30 sur RTL.
00:42:15 Jacques Weber fait son bon dimanche show sur RTL
00:42:18 jusqu'à 15h30. Cher Jacques, vous passez un bon moment pour l'instant, tout va bien ?
00:42:21 - Merveilleux, formidable. - Alors, c'est le moment où je me fais épauler
00:42:24 par l'intelligence artificielle, on est obligé, on en donne une 23, il faut
00:42:27 passer par là, cher Jacques, le problème c'est qu'on est dimanche, donc je
00:42:30 ne récupère pas la truite la plus oxygénée de la rivière, vous allez
00:42:33 comprendre. Notre intelligence
00:42:36 artificielle ici s'appelle Thierry, je vous la présente,
00:42:39 Thierry, elle est là pour rechercher des interviews que vous avez pu donner
00:42:42 dans la presse écrite, et essayer de répondre
00:42:45 à des questions, à travers
00:42:48 ces interviews que vous avez pu donner. Bonjour Thierry. - Bonjour Bruno,
00:42:51 et bonjour à votre invité Jacques Weber.
00:42:54 Moi aussi, j'aime beaucoup le théâtre classique,
00:42:57 être ou ne pas être, tel est le
00:43:00 roc, le cap, la péninsule de mon vélo,
00:43:03 mon vélo. - Très bien, je vous avais
00:43:06 dit, c'est pas le top du tap.
00:43:09 Thierry, peut-on commencer aux origines
00:43:12 de l'amour de Jacques Weber pour le théâtre ?
00:43:15 Facile, il disait au JDD en septembre
00:43:18 2015, si je fais ce métier,
00:43:21 c'est qu'à l'âge de 12 ans, j'ai fait ma première
00:43:24 rencontre au théâtre à la Comédie Français
00:43:27 avec Lavar, jouée par Georges Chamara.
00:43:30 Oui, tout à fait exact, c'est ça.
00:43:33 Et c'est pas tellement, c'est bon, Chamara était merveilleux, mais c'est surtout
00:43:36 la toute dernière scène de Lavar où il y a ce qu'on appelle
00:43:39 le Deus Ex Machina, et le gars arrivait par le fond du théâtre
00:43:42 en faisant des grands mouvements de chapeau à plumes, c'était Henri
00:43:45 Roland, et je me souviens toute ma vie de la réplique, c'était
00:43:48 "Qu'est-ce, Seger Arpagon, qu'avez-vous ?
00:43:51 Je vois tout ému." Et cette espèce de façon
00:43:54 de rentrer en scène comme ça, j'ai dit "Bah, je fais du théâtre."
00:43:57 Voilà, j'en sais pas plus.
00:44:00 Comment se traduit l'amour de Jacques Weber pour la scène, Thierry ?
00:44:03 Je peux essayer de répondre à ça avec
00:44:06 une interview récente à West France, en janvier
00:44:09 dernier, quand je joue, chaque
00:44:12 représentation est différente. C'est ce qui fait
00:44:15 la beauté et le danger qu'on ressent.
00:44:18 Oui, c'est tout à fait vrai. Vous savez, c'est la phrase
00:44:21 célèbre de Jouvet qui dit "Au théâtre, on joue,
00:44:24 au cinéma, on a joué." Et on
00:44:27 retourne tous les soirs au théâtre parce que
00:44:30 soit on a été bien,
00:44:33 on a été très bien la veille, et on se dit "Merde, j'ai très
00:44:36 peur, je serai jamais aussi bien demain." Et puis
00:44:39 soit alors on a été mauvais, on se dit "Demain,
00:44:42 je serai bien." Ça n'est jamais la même chose. - C'est un peu le mythe
00:44:45 excisif en fait, c'est-à-dire que vous passez votre journée à remonter une pierre et le lendemain
00:44:48 il faut recommencer. - Oui, c'est toujours une première fois.
00:44:51 Et on ne sait jamais. Par contre, ce qui est vrai aussi, c'est que
00:44:54 plus... et c'est pour ça que j'aime les longues durées de représentations,
00:44:57 et Strahler disait "On commence à jouer bien un rôle
00:45:00 au bout d'une... entre 40 et 50 fois."
00:45:03 Et c'est vrai. Vous vous avez beau répéter comme un
00:45:06 fou, il y a le phénomène de la première où vous êtes encore totalement
00:45:09 tout neuf, c'est tout neuf, ça sent... c'est comme
00:45:12 une chaussure neuve, ça fait encore mal aux pieds, et puis petit à petit on dit
00:45:15 dans notre jargon que le rôle descend. On rentre en vous
00:45:18 et descend, et plus on avance dans les représentations,
00:45:21 mieux on est, c'est vrai. - 500 fois Cyrano, je pense qu'au bout d'un moment
00:45:24 vous étiez le gars en fait. - Oui, oui.
00:45:27 Ce qui est étonnant en même temps, c'est que
00:45:30 si vous comptez ça sans représentation de Cyrano,
00:45:33 je suis vraiment fou de joie et très
00:45:36 heureux et très fier peut-être de dire "présentation en tout".
00:45:39 Les autres, c'est le métier qui fait que ça...
00:45:42 Vous savez on dit toujours qu'une mise en scène est bonne
00:45:45 quand le spectacle est formidable, même si les acteurs sont plus ou moins
00:45:48 en forme. C'est le problème des équipes de football, c'est la même chose.
00:45:51 Les très grands génies du football ne marquent pas
00:45:54 trois buts à chaque match, mais de temps en temps
00:45:57 il y a la grâce qui tombe, soit sur le joueur, soit sur toute l'équipe
00:46:00 en même temps. Et là c'est beaucoup plus mystérieux, on sait pas ce qui se passe.
00:46:03 - D'ailleurs, Jacques Weber,
00:46:06 cher Thierry, a-t-il une astuce pour être un bon comédien ?
00:46:09 - Pas sûr que cela suffise à construire
00:46:12 une carrière, mais en décembre 2016,
00:46:15 dans l'Obs, il donnait ce conseil
00:46:18 "Si un comédien veut apprendre à bien parler et bien
00:46:21 déclamer, je ne saurais trop lui conseiller les cours
00:46:24 de chant". - Ah oui,
00:46:27 c'est drôle, j'ai dit ça. C'est vrai que c'est très important
00:46:30 tout simplement parce que le cours de chant vous refait
00:46:33 prendre conscience si tant est que vous tombez sur un bon prof de chant
00:46:36 pas sur un taré qui vous dit "J'ai eu un accident vocal,
00:46:39 ça y est, j'ai trouvé la science du chant". Alors là,
00:46:42 il y a une bande d'escrocs absolument monumentales. Que toi, demain matin,
00:46:45 tu peux être prof de chant si tu veux. - Oui. - Comme moi. Mais non, non,
00:46:48 ou prof d'art dramatique, mais oui, il n'y a pas de diplôme, il n'y a rien,
00:46:51 c'est très compliqué. - Oui, on peut s'inventer. - En tout cas, les grands profs de chant
00:46:54 vous font prendre conscience de ce qu'est la respiration.
00:46:57 Revenir à la respiration primaire,
00:47:00 prendre conscience de s'appuyer sur le bas,
00:47:03 sur le périnée, etc. C'est toute une science.
00:47:06 Et c'est vrai que plus vous travaillez ça, plus vous êtes libérés,
00:47:09 plus votre voix est tranquille, moins
00:47:12 elle se place dans des mauvais refus, soit timidité,
00:47:15 soit crispation, etc. C'est très important, je dirais
00:47:18 presque même sur un plan
00:47:21 de bien-être profond. - Un des
00:47:24 rôles cultes, cher Thierry, c'est
00:47:27 celui de Lavar, quel est donc le rapport de mon invité
00:47:30 à l'argent ? - Réponse dans le JDD
00:47:33 en septembre 2015. - Ah, enfin, si j'ai répondu à tout. - Même en constatant
00:47:36 que le monde fait très peur, on finit tous
00:47:39 par comprendre que le fric n'est pas la puissance,
00:47:42 c'est l'impuissance. - Elle est belle, cette phrase.
00:47:45 - Oui, ça, je le crois de plus en plus.
00:47:48 Même si on est totalement assujettis à des lois économiques
00:47:51 et que l'on en soit les rebelles
00:47:54 patentés ou qu'on en soit les profiteurs patentés,
00:47:57 il n'empêche que c'est
00:48:00 au bout d'un moment d'être inféodé à l'argent,
00:48:03 c'est une forme d'impuissance,
00:48:06 c'est évident. - Une dernière info sur mon invité,
00:48:09 Thierry ? - J'adorerais, mais il faut
00:48:12 absolument que je parte, car je n'ai plus du tout
00:48:15 envie de vous parler. - Merci beaucoup. Ah ben, j'avais prévenu.
00:48:18 C'est l'intelligence artificielle. C'est Jacques Weber
00:48:21 qui fait son Bon Dimanche Show sur RTL, on va se retrouver dans quelques instants.
00:48:24 A tout de suite.
00:48:27 Allez, on y retourne.
00:48:36 Je te désannonce Juliette Armanet.
00:48:39 Juliette Armanet, à l'instant, qu'importe sur RTL.
00:48:42 - J'adore. - C'est vrai ? - J'adore, je suis fan.
00:48:45 - Allez, go.
00:48:48 Le Bon Dimanche Show,
00:48:51 l'émission écoutée jusqu'en Ouzbékistan.
00:48:54 Ah oui, mais ça par contre, moi je parle pas du tout
00:48:57 l'Ouzbék. - Qu'est-ce que c'est, racisme ? - Ah oui, peut-être,
00:49:00 mais moi j'ai fait espagnol en LV1.
00:49:03 Bruno Guillon sur RTL.
00:49:06 C'est Jacques Weber qui fait son Bon Dimanche Show sur RTL, on ne dit jamais assez aux gens
00:49:09 qu'on les aime, sortez aux éditions de l'Observatoire.
00:49:12 C'est le nouveau livre de Jacques Weber, on en parle pendant l'émission, j'aimerais quand même
00:49:15 que vous parliez aussi de Jacques Weber sur scène, puisque actuellement
00:49:18 vous jouez Jacques Weber à Vif,
00:49:21 ça se joue à la Scala, où vous reprenez des textes,
00:49:24 alors des textes issus de la littérature française, mais il y a aussi
00:49:27 Raymond Devousse dans... - Oui, il y a
00:49:30 un mélange de textes qui passent
00:49:33 des contemporains aux classiques, aux célèbres et aux pas
00:49:36 célèbres du tout, drôles, pas drôles,
00:49:39 émouvants, etc., mais surtout, ce qui est très important dans ce spectacle
00:49:42 et ce qui est nouveau, c'est le fait non pas que je suis accompagné
00:49:45 mais que nous sommes ensemble avec deux
00:49:48 musiciens magnifiques, un grand spécialiste de la musique
00:49:51 contemporaine, évidemment, à l'accordéon, Pascal Comté, qui est un
00:49:54 immense accordéoniste, et face à lui,
00:49:57 Greg Zlapp, qui lui est un rockeur, et je pense que c'était pas évident
00:50:00 que ça marche ensemble, et ça marche merveilleusement ensemble,
00:50:03 et Greg Zlapp, tout le monde le connaît, ceux qui ont été voir Johnny Hallyday,
00:50:06 - Oui, je l'ai vu tout à l'heure, oui. - Et ben voilà, c'est un type
00:50:09 d'espèce de génie de l'harmonica absolument invraisemblable,
00:50:12 et d'être accompagné avec eux, de
00:50:15 jouer ensemble, c'est un bonheur, parce que vraiment, ce sont
00:50:18 des très très grands artistes, et il y a des moments,
00:50:21 et ils sont toujours en impro, jamais il n'y a un truc fixé
00:50:24 dans ce que nous faisons tous les soirs, je ne sais jamais ce qu'ils vont faire,
00:50:27 et c'est magnifique. - On parlait tout à l'heure, on faisait allusion
00:50:30 aux critiques, et on citait une critique
00:50:33 de Téléram, critique célèbre, vous avez
00:50:36 quel regard par rapport aux critiques, monsieur Jacques ?
00:50:39 - Très honnêtement, parce que c'est très simple,
00:50:42 on a absolument besoin du rapport critique,
00:50:45 que ce soit avant le spectacle, et après,
00:50:48 il y a une continuité, et il y a une avant-
00:50:51 avant-tech, il y a quelque chose
00:50:54 qui est absolument fondamental, il faut poursuivre
00:50:57 le débat, la discussion s'ouvre, le silence
00:51:00 d'après la musique est aussi important que la musique elle-même, disait Mozart.
00:51:03 Alors, les critiques font leur boulot,
00:51:06 et généralement ils le font plutôt bien, et ça m'est arrivé de me faire
00:51:09 assassiner par des gens que j'aime beaucoup, ça m'est arrivé,
00:51:12 et j'ai même pris dans leurs critiques, j'ai
00:51:15 entendu certaines choses, je m'en suis servi, mais vraiment, je le dis
00:51:18 avec la plus grande honnêteté, où d'un seul coup
00:51:21 j'ai pété les plombs, c'est quand il y a d'un seul coup une espèce
00:51:24 d'acharnement, et une méchanceté, une précieusité
00:51:27 un snobisme qui là, m'exaspère, et là je dis "merde,
00:51:30 là vous m'emmerdez". - Alors nous on a une rubrique dans l'émission,
00:51:33 cher Jacques Weber, qui s'appelle "Les critiques du web", je vous explique comment ça se passe,
00:51:36 et on le fait avec tous nos invités, on récupère une des œuvres
00:51:39 de notre invité, et on va sur un site,
00:51:42 alors ça peut être un site marchand, tel qu'Amazon, c'est le cas
00:51:45 aujourd'hui, et vous savez que quand on achète un produit sur ce genre de site,
00:51:48 on peut mettre une note qui va de 1 à 5,
00:51:51 de 1 étoile à 5 étoiles, et on explique le pourquoi de cette note.
00:51:54 On prend des bonnes ou des mauvaises critiques, mais celles qui tombent à côté,
00:51:57 c'est-à-dire celles qui nous font rire, et vous allez comprendre pourquoi,
00:52:00 et plutôt que de vous les lire telles quelles, on va se torturer
00:52:03 un peu l'esprit, on les fait passer dans un appareil
00:52:06 qui transforme la critique qui est en français dans une autre langue,
00:52:09 moi je vous les fais écouter dans une langue étrangère, et vous me dites si à l'oreille c'est une bonne
00:52:12 ou une mauvaise critique, et après on la découvre ensemble. - Ah d'accord.
00:52:15 L'œuvre choisie, on est remonté loin. Je préfère vous prévenir, cher Jacques Weber,
00:52:18 l'un de vos premiers rôles marquants, en 1979
00:52:21 vous étiez Edmond Dantes dans "Le Comte de Monte-Cristo",
00:52:24 une série télé de 6 épisodes, disponible en DVD
00:52:27 dans la collection "Mémoire de la télévision",
00:52:30 la note globale est très bonne, 4,5/5, et là maintenant,
00:52:33 on est allé récupérer d'autres critiques, donc la première on l'a traduite en philippin.
00:52:36 Bonne ou mauvaise critique, d'après vous ?
00:52:53 Eh bien, vous avez bien entendu. - Et j'ai l'impression
00:52:56 que c'est une critique moyenne.
00:52:59 Non, c'est une bonne critique. - Bonne critique.
00:53:02 Freppel a écrit "Je rêve d'une suite avec Weber face à Depardieu
00:53:05 où les deux se battent pour savoir qui est le vrai Edmond Dantes".
00:53:08 Ah c'est drôle ! - Et à la fin ils se bagarrent.
00:53:11 C'est drôle !
00:53:14 Critique numéro 2, on l'a traduite en russe.
00:53:18 "Eh, technarii, si vous devez faire des disques
00:53:21 en format 4/3 sans son,
00:53:24 vous pouvez rester en poste".
00:53:27 Bonne ou mauvaise critique ?
00:53:30 J'ai l'impression que c'est une critique très sensuelle et qui adorait
00:53:33 mon physique phénoménale d'Edmond Dantes.
00:53:36 C'est pas ça ?
00:53:39 Le pont total, le prétentieux.
00:53:42 Je vous rappelle que c'est une critique en réaction de cette série de 1979.
00:53:45 Je le dis parce que c'est important.
00:53:48 Déjà vu a mis 0/5 et la critique est la suivante.
00:53:51 "Eh, les gars de la technique, si c'est pour faire des DVD
00:53:54 au format 4/3 sans le fond d'olbi, vous pouvez rester couché".
00:53:57 Ah bah oui ! Mais il a acheté le truc il y a une semaine.
00:54:00 Critique numéro 3, on l'a traduite en tchèque.
00:54:12 Bonne ou mauvaise critique ?
00:54:15 Encore une fois, je dis qu'on prend des critiques qui tombent à côté et qui sont drôles.
00:54:18 C'est une mauvaise critique.
00:54:21 Funky Frank a mis 1/5 et la critique est la suivante.
00:54:24 "Un travail partiel et peu fidèle à l'original, il n'y a même pas la tirade du nez
00:54:27 ni la scène du balcon".
00:54:30 C'est génial !
00:54:33 Je me rends compte que ce sont les mecs
00:54:36 qui ne m'assassinent pas.
00:54:39 En tout cas, je peux vous dire que s'il y a
00:54:42 49 ou 50 versions de "Montecristo",
00:54:45 la plus fidèle de toutes, mais archi-fidèle,
00:54:48 c'est l'adaptation de Denis de la Patelière
00:54:51 que nous avons réalisée.
00:54:54 L'avant-dernière critique, nous l'avons traduite en coréen.
00:54:57 Je crois que c'est conciliant, je crois que c'est une bonne critique.
00:55:06 Herbab a mis 4,5/5 en disant
00:55:09 "Weber est très bon acteur, mais c'est quand même plus rigolo
00:55:12 quand il fait la chèvre ou le dîner de cons".
00:55:15 C'est pas vrai !
00:55:18 C'est du sérieux ça ?
00:55:21 Je vous jure qu'on les a vraiment brûlés sur Amazon.
00:55:24 C'est des vraies critiques laissées par des gens qui tombent un peu à côté.
00:55:27 Enfin, la dernière, on l'a traduite en polonais.
00:55:30 "Spagnoles fpienknie i interpretacii
00:55:33 Tylko scegou, pudełko o nazwie "Mini-serya"
00:55:36 Trwa 4 razy po 1,5 godziny
00:55:39 Nie nazywam tego mini"
00:55:42 Bonne ou mauvaise critique ?
00:55:45 Je ne sais pas du tout, je dirais plutôt pas bonne.
00:55:48 4,5/5 ça va. Non, 5/5 même si je dis des bêtises.
00:55:51 Flora Gobert a dit "Fabuleux de beauté et d'interprétation
00:55:54 Seul détail, le coffret dit "Mini-série"
00:55:57 Ça dure 4 fois 1h30, ça s'appelle pas "Mini"".
00:56:00 C'est un maxi.
00:56:03 Jacques Weber qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:56:06 On va se retrouver dans quelques instants. A tout de suite.
00:56:09 Et c'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:56:23 On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime.
00:56:26 C'est le livre de Jacques Weber. 50 années de carrière
00:56:29 où l'on surfe avec des moments de vie, avec des émotions.
00:56:32 On faisait allusion il y a quelques instants à Gérard Depardieu
00:56:35 dans Edmond Dantes dans le conte de Monte-Cristo.
00:56:38 Il est question de Gérard Depardieu dans votre livre.
00:56:41 Notamment lors d'une soirée improbable
00:56:44 que vous étiez censé organiser
00:56:47 en l'honneur de Jeanne Moreau
00:56:50 où rien ne se passe comme prévu.
00:56:53 C'est jubilatoire quand vous le racontez dans le livre.
00:56:56 - Oui parce que ça ce sont des choses qu'on n'arrive pas à croire.
00:56:59 J'étais chargé après une beuverie incroyable au Sherwood
00:57:02 j'avais dit mais je ferais ça génialement.
00:57:05 J'étais chargé d'organiser un hommage
00:57:08 pour l'ouverture du Festival International Cinématographique de Paris.
00:57:11 Et un hommage à Jeanne Moreau.
00:57:14 Donc je m'étais dit il faut réunir toute la jeune génération.
00:57:17 Donc ils étaient tous là Depardieu, Léotard,
00:57:20 Vigré, Balmercourt, Baille, tout le monde était là.
00:57:23 Et comme m'avait dit Jeanne Moreau
00:57:26 il ne faut jamais travailler avec son amoureuse.
00:57:29 C'était magnifique.
00:57:32 Et manque de pot j'avais pour amoureuse
00:57:35 une magnifique jeune femme qui travaillait
00:57:38 danseuse au Crazy Horse et qui avait le même physique que Musidora
00:57:41 la première femme vente du cinéma.
00:57:44 Je m'étais dit on va démarrer le spectacle avec Musidora
00:57:47 qui descend des cintres sur une corde.
00:57:50 Simplement j'avais oublié
00:57:53 que c'est 10 mètres là-haut. Et la nana comme elle faisait ça
00:57:56 sur une tige de fer au Crazy Horse. Elle avait dit bon ben je vais le faire.
00:57:59 Simplement quand elle s'est retrouvée là-haut.
00:58:02 C'était une italienne au sang chaud.
00:58:05 Donc il y avait les pompiers, les producteurs, tout le monde.
00:58:08 Pendant ce temps là comme c'était quand même du direct
00:58:11 il y avait le ministre de la culture qui disait "Mesdames et Messieurs je déclare
00:58:14 le Festival Cinématographique International de Paris ouvert".
00:58:17 (Rires)
00:58:20 Ça ne va pas tarder.
00:58:23 Il y a un problème d'antenne. Nous allons bientôt...
00:58:26 Ouvert. Et ça a duré.
00:58:29 Il y avait le rideau qui restait fermé parce qu'elle ne voulait pas rentrer.
00:58:32 Et ça a été un fiasco total.
00:58:35 Et c'était... C'est là où c'est formidable.
00:58:38 Alors à la fin justement Gérard devait faire le générique.
00:58:41 - Oui mais il le fait avec un accent. - Il est arrivé avec un accent arabe.
00:58:44 Il dirait que ce n'était pas du meilleur goût.
00:58:47 Il n'avait pas bu que de la Contrexéville. En plus il était avec Léotard.
00:58:50 - Alors vous voyez ce que je veux dire. - Je vois bien.
00:58:53 C'était totalement épouvantable. Le beat total.
00:58:56 "Bon on coupe tout ça. On coupe le générique. Nanana".
00:58:59 J'étais, comment on dit, blacklisté.
00:59:02 Complètement après cette émission.
00:59:05 Mais ce qui est extraordinaire c'est qu'à la fin de ce numéro
00:59:08 qui devait durer une heure de tout ça, avec tous les intervenants
00:59:11 Jeanne Moreau devait arriver sur un chariot
00:59:14 et sur des ride-travelling
00:59:17 et chanter une chanson à elle.
00:59:20 "On s'est perdus de vue".
00:59:23 - "On s'est connus". - Et puis là le miracle s'est fait.
00:59:26 Une fois de plus elle est arrivée.
00:59:29 Et juste avant d'entrer en scène elle fait "Jacques ça se passe très bien".
00:59:32 "Tu parles en hypocrite".
00:59:35 Mais elle a tout sauvé.
00:59:38 Elle a tout sauvé parce que bon ben voilà.
00:59:41 Vous savez moi je dis toujours, il y avait un trio majeur
00:59:44 sublime et crabouillant. C'était Signoret,
00:59:47 Moreau et Romus Nezer. On n'en sort pas.
00:59:50 - D'ailleurs on l'a prend en livre. C'est grâce à Jeanne Moreau
00:59:53 qu'ensuite vous rencontrez Simone Signoret.
00:59:56 - Ah ben non, c'est pas exactement comme ça.
00:59:59 Moi en fait je rencontre Simone Signoret
01:00:02 par rapport à État-Tiège. Je me tourne avec Costa Gavras au Chili
01:00:05 avec Yves Montand. Et puis après par amitié
01:00:08 avec Catherine Allégret. Je me retrouve dans une soirée
01:00:11 dont je parle. C'est ça dont il faut parler.
01:00:14 C'est ces petites histoires magnifiques.
01:00:17 Et je me retrouve le jour de l'an
01:00:20 tout seul avec ma femme,
01:00:23 avec Catherine Allégret et son amie Maurice Baudot
01:00:26 et Simone Signoret, Yves Montand. C'est tout.
01:00:29 - C'est extraordinaire. - Vous vous rendez compte, on est dans la maison d'Auteuil.
01:00:32 Moi j'avais jamais partagé mes soirées
01:00:35 avec des monstres comme ça. Et ils se chipouillaient
01:00:38 "Non mais arrête, tu nous emmerdes avec ton bouquin à la nostalgie.
01:00:41 Et puis ce qu'elle était, on sait qu'elle n'est plus ce qu'elle était."
01:00:44 Et alors après, tu sais, quand je vais faire mon show
01:00:47 "Ah ben alors Montand tu nous fais ton show."
01:00:50 Il arrêtait pas de s'envoyer des vannes.
01:00:53 - Il disait "Oui je ne peux plus lever la jambe." - Ah ben oui il me disait
01:00:56 "Tu comprends, toi qui a le même âge que moi, on avait quand même 30 ans de différence."
01:00:59 Ça c'est tout Montand.
01:01:02 Mais c'est extraordinaire parce qu'il y avait un amour entre eux
01:01:05 et j'oserais dire que peut-être surtout
01:01:08 du côté de Simone Signoret
01:01:11 quand je l'ai vu répéter ou quand il a fait son show
01:01:14 à l'Olympia, son retour pour les victimes
01:01:17 du Pinochet, où je dis
01:01:20 "Signoret me prend le bras et me fait "Il est bien Montand."
01:01:23 Mais comme une jeune fille
01:01:26 les larmes aux yeux, c'est bouleversant
01:01:29 de voir ça, c'est merveilleux.
01:01:32 C'est un peu l'histoire du cinéma français qu'on a avec nous jusqu'à 15h30
01:01:35 C'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche show sur RTL, on va se retrouver dans quelques instants
01:01:38 Il y a Thaïs qui viendra nous rejoindre, qui va vous tirer le portrait
01:01:41 cher Jacques, mais pour l'instant, merci d'écouter RTL, il est 15h.
01:01:44 *Musique*
01:01:52 RTL, 14h-15h30
01:01:55 Le bon dimanche show
01:01:58 avec Bruno Guion
01:02:01 Et avec Jacques Weber qui fait son bon dimanche show
01:02:04 sur RTL jusqu'à 15h30 avec nous
01:02:07 On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime
01:02:10 C'est le livre de Jacques Weber, voilà que j'ai dévoré
01:02:13 On a évoqué, alors évidemment je ne veux pas défleurer tout le livre
01:02:16 On a parlé de Simone Signoret et d'Yves Montand il y a quelques instants
01:02:19 On a parlé de Maxime Le Forestier
01:02:22 On a parlé de Jeanne Moreau, j'ai quand même appris que vous étiez le parrain de Robert Hossein
01:02:25 - Oui, il a décidé de se convertir à 47 ans
01:02:30 Et après ça a été un mystique carrément, totalement fou
01:02:33 Il me montrait des photos et me dit
01:02:36 "Eh, t'as vu Dieu ?"
01:02:39 Alors je regarde la photo, et c'était des arbres avec le soleil
01:02:42 qui filtre dans les arbres
01:02:45 "Alors, ça c'est quoi ?"
01:02:48 Je dis "C'est un arbre avec du soleil"
01:02:51 Il était devenu fou, mais lui aussi un grand fou devant l'éternel et magnifique
01:02:54 Il a fait venir un monde fou au théâtre
01:02:57 - Vous avez joué les plus grands rôles, Jacques Weber
01:03:00 qu'il soit de Molière, de Maupassant, de Shakespeare
01:03:03 Lequel de tous ces personnages est le plus proche du vrai Jacques Weber ?
01:03:06 De tous ceux que vous avez joué ?
01:03:09 - Je ne sais pas si j'arrive à me définir ou à me connaître
01:03:12 Mais disons qu'il y a forcément une part de soi-même
01:03:15 Lorsque l'on écrit ou lorsque l'on joue
01:03:18 Mais disons que désormais
01:03:21 Je suis plus près du roi Lyre que de Cyrano
01:03:24 Mais vers 35-40 ans
01:03:27 Il y avait quelque chose de l'ordre du panache
01:03:30 Mais ce n'est pas que ça, Cyrano
01:03:33 Ce qui bouleverse chez Cyrano, c'est bien autre chose
01:03:36 C'est d'argile, il y a une vraie fracture chez lui
01:03:39 Qui est peut-être aussi une pudeur
01:03:42 - On n'est pas loin de la fêlure dont parlait Francis Huster
01:03:45 Vous concernant au début de l'émission
01:03:48 - J'ai un mal foi à parler de moi
01:03:51 Francis l'a très bien fait, il m'a enterré place de la Madeleine tout à l'heure
01:03:54 C'était absolument magnifique
01:03:57 Non, non, non, je ne sais pas
01:04:00 Mais il y a une grande partie de moi dans Alceste aussi
01:04:03 Dans Don Juan
01:04:06 Avec ce que ça a de contradictoire
01:04:09 Parce que Don Juan n'existe pas
01:04:12 Mais lorsqu'il dit "Il n'y a rien qui puisse arrêter la pétosité de mes désirs
01:04:15 Je me sens à cœur à aimer toute la terre"
01:04:18 Là je suis totalement dans le rôle
01:04:21 J'adore la vitalité de cette phrase
01:04:24 - Ça tourne bien que vous parliez d'être dans le rôle
01:04:27 Puisqu'on s'est dit "C'est un monstre sacré Jacques Weber"
01:04:30 Je vais poser les bases pour ce qui va suivre
01:04:33 Cher Jacques Weber, nous allons faire une interview comédien
01:04:36 Je m'explique, on va faire ça comme un casting
01:04:39 Je vais vous poser des questions, mais avant que vous me répondiez
01:04:42 Je vais vous donner une intention, une émotion
01:04:45 Je vais faire un peu le metteur en scène de cette interview
01:04:48 Et vous allez devoir me répondre avec celle-ci
01:04:51 Jacques Weber, j'aimerais que vous me résumiez votre livre
01:04:54 "On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime pas"
01:04:57 "On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime"
01:05:00 Mais avec un faux rire
01:05:03 - Il est complètement con, je ne sais pas quoi dire
01:05:09 Il est complètement fou, je ne sais pas quoi dire
01:05:14 Je ne sais pas quoi dire
01:05:17 Je ne peux pas
01:05:20 - C'est pas possible
01:05:23 Jacques Weber, j'aimerais que vous me parliez, ça pourrait être facile
01:05:28 D'un de votre meilleur partenaire de jeu
01:05:31 Avec des goûts
01:05:34 - Non vraiment
01:05:37 C'est épouvantable
01:05:40 Je ne sais pas, mais tourner une scène avec Catherine Deneuve, c'est l'horreur absolue
01:05:44 Franchement, en plus, je devais
01:05:47 Dès la première prise, je devais lui ouvrir le corsage
01:05:50 Et elle était là, tellement belle, tellement splendide
01:05:53 C'était effrayant, c'était dégoûtant
01:05:56 C'est abominable, c'est un souvenir absolument épouvantable
01:05:59 - Pas mal hein ?
01:06:02 Et enfin, Jacques Weber, racontez-moi la plus belle déclaration qu'on vous ait faite
01:06:08 La plus belle déclaration d'amour en jouant la peur
01:06:12 - Oh là
01:06:16 C'était terrifiant parce que
01:06:19 Chiapa un jour est venue me voir
01:06:22 Elle avait fait sa photo dans Playboy
01:06:26 Elle pensait qu'elle allait me séduire immédiatement
01:06:30 Et elle m'a terrifié quoi
01:06:32 Elle me dit "Jacques, qu'est-ce que tu m'as vu dans Playboy ?
01:06:36 Parce que je ne suis pas que ministre, je suis une femme"
01:06:39 Moi j'étais terrorisé
01:06:42 - Mais c'est pas possible, c'est pas mal non ?
01:06:45 - C'est bien, Jacques Weber, je vous embauche
01:06:48 C'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche chaud sur RTL
01:06:50 On se retrouve dans quelques instants avec Thaïs Bauquier
01:06:53 Qui va venir vous tirer le portrait, cher Jacques, à tout de suite
01:06:56 Jusqu'à 15h30, la direction de RTL décline toute responsabilité
01:07:05 Sur ce qui pourrait se passer à l'antenne
01:07:08 Bruno Guillon, c'est le bon dimanche chaud
01:07:11 C'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche chaud sur RTL
01:07:14 On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime
01:07:17 Sortis aux éditions de l'Observatoire
01:07:19 Et puis il n'est pas trop tard pour aller applaudir
01:07:21 Encore jusqu'au 26 à l'Ascala
01:07:24 Votre spectacle sur scène, mais c'est à Avignon cet été ?
01:07:27 - Oui, c'est tout le festival d'Avignon à l'Ascala, Provence
01:07:30 - D'accord, avec Jacques Weber
01:07:33 Jacques, je vous présente Thaïs
01:07:36 Thaïs qui est cartonne sur scène
01:07:39 Chaque dimanche vient faire le portrait de l'invité
01:07:42 C'est le moment où on applaudit dans l'émission
01:07:44 Autant on n'applaudit pas l'invité principal
01:07:46 Mais Thaïs, on est obligé, c'est contractuel
01:07:49 - Hello tout le monde, ça va ?
01:07:51 De mieux en mieux l'ambiance, qu'est-ce qui se passe ?
01:07:54 On dirait Valérie Zetoun à un cours d'histoire de Maître Gims
01:07:57 Oui, parce que lui, autant l'électricité en Égypte, je ne sais pas
01:08:00 Mais a priori, il n'a pas la lumière à tous les étages
01:08:03 J'espère que vous avez passé tous une bonne semaine
01:08:06 Vous avez passé une bonne semaine Jacques ?
01:08:07 - Ok, j'en suis ravie, je peux m'arrêter là
01:08:09 Non mais tout va bien, tout va bien, j'ai remarqué
01:08:11 On n'a pas le droit de faire des concerts dans les églises désacralisées
01:08:14 Quand on s'appelle en tout cas Bilal Hassani
01:08:17 Mais est-ce qu'on peut lui foutre la paix à ce garçon ?
01:08:19 Il s'est déjà tapé 3 ans de Danse avec les Stars
01:08:22 Et 205 versions de Chandelier par Chaim et un Carré Plongeant
01:08:25 Est-ce qu'on peut le laisser chanter ?
01:08:27 En plus, vous ne voulez plus y faire la messe ?
01:08:29 Mais on n'a pas le droit non plus d'y aller, c'est chiant
01:08:31 C'est un peu comme le mec qui t'a mis un râteau
01:08:33 Il fait chier ton nouveau mec parce qu'il ne te mérite pas
01:08:35 Merde !
01:08:37 Celui dont la présence se mérite, c'est vous évidemment
01:08:39 Jacques, je suis ravie de vous rencontrer
01:08:41 Vous venez nous voir pour votre livre autobiographique
01:08:44 On ne dit pas assez aux gens qu'on les aime
01:08:46 Alors, je vous dirais, ça dépend de quelle dose de MDMA j'ai pris
01:08:49 Parce que là, c'est la foire où je t'aime, gueuler est gênant
01:08:52 On dirait un concert de Lara Fabian
01:08:54 La dernière fois, je suis restée 1h20 dans les toilettes
01:08:58 A booster le moral d'une fille que je venais de rencontrer
01:09:01 Il y a un truc qui s'est passé, je l'ai tellement hypée la meuf qu'on s'est embrassé
01:09:04 Et au bout de 20 minutes, il y a un mec qui m'a réveillée en me disant que je léchais le miroir du lavabo des pistotières
01:09:09 Bref !
01:09:11 La dernière fois que j'ai eu confiance en moi
01:09:13 Mais je suis d'accord, dans un autre contexte, vous avez raison
01:09:16 On ne dit pas assez aux gens qu'on les aime
01:09:18 Je trouve également qu'on ne dit pas assez aux gens qu'on les aime pas
01:09:22 Dans un autre sens
01:09:24 Et je me suis rendu compte que moi, il y avait pas mal de gens que j'aimais pas
01:09:26 Et comme en ce moment, je suis en thérapie, j'essaie d'avancer là-dessus
01:09:29 Alors je vais dire aux gens que je les aime pas
01:09:31 J'aime pas les gens qui t'appellent la miss
01:09:33 Vous pouvez aller brûler en enfer
01:09:35 Comment ça la miss ?
01:09:37 Ça va et toi ?
01:09:39 Et Valérie Zetoune, je t'explique même pas
01:09:41 Tu m'as jamais appelé la miss ?
01:09:43 Hier tu m'as dit que t'es excitante quand il y a ta mère
01:09:46 (Rires)
01:09:50 C'est mieux ouais
01:09:52 J'aime pas ceux qui t'appellent la miss
01:09:54 J'aime pas les contrôleurs RATP
01:09:56 J'aime pas ceux qui dansent derrière N'oubliez pas les paroles, ils me font super peur
01:09:58 J'aime pas Hitler, je sais que ça fait débat
01:10:00 Et le pire, j'aime pas les gens qui demandent d'enlever les chaussures chez eux en soirée
01:10:05 Ils m'énervent !
01:10:06 Toi t'as mis tes petites bottines là que t'attendais de mettre depuis un moment
01:10:09 Et d'un coup hop c'est un spectacle de danse contemporaine des CE2
01:10:12 Ça m'énerve, voilà
01:10:13 Mais après, bon vous, évidemment vous m'énervez pas, excusez-moi
01:10:16 Vous parlez dans votre bio d'ailleurs, il y a du bon monde quoi
01:10:18 On a Isabelle Adjani, Catherine Deneuve, Marguerite Duras, Grasse de Monaco, Jacques Villerey
01:10:23 Wow !
01:10:24 Enfin si vous étiez pas vous, je serais en mode mytho
01:10:27 Ok, ça m'a marre, tu vois
01:10:29 Mais moi, je veux dire, dans ma bio, il y aura rien, je suis un peu deg
01:10:33 Moi niveau name dropping, à part Bruno et Valérie, il y aura que dalle
01:10:36 Si, peut-être une fois, j'ai cru que j'avais croisé Aznavour et en fait c'était pas lui
01:10:40 En même temps j'aurais dû me douter, il avait un accent ch'ti et c'était la semaine dernière
01:10:44 Mais bon, je suis un peu con
01:10:45 J'espère que je vais vivre d'autres trucs, parce que sinon, ma bio, il y aura rien quoi
01:10:52 Il m'est rien arrivé
01:10:53 Ma psy m'a dit que j'en faisais des caisses et qu'elle s'ennuyait
01:10:55 Du coup j'en suis au 16 ou 20 quand j'y vais quoi
01:10:58 C'est sûr que après elle, sa journée avec deux viols et un inceste
01:11:01 Moi le jour où j'ai perdu le cross des trois torrents à cause d'une coulée de boue
01:11:04 Bah elle lâche pas une larme la gaufre, y'a un moment
01:11:06 D'ailleurs la psycho, ça fait partie de votre carrière puisque vous avez joué en thérapie
01:11:11 Vous jouez ce chef d'entreprise qui à la base voulait pas vraiment aller faire sa thérapie
01:11:15 Et c'est très cool d'ailleurs, je trouve, de montrer de vraies séances de psy quoi
01:11:18 Parce que moi jusqu'à il y a 10 ans, je pensais que la meilleure façon de régler ses problèmes en famille
01:11:22 C'était d'appeler Pascal, le grand frère, qui d'ailleurs n'a pas de petit frère a priori
01:11:26 Donc je sais pas pourquoi, ou alors il lui parle plus parce qu'il est pas dans un seul épisode
01:11:29 Et qu'il fallait genre sauter d'un pont avec ta mère et ta tante
01:11:33 En te criant "je t'aime" et en te frappant avec des marteaux en mousse
01:11:35 Enfin je veux dire c'est un budget quoi
01:11:37 Mais après y'a des gens qui sont réfractaires à la thérapie, c'est comme ça
01:11:40 Et c'est souvent ceux à qui ça ferait pas de mal, je trouve, en général
01:11:43 Moi je me rappelle de mon père qui me demandait pourquoi j'avais besoin d'y aller alors qu'il était là
01:11:49 C'est justement pour ça que j'y vais papa
01:11:51 D'ailleurs je pense, entre nous, que les parents devraient payer les thérapies des gamins
01:11:56 Parce qu'il y a un moment, en fonction des dommages causés
01:11:58 C'est comme la caution de l'appart, si tu chies sur les murs tu repayes la peinture
01:12:01 Enfin y'a un moment ça me paraît logique quoi
01:12:03 Je lance un truc
01:12:04 Mais bon je vais vous dire, peu importe le passé, vous le dites, le mieux c'est de ne pas reproduire les mauvais schémas
01:12:09 Et c'est vrai qu'on dit pas assez aux gens qu'on les aime par pudeur, d'hiver ou d'été
01:12:13 Avoir été aussi la peur qu'on se déverse solitaire et que ça nous bouffe de l'intérieur
01:12:17 Et qu'on se livre, comme dans le vôtre
01:12:19 Mais nous voilà captivés et on suit sans résistance ce que Jacques a dit
01:12:22 Écrit du cœur aussi mes solistes ici pour parler de vous et d'eux aussi
01:12:26 Et nous les compter un par un sans retenue
01:12:28 Alors merci beaucoup Jacques
01:12:29 Oh merci, merci Céline
01:12:31 Oh écoute, au théâtre ce soir
01:12:34 Quant à vous, quant à vous chers auditeurs et auditrices
01:12:37 Écoutez je vous ai pas oublié, le 8 juin c'est la journée mondiale d'hommage aux morts d'Indochine
01:12:42 On le dira jamais assez, mollo sur le pogo sur 3 nuits par semaine
01:12:45 Thaïs, vous allez revenir la semaine prochaine
01:12:48 Oh non, mais je peux pas, j'ai une soirée Magali Bédave, on fume des gens jusqu'à la tendinite
01:12:53 Merci Thaïs, merci
01:12:56 C'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche chaud pendant encore quelques instants sur RTL
01:13:00 On se retrouve juste après ça, à tout de suite
01:13:02 On dit que la nuit, tous les chats sont gris
01:13:09 Sauf Bruno Guillaume, qui garde son teint naturellement bronzé
01:13:14 Et qui en plus, n'est pas un chat
01:13:17 RTL, le bon dimanche chaud, avec Bruno Guillaume
01:13:20 Toujours bronzé, qui est pas un chat
01:13:22 C'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche chaud sur RTL
01:13:25 On ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime
01:13:28 On a adoré ce livre de Jacques Weber
01:13:31 On le disait, vous dressez des portraits touchants
01:13:34 On rentre dans votre intimité, et pour le coup, en parlant de portraits touchants
01:13:37 Il y a un passage avec votre frère, qui m'a beaucoup ému
01:13:42 Dont vous parlez, dans votre livre
01:13:44 Oui, c'est d'ailleurs très troublant ce qui s'est passé
01:13:47 Puisque, au moment où je jouais en thérapie
01:13:50 Le PDG que je jouais, parlait tout le temps de son frère
01:13:54 Pour lequel il avait une admiration sans borne
01:13:57 Et qui était mort extrêmement trop jeune, beaucoup trop jeune
01:14:00 Et vous étiez en train de vivre la même chose
01:14:02 C'était le moment où je perdais mon frère
01:14:05 Pour lequel j'avais aussi une...
01:14:08 Enfin, j'ai toujours d'ailleurs, ce que l'idée m'a compris dans ma pensée
01:14:11 Une immense admiration, c'était pour moi
01:14:14 Un homme exemplaire, puisque sa vie correspondait à ses idées, à son engagement
01:14:20 C'était un très grand philosophe, très très grand littéraire
01:14:23 Mais il était toujours à faire des ateliers d'écriture
01:14:27 Avec les sorties de prison, avec les gens défavorisés
01:14:30 Dans les quartiers les plus pauvres
01:14:33 Pour moi, c'est un des grands grands grands hommes que j'ai aimé dans ma vie
01:14:39 Et ça me guide encore, et je me sentais vraiment tout petit par rapport à ce grand monsieur
01:14:45 - Et il y a un autre passage très touchant dans le livre
01:14:48 On parlait de Maxime Le Forestier, là, au début de l'émission
01:14:51 Qui est un grand ami à vous, et pour lequel vous avez beaucoup de respect
01:14:55 Tout le monde a en mémoire la chanson San Francisco de Maxime
01:14:58 - Ah oui, lisez le Luc - Et Luc
01:15:00 Et justement, ce fameux Luc, à part intégrante dans votre livre
01:15:05 Vous en parlez, il est comédien, vous jouez avec lui
01:15:08 Et il s'avère qu'il est malade du sida
01:15:11 - C'est un des tout premiers malades du sida
01:15:13 - Et il y a une scène qui m'a bouleversé, où il est quasiment à l'article de la mort
01:15:18 - Il est carrément à l'hôpital, et il faut que je discute presque violemment avec les médecins
01:15:25 Pour le faire sortir, je lui dis "écoutez"
01:15:27 Il me dit "mais vous savez que si vous le faites sortir, il peut mourir"
01:15:30 Je dis "je prends le risque, je pense que ça lui fera un bien fou de monter sur scène et d'honorer son rôle"
01:15:36 Il dit "d'accord, mais c'était presque signé une décharge"
01:15:39 Bref, on l'emmène avec une ambulance, tout ça
01:15:42 Et ce qui est magnifique, c'est qu'il devait rentrer par les dessous du théâtre de la Porte Saint-Martin
01:15:47 Et Maxime Le Forestier, qui était son grand ami, ma femme qui était sa grande amie
01:15:53 Dans les dessous, le soutenait, parce qu'il n'avait plus de jambes, plus rien, c'était épouvantable
01:16:00 Et ils l'ont poussé pour le monter en scène, il est monté, il était complètement dans une espèce d'état de radieux, souriant
01:16:10 Il a joué tellement bien, il avait une scène à jouer, une scène c'est pas très long
01:16:14 Il avait une scène à jouer, et il l'a jouée de façon divine, et à tel point que c'est moi qui ai eu un trou
01:16:20 Emmanuel Béart, qui jouait Célimène, était au bord des larmes
01:16:24 Moi je regardais comme ça, je ne savais plus où me mettre, et j'ai oublié de jouer Alceste, j'ai arrivé plus le jour que Perdet
01:16:30 Et à la fin, on n'a pas hésité à marquer le coup, au salut on l'a mis en avant
01:16:37 Il a fait un pas en avant, et on l'a tous applaudi, on savait que c'était les tout derniers jours
01:16:42 C'était une des toutes premières victimes du SIDA, à l'époque où des connards disaient que ça venait des Africains, des singes verts
01:16:50 C'était l'horreur absolue, on avait peur de tout, je me souviens que cet homme nettoyait ses cuillères et fourchettes avec de l'eau de Javel
01:17:00 C'était terrible, ça a été un grand tournant de l'existence, d'humanité, cette histoire du SIDA
01:17:09 Ce passage en tout cas est extrêmement touchant dans le livre, vous parliez de montée sur scène
01:17:13 On va revenir sur les plus grandes répliques de l'histoire du théâtre
01:17:20 J'en ai récupéré quelques-unes, puisque vous avez joué les grands rôles du théâtre
01:17:25 Je vais voir à quel point elles vous correspondent
01:17:28 Je vais commencer avec "Le Bourgeois Gentilhomme" de Molière
01:17:31 "Le temps qui fuit nous y convie, profitons de la vie autant que nous pouvons"
01:17:36 Vous l'avez dit tout à l'heure, mais vous le confirmez, vous êtes plutôt du genre épicurien cher Jacques
01:17:40 Oui tout à fait, cette réplique est célèbre mais elle ne fait que reprendre
01:17:45 "Vivez si vous m'en croyez, n'attendez à demain"
01:17:47 On peut en citer des milliers, mais c'est vrai que "profitons-en" c'est très très court
01:17:52 Et hélas, plus on vieillit, plus on trouve ça très court
01:17:54 Dans "Aïr" de Voltaire, "On ne peut désirer que ce qu'on ne connaît pas"
01:18:00 Qu'est-ce que vous ne connaissez pas et qui vous rend curieux encore aujourd'hui Jacques ?
01:18:04 Je crois tout, c'est-à-dire que même si l'on connaît très profondément quelque chose ou quelqu'un
01:18:09 C'est au moment où on croit le connaître très profondément qu'on se rend compte encore qu'il reste mystérieux
01:18:15 Et le monde, malgré ce que l'on en connaît, reste toujours aussi mystérieux
01:18:19 Nono de Sacha Guitry, "La raison et la logique ne peuvent rien contre l'entêtement et la sottise"
01:18:27 Est-ce que ça vous est arrivé, ou ça vous arrive encore aujourd'hui de foncer tête baissée parfois pour des causes ?
01:18:33 De moins en moins tête baissée parce que je me rends compte qu'il faut quand même pour être vainqueur
01:18:41 Pour que la rébellion puisse se vaincre, il faut qu'elle soit argumentée et forte et non pas qu'elle soit chien fou
01:18:47 Mais en même temps, on a tout autant besoin de la forme de sagesse que je peux peut-être avoir maintenant très humblement
01:18:53 Et on a besoin aussi des chiens fous qui réveillent, qui réveillent le monde
01:18:57 On a besoin d'un "Ruy Blas" qui arrive, bon appétit messieurs, dans le conseil des ministres
01:19:02 Roméo Gillette de Shakespeare, "Amour, donne-moi ta force et cette force me sauvera"
01:19:08 Est-ce que vous pensez que l'amour c'est la plus grande de toutes les forces Jacques ?
01:19:11 J'aime pas toujours trop les classifications mais je pense que le désir est le plus grand moteur de l'énergie, du souffle et donc de la vie
01:19:21 Et donc tout près du désir, tout près, ça se frôle sans arrêt, il y a l'amour
01:19:26 Mais je pense que l'amour c'est l'amour de l'autre, c'est l'amour du monde, c'est l'amour du monde vivant, c'est l'amour du monde tout court
01:19:32 C'est l'ouverture, c'est la curiosité du tout
01:19:36 Alors puisqu'on parle d'amour, je vais finir avec cette citation de Racine dans "Phaedre"
01:19:41 "Je le vis, je le rougis, je palie à sa vue un trouble, celle-là dont mon âme est perdue, mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler"
01:19:48 Vous êtes quel genre d'amoureux Jacques Weber ? Séducteur ?
01:19:52 Un petit peu comme ça, un peu, je rougis, je palie, attendez à sa vue, je suis un peu comme ça
01:19:59 Moi j'ai cette chance qu'à 73 ans, je le revendique, j'ai continué à avoir l'émerveillement en barboteuse
01:20:12 J'adore être émerveillé, je suis toujours émerveillé par les gens que j'aime
01:20:18 Je suis très très émerveillant comme garçon, je m'émerveille très facilement
01:20:22 Et on reste émerveillé face à vous, c'est Jacques Weber qui fait son bon dimanche chaud
01:20:25 La dernière interview arrive dans quelques instants, il nous reste 1 minute 30, ce sera l'interview des 20 dernières secondes
01:20:30 Vous n'avez pas complètement tort, à tout de suite !
01:20:34 Une équipe de choc, le talent, l'exigence et les dernières technologies de pointe
01:20:43 Au service de la perfection, tout ça, ça sera pour plus tard
01:20:47 Pour l'instant c'est le bon dimanche chaud
01:20:49 Le bon dimanche chaud de Jacques Weber !
01:20:53 Jacques Weber à vif actuellement à l'Ascala, et ça se joue à l'Ascala d'Avignon tout cet été
01:20:59 Et puis ce livre, j'ai adoré Jacques Weber, on ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime
01:21:05 Vous nous emportez avec vous, c'est très très agréable à lire
01:21:09 Et puis encore une fois, c'est l'occasion de recroiser des gens qu'on aime
01:21:14 Tels que Nathalie Baye, telle que Catherine Deneuve
01:21:17 Et des gens qu'on a beaucoup aimé, telle que Simone Signoret, Yves Montand, Jacques Villerey
01:21:23 Avec qui vous avez commencé, voilà, c'est ces gens-là qui nous ont beaucoup touchés
01:21:28 Et ce livre est extrêmement touchant, cher Jacques
01:21:31 Alors on va finir cette émission avec l'interview des 20 dernières secondes
01:21:34 Elle dure 20 secondes, je vous donne à chaque fois un choix manichéen
01:21:38 Vous devez choisir le blanc ou le noir, sans étayer, sans chercher le pourquoi du comment
01:21:43 - Je n'argumente pas - Vous n'argumentez pas, mais le choix peut s'avérer compliqué
01:21:48 - Ah voilà - Attention, top chrono
01:21:50 La scène ou l'écran ?
01:21:53 - La scène - Molière ou Shakespeare ?
01:21:55 - Shakespeare - Écrire ou interpréter ?
01:21:58 - Interpréter - 1979 ou 2023 ?
01:22:03 - 2023 de toute façon - Robert Hossein ou Francis Huster ?
01:22:07 - Là vous allez être emmerdé - Oh là ! Francis Huster
01:22:11 Légion d'honneur ou Molière d'honneur ? Vous avez eu les deux
01:22:15 - Molière d'honneur - Paris ou Avignon ?
01:22:18 - Paris - Jouer ou diriger ?
01:22:21 - Jouer - Seul ou en troupe ?
01:22:25 - En troupe - 500 représentations au théâtre ou une seule prise au cinéma ?
01:22:29 - 500 représentations au théâtre
01:22:31 - Cher Jacques, ça a été un plaisir de vous avoir - Ah bah à moins alors, j'ai pris mon pied
01:22:39 - Écoutez, je suis ravi, je suis ravi, on ne dit jamais assez aux gens qu'on les aime
01:22:43 C'est le nouveau livre de Jacques Weber, merci beaucoup d'avoir passé cette heure et demie avec nous
01:22:47 - Merci à vous, vous êtes très agréable et généreuse - Merci à ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission
01:22:51 Karina Siemert, Aïs Vauquer, Agathe Deschamps, Véronique Millou, François Touchard et Valérie Zetoun
01:22:55 Dans quelques instants, les meilleurs moments des grosses têtes d'RTL
01:22:59 Et puis c'est Olivier Marshall qui sera notre invité
01:23:03 La semaine prochaine entre 14h et 15h30, belle journée sur RTL
01:23:07 [Musique]
01:23:13 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org