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00:00 [Musique]
00:25 Cette semaine d'hors-série, nous allons remonter le temps et partir à la découverte du W3,
00:31 un ancien QG allemand composé de dizaines de bunkers construits dans le secteur de Montouar
00:36 entre juin 1942 et août 1943.
00:41 Un ensemble inachevé qui aura finalement peu servi,
00:46 un point de l'histoire locale que les bénévoles de l'association Historius partagent volontiers avec les visiteurs.
00:53 [Musique]
00:56 Alors ici nous sommes à Cherchenoy devant le blochaus prétendu Hitler pour lui,
01:03 qui était prévu pour lui, et à Cherchenoy tout ce hameau avait été vidé de ses habitants par les allemands.
01:10 Ici il y avait sur sept communes des blocaus d'établis.
01:15 Là on est dans le plus gros blocau, c'était Hitler, les généraux, etc.
01:21 La transmission, l'électricité, et après dans toutes les autres campagnes,
01:26 ça va être que la DCA, défense contre avion, et puis également des troupes,
01:32 qui vont être là pour empêcher de pénétrer par ici.
01:35 [Bruit de pas]
01:37 Ici en 1940, il y avait une ferme, il y avait deux corps de bâtiment,
01:43 on va détruire cette ferme pour construire le blocaus dit pour Hitler,
01:49 parce qu'il fallait quand même un blocaus pour Hitler, c'était pas très loin du tunnel,
01:53 donc il pouvait garer son train là et il avait le temps de venir se mettre à l'abri.
01:57 Tous les murs font entre 3 et 4 mètres d'épaisseur, il y a ici 3200 mètres cubes de béton.
02:04 Alors ce sera des réquisitionnés, ce sera des volontaires, ça je n'en ai pas trouvé beaucoup,
02:10 ce sera aussi des prisonniers, il y aura aussi des prisonniers de guerre qui vont venir travailler.
02:16 Donc il y aura un petit peu de tout qui sera là pour faire les travaux.
02:20 [Bruit de pas]
02:23 Et là nous allons pénétrer dans un sas, voyez que les portes ont été enlevées, il y avait des grosses portes.
02:32 Et nous sommes dans un sas parce que les Allemands s'étaient rappelés qu'en 14-18 il y avait beaucoup de gaz,
02:38 et donc qu'il fallait épurer ces gaz avant qu'ils rentrent dans le blocaus.
02:43 Donc là il y avait de la ventilation qui épurait et renouvelait l'air.
02:48 Et après seulement on pénétrait dans le blocaus.
02:52 Là dans cette partie là, c'est toute la partie destinée à Hitler, sa chambre et sa salle de bain.
02:58 Et au mur, lorsqu'il coulait le béton, ils mettaient des tasseaux de bois,
03:06 de façon à pouvoir par la suite mettre du lambris.
03:10 Et pour Hitler, il fallait mettre du lambris qu'il soit non traité.
03:14 Il détestait qu'on traite le lambris.
03:17 [Bruit de pas]
03:23 Il n'est jamais venu ici par contre, la moitié de ce quartier général n'y a pas mis les pieds.
03:30 Et là nous allons vers sa salle de bain.
03:35 Donc là vous aviez la baignoire, vous aviez le lavabo et les toilettes ici à gauche.
03:43 Et ici ça a été saccagé, tout a été enlevé juste après la libération qui était le 11 août 1944.
03:53 [Musique]
04:22 [Musique]
04:38 Alors nous nous trouvons dans le bunker, on l'appelle le numéro 2, c'est le bunker de commandement.
04:45 Alors ce bunker servait en cas d'attaque aérienne.
04:49 C'est à dire que tout l'état-major qui se trouvait au château de Fleurigny,
04:54 en cas d'attaque, venait se réfugier dans ce bunker.
04:59 Pour que rien ne tombe en cas de souffle, de grenade ou quelque chose.
05:07 Il n'y avait rien au plafond.
05:10 Alors dans cette grande salle se trouvait une table et l'état-major pouvait consulter les cartes notamment.
05:19 Donc les trous qu'on voit là c'était pour passer les câbles, les gaines.
05:26 Comme dans le bunker numéro 1, c'était alimenté en eau, en électricité et en chauffage.
05:35 [Musique]
05:50 Toutes ces histoires glanaient au fil de ces rencontres avec les anciens.
05:54 Jean-Pierre les partage lors de visites qu'il propose de février à octobre.
05:58 Pour W3, le quartier général de Saint-Rimé, 3 à 4 heures de parcours sont proposées.
06:04 Une découverte riche en enseignements.
06:09 On a vu avec notre guide que certains malheureusement, enfin heureusement pour nous, n'ont pas eu le temps de servir.
06:15 Mais c'est impressionnant de se dire que tout ça a été construit dans un but précis.
06:20 Et c'est à côté de chez nous.
06:22 Tout ce qui a pu être le travail qui a été fait, toute l'organisation, c'est vrai qu'on ne veut pas...
06:29 Sans guide, on ne peut pas savoir.
06:32 [Musique]
06:36 L'immensité de cette architecture ne m'étonne pas plus que ça.
06:42 C'est simplement le fait que ça existait alors que je ne savais pas qu'il y avait eu un quartier général de construit ici.
06:50 Les gens de la région, le montoir et des environs, c'était la honte pour eux, la poignée de main entre Pétain et Hitler.
06:57 La France rentre dans la collaboration.
07:00 Donc là, après, quand ils ont vu les blocos, ils ont dit "ça, ça fait partie des Allemands".
07:04 C'est la honte aussi.
07:06 Donc c'est tombé dans l'oubli, ça a servi de dépotoir, de décharge et plus personne ne voulait s'en occuper.
07:13 Et puis moi, en 2009, j'ai dit "il faut essayer de sortir ça quand même de l'oubli parce que c'est une page de notre histoire".
07:19 [Musique]
07:35 Cette ligne, qui était la ligne pour Debré-Blois, a servi à la venue d'Hitler en octobre 1940.
07:43 Le 22 octobre, quand il a rencontré Laval et le 24 octobre, quand il a rencontré Pétain.
07:49 Donc ça servait également, ce tunnel, à abriter son train en cas d'attaque.
07:54 Ce qui était peu probable à cette époque parce que la France avait... c'était le naufrage au mois de juin 1940.
08:00 Donc ici, on pouvait abriter son train, mais il ne se passait rien dans la région.
08:04 Il n'y avait pas d'attaque.
08:06 [Musique]
08:10 Ces portes-là, blindées, font 5 mètres sur 5 mètres.
08:14 Ils sont blindés, 5 centimètres.
08:17 Ils ont été amenés, ces portes, en juillet 1942 et ils ont été montés en décembre 1942.
08:24 Et toutes boulonnaies.
08:25 Et bien l'objectif, c'est que quand le train d'Hitler serait mis à l'abri dedans, on fermait les portes.
08:31 Ça n'a pas servi.
08:32 Le Führer, il se déplaçait, mais toujours avec précaution.
08:35 [Musique]
08:52 Ici, vous remarquez que c'est un point haut.
08:55 Donc sur tous les points hauts, on met un système de défense, de ADCA.
08:59 Donc ça veut dire défense contre l'aviation.
09:02 Pour défendre ce qu'on a vu, les constructions auparavant, les bunkers.
09:06 Des flacos ténus comme ça, vous en avez 11 sur les 7 communes.
09:09 Ils sont dissimulés sur chaque commune.
09:11 Plus des points de desserts un peu partout pour défendre un petit peu la région.
09:16 Ici, on devait accueillir, on devait parce que ça ne s'est pas fait, un canon de 88.
09:21 Donc c'était quand même un gros canon.
09:24 Et qui servait donc à dégommer les bombardiers.
09:28 Mais il n'a pas été installé ici parce que comme ce W3 n'a pas été tellement opérationnel,
09:35 mais il était envisagé d'en mettre un ici.
09:38 [Bruit de pas]
09:42 Cette fois-ci, nous sommes devant le central téléphonique de W3 qui est au lieu d'y l'écouter.
09:49 Et ce central téléphonique, c'est le plus grand bâtiment de W3, 42 mètres sur 13 mètres de large.
09:57 C'est quand même énorme.
09:59 Et bien sûr, c'est le plus important.
10:02 Un quartier général qui n'a pas de centrale téléphonique, ça ne sert strictement à rien.
10:07 Alors, il était relié par des câbles téléphoniques au Mans et à Tours en début 42 et fin 42.
10:21 Par contre, il était relié à Orléans début 43.
10:25 Alors à l'intérieur, c'était les femmes qui tenaient les standards.
10:31 Et elles avaient entre 30 et 100 connexions.
10:34 Le 22 à Angers, par exemple.
10:37 Et donc, ils pouvaient avoir Berlin, ils pouvaient avoir le mur de l'Atlantique et tout ça en un quart d'heure.
10:43 Ils se sont cassés.
10:45 Les Américains sont arrivés ici le 11 août 44.
10:50 Et le 10, les derniers habitants allemands de ce central sont partis en l'incendiant.
10:58 Ils ont mis le feu partout à l'intérieur.
11:01 Il faut que les jeunes sachent ce qui s'est passé quand même à cette époque.
11:14 D'ailleurs, on est très heureux.
11:15 Je crois que cette année encore, on va avoir des classes de jeunes qui vont venir visiter.
11:20 Donc, c'est quand même bien de faire ça.
11:23 Pour l'instant, on est encore jeunes.
11:25 Mais je sais qu'il y en a un qui va prendre sa retraite dans 4 ans, c'est Jean-Pierre.
11:29 Donc, il m'a dit qu'à 80 ans, il arrêterait les visites.
11:31 Mais bon, je ne crois pas beaucoup.
11:33 Mais tous les deux, ils sont de la même classe.
11:36 Mais c'est vrai qu'il y a du souci à se faire quand même.
11:39 Parce que si on ne trouve personne, évidemment, ça se terminera.
11:43 Il n'y aura plus de visite.
11:45 Les gens sauront qu'il y a un truc comme ça.
11:47 Mais ils ne le feront pas eux-mêmes.
11:48 Ça serait bien de trouver des gens qui prennent l'arlet.
11:51 [Musique]

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