Dans "2001, l'Odyssée de l'espace", le réalisateur Stanley Kubrick puise dans le répertoire de la musique classique pour illustrer plusieurs séquences.
Qu'il s'agisse d'un lever de soleil sublimé par le très impressionnant prélude d'"Ainsi parlait Zarathoustra" de Richard Strauss, ou d'un vaisseau spatial flottant dans le vide intersidéral au rythme de la valse du "Beau Danube bleu" de Johann Strauss II, Max Dozolme revient sur la façon dont Kubrick a su exploiter la force évocatrice de la musique classique.
#stanleykubrick #maxxiclassique #2001aspaceodyssey #musiquedefilm #maxdozolme
MAXXI Classique par Max Dozolme, c'est du lundi au vendredi à 8h20 sur France Musique : https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/maxxi-classique
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Crédits
Vidéo : Pierre-Yves Georges
Responsable pôle vidéo : Lucie Bombled
Extraits concerts Ligeti, Bartók : Caméra Lucida
Extrait concert Mendelssohn : CLC Productions
Archives audio & vidéo : Ina (Documentaliste : Ingrid Lecointe)
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Qu'il s'agisse d'un lever de soleil sublimé par le très impressionnant prélude d'"Ainsi parlait Zarathoustra" de Richard Strauss, ou d'un vaisseau spatial flottant dans le vide intersidéral au rythme de la valse du "Beau Danube bleu" de Johann Strauss II, Max Dozolme revient sur la façon dont Kubrick a su exploiter la force évocatrice de la musique classique.
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MAXXI Classique par Max Dozolme, c'est du lundi au vendredi à 8h20 sur France Musique : https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/maxxi-classique
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00:00 Stanley Kubrick comparait les acteurs à des instruments de musique, capables de jouer
00:10 juste ou faux et de provoquer des émotions sans l'usage des mots.
00:14 Selon sa fille, Anya, il aurait adoré dans une autre vie être un compositeur ou un pianiste
00:20 classique.
00:21 En tout cas, cet amour pour la musique classique, on le retrouve dans ses films.
00:25 Mary Linden, Orange Mécanique, Shining, 2001, l'Odyssée de l'espace.
00:32 Il est vain d'employer quelqu'un qui n'est pas à l'égal d'un Mozart, d'un
00:37 Beethoven ou d'un Strauss pour écrire une musique de film orchestral.
00:40 Pour cela, on a un vaste choix dans la musique du passé.
00:43 Cette petite phrase, glissée dans un entretien du réalisateur en 1976, résume bien l'approche
00:50 musicale de Stanley Kubrick.
00:52 Vous savez cette façon singulière qu'il a de faire appel à des oeuvres plus ou moins
00:56 connues du répertoire ou de la musique contemporaine, de son temps, pour les détourner et les
01:01 employer dans ses propres films.
01:03 Sorti en 1968, 2001, l'Odyssée de l'espace est le premier de ses grands films à faire
01:09 un usage important du classique.
01:11 Pour annoncer un nouveau langage cinématographique, une nouvelle manière de mêler la musique
01:16 et les images, il utilise une oeuvre qui nous donne l'impression d'un lever de
01:20 soleil.
01:21 C'est le très impressionnant prélude d'Ainsi par Lézard Atoustra, composé en
01:25 1896 par Richard Strauss.
01:27 Une oeuvre qui symbolise le jour qui se lève, mais aussi l'éveil et la sagesse dans
01:43 l'ouvrage éponyme de Nietzsche, et dans le space opera de Kubrick, c'est un lever
01:46 de soleil, mais aussi la naissance de l'humanité.
01:49 Rien que ça.
01:50 Pour la petite histoire, Kubrick avait d'abord pensé à deux compositeurs bien vivants
01:59 pour écrire la bande originale de son space opera.
02:01 Tout d'abord, le compositeur allemand des Carmina Burana, Karl Orff, mais aussi le compositeur
02:07 du film Spartacus, à savoir Alex North.
02:10 Mais comme Kubrick a travaillé avec de la musique classique pendant le tournage, le
02:13 montage du film, il ignore finalement la partition composée spécifiquement pour lui, par Alex
02:19 North.
02:20 Il a imaginé la colère, la déception du compositeur quand il a vu que finalement,
02:24 sa musique a été mise de côté au profit d'une partition plus ancienne, celle de
02:29 Johann Strauss par exemple.
02:30 Après avoir fait danser des officiers français dans les Sentiers de la Gloire, avant d'accompagner
02:45 les soirées d'une société secrète et masquée dans Eyes Wide Shut, la musique de
02:49 Johann Strauss est utilisée pour faire danser des vaisseaux spatiaux.
02:53 D'ailleurs, pour la petite histoire, pour la scène où le vaisseau Discovery One dérive
03:05 dans l'espace, le réalisateur avait d'ailleurs pensé dans un premier temps à une autre
03:10 musique du répertoire classique, une oeuvre plus ancienne, romantique, c'est le songe
03:15 d'une nuit d'été de Felix Mendelssohn.
03:17 Mais comme le rappelle l'assistant de Kubrick à l'époque, Andrew Birkin, Kubrick n'était
03:28 pas satisfait de la légèreté, de la vitesse de tempo de la partition de Mendelssohn.
03:33 Et si le réalisateur a finalement choisi la valse lente du beau Danube bleu de Strauss,
03:38 c'est parce qu'il a vu un jour un projectionniste écouter cette oeuvre en regardant les images
03:42 du film.
03:43 C'est ainsi qu'il a finalement choisi la valse de Strauss dans une version bien
03:47 précise, remarquable, jouée par l'orchestre philharmonique de Berlin sous la direction
03:52 d'Ocarina.
03:53 Avouez que ça change la perception que l'on aurait des scènes spatiales de 2001 l'Université
03:59 de l'espace s'il avait gardé cette musique de Mendelssohn.
04:02 En tout cas, comme Kubrick sait bien que la musique a un pouvoir immense, il fait aussi
04:06 appel à des musiques avant-gardistes, pionnières pour filmer des scènes extraterrestres.
04:10 Par exemple, il choisit d'utiliser des oeuvres en apesanteur de Gyorgy Ligeti, un compositeur
04:16 anglois, comme son extrait de son Requiem, la pièce vocale Lux aeterna ou encore Atmosphere,
04:22 une pièce de 1961 pas très connue où sont gommées toute mélodie, tout rythme, tout
04:27 détail instrumental.
04:29 Il paraît que Ligeti voyait d'un œil méfiant l'utilisation de sa musique par
04:44 Stanley Kubrick.
04:45 A priori seulement, car après avoir vu le film de Kubrick, et après avoir certainement
04:49 compris qu'il lui offrait un coup de projecteur formidable, Ligeti apparaît-il donner son
04:54 accord plus facilement à Kubrick afin qu'il utilise sa musique dans d'autres films.
04:59 Je pense au testamentaire Eyes Wide Shut, où l'on retrouve sa musica Ricercata, mais
05:04 on peut aussi citer le terrifiant Shining, dans lequel la pièce Lontano côtoie celle
05:10 d'un autre hongrois, la très mystérieuse musique pour cordes, percussions et célestas
05:15 de Béla Bartók.
05:16 L'un des plus beaux de Ligeti est son premier film, qui s'appelle L'Aube, qui est un film,
05:23 en fait, de la musique de Béla Bartók.
05:26 L'un des plus beaux de Ligeti est son premier film, qui s'appelle L'Aube, qui est un film,
05:32 en fait, de la musique de Béla Bartók.
05:35 L'un des plus beaux de Ligeti est son premier film, qui s'appelle L'Aube, qui est un film,