Florent Coste, secrétaire général CGT Latécoère, syndicat minoritaire chez le sous-traitant aéro. La CGT est le seul syndicat à ne pas avoir signé l'accord collectif et appelle à un rassemblement ce mercredi matin.
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00:00 Trois minutes avec le secrétaire général de la CGT chez la TECOER.
00:04 - Oui, le syndicat qui appelle à un rassemblement à 10h ce matin contre le plan social chez l'équipementier aéronautique.
00:09 Bonjour, Florent Coste. - Bonjour.
00:11 - Merci d'être avec nous ce matin. Alors hier, la direction de la TECOER et les deux syndicats majoritaires ont signé un accord. Pourquoi pas la CGT ?
00:17 - Parce que d'abord les salariés rejettent cet accord.
00:20 Ils en ont pris connaissance dès qu'il a été mis à la signature.
00:24 Et ils désapprouvent l'essentiel des clauses qui figurent dans cet accord.
00:29 Il en manque un certain nombre. Voilà la raison de notre refus de signer cet accord nous-mêmes.
00:33 - Mais la direction s'engage pourtant à trouver une solution pour chaque salarié.
00:36 - Bien sûr, mais enfin nous sommes assez instruits au sujet des promesses de la direction pour ne pas les croire sur parole.
00:43 Nous savons pertinemment que c'est impossible. C'est absolument impossible.
00:47 Il y a 109 personnes, plus les 36 de la beige à reclasser.
00:51 Donc 145 personnes à reclasser. C'est absolument impossible.
00:55 La direction manque d'une manière éhontée dans cette affaire, ce qui pose un sérieux problème.
01:00 Parce qu'on parle ici de 109 personnes et de 109 familles qui vont se retrouver prochainement au chômage.
01:05 C'est embêtant de leur mentir de cette façon.
01:07 - Parce qu'on rappelle le point de départ. C'est la délocalisation d'une partie de l'activité de l'usine de Mont-Rodon.
01:11 On est au nord-est de Toulouse, qui partira donc au Mexique et en République tchèque.
01:15 Mais la TECOER dit "eh bien cette production on va la remplacer par des activités de service, des activités de développement".
01:21 Ça ne va pas ça non plus ?
01:22 - Non, ça ne va pas du tout. D'abord il ne s'agit pas de la délocalisation d'une partie de l'activité,
01:26 mais de la délocalisation de la totalité de l'activité.
01:29 Ça c'était le projet initial.
01:31 Entre temps, il a évolué très légèrement, de manière marginale.
01:34 - Il n'y a pas eu de mieux ?
01:36 - Il y a eu un très léger mieux. Il y a quelques activités qui seront conservées.
01:39 Mais ça représente un nombre de machines qui se comptent sur les doigts d'une main,
01:42 et un nombre de personnes qui se comptent sur les doigts des deux mains.
01:45 Donc grosso modo on est passé de 109 personnes potentiellement virées à 100.
01:49 Donc le progrès n'est quand même pas fracassant.
01:52 Quelle était votre question de départ ?
01:55 - Il n'y a pas eu de mieux dans les négociations depuis le début ?
01:58 - Il y a eu ça, c'est tout.
02:00 On est passé de 109 personnes virées à 100 personnes virées.
02:04 Donc nous, ça ne nous ravit pas du tout.
02:07 - Alors vous vous demandez quoi maintenant ? Pourquoi ce rassemblement ce matin ?
02:09 - Le rassemblement ce matin, c'est d'abord un rassemblement pour soutenir les collègues grévistes.
02:12 Ils sont aujourd'hui dans leur sixième jour de grève.
02:15 Ils ont eux-mêmes communiqué un certain nombre de revendications à la direction.
02:20 La première revendication, c'est l'abandon du projet.
02:23 Carole Delga elle-même, à votre antenne il y a quelques semaines,
02:26 avait exprimé son refus très clair du projet de la direction.
02:31 Et elle avait indiqué, je me souviens très bien, qu'elle ne lâcherait rien.
02:34 Eh bien les salariés eux-mêmes ne lâcheront rien, et nous avec eux.
02:37 Donc ça c'est leur première revendication.
02:39 Ensuite, ils ont un certain nombre de revendications plus chiffrées, financières.
02:44 - Dernière question, pourquoi la Técoware a un souci aujourd'hui ?
02:49 Alors qu'on voit qu'Airbus ça va fort, ça va bien, il y a un carnet de commandes plein.
02:53 Vous, chez la Técoware, vous êtes sous-traitant d'Airbus.
02:56 Pourquoi il y a un souci chez la Técoware ? Pourquoi on délocalise à l'étranger ?
02:59 - Le processus de délocalisation il est ancien.
03:02 Pour répondre d'une manière convenable à votre question, il faudrait un peu de temps.
03:05 Je ne suis pas sûr d'en disposer.
03:07 Mais disons que c'est la poursuite d'un processus ancien de délocalisation.
03:11 Il ne reste pratiquement plus de production désormais en France.
03:14 L'usine de Morodon est un des derniers sites de production série.
03:18 Donc il y a des causes profondes.
03:21 Et justement, vous parliez d'Airbus.
03:23 Airbus n'est pas du tout étranger à cette situation,
03:25 par les pressions commerciales sur les prix qu'il exerce continuellement sur ses fournisseurs, dont la Técoware.
03:30 - Merci Florent Coste, secrétaire CGT chez la Técoware à Toulouse,
03:33 avec ce rassemblement à 10h ce matin contre le plan social de la direction.