• l’année dernière
Coup de pied, claques au visage, noyade, pendaison… Les actes de cruauté envers les animaux ont bondi de 30 % entre 2016 et 2021 en France selon le ministère de l’Intérieur. Lorsque certaines images de maltraitance se retrouvent sur les réseaux sociaux, comme le rappeur Timal qui frappe son chien ou le footballeur Kurt Zooma qui gifle son chat, l’opinion publique s’insurge.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé, en janvier dernier, un plan pour lutter contre la maltraitance animale mais certaines associations restent sceptiques.

Dans ce nouveau numéro d’Animaux 2.0, 20 Minutes donne la parole au Général Sylvain Noyau, directeur de l’Oclaesp, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique qui chapeautera la nouvelle division nationale d’enquêteurs dédiée à la lutte contre la maltraitance animale.

Nous sommes aussi allé à la rencontre d’Anne-Claire Chauvancy, résidente de l’association Action protection animale (APA) qui demande, entre autres, une implication plus importante du ministère de la Justice. Le reportage à regarder en-tête de cet article.

Alors est-ce que ce plan contre la maltraitance vous paraît suffisant ou faut-il aller plus loin ?

Donnez-nous votre avis dans les commentaires. Et si vous avez des questions sur d’autres sujets de société concernant les animaux, n’hésitez pas à nous les indiquer aussi.

#maltraitanceanimale #oclaesp #APA


Retrouvez l’article sur notre site:
https://www.20minutes.fr/planete/4031131-20230404-stephanie-animaux-2-0-maltraitance-animale-france-fait-assez




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Transcription
00:00 le footballeur Kurt Zuma qui donne des coups de pied et des claques à son chat,
00:03 le rappeur T-Mal qui donne des coups de pied dans le visage de son chien,
00:06 des images choquantes qui ont ému l'opinion publique.
00:09 En France, les cas de maltraitance animale enregistrés ont bondi de 30% entre 2016 et 2021,
00:15 avec 12 000 cas enregistrés rien que sur l'année 2021.
00:19 Alors est-ce que la France en fait assez ? On va voir ça ensemble.
00:22 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait plusieurs annonces sur le sujet.
00:28 D'abord, la création d'une division nationale d'enquêteurs
00:31 dédiée à la lutte contre la maltraitance animale.
00:34 C'est une première en France et pourtant plusieurs associations de défense des animaux restent sceptiques.
00:39 Alors pourquoi ?
00:40 Cette division est en place, elle est constituée de 15 personnes.
00:43 Pour l'instant, c'est uniquement des gendarmes,
00:48 mais demain, on a des policiers, des fonctionnaires de police qui vont nous rejoindre,
00:53 qui sera également armé par un vétérinaire.
00:56 En soi, c'est quelque chose de plutôt positif.
00:58 Maintenant, la question qu'on peut se poser, c'est est-ce que le gouvernement
01:00 justement prend réellement conscience de ce phénomène-là
01:02 et a une réelle envie de lutter contre ce phénomène-là ?
01:05 Ou est-ce qu'il ne s'agit pas tout simplement d'un effet de manche
01:07 destiné à satisfaire la population qui est de plus en plus sensible à la cause animale ?
01:11 On va les traiter comme on traite les autres missions au sein de l'Office,
01:14 c'est-à-dire beaucoup en partenariat avec les autres acteurs qui sont engagés,
01:19 qui peuvent être soit des acteurs institutionnels du niveau central,
01:22 soit parfois des services déconcentrés de l'État.
01:24 Il y a beaucoup de travail en collaboration étroite avec ce qu'on appelle la société civile organisée,
01:30 et c'est notamment les associations ou les ONG.
01:33 Justement, la constitution de cette cellule destinée à lutter contre les infractions faites sur les animaux,
01:40 d'un point de vue national, qui comprend une équipe de 15 à 17 personnes.
01:44 Il faut savoir que nous, en tant qu'association, en deux ans,
01:46 on a déjà plus de 2000 plaintes déposées et on n'est pas spécialement une grosse association.
01:51 Je me dis que finalement, ça va être complètement impossible pour une équipe de 15 à 17 personnes
01:55 de gérer la masse d'infractions liées aux animaux qu'il y a aujourd'hui.
01:59 15 personnes, ce n'est pas beaucoup, mais c'est beaucoup.
02:02 C'est suffisant pour les missions que j'évoquais.
02:05 Cette division, en fait, ils ne sont pas tout seuls.
02:07 Ils peuvent s'appuyer sur l'ensemble de l'Office central
02:11 et puis sur les autres unités de police et de gendarmerie sur le territoire.
02:15 Deuxième annonce de Gérald Darmanin, formé 4000 référents,
02:18 policiers et gendarmes dispatchés dans toute la France,
02:21 qui seront en lien avec les services vétérinaires de l'État,
02:23 mais aussi les associations de protection des animaux.
02:27 Leur mission, ça va être d'être particulièrement investis
02:30 sur la lutte contre la maltraitance animale,
02:34 à la fois sur le volet répressif pour prendre en compte,
02:37 tout spécialement les enquêtes,
02:38 mais également pour prendre en compte tout un travail de prévention,
02:42 tout un travail d'échange avec les associations.
02:45 Ils seront également des points de contact pour ces associations.
02:49 En soi, le fait d'avoir un référent par commissariat ou gendarmerie,
02:54 c'est quelque chose qui est positif.
02:56 C'est sûr que, nous, notre principal problème lorsqu'on intervient,
02:58 c'est qu'en fait, ça dépend de l'interlocuteur sur lequel on va tomber.
03:01 Même si les infractions liées aux animaux sont des infractions pénales
03:04 et que c'est du ressort du pouvoir judiciaire,
03:06 on a encore aujourd'hui des agents de police ou des gendarmes
03:09 qui n'en ont pas conscience ou alors, tout simplement,
03:11 qui ne sont pas intéressés par le sujet,
03:13 qui vont aller favoriser d'autres dossiers au détriment du coup de cela.
03:17 Justement, faisons un point sur la loi.
03:19 En France, une personne qui implique un mauvais traitement à un animal,
03:23 comme par exemple ne pas le soigner, le priver de nourriture ou d'eau,
03:26 est punissable d'une simple amende de 750 euros.
03:29 Lorsqu'il s'agit d'un professionnel, l'amende peut aller jusqu'à 15 000 euros
03:33 et la personne peut en courir jusqu'à un an de prison.
03:36 Concernant les sévices graves et actes de cruauté,
03:38 qu'ils soient commis publiquement ou non,
03:40 ils sont punis de 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende.
03:43 Lorsqu'ils sont commis avec des circonstances aggravantes,
03:45 comme par exemple devant un mineur,
03:47 l'auteur encoure 4 ans de prison et 60 000 euros d'amende.
03:50 Enfin, si les sévices ou l'acte de cruauté ont entraîné la mort de l'animal,
03:55 l'auteur encoure 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende.
03:58 Et selon les associations, ces peines ne sont pas assez appliquées.
04:02 Ils demandent que le ministère de la Justice se saisisse aussi de cette question.
04:06 Aujourd'hui, on a des annonces qui ont été faites uniquement par le ministère de l'Intérieur
04:09 et on n'a aucune annonce du côté du ministère de la Justice.
04:12 Il faut savoir que lorsqu'on intervient pour saisir des animaux,
04:14 bien sûr qu'il y a un côté ministère de l'Intérieur avec les forces de l'ordre, etc.
04:18 Mais l'objectif premier, c'est d'avoir des sanctions pénales
04:21 et surtout des interdictions de détenir des animaux.
04:23 Et toute cette partie-là, qui représente quand même au moins 50 % de la procédure,
04:27 ça relève du ministère de la Justice, ça relève des magistrats et ça relève des procès.
04:31 Donc si on a un arsenal qui est bien appliqué,
04:33 bien mis en place d'un point de vue terrain, commissariat, c'est très bien.
04:37 Mais si derrière, ça ne suit pas d'un point de vue justice et procès,
04:41 là on va se retrouver avec des dossiers qui mèneront tout de même à des relax
04:45 et des animaux qui au final ne seront pas si bien protégés que ça.
04:48 Je suis en relation régulière avec le ministère de la Justice
04:53 et je sais que la Direction des Actions Criminelles et des Grâces, la DACG,
05:01 travaille actuellement à l'élaboration d'une dépêche
05:05 à l'intention des procureurs généraux et des procureurs
05:09 spécifiquement dédiés à la lutte contre la maltraitance animale.
05:13 Donc vous voyez que ce n'est pas uniquement une action menée isolément par le ministre de l'Intérieur.
05:18 Autre piste de l'association Action Protection Animale,
05:22 s'inspirer des pays anglo-saxons et pourquoi pas donner plus de pouvoir aux associations.
05:26 On pourrait par exemple s'inspirer finalement des pays notamment anglo-saxons
05:30 mais aussi de ceux d'Europe du Nord,
05:32 où la législation est très contraignante en matière de maltraitance animale
05:36 mais où surtout, où elle est clairement appliquée.
05:38 C'est-à-dire qu'en Angleterre par exemple,
05:40 on a des agents d'associations de protection animale qui sont assermentés
05:44 et qui peuvent intervenir parfois sans avoir recours aux forces de l'ordre.
05:48 Aux États-Unis, le fait de violenter un animal, c'est passible d'une part de prison ferme
05:52 mais surtout la peine est appliquée.
05:53 Les gens partent en prison pour avoir battu un animal.
05:55 Avant d'aller donner des compétences et des prérogatives plus importantes aux associations,
06:02 je pense que déjà développons notre dispositif au niveau national.
06:07 On a des personnels qui sont formés typiquement.
06:10 Lorsqu'on intervient chez un particulier pour lui enlever un chien ou un chat qui est maltraité,
06:19 on ne sait pas comment la personne va réagir,
06:20 on ne sait pas si la personne est armée,
06:22 on ne sait pas quel va être son comportement lorsqu'on va vouloir s'emparer de l'animal.
06:28 Et donc vous voyez, là pour le coup,
06:30 on a des personnels qui sont spécifiquement formés pour réagir à ce type de situation
06:36 qui peut facilement dégénérer.
06:38 Alors est-ce que ce plan de lutte contre la maltraitance vous paraît suffisant ?
06:42 Ou faut-il aller encore plus loin ?
06:44 Laissez-nous votre avis dans les commentaires
06:46 et si vous avez d'autres questions sur des sujets de société concernant les animaux,
06:50 n'hésitez pas à m'envoyer un message.
06:52 [Musique]

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