En 1966, lors de son premier jour de travail dans une usine de trichloréthylène, Marc Jolivet frôle la mort. Et ce n’est que le début…
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00:00 Mais là on est obligé de hurler "au feu, au feu !"
00:02 Et les derniers souvenirs, c'est à 5h du matin, des flammes.
00:06 Le village a cramé des flammes de 40, 60 mètres de haut.
00:10 1966, la première fois, dans l'usine de triclorethylène.
00:20 J'ai 13 ans, j'ai arrêté mes études et mes parents me disent "gagne ta vie".
00:26 Je me fais embaucher dans une usine qui s'appelle L'Amapie et je suis nouveau.
00:31 J'arrive, ils me disent "toi là le gamin, tu vas aller dans les cuves de triclorethylène".
00:37 Je descends des marches et je commence à remplir des bouteilles de triclorethylène.
00:45 Et comme c'est le premier jour, il y en a qui ne savent pas qu'il y a un jeune qui travaille en bas.
00:50 Ils ferment les cuves et au fur et à mesure...
00:53 Hop !
00:55 Et je me réveille et on me dit "ça va, t'es pas mort, t'es pas mort ?"
00:58 "Non, visiblement, les vapeurs de triclorethylène me laissaient 2h de plus, j'étais mort".
01:03 1976, dans le village de Pompadour, avec 4 musiciens.
01:08 3h du matin, il me semble entendre des cris au feu, au feu, quand même j'ouvre.
01:16 Et il y avait des flammes, nos musiciens avaient fait un court circuit avec leurs instruments.
01:21 Donc à 3h du matin, je réveille tout l'hôtel, dont mon frère qui dit "oh, fais pas chier Marc".
01:27 Et on se dit "faut jamais crier au feu".
01:29 Mais là on est obligé de hurler "au feu, au feu".
01:31 Et les derniers souvenirs, c'est à 5h du matin, des flammes.
01:35 Le village a cramé des flammes de 40, 60 mètres de haut, c'était génial.
01:40 Des chevaux dans tous les sens, des gens tout nus avec leurs valises.
01:45 Il n'y a pas eu un mort, pas un blessé.
01:47 Plus tard, dans les années 2000, nous revenons de La Baule avec mon frère Pierre,
01:52 sa femme Marie et ma nièce Léa.
01:55 Le train s'arrête après Nantes, ils disent "écoutez voilà, le train d'avant,
02:00 on a eu des impacts de balles, au fusil mitrailleur, des volants,
02:03 donc on va aller tout doucement, parce qu'on ne sait pas si ça va se reproduire ou pas".
02:08 Ma nièce Léa est près de la fenêtre et moi je suis du couloir.
02:13 Je dis "tiens, on ne sait jamais, je demande à ma nièce de se mettre à ma place".
02:18 Mon frère et sa femme sont de l'autre côté et à ce moment-là,
02:22 PAN ! Un impact qui passe, met à sable leur tête,
02:26 LA ! Et qui va se loger de l'autre côté.
02:29 Le train s'arrête à nouveau, PAN ! PAN ! PAN ! PAN !
02:32 Ils avaient tiré sur le wagon au restaurant, il n'y avait personne dedans.
02:37 Encore une fois, il n'y a pas eu de blessé.
02:39 Mais en arrivant à la gare Montparnasse,
02:44 on est tous descendus et on est allés voir les impacts.
02:47 Franchement, c'était des petits obus gros comme ça.
02:50 Ils n'ont jamais su qui avaient été les tireurs.
02:52 Je suis né pour m'amuser, donc là-haut ils s'amusent aussi,
02:56 on s'amuse ensemble, c'est une bonne partie de rigolade à partir du moment où je m'en sors.
03:02 [SILENCE]