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Laurent Ballesta est biologiste marin et photographe. Pour neo, il revient sur les coulisses de ses grandes explorations.

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00:00 Je me souviens un jour, on Ă©tait sur une espĂšce de montagne sous-marine,
00:04 on Ă©tait Ă  140 mĂštres de profondeur.
00:06 C'Ă©tait complĂštement troublant.
00:08 J'étais là devant des créatures que je ne connaissais à peine.
00:11 Quand je regardais mon GPS, j'Ă©tais soi-disant Ă  Saint-Tropez.
00:14 Mais moi, j'avais la sensation d'ĂȘtre sur une autre planĂšte.
00:17 [Musique]
00:36 Bonjour, je suis Laurent Balesta, je suis biologiste marin et photographe.
00:40 Et pour NĂ©o, nous allons revenir sur les coulisses de mes grands voyages.
00:45 [Musique]
00:52 Le but de la mission, c'était de revisiter la Méditerranée profonde.
00:56 Pour envisager ce séjour sous l'eau en Méditerranée,
01:00 l'option, c'est de faire croire au corps humain qu'on ne remonte pas.
01:03 Donc, quand on a fini notre exploration, au lieu de remonter réellement,
01:07 on rentre dans un ascenseur pressurisé,
01:10 on rejoint notre station qui, elle aussi, est pressurisée.
01:13 Donc, le corps a l'impression qu'on est toujours au fond.
01:15 Sauf qu'on est au sec, on peut aller dormir, on peut manger,
01:18 on peut se reposer et ĂȘtre prĂȘt pour recommencer.
01:20 [Musique]
01:30 L'intĂ©rĂȘt, c'est que je ne suis plus Ă  compter chaque minute.
01:33 Par exemple, si je reste 30 minutes Ă  120 mĂštres,
01:35 30 minutes, ce n'est pas grand-chose,
01:36 mais 30 minutes à 120 mÚtres, ça veut dire 5 heures de remontée.
01:39 Imaginez si tout Ă  coup, je reste 3 heures,
01:42 il me faut plusieurs jours pour remonter.
01:43 Donc, ça ne colle plus.
01:44 LĂ , j'allais pouvoir m'installer, contempler,
01:48 prendre le temps que les choses se passent.
01:50 Ça, ça a tout changĂ©.
01:51 Et c'est un voyage un peu particulier parce qu'on n'Ă©tait pas trĂšs loin.
01:54 On a fait un voyage entre Marseille et Monaco, un aller-retour.
01:57 Marseille Ă  Monaco, il y a plus exotique,
01:59 mais moi, j'avais la sensation d'ĂȘtre sur une autre planĂšte.
02:02 [Musique]
02:13 Je me souviens, un jour, on Ă©tait sur une espĂšce de montagne sous-marine.
02:17 On Ă©tait Ă  140 mĂštres de profondeur.
02:19 C'Ă©tait complĂštement troublant.
02:21 J'étais là devant des créatures que je ne connaissais à peine,
02:24 qui n'avaient jamais été photographiées.
02:26 Le barbier perroquet, la morue cuivrée.
02:28 Quand je regardais mon GPS, j'Ă©tais soi-disant Ă  Saint-Tropez.
02:32 C'était vraiment troublant et c'est ce qui m'intéressait dans ce projet.
02:35 Si j'avais amené cette technique,
02:36 tout ce qu'on a mis en place pour pouvoir rester longtemps au fond,
02:39 si j'avais amené ça au fin fond de la Papouasie
02:41 et que j'avais montré ces images,
02:42 on m'aurait dit "c'est magnifique la Papouasie".
02:44 LĂ , quand je disais "c'est Ă  Saint-Tropez",
02:46 c'est pas possible, c'est Ă  Saint-Tropez, c'est pas croyable.
02:49 J'avais envie un peu de redorer le blason de la Méditerranée.
02:53 La Méditerranée, quand on en parle dans les journaux,
02:55 en général, c'est pour dire que cette mer qui a été le berceau des civilisations
03:00 est en train de devenir la poubelle de nos sociétés.
03:02 Bien sûr, c'est vrai, la Méditerranée est une des mers les plus impactées
03:07 par l'activité humaine.
03:08 Mais il ne faudrait pas croire qu'elle est morte.
03:09 La Méditerranée, elle est toujours vivante.
03:11 Elle est blessée, mais elle est là.
03:12 Si ça vous intéresse d'en savoir un peu plus,
03:29 et d'en voir un peu plus,
03:31 il y a le site Artegou.
03:33 La plupart de nos six films, correspondant à six expéditions,
03:37 sont en accĂšs.
03:38 Et puis, il y a aussi mon compte Instagram,
03:40 oĂč il y a quelques-unes de mes photos,
03:42 mais j'ai bien conscience que je ne m'en occupe pas assez.
03:44 [Musique]
04:04 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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