L'invité de France Bleu Occitanie, Bernard Pujol

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00:00 - Bienvenue, nous sommes le vendredi 14 avril 2023, 8h moins le quart.
00:03 L'invité de la matinale est Bernard Pujol, c'est le vice-président de la Ligue de rugby en Occitanie.
00:07 - Oui, bonjour Bernard Pujol. - Bonjour.
00:09 - Vous, cinq comités sportifs dont le vôtre, en Haute-Garonne,
00:13 lancent ce week-end une campagne contre les violences dans le sport.
00:16 En plus du rugby, on a le foot, le basket, le hand et le volley qui s'unissent.
00:22 Avant de parler de l'opération en elle-même, c'est quoi le constat aujourd'hui ?
00:26 On voit des injures, des agressions de plus en plus ?
00:30 - Oui, en préambule, je ne parle que d'une seule voix, nous cinq réunis,
00:35 puisque nous prenons l'intérêt, la charge de ces violences et autres écarts de comportement.
00:42 Le constat est que, autour de nos terrains et dans les salles de sport,
00:46 j'exclus l'aire de jeu, où nous, entre pédagogie et commission régalienne,
00:52 on sait maintenir et contenir.
00:55 Autour de nos barrières et dans les tribunes et autres salles,
00:58 s'en stigmatise une population plus que notre niveau d'âge.
01:02 Il est grandissant, ce que la société, malheureusement, nous montre un peu au quotidien,
01:07 un mal-être, une envie d'en débattre dans des lieux où, nous, le sport,
01:11 on ne veut pas le sanctuariser, mais on tient ce que ce soit,
01:14 un lieu d'amitié, de rencontre où on peut prendre du bon temps en famille
01:18 et toutes générations confondues.
01:20 Donc le constat, il n'est pas alarmant,
01:22 mais d'en parler, c'est déjà combattre et il faut qu'on redresse la barre à ce niveau.
01:27 Alors justement, parlons-en ce matin.
01:28 Est-ce que vous avez déjà été témoin ou victime de violences dans le sport ?
01:32 Vous nous appelez maintenant.
01:33 Vous en dites quoi ? 05 34 43 31 31.
01:36 - Il y a vraiment une recrudescence.
01:37 Est-ce que vous comptabilisez les agressions que subissent, par exemple, les arbitres dans les clubs ?
01:43 - Oui, bien sûr.
01:45 Nous avons nos statistiques dans ce monde de chiffres, bien sûr.
01:48 Et on est très vigilants, très attentifs,
01:50 puisque c'est ce qui nous permet d'engager les groupes de travail, les actions correctives.
01:55 Jusqu'à maintenant, chacun d'entre nous, on en a beaucoup parlé.
02:00 C'est une première de parler ensemble de ces problématiques sociétales,
02:04 au-delà de nos chapels, je dirais.
02:07 Et ça, c'est merveilleux et unique, ça en est surpris nous-mêmes.
02:11 Donc oui, le foot, il a tant de trucs, le pourcentage, l'intensité, l'agression,
02:15 les réseaux sociaux, l'insulte, la xénophobie et j'en passe.
02:19 Et chacun a nos statistiques.
02:22 On les confond, elles grandissent, on s'en rend compte.
02:25 Que ce soit vis-à-vis des arbitres ou entre personnes,
02:29 bien sûr l'arbitre c'est l'homme du milieu, ou l'arbitre que ce soit masculin ou féminin,
02:34 il est très facile de l'insulter ou de lui jeter une pierre,
02:36 surtout quand on a perdu ou qu'on a mal dormi.
02:39 Donc oui, on suit les statistiques, elles grandissent.
02:42 C'est pas l'arma, mais c'est une tâche dans nos aires de jeu et dans nos lieux de rencontre.
02:48 - Et vous avez des chiffres sur l'Occitanie, dans le rugby,
02:51 c'est combien d'agressions par an par exemple ?
02:53 - Oui, alors j'ai pas le chiffre exact aujourd'hui, j'aurais dû travailler mes dossiers cette nuit.
02:57 On a 780 arbitres en Occitanie,
03:00 et le football en a trois fois plus, toute proportion gardée.
03:05 C'est pas l'arma.
03:06 Ce qui est alarmant, c'est le nombre augmente des incivilités ou autres sur les rencontres,
03:14 amateurs je dirais, nos grands stades et grands frères professionnels
03:17 que nous fréquentons et qui nous ouvrent leurs portes,
03:19 sont surveillés, sont vus, les gens ont moins d'attaches au maillot,
03:24 et puis sont contenus.
03:25 Dans le milieu amateur, chez les petits, chez les grands, les ados, les filles, de partout,
03:30 en nombre ça grandit, ce que l'on craint c'est l'intensité de la violence.
03:35 C'est que sur un coup, on peut tout foutre en l'air.
03:37 - L'opération s'appelle "Respectez mon sport",
03:40 c'est une première en France il me semble,
03:43 donc venue de... - Au monde !
03:44 - Au monde !
03:45 - Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi ça consiste ?
03:48 Qu'est-ce qui va se passer ce week-end ?
03:49 - Alors déjà "Respectez mon sport", on s'est rencontrés comme aujourd'hui en studio,
03:52 entre amis du sport, on a élevé le sport au niveau de l'humanité,
03:56 le mot est fort mais soyons fous,
03:58 et on a dit "ça va pas quoi, t'es là, t'as ton ballon rond,
04:01 t'es fort, t'es pas fort, au rugby on est les meilleurs, on a le stade",
04:04 non ça nous suffit plus.
04:05 Ça nous suffit plus parce qu'on est engagés, on est des bénévoles engagés, citoyens,
04:10 parrain, grapparrain, et on est responsables de ça.
04:13 Et nos valeurs, tant vendues ou décriées,
04:17 maintenant il faut arrêter quoi, je veux dire, il faut les prouver.
04:20 Nous devons combattre tous les fléaux sociétaux,
04:24 et là on parle de la violence aujourd'hui, mais vous savez qu'il y a d'autres thèmes,
04:26 et on y est fort, le handicap, la santé,
04:29 il faut que nous soyons très présents parce que, graines de sable nous sommes,
04:33 mais je dirais de réagir, de trouver un slogan commun,
04:35 de dire "moi je suis pas plus fort, le foot, moi et mon ami Sainte,
04:38 mon ami Bitton, mon ami Tchouchak, hier on était au hand",
04:41 on n'est pas plus forts.
04:42 On n'est pas plus forts, on est meilleurs ensemble.
04:44 Et ce slogan il est unique,
04:46 sa forme est unique, sa couleur est unique, elle nous appartient,
04:50 elle est attachée au comité départemental de chacun de nos sports.
04:54 - Et concrètement du coup, ça va être des lectures de chartes ce week-end par exemple,
05:00 des maillots ?
05:01 - Ouais, alors concrètement on a commencé dès hier soir,
05:04 on fait un très très gros week-end allongé,
05:06 au pré et accompagné par nos clubs professionnels.
05:09 Hier soir nous étions au Phoenix,
05:11 ils ont gagné grâce à nous, puisqu'on porte chance en plus.
05:13 Donc tout s'est très bien passé, on est très bien reçus,
05:16 on nous ouvre le parquet,
05:17 nous avons une bande de rôle, respecté, "mon sport",
05:20 que l'on veut en boucle faire rentrer dans les oreilles et dans les esprits.
05:24 Nous avons des chasubles, on est accompagnés,
05:27 Lino Marey qui était auprès de nous, le conseil départemental,
05:29 nous accompagne, on l'en remercie.
05:32 Hier le hand, ce soir le TEF, du basket,
05:35 alors je vais oublier certains amis, ils ne m'en voudront pas,
05:37 ils m'en verront un texto rapidement après.
05:39 Le TEF ce soir, samedi on est à Villefranche de l'Oraguey,
05:43 chez nos amis amateurs, puisqu'on va y venir, notre cible,
05:47 c'est le grand public et le milieu amateur,
05:49 là c'est de l'éclairage médiatique.
05:51 Dimanche soir, nos amis du stade,
05:53 Toulousain, lors du coup d'envoi contre nos amis du Loup,
05:59 et le volet mardi, il n'y a aucun sport de nos cinq
06:05 oubliés chez nos grands frères amis,
06:07 qui nous permettent la lumière, et on vous remercie de nous accueillir.
06:10 Une dernière question peut-être, est-ce qu'il faut des mesures plus drastiques ?
06:14 Qu'est-ce qu'on peut faire aujourd'hui quand il y a des agressions ?
06:16 Alors quand il y a des agressions, déjà on est dans un pays républicain fait de justice,
06:21 il faut déjà se la rappeler.
06:23 Donc nous, un sport, chacun dans nos fédérations et organes déconcentrés,
06:29 nous avons notre histoire, qu'elle soit culturelle,
06:32 les fameuses valeurs du rugby, mais toutes les activités ont des valeurs,
06:36 on ne va pas se tirer la corde.
06:38 Donc déjà au niveau PEDA, chez les plus jeunes, chez nos éducateurs,
06:42 dans les formations, dans l'accompagnement des arbitres,
06:45 dans le discours avec les parents, il faut leur dire,
06:48 arrêtez, c'est qu'un jeu, on est là pour faire des crêpes,
06:51 pour y aller un bon coup, en rugby, faire beaucoup de troisième et demi temps,
06:54 mais si on ne s'est pas mis sur le nez et pas de nalle le match,
06:58 après c'est un peu tard.
06:59 Et ça on veut le répéter en boucle.
07:01 Et puis, au-delà de tout ça, c'est faire des choses.

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