• l’année dernière

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Sport
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00:00 ...
00:02 ...budget 1,5 millions. La plus petite subvention. Ne riez surtout pas. 500 francs.
00:07 Le plus petit nombre de victoires. Pour l'instant, il n'y en a aucune. C'est le plus petit village qui ait jamais eu les honneurs de Stade 2.
00:14 Lunac, pour se faire pied le petit, est allé se confesser. Et Jean-Bernard Comteau vous donne l'absolution.
00:20 ...
00:36 Une église à moitié déserte le samedi soir, le curé de Lunac a fini par faire le rapprochement.
00:42 ...
00:57 Il n'y a pas que l'église qui se vide le samedi soir. Les rues aussi.
01:04 ...
01:18 Tout le monde est au basket. 1000 spectateurs de moyenne pour 450 habitants. Incroyable.
01:25 Tout le village communie avec son 5 majeur et son équipe mineure qui n'a pas encore gagné un seul match.
01:32 Mais qu'importe, ils sont tous là. Et au pays des oies, il y a aussi un poulailler.
01:38 ...
01:44 Tout commence le 9 novembre 1970. Ce jour-là, quelques demoiselles de Lunac demandent aux médecins de la commune de créer une équipe de basket.
01:54 Les distractions sont rares. Que faire dans le rouer quand on a 20 ans, sinon cueillir des champignons, des trompettes de la mort quand on s'ennuie à mourir.
02:04 -Bon, il fallait bien financer un petit peu le club, acheter le premier ballon, acheter le premier jeu de maillot pour 5-6 filles seulement.
02:12 -Donc toute l'équipe a décidé de mettre un petit peu la main à la pâte. Et nous partions comme ça avant les entraînements ou après les entraînements, en groupe,
02:20 -pour aller chercher des champignons que nous allons vendre au marché le jeudi.
02:25 Le basket se joue à 5, mais il faut être 10. On décide plus tard d'associer les hameaux des alentours, tous baignés par 2 petites rivières.
02:37 -On a appelé le club "Basket Club des Sereines" à cause de 2 petites rivières qui entourent Lunac et qui entourent des petites communes autour de Lunac.
02:47 -Et à ce sujet, on dit "Basket Club des Sereines" parce que ce n'est pas un club communal de Lunac. Ce club regroupe 8 communes de l'Aveyron, 8 petites communes qui nous ont permis comme ça d'avoir un nombre suffisant de petites basketteuses.
03:04 Personnage incontournable du club, le docteur Santucci, à la tête de l'un des plus importants cabinets médicaux de France.
03:13 Mais le président ne s'intéresse pas aux baskets pour soigner l'image du médecin. Christine, Caroline, d'autres joueuses sont attachées à son service. Grâce aux médecins, le village se réveille.
03:24 -Dans nos petites campagnes, c'est vrai, nous avons tendance un petit peu à nous endormir. Donc le club de basket, par sa dynamique, par tout ce qu'il a pu apporter de, je dirais, de sérieux, de gniac, vous savez, comme on dit entre sportifs, a apporté vraiment quelque chose au village. J'en suis persuadé.
03:41 Il fallait le basketball pour apporter un peu d'espoir à Lunac, car l'Aveyron, le Rouergue, région d'élevage, vont mal. Adieu vos vaches cochons couvées.
03:54 Pourtant, on se dit à Lunac qu'avec les oies, on peut encore faire son beurre.
04:02 *Cris de la foule*
04:09 Une conserverie de foie gras est construite par le club. Et voilà encore plusieurs emplois de créés dont bénéficient quelques joueuses. Patronnes de l'entreprise, les basketteuses. Tout le contraire du sport professionnel.
04:25 -Je n'aime pas assez le basket, je crois, pour en faire toute la journée. J'ai besoin d'une vie de couple à côté. J'ai aussi besoin d'un travail, de responsabilité. Je pense que le basket, le sport en tant que professionnel, ne me donnerait pas assez de satisfaction au niveau responsabilité.
04:49 Des responsabilités, il y en a un qui les accumule. A la fois peintre, entraîneur, manager général, menuisier, administrateur. Il fait tout, Jean-Paul Pupuna. Ex-entraîneur à Tours, il a fait un voyage sans retour à Lunac.
05:15 -Je crois que nous avons pris la bonne situation, la bonne solution, celle d'avancer doucement, d'être capable de boucler un budget, d'être des gens raisonnables, de fonctionner avec ce que nous avons, ce qui est de toute façon la philosophie des Aveyronnais. On ne mange que ce que l'on a, on ne dépense pas ce que l'on n'a pas.
05:30 -On a travaillé cette semaine, il faut imposer un basket très physique parce qu'on est capable de faire ce basket-là. Et parce que c'est un basket qui peut les déconfinancer un petit peu.
05:37 Mais que pouvaient espérer les petites paysannes de l'Aveyron contre les grandes dames d'Aix-en-Provence il y a 8 jours ou de Valenciennes-Orchies hier soir ? Le basket des champs n'a pas encore droit de citer face au basket des villes.
05:53 Car les filles de Lunac n'ont toujours pas gagné le moindre match. 13 rencontres, 13 défaites. Mais curieusement, elles ont pris des vestes qui ne se retournent pas contre elles, bien au contraire.
06:13 Dès la fin du match, le public occupe le plancher pour refaire la rencontre et boire à plus soif. C'est gratis. Et puis un jour viendra où l'équipe de Lunac reprendra des couleurs.
06:33 Voilà, nous sommes la première année. Le public comprend tout à fait que nous ne soyons pas au niveau. Bon, et je pense que pour l'année prochaine, il ne faudrait pas que ça se renouvelle un petit peu. Il faudrait gagner plus de matchs que ça.
06:49 Tout se termine dans la discothèque de Villefranche-de-Rouergue. Présence obligatoire. Le Kris Baird est l'un des sponsors du club. Les défaites s'accumulent, certes, mais qu'importe, les filles de Lunac restent sereines.
07:03 Merci, Richard. On les suivra, en tout cas, ces filles de Lunac tout au long de cette saison. Alors ici, même à votre place, il y a quelques semaines, Dominique Leblou nous parlait de Richard Ehouzan dans un très beau magazine également.
07:13 Eh bien, Dominique a de la suite dans les idées. Il a suivi Ehouzan.