"De l'humiliation" : un ancien collaborateur de Guillaume Pley témoigne !
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00:00 - Toi, tu as commencé à travailler avec Guillaume Pley en 2013,
00:02 tu avais 18 ans et tu étais très content d'obtenir un stage.
00:06 C'est lui qui t'a pris en stage sur Energy ?
00:09 - Exactement, c'est ma première expérience.
00:11 - C'est lui que tu as été voir en…
00:12 - C'est JM que j'ai rencontré.
00:14 - Jean-Marc Nishanian qu'on vient de voir.
00:15 - Exactement, que j'ai rencontré pour le stage.
00:17 Du coup, ça s'est fait, j'ai commencé ce stage.
00:19 Au début, ça se passait bien, il ne me parlait pas trop.
00:22 C'était il y a 10 ans.
00:24 J'étais au standard pour que les gens comprennent.
00:26 En général, quand on est stagiaire, c'est comme ça qu'on commence en radio.
00:29 Et c'est vrai que j'ai foiré une séquence
00:32 parce que l'auditeur n'était pas bon, etc.
00:33 Mais j'apprenais, c'était ma première expérience.
00:35 Et du coup, Guillaume ne me dit trop rien.
00:37 Et le lendemain, il me convoque.
00:39 On était dans un open space.
00:40 Il faut s'imaginer qu'à Energy, c'est un open space
00:42 où on travaillait tous au quatrième étage.
00:44 Il y avait l'équipe de Guillaume, mais il y avait d'autres services.
00:46 Donc, on était devant plein de gens.
00:48 Et il me dit, Yannick, lève-toi.
00:50 Donc, là, je me lève et tout.
00:50 Et il me dit, en gros, t'as foiré la séquence, etc.
00:54 Donc, évidemment, je m'excuse.
00:55 Je lui dis, excuse-moi, je suis désolé et tout.
00:57 Et là, il commence à s'acharner sur moi en disant,
01:00 mais regarde-toi comme tu es.
01:01 Personne ne voudra de toi plus tard.
01:03 Même des petites radios locales ne voudront pas de toi.
01:05 Il commençait à rigoler de moi.
01:08 Il me faisait comprendre que mon physique,
01:11 personne ne voudra travailler de moi.
01:12 - Pourtant, t'es beau gosse.
01:13 - Non, mais avant, j'étais obèse.
01:15 J'avais perdu 65 kilos.
01:17 Donc, il faut imaginer, je faisais 140 kilos.
01:19 Je n'étais pas du tout le Yannick de maintenant.
01:21 - Quand bien même.
01:21 - Non, mais quand bien même.
01:22 - Je le connaissais, t'étais beau quand même.
01:25 - Merci.
01:27 Mais du coup, j'étais en face de lui.
01:29 J'avais 18 ans.
01:30 Je pleurais.
01:31 Il continuait, il continuait.
01:32 Au bout d'un moment, il m'a dit, on passe à autre chose.
01:33 Du coup, moi, je me suis rassis.
01:34 J'ai continué mon stage et je voulais arrêter.
01:37 C'était ma première expérience.
01:38 Mais je me suis dit, ce monde des médias,
01:41 c'est un monde affreux.
01:41 Je ne vais pas avoir les épaules, etc.
01:43 Et heureusement qu'après, j'ai eu d'autres expériences.
01:45 Je suis parti sur Verdine Radio à l'époque avec Enora.
01:48 - J'avais la chance de produire l'émission.
01:49 - Exactement.
01:49 - Alors, tu vois, je vais te poser une question.
01:51 Et tu vois, tu as travaillé avec moi.
01:52 D'ailleurs, moi, il m'arrive aussi et je le dis,
01:56 franchement, je ne m'en cache pas ici, de dire, voilà,
01:59 c'est de la merde, les gars, vous déconnez.
02:01 Qu'est-ce qui me différencie d'un Guillaume Pley ?
02:03 Tu pourrais dire aussi Cyril.
02:05 C'est vrai, Cyril, il est beau.
02:07 Moi, on s'est déjà tous les deux.
02:09 Je t'ai déjà dit Yannick, franchement, c'est une cata.
02:11 Franchement, t'as vu.
02:12 - Oui, mais tu l'as dit, tous les deux, on se parle,
02:15 on s'appelle, on se voit.
02:16 Ce n'est pas en public devant des gens.
02:17 Lève-toi devant sa cour, devant des gens qu'on ne connaissait pas.
02:20 Pour moi, j'ai vécu ça comme de l'humiliation.
02:22 Mais ce qui était quand même assez étrange,
02:24 c'est qu'au début, moi, j'ai accepté le fait que ce soit comme ça.
02:27 Je me suis dit, allez, fais le dos rond, on continue.
02:29 De toute façon, c'est ta première expérience.
02:31 C'était en stage.
02:32 Dans ce métier, on m'a toujours dit que c'était difficile, etc.
02:34 Et en fait, quand je racontais cette anecdote aux gens,
02:36 c'est là où j'ai pris conscience qu'en fait,
02:37 ce n'était pas normal de vivre ça.
02:39 Et on se dit, pourquoi au bout de 10 ans, d'un coup,
02:41 tu viens balancer ça, etc.
02:43 Je n'ai aucun intérêt à faire ça.
02:44 En vrai, ça va plus peut-être m'apporter de problèmes
02:46 de dire ça que de ne pas le dire.
02:48 Mais c'est juste qu'en fait, au bout d'un moment,
02:49 ce n'est pas parce qu'on fait un métier un peu extraordinaire
02:52 qu'on est obligé d'accepter des méthodes qui le sont...
02:55 - Non, mais tu vois, Guillaume, c'est vrai qu'est-ce qui...
02:57 Moi, je vous dis, je m'arrive même à Guillaume
02:59 de lui dire des trucs, voilà, ou à Yannick.
03:01 Non, mais je vous le dis, on ne va pas se mentir.
03:03 Et je vous le dis des fois, parfois, devant tout le monde.
03:05 Il m'est arrivé dans le studio de dire, les mecs,
03:07 c'est de la merde, un truc.
03:08 C'est vrai.
03:09 Je le dis là-bas, je dis la vérité.
03:10 Gégé, tu le sais.
03:11 Donc, qu'est-ce qui fait que lui, il est bordeur et pas moi ?
03:14 - Je vais vous dire, il y a deux trucs qui vous différencient.
03:15 Déjà, la première chose, c'est la fidélité.
03:17 Guillaume Play, il n'a jamais gardé ses collaborateurs longtemps.
03:20 - Moi, je vais dire, même moi, il me la fait à l'envers.
03:22 - Parce qu'ils étaient toujours à bout.
03:23 Vous, toutes les personnes, il y en a plein qui sont là
03:25 depuis 5 ans, depuis 10 ans, vos collaborateurs en production aussi.
03:28 Donc, il reste.
03:29 Donc, mine de rien, la fidélité, ça veut dire quand même quelque chose.
03:31 Si vraiment, on est à bout, au bout d'un moment, on part.
03:32 Et la deuxième chose, moi, Guillaume, ça fait 15 ans que je le connais,
03:35 c'est que je n'ai pas entendu, et je connais peut-être 30 personnes
03:38 qui ont travaillé avec lui, il y a un consensus dans le métier
03:40 pour dire que c'est infâme de travailler avec lui,
03:43 que ce soit les patrons, les stagiaires, les collaborateurs.
03:45 Donc, au bout d'un moment, moi, je suis contre le lynchage
03:47 quand il y a un témoignage, parce qu'il faut faire attention.
03:49 - Non, mais moi, je me la fais à l'envers aussi.
03:50 - Moi, je l'ai appelé, je l'ai insulté.
03:53 - Mais moi aussi.
03:54 - Simplement.
03:55 - Il paraît aussi, on parle aussi d'une équipe composée que de stagiaires
03:59 pour garder tout l'argent pour soi, de comportements très compliqués.
04:03 - Vous savez de quoi on m'a accusé aussi ?
04:05 Pour vous dire, je vous dirais.
04:06 Moi, par exemple, quand je lance une émission,
04:08 par exemple, quand j'ai lancé, je ne sais pas moi, Camille à l'époque,
04:12 c'est moi qui avais trouvé le nom de l'émission,
04:14 il en pense pas Camille, c'est moi qui avais trouvé le truc, donc tout ça.
04:16 Donc, je fais un truc, c'est vrai que je dis, on partage les droits d'auteur.
04:20 Et il y a des journalistes qui m'ont dit,
04:22 "oui, mais comment tu partages les droits d'auteur ?
04:23 Parce que tu n'écris pas sur l'émission."
04:24 Je dis, c'est moi qui ai trouvé le concept, c'est moi qui ai fait l'émission.
04:26 Si j'ai laissé l'émission, elle n'est pas à l'antenne.
04:28 [Musique]