LIGUE DES CHAMPIONS - Dayot Upamecano a affiché une extrême fébrilité tout au long du match face à Manchester City (3-0), mardi. Le défenseur du Bayern Munich est coupable sur deux des trois buts encaissés par son équipe. Il va falloir qu'il se ressaisisse selon nos journalistes Martin Mosnier et Cyril Morin.
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00:00 On va revenir sur la démonstration de Manchester City face au Bayern Munich et sur le match d'un homme,
00:07 sur le cauchemar d'un homme.
00:09 Dayot Upamecano qui s'est complètement planté, directement impliqué sur le deuxième but,
00:16 passif sur le troisième but, qui a dégagé une fébrilité assez hors du commun dans un match de ce niveau-là
00:23 et en quart de finale de la Ligue des Champions.
00:25 Cyril, qu'as-tu pensé du match du défenseur central de l'équipe de France ?
00:31 J'ai d'abord bien aimé, on va dire pendant une mi-temps,
00:35 et j'ai été abasourdi je pense par la deuxième période parce qu'on a eu l'impression de revoir un joueur amateur
00:43 en pleine crise de confiance avec des passes qui filaient directement en touche,
00:47 des choix très risqués, ça dit à quel point la confiance dans le football c'est primordial.
00:52 J'ai bien aimé parce qu'il a encore montré de la personnalité pour sortir des ballons,
00:56 mais ce qui me coûte aujourd'hui c'est cette erreur sur le deuxième but,
01:01 et c'est ce qui me fait plonger par derrière.
01:04 Très inquiétant et ça rappelle peut-être la marge de progression qu'a Upamecano
01:09 sur les plus grands défenseurs d'Europe, à savoir qu'il peut être parfois royal pendant 60-70 minutes,
01:16 mais qu'il a des petites sautes de concentration et que dans des matchs de ce niveau-là ça ne pardonne jamais.
01:22 En fait ce qui est terrible pour lui c'est qu'on avait l'impression qu'il avait franchi cet écueil-là,
01:26 il avait franchi ce palier-là, c'est-à-dire celui du défenseur central
01:30 qui peut être exposé justement à ce genre de trou d'air,
01:33 parce que là c'était pas un trou d'air, c'était un trou noir.
01:36 C'est vraiment sa seconde période pour ceux qui n'ont pas vu le match,
01:39 il faut vraiment se figurer qu'il y a deux erreurs sur le but de City,
01:43 notamment sur le deuxième où c'est 90% de sa faute,
01:46 mais il n'y a pas que ça, c'est-à-dire que derrière il a vraiment la frousse au basque
01:51 pendant la dernière mire et ça fait vraiment de la peine à voir.
01:54 Et vraiment en quarte finale de l'équipe des champions c'est très rare de voir ce spectacle-là.
01:59 Mais on l'avait déjà vu avec l'équipe de France et finalement on a l'impression qu'Upamecano
02:03 il ne fait jamais dans la demi-mesure, c'est que même quand il est bon, il est très bon,
02:07 et ça se voit, je pense au 2/8ème de finale face au PSG où il a crevé l'écran,
02:12 mais en revanche quand il n'est pas bon, il n'est pas juste pas bon, il est vraiment cauchemardesque.
02:17 Tourelle ne l'a pas protégé d'ailleurs en fin de match, il a dit au micro de Canal+
02:22 qu'il avait fait beaucoup trop d'erreurs aujourd'hui, il y a deux ou trois situations où il a manqué de concentration,
02:26 il a pris des décisions avec beaucoup de risque, il va encore faire des erreurs, il est jeune,
02:32 mais dans un match de ce niveau-là il faut jouer à 100 à l'heure.
02:35 Il est clair qu'aujourd'hui c'est l'un des principaux responsables du fiasco du Bayern Munich,
02:42 et moi je trouve ça terrible parce qu'il l'avait déjà montré avec l'équipe de France qu'il était sujet à...
02:47 Alors oui il y a des stupes de concentration effectivement, mais plus que ça c'est qu'il subit le scénario du match
02:52 et il n'arrive pas à se remettre dedans.
02:54 C'est-à-dire que dès que ça ne va pas en sa faveur ou dès qu'il a un premier trou d'air, il y a tout qui s'écroule.
03:01 Il faudrait vraiment qu'il travaille là-dessus parce que là il coûte quand même une demi-finale de Ligue des Champions à son club.
03:07 Il n'est pas le seul responsable, mais s'il fallait terminer un responsable, un principal responsable c'est lui.
03:12 Je suis d'accord avec toi, il y a quelque chose qui est assez symptomatique aussi,
03:16 je trouve qu'il incarne assez bien ce manque de caractère qu'a ce Bayern,
03:22 ce qui était une grande force du Bayern par les années passées,
03:24 à savoir de savoir se relever, d'être sûr de sa force, et de faire une erreur,
03:29 et de se dire "alors on recommence, c'est pas grave, on va réussir".
03:31 Je trouve que ce Bayern là, depuis plusieurs mois maintenant, dégage un petit peu cette sensation là de parfois baisser la tête,
03:38 ne pas toujours relever le torse au moment d'aller au combat,
03:41 et que la perte d'un Robert Lewandowski peut-être de ce côté là,
03:45 on a beaucoup parlé de ses buts, mais dans le côté guerrier et donner l'exemple,
03:49 fait plus mal qu'ailleurs.
03:51 Il y a eu ce trou noir d'Uppamekano qui s'est accompagné d'un trou noir du Bayern Munich
03:55 parce que sur la dernière demi-heure, grosso modo, on n'a presque rien vu de la part des Bavarois,
04:00 et c'est assez inquiétant aussi pour ce que ça dit du Bayern,
04:04 et ce que ça dit de l'ampleur de la tâche qui attend Thomas Stochel,
04:07 c'est que finalement ce n'est pas que les pieds qu'il faut soigner,
04:10 c'est aussi sûrement dans les têtes qu'il va falloir agir.
04:13 Et juste pour finir sur Uppamekano, je pense qu'il est aussi victime de la philosophie de jeu du Bayern aussi,
04:18 c'est-à-dire qu'il sait que s'il ne relance pas proprement dans les pieds,
04:22 il va se prendre un gros taquet du coach à la fin du match.
04:26 Il y a ce côté-là aussi, et moi qui parfois m'agace, surtout que ce n'est pas l'ADN du Bayern Munich,
04:32 en tout cas ce n'est pas le Bayern de Jens Iremis ou de l'année 90, l'année 2000, qui était un peu sale.
04:40 Là, on est sur un Bayern qui effectivement veut jouer, veut relancer proprement,
04:44 mais qui est pris à son propre piège.
04:46 Ce n'est pas le seul responsable parce qu'on voit que sur les buts, sur le deuxième but, il n'a pas de solution.
04:51 Il n'y a personne qui vient demander le ballon dans les pieds.
04:54 Le match au milieu de terrain de Kimmich-Goretzka, c'est d'une neutralité terrible pour une paire qui était si dominante par le passé.
05:01 Il est victime de ça, mais malgré tout, on ne peut pas non plus le dédouaner.
05:06 Il faut vraiment qu'il se ressaisisse.
05:08 Quand ça va mal, on dirait parfois le foot amateur, c'est-à-dire que quand tu ne réussis pas ta première passe,
05:14 derrière tu es condamné pour le reste du match.
05:16 On a l'impression que c'est ce qui se passe et pour un joueur de ce niveau-là, dans ce club-là, à ce niveau de la compétition, c'est juste interdit.
05:24 [Générique]