"Ça va ch*er dans les casseroles" !
C’est lui la voix française de Deadpool, Pikachu, Mario mais pas que ! Il s’appelle Pierre Tessier, il double les personnages les plus iconiques des nos films préférés. Il revient sur son INCROYABLE carrière !
C’est lui la voix française de Deadpool, Pikachu, Mario mais pas que ! Il s’appelle Pierre Tessier, il double les personnages les plus iconiques des nos films préférés. Il revient sur son INCROYABLE carrière !
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Court métrageTranscription
00:00 La maison est derrière, le monde est devant.
00:04 Ouh là là, ouille ouille ouille, c'est pas mon jour, c'est pas mon jour, c'est pas mon jour !
00:07 Ce soir, branlette.
00:09 Salut, je m'appelle Pierre Tessier,
00:10 mon métier c'est comédien de doublage,
00:13 et attention parce que ça va chier dans les casseroles.
00:16 Écoutez, j'ai un arrangement avec un officier de l'autre côté du navire.
00:19 Jacques et moi on peut embarquer.
00:20 C'était gros rôle, grosse pression,
00:22 j'avais 27 ans, un truc comme ça, donc on fait, on est tout feu tout flamme quoi,
00:26 si je puis dire, quand on a ce stage-là et on se rend pas bien compte
00:29 des enjeux qui sont derrière.
00:30 Sur ce film-là, à l'époque, on doublait à plusieurs,
00:33 mais comme c'était une très grosse production, j'étais seul.
00:36 On s'est retrouvé à faire, je pense, quasiment tous les rôles principaux séparément.
00:40 On a une façon de jouer plus standardisée,
00:42 parce qu'on se dit, bon il faut que l'autre puisse me répondre,
00:44 donc je vais quand même rentrer dans un cadre de jeu
00:46 qui se tient assez classique quoi.
00:48 Quand on est à deux, on peut se barrer, on peut improviser,
00:51 on peut faire n'importe quoi.
00:53 Et il y a 30 ans, ils faisaient du doublage comme ça,
00:55 on le fait plus maintenant, mais ça donne des séries comme
00:57 "Amicalement Votre", ce genre de trucs.
00:59 C'est à ce moment que la cavalerie arrive, généralement.
01:02 Oui, sauf dans les films qui sont mal faits, comme celui-là.
01:05 Tout le monde dit la VF est géniale,
01:07 mais sauf que la version française ne ressemble pas du tout à l'original.
01:10 Quelles sont ces effluves enivrantes que vous y ratiez, Doris ?
01:13 J'ai des chats.
01:14 C'était "Van Wilder", "American Party Van Wilder", je crois,
01:18 ça s'appelait le film.
01:19 Ouais, donc c'était il y a 20 ans.
01:21 Il n'y a pas eu d'essai, c'est quand même un rôle assez important,
01:22 le rôle principal masculin quoi.
01:24 Et du coup, je l'ai suivi comme ça.
01:27 Mais en vrai, il y a 20 ans, Ryan Reynolds, ce n'était pas un acteur.
01:32 Ce n'est pas ce qu'il est maintenant.
01:33 Lui a super bien évolué, et puis jusqu'à ce qu'il fasse Deadpool.
01:36 Je suis en retard.
01:37 J'étais en train de rassembler tout le gluten de la Terre
01:39 pour le propulser dans l'espace où il pourra continuer à ne rien faire.
01:42 Ah mais c'était...
01:44 Ah ouais, c'était génial.
01:45 La découverte, déjà, comprendre ce qu'il disait.
01:48 Enfin, moi, je n'avais jamais eu ça.
01:49 Je ne connaissais pas du tout le personnage, le comics, je ne connaissais pas.
01:52 En travaillant dessus, je me disais "mais comment je vais faire ce truc là ?
01:55 Le mec, il parle à 200 à l'heure."
01:56 Petit à petit, en fait, ça m'a tellement fait marrer.
01:59 Je me disais "mais c'est génial, ce truc, ce mec, c'est complètement fou."
02:02 Du coup, je suis rentré dedans.
02:04 Et puis, une fois que je suis rentré dedans, c'était assez facile, finalement.
02:06 D'abord parce que je connaissais bien Ryan Reynolds, que ça reste Reynolds.
02:10 Il fait des ruptures partout, il est devant la caméra, il est derrière,
02:12 il parle au public, il parle à machin, enfin voilà.
02:14 Ce soir, branlette.
02:19 Après, ce qui était génial, c'était toutes les grossièretés
02:22 qu'il a pu dire, enfin qu'il peut dire, la liberté de ton qu'il peut avoir dans le film.
02:26 Ou d'un seul coup, c'est le rêve de tous les acteurs de pouvoir dire tout et n'importe quoi.
02:30 Et puis, il est énorme, des trucs énormes, quoi.
02:32 Et puis, on le laisse faire.
02:34 Ce que j'aime, c'est que c'est jamais lourdingue.
02:35 Ça reste très bon enfant, je trouve, ce qu'il fait.
02:37 Même si c'est, il y a du sang, ça parle sexe, ça parle couille,
02:41 ça parle enculé, je ne sais pas quoi.
02:43 Il y a toujours un ton qui est vachement rigolodant, ce qu'il fait, je trouve.
02:45 Il faut vraiment jouer les situations le plus sincèrement possible,
02:49 sinon ça ne marche pas.
02:50 Ce soir, branlette, mais simple, quoi.
02:52 Enfin, des trucs.
02:54 Après, on fait des versions édulcorées.
02:55 Moi, j'ai fait des versions édulcorées pour les avions, pour...
02:58 Donc, on enlève tous les gros mots.
03:00 J'ai fait des versions sans gros mots de Deadpool,
03:02 avec des zuts à la place de putain de bordel de merde, quoi.
03:05 Zut, zut, zut.
03:06 J'exagère à peine.
03:08 La maison est derrière,
03:10 le monde est devant.
03:17 Nombreux sentiers, ainsi je prends.
03:21 Alors, Le Seigneur des Anneaux, c'est un super souvenir.
03:23 Alors, rien à voir avec Titanic, mais c'était aussi,
03:26 et on le savait, un très gros truc.
03:28 On savait qu'on était partis pour plusieurs années.
03:29 Bon, après, ce qui était compliqué, c'est que nous, on ne voyait rien.
03:31 Le film, c'était un carton noir, totalement noir.
03:33 Et puis, ça s'ouvrait quand on voyait que les bouches, quoi.
03:37 Il y avait une musique qui n'était pas la musique définitive.
03:39 Donc, on entendait...
03:40 Daniel, qui nous dirigeait, disait donc, là, vous êtes dans des arbres qui marchent.
03:47 OK, très bien, j'ai lu le bouquin, donc ça me parle.
03:49 Et puis, d'un seul coup, on entendait...
03:51 Le carton s'ouvrait, puis on voyait la bouche, ça faisait...
03:54 Et ça se refermait.
03:56 Et là, tu te débrouilles.
03:58 C'était un peu insensé, mais bon, ils ont fait...
04:01 Ils avaient très, très peur qu'on pirate le film déjà à l'époque.
04:04 Je suis super content d'avoir fait ça.
04:05 Et puis alors là, pour le coup, ça marque encore les gens.
04:08 Enfin, moi, les gens m'en parlent.
04:09 Souvent, les gens me disent, vous voulez pas chanter la chanson ?
04:11 Si, bon, d'accord. Pour vous.
04:14 Je me suis occupé de tout.
04:17 Arthas, c'est marrant parce que c'est devenu culte, ce truc là.
04:21 Parce que j'ai dû faire ça il y a 20 ans, au moins, je sais pas.
04:23 Ils me disaient, Arthas, Arthas, formidable.
04:26 Et moi, je dis, mais c'est quoi Arthas ?
04:27 Vous avez fait ça dans tel jeu ?
04:29 Ah oui, je m'en souviens absolument pas.
04:31 J'en ai aucun souvenir.
04:31 Alors bon, du coup, je me suis un peu replongé.
04:33 Bon, dire quand même, ça intéresse les gens,
04:35 donc peut-être, ce serait bien que je me renseigne un peu sur ce que j'ai fait.
04:38 Et en cherchant, je me dis, ah oui, d'accord, c'est vraiment devenu culte, quoi.
04:41 OK, super, c'est pas mal. Je suis content.
04:43 Bientôt.
04:45 Bonjour.
04:47 T'es effrayé ?
04:49 Attends, ne t'en fais pas.
04:53 En fait, c'est qu'il y a eu un redoublage dans les années 2000, je crois, à peu près.
04:57 C'est un truc assez drôle, c'est que c'est un...
04:59 Je... J'avais totalement oublié, moi, le rôle du prince charmant, pardon,
05:03 est un rôle entièrement chanté.
05:05 Donc, pour ne pas la citer, c'est Barbara Attissier qui s'occupait
05:08 qui s'occupait de ce redoublage.
05:10 Et elle m'appelle un soir et elle me dit, Pierre, voilà,
05:12 est-ce que tu pourrais me dépanner ?
05:14 Est-ce que tu veux bien venir faire le prince dans Blanche Neige ?
05:16 Alors je dis, bah ouais, super.
05:18 Elle me dit non, non, mais je t'arrête tout de suite.
05:19 En fait, il y a une phrase.
05:22 Elle me dit, en fait, le rôle est entièrement chanté.
05:25 Et alors le chanteur qui est venu faire le rôle, il est formidable.
05:29 C'est un chanteur lyrique.
05:30 Oh, Blanche Neige, il fait ça.
05:33 Elle dit, c'est super.
05:34 Mais alors il y a une phrase à faire et alors ça, il n'y arrive pas.
05:38 Il me dit, c'est pas possible, ça passe pas.
05:40 Donc, elle me dit, je vois que toi qui pourrais être à corps sur lui.
05:42 Donc, je suis passé.
05:44 Et effectivement, le prince chante comme ça.
05:47 Et à la fin, il fait une phrase où il fait Blanche Neige, non, attends.
05:51 Et c'est tout.
05:53 Voilà, tu signes, t'as fini, merci.
05:55 Et donc, je suis crédité, je suis le prince de Blanche Neige.
05:58 On m'a dit, tu vas faire Bruce Lee.
06:05 Je dis, c'est trop fort, génial.
06:07 Moi, Bruce Lee, mais génial, j'y vais, quoi.
06:09 Je ne faisais pas les bastons, je faisais que les dialogues.
06:11 D'accord.
06:11 Parce que, ouais, ouais, parce que,
06:14 impossible à faire les bastons de Bruce Lee, impossible.
06:16 On dirait un chat, quoi, il fait, il miaule, il fait.
06:18 C'est comme ça, Bruce Lee, en mieux.
06:25 Donc, là dessus, c'est la VO.
06:26 Et Bruce Lee, c'est un grand, c'est un mec qui sait super bien se battre.
06:29 Mais c'était pas un grand acteur.
06:32 C'est beaucoup plus difficile de doubler un mauvais acteur qu'un bon acteur.
06:35 Combiné.
06:36 Combiné.
06:38 Combiné.
06:39 Combiné.
06:41 Combiné.
06:42 Combiné.
06:43 Combiné.
06:44 Combiné.
06:45 Combiné.
06:46 Combiné.
06:47 [Musique]