Cyberharcèlement, Lucile raconte son calvaire : "Dans les commissariats on se moquait de moi" !

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l’année dernière

Lucile (TooMuchLucile) est victime de harcèlement depuis plus de 2 ans et vit dans la peur. L'homme qui la harcèle est sorti de prison et l'a forcée à déménager plusieurs fois. Il la menace, ainsi que sa famille, et la police n'est d'aucune aide. Voici son témoignage.

Pour d'autres TILT, c'est par ici https://www.youtube.com/playlist?list=PL-jmr0fX78h3r0i_BkSPCdeeBaxbYeN6I
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#harcelement #cyberharcelement #toomuchlucile

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00:00 Quand j'allais dans les commissariats, on se moquait de moi

00:01 parce qu'on me disait "bon, éteins ton téléphone et c'est fini"

00:03 alors qu'au final, le cyberharcèlement, ça continue dans la vraie vie après,

00:06 ça se finit pas.

00:07 Je m'appelle Lucie, j'ai 20 ans et je suis sur les réseaux sociaux.

00:09 C'était en juin 2021.

00:11 Mon harcèlement, il a commencé par un simple message d'insulte.

00:14 Donc, je n'ai pas vraiment pris au sérieux,

00:15 sauf qu'après, malheureusement, j'ai répondu.

00:17 Et un mois plus tard, c'était d'abord, il me donnait des rendez-vous.

00:19 Ensuite, il me disait qu'il me cherchait.

00:21 Et après, petit à petit, il a commencé par m'insulter, ensuite me dire qu'il cherchait où j'habitais, et après à me menacer de viol et de mort, et menacer ma famille aussi et mes amis.

00:29 J'ai commencé à prendre la chose au sérieux à partir, je pense, de août 2021,

00:33 quand il a commencé à m'envoyer des vidéos où il cherchait où j'habitais

00:36 et qu'il me disait qu'il rentrait dans des écoles pour voir si je n'étais pas là-bas.

00:39 Du coup, j'ai porté plainte et on m'a riai au nez.

00:42 Le commissariat ne m'a pas du tout prise au sérieux.

00:44 Ma plainte, après, ils ne l'ont même pas lue, ils n'ont même pas regardé les preuves que je leur avais données.

00:47 Et au bout d'une semaine, ils n'avaient toujours pas ouvert mon mail avec les preuves.

00:50 Là, ça a continué.

00:51 En fait, il créait plusieurs comptes, je le bloquais, il recréait 3, 4 comptes par jour, il m'envoyait des mails, il me contactait sur tous les réseaux sociaux.

00:57 À un moment, j'avais envie d'ignorer mon téléphone.

00:59 Ça a commencé vraiment à me peser, j'étais angoissée, j'étais énervée, j'avais plus envie de regarder mon téléphone et de regarder mes messages.

01:05 À ce moment-là, j'étais en vacances, mais maintenant, du coup, là, je ne pouvais plus trop sortir de chez moi depuis qu'il est venu chez mes parents.

01:09 Mon copain, il est très énervé.

01:11 Tout le monde dit "oui, pourquoi il ne fait rien, je ne comprends pas, tu n'as pas d'hommes dans ta famille", sauf qu'en fait, on n'est pas dans un film.

01:16 S'ils font quelque chose, ça va forcément retomber sur moi et c'est moi qui vais finir par prendre et eux aussi, on va tous se retrouver en prison.

01:21 Donc, ce n'est vraiment pas le but, je pense que c'est lui qui doit être condamné.

01:24 Donc, je n'ai pas à agir pour qu'il se passe quelque chose.

01:26 Alors, je n'en ai pas parlé pendant un an parce que du coup, je suis en procès avec, je n'ai pas le droit d'en parler normalement.

01:30 Et là, en fait, vu qu'il a essayé de rentrer chez moi, je pensais qu'il allait être condamné parce qu'il avait une mesure d'éloignement, du sursis, il a des obligations de travail qu'il ne respecte pas.

01:37 Donc, j'étais sûre qu'il allait être condamné.

01:39 Au final, quand j'ai vu qu'il a été relâché, ça m'a mise hors de moi et je me suis dit "en fait, c'est quoi la prochaine étape ?".

01:44 Si là, il rentre chez moi et il n'a rien, ça veut dire qu'il faut attendre quoi en fait pour qu'il soit condamné ?

01:48 Qu'il me touche, qu'il réussisse à m'atteindre ?

01:50 Donc, j'ai décidé d'en parler pour essayer de faire avancer les choses.

01:52 Là, en juillet, rien qu'en juillet, j'ai été condamné à de la prison ferme.

01:55 Mais regarde où je suis.

01:57 Je suis libre comme l'air.

01:59 Je fais ce que je veux.

02:00 Je sais que je ne prendrai jamais 20 ans.

02:01 Je peux dire que je suis fou, je fais quelques mois en psychiatrie.

02:04 Je peux faire ce que je veux.

02:05 Mentalement, en fait, là, ces derniers mois, il ne m'envoyait plus de messages.

02:08 Donc, je pouvais un peu faire comme s'il n'existait pas depuis qu'il est sorti de prison.

02:11 Par contre, quand il m'envoyait des messages tous les jours, ça me pesait.

02:13 J'étais énervée, j'étais de mauvaise humeur.

02:15 Mais j'essaye de me dire qu'il va aller en prison et que ça va s'arrêter.

02:18 Et que je ne dois pas arrêter de vivre pour lui.

02:20 J'appelle déjà ma famille tous les jours pour parler de ça, avoir des nouvelles.

02:23 Après, mes parents avaient été obligés de mettre en place des systèmes,

02:26 comme emmener mon petit frère à l'école, alors que l'école, elle est juste à côté.

02:29 J'essaye de ne pas prendre les transports en commun,

02:31 de ne pas marcher toute seule dans la rue ou quoi.

02:33 Et de toujours me déplacer en voiture.

02:35 Je n'ai pas eu de contact avec des ministères.

02:36 Je sais que la première fois, il y avait Marlène Schiappa qui avait réagi.

02:38 Je crois que dans une émission, elle avait dit qu'il fallait laisser la justice faire son travail

02:43 et que ça ne servait à rien de parler sur les réseaux sociaux.

02:45 Je pense qu'elle n'a pas compris.

02:45 Parce que si j'ai parlé sur les réseaux sociaux, c'est parce que la justice, justement, n'agissait pas.

02:49 Donc, je n'avais pas d'autre choix.

02:50 En soi, j'avais déjà un regard sur la justice,

02:52 où je me disais que les femmes n'étaient pas très prises au sérieux.

02:55 Il faut toujours en fait attendre qu'il se passe quelque chose pour pouvoir agir.

02:58 J'aurais préféré ne pas me retrouver dans cette situation,

02:59 mais ça me fait plaisir de pouvoir régler un peu, essayer d'un peu faire avancer les choses.

03:03 Que la justice prenne plus au sérieux le harcèlement et même le cyberharcèlement.

03:07 Parce que ça, ce n'est pas du tout pris au sérieux.

03:08 Quand j'allais dans les commissariats, on se moquait de moi parce qu'on me disait

03:10 "Éteins ton téléphone et c'est fini."

03:12 Alors qu'au final, le cyberharcèlement, ça continue dans la vraie vie après et ça ne se finit pas.

03:15 Il y a eu d'autres filles qui ont aussi été harcelées par cette même personne,

03:18 sauf qu'elles ont porté plainte et leur plainte aussi ont été classées sans suite

03:20 ou alors des peines qui ne l'ont pas faite.

03:23 Là, elle a été en garde à vue.

03:24 Ce que j'espère, du coup, c'est une condamnation,

03:26 qu'il aille en prison et qu'il fasse de la prison ferme

03:28 et pouvoir être tranquille pendant un moment.

03:29 Parce que je pense que même après, quand il ressortira, ça ne s'arrêtera pas.

03:32 Ce que je pourrais conseiller aux filles qui sont sur les réseaux sociaux,

03:34 c'est de vraiment faire attention parce que moi, j'avais 18 ans.

03:37 Du coup, je ne faisais pas trop attention à ce que je mettais.

03:39 J'avais tendance à un peu montrer où j'habitais,

03:41 à dire dans quel département j'habitais, ce que je faisais dans la journée.

03:43 On ne se rend pas compte à quel point on est vu par des personnes.

03:45 Il y a au moins une personne qui est perturbée dans vos abonnés.

03:47 ♪ ♪ ♪

03:49 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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