Sous la direction de Tarmo Peltokoski, l'Orchestre philharmonique de Radio France interprète l'Ouverture festive, composée en 1954 par Chostakovitch. Extrait du concert donné le 29 avril 2022 à l'auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.
Directeur musical du Bolchoï de Moscou depuis 1922, le chef d’orchestre Vassili Nebolsin, un soir de 1954, se rendit à l’improviste chez Dimitri Chostakovitch, alors conseiller musical de ce prestigieux théâtre, pour lui demander d’écrire au plus vite une partition célébrant les trente-sept ans de la Révolution d’Octobre. Le compositeur s’exécuta aussitôt avec une Ouverture de fête opus 96 (Праздничная увертюра, « prasnitchnaïa ouvertura »), conçue en trois jours seulement. La partition fut créée sous la direction d’Alexander Melik-Pachaïev, le 6 novembre 1954 (date du calendrier julien en usage en Russie et décalé de treize jours, donc le 24 octobre 1954 dans notre calendrier grégorien).
Comme nombre de compositeurs avant lui, Chostakovitch recycla et orchestra dans l’urgence l’une de ses partitions pour la fanfare introductive : L’Anniversaire pour piano seul, septième et dernière pièce de son Cahier d’enfant opus 69, écrite en 1945 pour les neuf ans de sa fille Galina. Gerard McBurney, spécialiste de Chostakovitch, souligne également certaines similitudes de cet Opus 96 avec la célèbre ouverture de l’opéra Rousslan et Ludmila de Glinka (1842).
Si l’on a pu considérer, à tort ou à raison, la Dixième Symphonie (1953) de Chostakovitch comme une réponse musicale à la mort de Staline, il n’est pas interdit d’entendre cette Ouverture festive comme un espoir de renouveau apaisé dans l’URSS de Khrouchtchev. Quoi qu’il en soit, l’œuvre obtint immédiatement un succès qui ne s’est pas démenti depuis lors. Chostakovitch la dirigea lui-même à Gorki (ancienne et future Nijni-Novgorod) en 1962, et ce fut l’un des thèmes musicaux des Jeux Olympiques de Moscou en 1980.
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Comme nombre de compositeurs avant lui, Chostakovitch recycla et orchestra dans l’urgence l’une de ses partitions pour la fanfare introductive : L’Anniversaire pour piano seul, septième et dernière pièce de son Cahier d’enfant opus 69, écrite en 1945 pour les neuf ans de sa fille Galina. Gerard McBurney, spécialiste de Chostakovitch, souligne également certaines similitudes de cet Opus 96 avec la célèbre ouverture de l’opéra Rousslan et Ludmila de Glinka (1842).
Si l’on a pu considérer, à tort ou à raison, la Dixième Symphonie (1953) de Chostakovitch comme une réponse musicale à la mort de Staline, il n’est pas interdit d’entendre cette Ouverture festive comme un espoir de renouveau apaisé dans l’URSS de Khrouchtchev. Quoi qu’il en soit, l’œuvre obtint immédiatement un succès qui ne s’est pas démenti depuis lors. Chostakovitch la dirigea lui-même à Gorki (ancienne et future Nijni-Novgorod) en 1962, et ce fut l’un des thèmes musicaux des Jeux Olympiques de Moscou en 1980.
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