• l’année dernière
De tous les débats possibles et imaginables pour les fans de basket que nous sommes, il en est un où tout le monde est à peu près d’accord, et depuis un certain temps déjà : Stephen Curry est le plus grand shooteur de l’histoire. Au nombre de 3-pts en carrière, il est d’ailleurs en train de creuser un véritable fossé avec son dauphin, Ray Allen.

Aujourd’hui on va remonter aux origines et vous raconter comment, alors qu’il était pourtant déjà un excellent shooteur, il a totalement remanié sa mécanique de tir pour adopter tant bien que mal celle avec laquelle il est devenu des années plus tard le GOAT du shoot. Pour ça, il faut remonter à l’été de ses 15 ans. « Le pire été de sa vie de basketteur », comme il le dit lui-même. Car jusque-là, tout s’était déroulé sans accrocs sur les parquets pour le fils aîné du couple Sonya & Dell Curry.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 De tous les débats possibles et imaginables pour les fans de basket que nous sommes,
00:03 il en est un où tout le monde est à peu près d'accord, et depuis un certain temps déjà.
00:06 Stephen Curry est le plus grand shooter de l'histoire.
00:09 Au nombre de trois points en carrière, il est d'ailleurs en train de creuser un véritable fossé avec son dauphin Ray Allen.
00:14 A l'heure où l'on enregistre, le quadruple champion NBA de 35 ans compte aussi en carrière 23 matchs avec au moins 10 tirs à 3 points réussis.
00:22 Un record en NBA.
00:23 Le deuxième du classement, Clay Thompson avec seulement 9.
00:26 Le record de 3 points réussis sur une saison lui appartient également, avec 402 réussites de loin.
00:31 En fait, Curry occupe même 4 des 5 places de cette liste, avec un seul autre nom venant s'insérer à la seconde place,
00:37 James Harden, avec 378.
00:39 Et puis que dire aussi de ces 16 3 points plantés lors du All-Star Game il y a un an de ça à Cleveland.
00:45 Aujourd'hui on va remonter aux origines et vous raconter comment, alors qu'il était pourtant déjà un excellent shooter,
00:49 il a totalement remanié sa mécanique de tir pour adopter, tant bien que mal,
00:53 celle avec laquelle il est devenu des années plus tard le GOAT du shoot.
00:56 Pour ça il faut remonter à l'été de ses 15 ans, le pire était de sa vie de basketeur comme il le dit lui-même,
01:00 car jusque là tout s'était déroulé sans accro sur les parquets pour le fils aîné du couple Sonia et Del Curry.
01:05 Ainsi lors de la saison 2001-2002, la dernière année pro de son père à Toronto,
01:09 il est en quatrième et fait face à peu de compétition dans son école privée de Queensway,
01:13 située non loin de l'Air Canada Center.
01:15 Il n'a fallu que 5 minutes à son coach pour capter le talent du gamin,
01:18 à qui il a même demandé de lui apprendre certains moves pour son propre match le soir même.
01:22 Et oui, quand on a baigné dans la sphère NBA depuis son plus jeune âge, on part avec un petit avantage.
01:27 Et le jeune Steph, à beau être d'un naturel discret, sa personnalité de leader transpire déjà ici et là.
01:31 Le meilleur exemple c'est ce jour où alors que son équipe était menée de 6 points à une minute de la fin d'un match,
01:36 il a étonné tout le monde en s'exclamant "on ne perd pas ce match, donnez moi le ballon" pendant le dernier temps mort.
01:40 L'équipe s'est exécutée et 2-3 points du petit gars qu'on n'entendait d'habitude jamais,
01:44 plus tard, les Queensway Saints s'imposaient de 6 points.
01:47 Le babyface assassin avec qui l'équipe est ensuite restée invaincue cette saison là était né.
01:51 Mais de retour à Charlotte où il a été scolarisé toute son enfance,
01:53 d'abord dans une école Montessori fondée par ses parents et où sa mère diplômait dans l'éducation et directrice,
01:58 puis à la Charlotte Christian School, il n'ose pas participer aux essais pour intégrer l'équipe 1 de son lycée.
02:03 Les sélections se font dans deux salles séparées et Steph choisit la sécurité en rejoignant ce que l'on appelle la Junior Varsity Team,
02:08 plutôt que de tenter la Varsity Team où le niveau est plus relevé.
02:11 N'avoir pas cru en lui à ce moment là reste pour lui un regret,
02:13 mais c'est aussi devenu un élément fondateur de sa carrière puisqu'il s'est ensuite juré de ne plus jamais se sous-estimer de la sorte.
02:19 Pour son année Freshman, il termine la saison à 17 points, 7 rebonds et 14 passes par match.
02:23 Il jouit déjà d'une solide réputation de shooter, mais son père, 16 ans de carrière en NBA, a le regard porté sur l'avenir.
02:29 Au Canada déjà, il avait prévenu Steph avant que la famille ne rentre en Caroline du Nord.
02:32 "Il va falloir changer ton shoot."
02:34 Steph avait expliqué cela à son coach de Toronto qui lui avait répondu
02:37 "Tu mets 40 ou 50 points par match, il est très bien comme ça ton shoot."
02:40 Très bien est suffisant à ce niveau oui, mais d'elle expliqua son fils qu'au lycée puis à l'université,
02:44 il se fera contrer trop facilement s'il conserve cette même mécanique.
02:47 Le problème de sa gestuelle, son tir est propulsé de très bas, entre la taille et les hanches,
02:51 et le fait que Steph soit déjà plus petit que la majeure partie des joueurs qui l'entourent n'arrange rien
02:55 en vue des futures oppositions plus costaudes qui l'attendent au lycée puis à la fac.
02:58 Avant qu'il n'entame sa saison sauf au mort, c'est donc l'heure, le début du chantier.
03:02 L'objectif est simple en théorie, shooter de façon un peu plus traditionnelle en montant le ballon au dessus de la tête.
03:07 Plus facile à dire qu'à faire quand on ne mesure encore qu'1m67 pour 57 kilos.
03:11 D'ailleurs si le meneur a renoncé à son numéro 30 fétiche pour finalement porter le numéro 20 au lycée,
03:15 c'est tout simplement parce que le maillot floqué du numéro 30 était beaucoup trop grand pour lui.
03:19 Un shoot plus traditionnel donc, mais pas tout à fait classique non plus,
03:22 puisque lui et son père cherchent aussi à y incorporer un élément original.
03:26 Là où la plupart des joueurs apprennent à relâcher le ballon au plus haut de leur saut,
03:29 Steph apprend lui à shooter pendant qu'il monte, alors qu'il est encore assez près du sol.
03:32 Le but, avoir un temps d'avance sur les défenseurs en dégainant le plus vite possible.
03:36 Tout l'été, Steph ne doit se concentrer que sur une chose, réapprendre à shooter.
03:40 Pas de camp d'été, pas de pick up game, c'est sur le terrain installé devant le garage de la maison familiale
03:44 qu'il va progressivement commencer à maudire le ballon.
03:46 Il n'a pas encore la force dans les bras nécessaire pour shooter au dessus de sa tête,
03:49 et certaines journées se terminent en pleurs.
03:51 Ironie du sort, pour le roi du shoot du parking, pendant un mois complet,
03:54 il ne parvient même pas à s'éloigner de la raquette pour tirer,
03:57 car il n'arrive tout simplement pas à atteindre le cercle, trop loin pour lui.
04:00 C'était dur pour moi de les regarder tard le soir tous les deux dans la cour,
04:03 et pendant de nombreuses heures dans la journée à travailler sur son shoot.
04:06 Ils ont décomposé son tir jusqu'à arriver à un point où il n'arrivait même plus à shooter du tout.
04:11 Del Curie en est conscient, ça a été un été difficile pour son fils aîné.
04:14 Dans son livre "The Hot Hands", Ben Cohen explique même que Curie et Curie a failli arrêter le basket à ce moment là.
04:20 "Frustrant, c'est le moins que l'on puisse dire.
04:21 Clairement le pire été de ma vie de basketteur, le plus éprouvant.
04:24 Tu dois réentraîner ton cerveau, ta muscle memory.
04:27 J'ai dû repartir de zéro, oublier tout ce que j'avais appris jusque là."
04:30 Peu avant la reprise, l'équipe varsity du Christian High School
04:33 se retrouve en vue d'une sorte de summer league d'avant-saison.
04:35 Mais Curie ne maîtrise toujours pas son nouveau shoot.
04:37 Sur le terrain, il est méconnaissable, comme si on lui avait volé ses pouvoirs.
04:41 Les remarques de son nouveau coéquipier, Damier Pitts, devenu pro en Europe par la suite, le piquent dans sa fierté.
04:46 Il disait qu'il avait entendu parler de lui et qu'il était déçu, parce qu'il pensait qu'il était bon.
04:50 Ça fait mal pour Steph, mais ça le motive à continuer à bosser.
04:53 Il s'habitue peu à peu à cette nouvelle mécanique, et enfin les milliers de répétitions finissent par payer.
04:59 Durée totale des travaux, quatre mois.
05:00 "Ça a fini par venir, juste à temps pour notre début de saison.
05:03 Heureusement, une fois que je m'étais habitué, j'ai compris que ça en valait la peine.
05:06 Et j'ai rapidement réussi à rentrer mes shoots, de plus en plus loin du panier.
05:10 Quinze ans après, je crois qu'on peut dire que ce travail a porté ses fruits."
05:13 Un peu que ça a porté ses fruits.
05:14 Les mois passent et le petit meneur pousse.
05:16 Il monte à 1m75 lors de son année junior au lycée, puis atteint la symbolique barre des six pieds, soit 1m82 lors de sa saison senior.
05:23 Pendant cette poussée de croissance, il peut se concentrer à 100% sur le jeu,
05:26 puisqu'il a pris une longueur d'avance en changeant son shoot avant d'avoir besoin de changer son shoot.
05:32 Merci papa pour ça.
05:33 La suite, vous la connaissez.
05:34 L'épopée de Davidson au tournoi NCAA, sa draft en 7ème position par les Warriors,
05:38 sa deuxième place pour le titre de rookie de l'année en 2010 derrière Tyreek Evans,
05:42 et puis ses problèmes de cheville.
05:43 Au sortir d'une saison sauf au mort à 18,6 points, à 44,2% de loin,
05:47 3,9 rebonds, 5,8 passes et 1,5 interceptions par match, Curry est loin d'être satisfait.
05:52 Alors que beaucoup ne le voyaient même pas, ne serait-ce que faire une carrière en NBA,
05:56 il ne veut pas se contenter d'être un bon joueur.
05:58 Lui veut faire partie des meilleurs, être All-Star,
06:01 et trouve le courage de s'admettre à lui-même qu'il n'est pour le moment pas au niveau de ses ambitions.
06:05 L'été du lock-out, en 2011, il décide donc d'entamer un second chantier.
06:08 Il embauche un coach perso avec qui il va notamment travailler son dribble et ses qualités de bowler de l'heure.
06:13 Les deux se retrouvent pour des séances journalières, intenses, dans une petite salle de Charlotte.
06:16 Sur l'un des exercices visant à améliorer sa force et sa confiance balle en main,
06:20 Steph doit dribbler avec deux ballons en même temps, un normal et un medicine ball.
06:24 Ses mains se renforcent, et en dribblant plus fort, il apprend à amener le ballon plus vite du sol à sa main,
06:29 ce qui va l'aider à naviguer plus facilement dans le trafic et les espaces restreints,
06:32 et à se créer d'autres espaces pour shooter plus facilement.
06:35 Autre exercice, celui qui consiste à jeter une balle de tennis en l'air,
06:37 et à enchaîner avec un dribble dans le dos avant de rattraper la balle, avant qu'elle ne touche le sol.
06:42 Cette fois, le focus se porte sur sa coordination œil-main,
06:44 devenue l'une de ses grandes forces.
06:46 C'est même la meilleure au monde, selon son coach Steve Kerr.
06:49 Au fil du temps, les drills se compliquent.
06:51 Série de dribbles entre les jambes et dans le dos à une main, pendant que l'autre main est occupée.
06:54 Dribble d'une main d'un côté, et travaille avec corde ondulatoire de l'autre.
06:58 Dribble en portant des lunettes qui ne lui permettent que de voir d'un œil.
07:01 Tout est bon pour améliorer ses qualités de dribbler, de passeur, et sa vision de jeu.
07:05 Après deux saisons consécutives s'étant terminées sur une opération de la cheville droite,
07:08 le futur MVP n'a pas encore pu montrer l'étendue de ses progrès,
07:11 et son nouvel All-Around Game.
07:13 Beaucoup de questionnements entourent son contrat de 44 millions de dollars sur 4 ans en 2012,
07:17 mais il revient à temps pour le début de la saison,
07:18 et montre à tout le monde qu'il est solide en jouant 78 matchs,
07:21 un total sous lequel il n'est ensuite pas descendu une seule fois.
07:25 Pendant 5 années consécutives, notamment grâce à sa collaboration avec KekeLies,
07:29 un expert en prévention des blessures et en maximisation du potentiel corporel,
07:32 via l'utilisation de technologies de pointe.
07:34 Embauché par les Warriors à l'été 2013, il teste d'abord Curry,
07:37 en lui demandant d'exécuter un exercice de mobilité et de flexibilité de la hanche,
07:41 le Single Leg Hip Airplane.
07:42 La théorie de Lies est la suivante, il faut renforcer les hanches, les fesses et les muscles du tronc,
07:46 plutôt que de ne s'intéresser qu'aux chevilles,
07:48 dont les articulations prennent cher avec les mouvements parfois saccadés que le meneur fait sur les parquets.
07:52 Je pense que Steph aimait vraiment utiliser ses chevilles pour tout contrôler,
07:56 mais maintenant il utilise ses hanches à la place.
07:58 Vous vous souvenez de quand tout le monde s'était moqué de Tiger Woods
08:01 quand il avait dit qu'il avait juste besoin d'activer ses fessiers ?
08:04 Eh bien Tiger avait raison.
08:05 En 2014, Curry est All-Star pour la première fois,
08:07 et dans son sillage, les Warriors vont disputer les playoffs 7 années d'affilée,
08:11 raflant le titre 3 fois sur leurs 5 finales consécutives entre 2015 et 2019.
08:15 Depuis quelques saisons, il a aussi validé la dernière phase de son évolution,
08:18 en devenant plus affûté que jamais.
08:19 Limité à 5 matchs en 2019-2020 suite à une fracture de la main gauche,
08:23 il est revenu en mode Super Saiyan l'année suivante,
08:25 signant même son record de points en carrière,
08:27 avec 62 unités contre les Blazers le 3 janvier,
08:29 et sa meilleure moyenne en carrière avec 32 points par match.
08:32 Il est beaucoup plus costaud qu'avant,
08:34 ce que les autres équipes avaient l'habitude de faire quand il driveait vers le cercle,
08:37 c'était de le bousculer pour le faire sortir de sa trajectoire.
08:39 Vous ne pouvez plus le bouger maintenant quand il drive.
08:41 Mais il a fallu attendre 2022 pour retrouver les playoffs après 2 ans d'absence.
08:45 Lorsqu'il était lui MVP des finales de conférence au mois de mai,
08:48 Kerr salue un autre domaine dans lequel son meneur a su progresser au fil des saisons,
08:52 sa défense, sous-estimée tout au long de l'année selon lui.
08:55 Il n'a jamais été aussi bon,
08:56 grâce à sa condition physique il est capable de jouer 35 minutes par soir,
08:59 de faire face aux écrans, écran après écran après écran,
09:02 puis à l'autre bout du terrain d'être en possession du ballon
09:05 et de créer des positions ouvertes pour les autres, et de mettre des shoots.
09:08 Pendant les finales 2022, Green explique qu'au Warriors,
09:10 Curry fait partir du club des 100 pounds,
09:12 soit environ 45 kilos par main en ce qui concerne le développé couché aux halters.
09:16 Et le numéro 30 n'est pas du genre à zapper le leg day,
09:19 en 2015 il soulevait déjà plus de 180 kilos au deadlift à la trappe barre,
09:23 son exercice du bas du corps préféré.
09:25 A l'époque, retenez bien ça, seul Festus et Zelly faisaient mieux que Curry dans l'équipe.
09:30 Revenons-en maintenant au shoot, l'essence du jeu du dernier MVP des finales pour conclure.
09:34 Curry, comme Trae Young, Buddy Hill ou encore Damien Lillard,
09:36 fait partie de cette catégorie de joueurs qu'on appelle des one motion shooters,
09:39 c'est à dire dont le shoot est composé d'un seul mouvement, bien fluide,
09:42 favorisant une libération rapide du ballon, une trajectoire arc-en-ciel et les shoots longue distance.
09:47 Épaules, coudes et hanches sont parfaitement alignées, en un seul bloc, c'est le secret.
09:52 En 2014, la hauteur maximum du ballon de Curry avait été mesurée à presque 5 mètres,
09:56 contre 4,80 mètres pour la moyenne des joueurs en NBA à l'époque.
09:59 Avec ça, il possédait un angle d'entrée dans le cercle idéal de minimum 45 degrés sur la plupart de ses tirs,
10:05 parfait pour aller chercher les plus beaux swish.
10:07 A l'époque, le Wall Street Journal indiquait par ailleurs qu'il était capable de dégainer en 0,3 seconde,
10:11 soit un dixième de moins que les top shooters de la ligue, avec qui la comparaison avait été faite.
10:16 Les two motion shooters, eux, marquent une pause au sommet de leur saut, formant un mouvement en deux parties.
10:20 Ray Allen fait partie de ce club, tout comme Kobe Bryant ou encore LeBron aujourd'hui.
10:23 Et puis à côté de ça, il y a aussi les shooters un peu hybrides, situés entre les deux,
10:27 comme Kevin Durant ou Kyrie Irving.
10:29 Quoi qu'il en soit, on s'en rend compte, le seul secret pour devenir un bon shooter est simple,
10:34 shooter, shooter, shooter et shooter encore.
10:36 Les parents me demandent souvent "Quelle est la clé pour que mon fils shoot comme le vôtre ?"
10:40 Je leur dis toujours "La répétition".
10:41 Il faut avoir confiance en votre capacité à le faire, et ça ne vient qu'en fournissant le travail nécessaire,
10:46 puis en le faisant quand le match est en jeu.
10:47 Autre particularité du shoot de Kyrie, il place sa main droite légèrement sur le côté du ballon,
10:51 plutôt que directement derrière quand il réceptionne puis arme son shoot.
10:54 Ses doigts sont bien écartés, et son index et son pouce forment un V.
10:57 Avant la propulsion, le ballon vient légèrement lui couvrir l'œil droit,
11:00 puis de la paume, le poids du ballon est transféré à ses doigts.
11:03 Sur les quatre doigts impliqués, le majeur est le dernier à toucher le cuir.
11:06 Le ballon continue de monter pendant que ses jambes commencent à le faire décoller du sol,
11:09 et il casse le poignet au-dessus de sa tête, en un clin d'œil derrière.
11:12 Parallèlement, ses pieds s'anglent légèrement à gauche lorsqu'il est bien ancré dans ses appuis.
11:16 Pour un meilleur alignement, épaules, coudes, hanches.
11:18 Puis il pointe au contraire plus droit vers le panier quand le shoot se fait davantage en mouvement,
11:22 et son corps s'ajuste alors en l'air.
11:24 Mais il suffit parfois d'un petit détail pour enrayer le moteur.
11:27 Sur les 18 matchs qui ont suivi, celui où il est devenu le scoreur le plus prolifique de l'histoire à trois points
11:30 lors de la saison 2021-2022, Kyrie ne shootait qu'à 33,8% de loin,
11:35 alors même que son pourcentage n'était déjà pas fameux vis-à-vis de ses standards habituels depuis le début de la saison.
11:40 Réglé comme une Formule 1, le meneur a fini par réussir à diagnostiquer le problème fin janvier.
11:44 Sa prise d'appui démarrait de ses orteils plutôt que de sa plante de pieds.
11:48 Résultat, moins de puissance au décollage et un shoot déséquilibré, qui reposait trop sur ses bras.
11:52 L'ajustement fait, les swish et la belle rotation du ballon sont vite revenus,
11:56 et il a shooté à 40% à longue distance sur les 20 derniers matchs de la saison.
12:00 Rien à dire, il possède une vraie science du shoot,
12:03 un art dans lequel Kyrie est passé maître grâce à une éthique de travail digne des plus grands,
12:07 faisant de lui l'antonyme du joueur unidimensionnel.
12:09 Que ce soit sur son shoot, son dribble, sa dextérité, sa fluidité, son agilité, sa musculature ou son endurance,
12:15 le meneur n'a tout simplement jamais cessé de bosser et de chercher à continuer à s'améliorer dans tous les secteurs,
12:20 même arrivé au sommet.
12:21 À 35 ans, il a d'ailleurs encore l'un des meilleurs cardio de toute la NBA.
12:25 Demandez aux petits jeunes qui doivent le suivre sur les écrans avec ses zigzags à travers la défense, une plaie.
12:30 Tout ça c'est pas étonnant quand on sait comment il s'entraîne.
12:32 Son programme conditioning est pensé de façon à ce qu'il puisse être sur un terrain à tout moment de l'année, en deux semaines max.
12:38 Et s'il vous prenait l'envie un peu folle de tenter de vous entraîner comme lui,
12:41 vous pourriez essayer cet exercice créé spécialement pour lui par son coach perso Brandon Payne.
12:46 Celui-ci consiste à devoir rentrer 10 shoots du corner de la ligne de fond et de l'aile,
12:50 qui sont eux-mêmes entrecoupés de sprints tout terrain.
12:52 Bien sûr, il faut shooter à minimum 80% et finir en moins de 56 secondes, sinon on recommence.
12:57 Bonne chance à vous.
12:58 Ah, et si vous voulez vraiment le full expérience package,
13:01 demandez à quelqu'un de vous poser des sacs de sable sur la cage thoracique pour faire pression sur votre diaphragme
13:06 alors que vous êtes en train de reprendre votre souffle allongé par terre à la fin du workout.
13:11 Ça peut paraître un peu fou, mais c'est en repoussant ses limites de la sorte que Curry est par exemple aujourd'hui capable de faire descendre son coeur
13:16 sous les 80 battements par minute, le temps d'un temps mort de 90 secondes.
13:19 Ce qui lui permet de revenir frais comme un gardon, ou presque, quand le match reprend.
13:23 Incroyable non ? Alors si vous voulez espérer atteindre le niveau de Stephen Curry un jour, y'a plus le cas.
13:28 Bon entraînement à vous.
13:30 Avant de partir, abonnez-vous à la chaîne de Basket Info, mais aussi à celle du 6ème homme pour avoir deux visions complémentaires de la NBA.
13:38 Les dernières vidéos mises en ligne apparaissent sous vos yeux.
13:41 [Musique]

Recommandations