@SIMANGAVOLE , c’est le premier groupe de Maloya composé uniquement de femmes. Un Maloya puissant et engagé, une identité que revendique haut et fort Katy Toave, leader du groupe.
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00:00 La cafrinté c'est assumer tout ce que nous sommes, notre histoire, notre physique, notre couleur noire, notre cheveu cogné.
00:08 Moi c'est Cathy Toave, je suis artiste musicienne, je dirige le groupe Simon Gavol,
00:18 je suis en manière de forme et je suis dans la compagnie de danse Marouya Dancor.
00:21 Mon histoire commence à l'adolescence, j'ai un enfant déraciné, je suis sortie de la mer,
00:29 et à l'adolescence je viens passer ma première vacances ici à La Réunion et c'est là que je découvre le Malouya.
00:34 Je suis d'une famille qui pratique le rythme Kabaré, et je découvre le Kabaré, c'est là que je découvre le Malouya à travers Kabaré.
00:44 C'était un choc positif parce que je rencontre pour la première fois toute ma famille,
00:48 et surtout je rencontre pour la première fois La Réunion avec tout ce qu'elle représente.
00:55 Simon Gavol c'est le nom d'un esclave marron, en fait c'est la fille d'Eva et d'Anchin.
01:00 Eva c'était la première esclave à avoir fui, et ils l'ont laissé à l'Asie avec Anchin,
01:05 et elle a donné naissance à huit filles, dont Simon Gavol.
01:08 Et Simon Gavol était reconnu pour son caractère fort,
01:12 et parce qu'il était siège dans le conseil marron à côté de son compagnon Matoute qui était un grand chef marron.
01:21 Malouya Mania Femme c'est quand une femme y'a qu'à parler le Malouya.
01:25 Parce que souvent, jusqu'à l'heure, pas trop longtemps, le Malouya était quand même dominé par la genre masculine,
01:37 et les madames étaient souvent reliées, reliquées pour faire le ker, pour danser un peu.
01:43 Et puis là, avec Simon Gavol, nous l'avons voulu dire, nous aussi nous revendiquons toute l'identité du Malouya, et nous aussi nous l'écartons.
01:51 Simon Gavol c'est un groupe composé principalement de femmes,
01:56 donc que l'on a capable d'allier le Malouya autant dans la danse, dans le chant, dans la percussion, dans l'écriture.
02:02 Nous avons fêté notre 25e anniversaire prochainement, donc au Théâtre Plénière de Saint-Gilles, le 24 juin.
02:07 C'est une grosse étape pour nous, nous n'aurions jamais pensé que quand nous avions démarré, nous aurions atteint cette durée-là.
02:12 C'est assumer tout ce que nous sommes, notre histoire, notre physique, notre couleur noire, notre cheveu cournier,
02:23 tout cela est fait pour nous, notre trait, notre descendance africaine,
02:27 cela nous doit être fier, nous doit porter à l'hiver. Pour moi, tout cela c'est la cafrinité.
02:32 Malouya dans le corps, c'est la première compagnie d'apprentissage de danse Malouya.
02:39 Pareil, nous avons constaté à travers mon gavol d'ailleurs, que Mme, surtout Mme, avait honte dans ce Malouya.
02:48 Donc, nous l'avons dit à nous, nous avons lancé le pari de dire,
02:52 "bon, allez, nous essayons de monter une affaire pour démocratiser tout cela,
02:56 pour donner le goût, pour donner l'envie et pour montrer que notre Malouya n'a pas son valeur
03:00 et qu'il mérite aussi d'être appris, d'être partagé et qu'il n'a pas de honte à avoir aujourd'hui par rapport à lui.
03:07 Au fil des albums, elle a toujours été très engagée.
03:13 Notre premier album était plus basé sur l'identité réunionnaise,
03:16 nous étions en train de défendre notre cafrinité, notre culture, notre identité, notre langue créole.
03:21 Dans les seconds albums, nous avons défendu plus la femme, la place de la femme réunionnaise, l'émancipation de la femme.
03:27 Et puis après, dans les albums suivants, nous avons abordé plus de sujets de société, la tolérance, le vivant ensemble.
03:36 Et puis nous dénonçons aussi, nous nous sommes très portés sur l'actualité en fait.
03:42 Pour moi, Malouya, elle est plus qu'une musique, plus qu'une danse,
03:50 elle est vraiment un parti de mon identité, parce qu'elle porte toute la partie de notre histoire aussi.
03:55 Et voilà, pour moi c'est un tout, c'est vraiment ce qui représente à nous l'identité, à moi le plus.
04:01 On ne me croit pas qu'elle a déjà eu son heure de gloire pour moi, mais c'est toujours un combat.
04:06 Nous essayons de faire vivre à lui, de faire subsister à lui, nous essayons de transmettre à lui au maximum.
04:10 La société réunionnaise, elle évolue, elle est mondialisée, on va dire.
04:14 Le seul risque, c'est qu'il ne faut pas perdre non plus notre propre identité, même si nous restons ouverts au monde.
04:21 Et bien sûr, c'est normal que nous évoluons.
04:23 C'est essayer quand même de garder notre racine, notre identité et notre authenticité, dont le Malouya.
04:30 C'est à boire ensemble notre culture, notre identité, n'oublie pas que ça nous l'est.
04:34 à nouler.
04:35 [Son de cloche]
04:37 Sous-titrage Société Radio-Canada