Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.Animateur de télévision emblématique, Vincent Lagaf’, 63 ans, vient de publier “Je m’appelais Franck”. Il y retrace, entre autres, son parcours d’enfant adopté, à l’âge de trois ans. Mais il peine à développer de réels liens affectifs avec ses parents adoptifs. Adolescent, il se découvre une passion pour l’équitation. L’amour qu’il n’a pas eu, il le reporte sur son cheval, qui devient son “meilleur ami”. “On a rigolé, on s'est baignés, on a escaladé. J'avais même l'impression qu'il me faisait des gags, ça me faisait mourir de rire. On était deux frères, deux potes.” Jusqu’au jour de l’accident, qui va briser le cœur du jeune Vincent.
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00:00 C'est le moment où tu réalises qu'en une seconde, ta vie change.
00:03 Tu perds ce que tu as de plus précieux au monde.
00:05 J'en arrive à faire du cheval et je dis un jour j'aurai mon cheval.
00:11 Et Pellu, je pense que j'ai été le seul à monter dessus.
00:15 Il y a eu trois ans de pur amour.
00:17 Je l'ai gardé de 12 à 15 ans, je pense.
00:19 Mais même Vandelle le disait, c'est assez incompréhensif.
00:22 Ce lien qui vous unit.
00:23 Quand j'ai eu après cette mobilette, je mettais mon cheval auprès
00:27 et puis je montais sur la mobilette.
00:28 Et mon grand kiff, c'était de faire la course avec lui sur la ligne droite
00:32 le long du prêt et c'était à celui qui courait le plus vite.
00:34 Et il courait plus vite que la mobilette.
00:37 Mais c'était un grand kiff.
00:38 Pendant ces années-là, ce cheval, il a été mon centre de vie.
00:41 Ce cheval qui demandait rien d'autre que d'avoir des câlins,
00:43 de partager quelque chose.
00:45 Puis on a fait des conneries, on a rigolé, on a déconné.
00:47 On s'est baigné, on a escaladé.
00:50 J'avais même l'impression que parfois il me faisait des gags
00:53 et ça le faisait mourir de rire.
00:54 On était deux frères, deux potes.
00:56 Et il y avait Vandeweyl, il nous appelait les deux frangins.
00:59 Et puis c'est l'accident.
01:02 C'est le moment où tu réalises qu'en une seconde, ta vie change.
01:05 Tu perds ce que tu as de plus précieux au monde.
01:07 Et encore une fois, c'est pas de ta faute.
01:15 Mais c'est l'accident con.
01:17 C'est le concours, le cross que Vandeweyl organise tout le temps
01:23 et qui se passe toujours très bien.
01:24 On arrive sur le dernier obstacle, qui est un contrebas.
01:26 Il n'y a pas haut, il y a quoi ? Il y a un mètre, un mètre dix.
01:28 Il y a cette femme et elle a un chien qui lui échappe.
01:30 Il part droit dans le parcours.
01:32 Au moment où je suis en l'air, il est sous le cheval.
01:34 Il a voulu l'éviter.
01:36 Et au lieu de poser les antérieurs comme il faut,
01:40 il a ripé, il a roulé, il est tombé.
01:44 Moi, j'ai été carrément éjecté et je tombe dans les gens.
01:47 Je l'entends hurler.
01:48 "Tu te retournes" et il est sur le flanc.
01:51 Et il tremble.
01:54 Et puis il ne bouge plus.
01:55 Et puis il y a Vandeweyl carrément courant.
01:56 Il me dit "c'est fini".
01:58 Il a pris ce bout de bois qui était plus solide que les autres,
02:02 qui a été planté là, qui est rentré dans la salière
02:05 et qui lui a traversé le cerveau de part en part.
02:08 Et il est mort sur le coup.
02:09 Il est mort en 15 secondes, il est mort sur le coup.
02:11 Et je ne suis jamais remonté.
02:12 [Générique]