Elle se forge un style sans le soutient de son père

  • l’année dernière
Lyne nous raconte son parcours et les épreuves qu'elle a dû affronter pour devenir la photographe accomplie qu'elle est aujourd'hui.
Née à Nice et ayant grandi dans le Vaucluse près d'Avignon, elle a toujours été attirée par l'art et a exploré différentes formes d'art.

C'est finalement la photographie qui lui a donné la possibilité de s'exprimer et de trouver sa voie.
Lyne nous parle également de l'importance et du soutien de sa mère et de ses amis dans sa carrière de photographe, ainsi que de la façon dont elle gère les critiques et les personnes qui n'étaient pas derrière elle.

Suivez son histoire pour en savoir comment elle a finalement réalisé ses rêves de devenir une photographe accomplie.
Transcription
00:00 Parce que si mon père était resté, je n'aurais jamais eu l'adolescence que j'ai eue,
00:03 la liberté de penser, de vivre, d'essayer, d'être moi en fait.
00:08 C'est quelqu'un qui a beaucoup voulu resserrer ses vices et tout pour faire de moi ce qu'il voulait que je sois
00:13 et ça n'a jamais fonctionné.
00:14 J'ai quand même vécu très longtemps seule avec ma mère.
00:17 Ma mère c'est tout pour moi quoi.
00:19 Donc je lui disais "bah tiens, je vais dans un hangar abandonné faire des photos, tu sais où je suis".
00:23 Elle savait où ça se trouvait, j'avais de la batterie, un téléphone chargé.
00:26 Et c'est tout quoi.
00:28 Et je pense qu'à l'époque mon père c'était "tu vas où, avec qui, pourquoi, tu vas faire quoi".
00:32 Non, je ne suis pas d'accord.
00:33 On dit souvent que les artistes pour bien créer ils sont torturés.
00:37 C'est vrai que peut-être que les difficultés que j'ai eues dans ma vie, elles ont été pour moi une matière à créer
00:42 parce que j'avais peut-être besoin d'exorciser un peu des choses.
00:45 Donc j'ai testé un max de médiums comme on dit sur le plan créatif.
00:49 Quand j'étais gosse, j'ai fait de la peinture, j'ai fait du métier à tisser, j'ai fait de la poterie,
00:53 j'ai fait des expériences scientifiques.
00:55 J'ai fait de la photo, très jeune en fait, elle m'a acheté mes premiers appareils photo jetables quand j'avais 5 ans.
00:59 C'était un moyen de restituer un peu mon quotidien, ce que je voyais, comment j'aimais montrer les choses.
01:06 Donc je me sentais ultra chanceuse de recevoir un jetable de temps en temps.
01:10 Je le regardais, je me disais "bon, t'as 36 poses".
01:14 J'ai eu l'occasion et l'opportunité de tester plein de moyens d'expression sur le plan créatif.
01:19 Et en fait la photo c'est le seul truc qui est resté.
01:21 Aujourd'hui je ne dessine plus, je ne fais plus de poterie, je ne fais plus de bijoux,
01:24 je ne peins plus, je ne fais plus tous ces trucs là.
01:27 Mais par contre la photo c'est vraiment resté dans mon adolescence à mort.
01:31 Et ça s'est vraiment développé à cette période là parce que je me souviens,
01:34 j'étais tombée sur un site qui s'appelle "Les ventes du diable", je ne sais même pas si ça existe encore.
01:38 J'avais un tout petit peu d'argent de côté et je m'étais offert mon premier réflexe du coup en 2011.
01:42 Je veux dire en plus j'ai eu la chance de commencer la photo à une époque où t'avais pas les réseaux sociaux,
01:47 donc pas cette obligation de résultat.
01:49 Donc je faisais ça en fait en mode je fais des photos et puis en fait si personne ne les voit, personne ne les voit.
01:54 Mais moi je les ai faites et moi je les ai.
01:56 Mais j'ai eu aussi des amis au lycée qui me disaient "Tu sais Linne, pour faire de la photo il faut avoir du talent".
02:01 Et moi j'étais en mode...
02:03 C'est une délicate façon de me dire que je n'ai pas de talent, je sais pas, fin...
02:07 A l'époque je trouve qu'au lycée c'est un peu vache, t'es en pleine construction, tu sais pas trop qui t'es.
02:10 On te demande à 17-18 ans de choisir le métier que tu vas faire mais fin...
02:14 Impossible !
02:15 Mais pour beaucoup d'entre nous il y a eu des réorientations, il y a eu des mauvaises orientations aussi,
02:20 ce qui a été mon cas mais encore une fois, merci la vie parce que c'est de passer par là
02:25 qui a rendu ma prise de conscience vachement plus forte en mode
02:28 "Mais non mais en fait je suis pas heureuse là, j'ai envie de faire de la photo, je vais faire de la photo".