Emmanuel Macron, un coup pour rien ?

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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur l'interview du président de la République ce mercredi à 13 heures, à la veille d'une nouvelle grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

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Transcript
00:00 - L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezet. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 - Alors Emmanuel Macron s'est exprimé à la télévision hier alors que les forces syndicats, les politiques opposés à la réforme des retraites appellent
00:11 ce matin à une neuvième journée de mobilisation. Est-ce que vous pensez Alexis que cette interview du chef de l'État
00:17 aura permis de calmer le jeu, de déminer un peu la situation ?
00:21 - Bah, manifestement, en temps de l'aide syndicale c'est pas le cas.
00:24 Alors que pourtant c'était bien l'objectif, le président n'avait rien à annoncer,
00:28 il nous avait dit d'ailleurs qu'il n'annoncerait rien et de ce point de vue il a parfaitement respecté son cahier des charges.
00:32 Pour déminer, en revanche, il a fait ce qu'il pouvait.
00:36 D'abord en tentant tant bien que mal d'expliquer les propos, il est vrai assez
00:40 inexplicable vu le contexte qu'il avait tenu la veille, vous savez sa tirade contre la foule qui n'a pas de légitimité.
00:46 Rectification donc, les manifestations sont légitimes,
00:49 les syndicats sont légitimes, la colère est légitime, il nous l'a répété dix fois, c'est la violence qui ne l'est pas, dont acte.
00:57 Peut-être aurait-il pu éviter d'évoquer, comme s'il s'agissait d'un précédent,
01:01 la mobilisation violente des supporters de Trump et de Bolsonaro et autres factieux d'extrême droite.
01:06 Bon, outre que c'est un tantinet exagéré, c'était sans doute pas le meilleur moyen de témoigner de son respect envers les manifestants.
01:12 Pour le reste, tous les mots de l'apaisement étaient là, sagement alignés, longuement répétés, écoutent,
01:19 dialogue,
01:21 rassemblement,
01:22 discussion,
01:23 compromis, tous les gages ont été donnés, mais
01:25 curieusement accompagnés d'une sorte de restriction mentale,
01:28 d'une auto-satisfaction peu dissimulée, d'un agacement contenu à grand peine qui, aussitôt,
01:35 venait sinon en démentir, du moins en atténuer la portée.
01:38 Parce que, si on résume la pensée de M. Macron, c'est assez simple. Les syndicats ne proposent rien, les élus de droite sont des irresponsables,
01:45 les entreprises sont cyniques et les titulaires du RSA n'ont pas envie de travailler. Tandis que lui serait une sorte de victime
01:52 sacrificielle offerte sur l'autel de l'intérêt national, dont le seul regret, parce qu'il ne reconnaît pas d'erreur, est de n'avoir pas su convaincre les Français,
01:58 qui, ajoutent-ils, n'avaient aucune envie d'être convaincus.
02:01 Bon, alors, on ne lui demandait pas de se couvrir la tête de cendre, mais enfin, disons qu'il est arrivé que l'on mette dans une tentative
02:06 de réconciliation un peu plus d'humilité.
02:09 - Alors, en tout cas, Alexis, le président a, comme prévu, annoncé qu'il gardait Élisabeth Borne à Matignon.
02:16 La voilà, comment dire,
02:17 illégitimée ? - Oui, enfin, si on veut, parce qu'il y a des hommages qui sonnent un peu comme un abandon en race campagne.
02:23 Parce que, tout à coup, on découvre que la première ministre, qu'on ne savait pas si autonome, a décidé,
02:29 elle-même, toute seule peut-être, le recours au 49-3, qu'elle a souhaité prendre ses responsabilités,
02:34 les siennes, et allons donc en engageant celle de son gouvernement. Pour un peu, le président n'y serait pour rien.
02:40 Et voici maintenant, en plus, excusez du peu,
02:44 qu'Élisabeth Borne est chargée d'élargir la majorité, alors que cette majorité n'a jamais été aussi étroite ni si peu attirante, et de bâtir un
02:51 programme de gouvernement, toute seule, comme si c'était elle qui avait été élue par les Français.
02:54 Merci du cadeau.
02:56 Emmanuel Macron aurait voulu que la cournait à l'échec, qu'il ne s'est pas pris autrement.
03:00 - Alors, il a tout de même donné à sa première ministre une feuille de route pour les mois qui viennent, hein ?
03:03 - Ça, c'est une plaisanterie.
03:05 Bon, on a bien compris que la loi immigration serait coupée en petits morceaux, peut-être pour la rendre plus digeste, et surtout qu'elle
03:12 serait repoussée à des jours meilleurs. On a compris aussi, d'ailleurs, qu'il faudrait désormais moins de lois.
03:17 Mais ça n'a évidemment rien à voir avec le fait qu'il n'y a pas de majorité. Et pour le reste, plein emploi,
03:23 ordre public, vivre mieux, bon, c'est à peu près le programme de tous les gouvernements depuis les mérovingiens.
03:28 Avec ça, Mme Borne est bien avancée.
03:31 Une feuille de route, dites-vous. Il est à craindre,
03:33 malheureusement pour la France, que ce soit un ticket de parking.
03:37 - L'édito politique sur Europe 1,
03:40 Merci beaucoup Alexis Brezel.

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