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Igor Tudor n'a quasiment jamais touché cette saison à son système de jeu en 3-4-3. Mais au fait, comment s'articulent les relations entre les joueurs sur le terrain ? On a demandé un décryptage à Didier Camizuli et à Fabrice "Babou" Céleschi, deux fins connaisseurs de la tactique du coach de l'OM. Un format long à écouter en vidéo !

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Transcription
00:00 [Générique]
00:04 La différence c'est déjà le 3-4-3, tu joues dans une défense, bon on va revenir à 3 avec une défense de zone,
00:12 deux pistoles sur les côtés qui doivent t'apporter ce pistolet-ci, qui doivent te faire du box-to-box.
00:19 On les a, on a Nuno Samarra et Klos qui sont capables de le faire.
00:23 Et si tu joues avec des demi-vieux et trois attaquants, c'est des attaquants qui vont te servir de mieux tirer.
00:29 Ce que c'est Tudor en ce moment, avec Genduzi et Omanianski,
00:33 qui vont rentrer dans le cœur du jeu pour avoir cette supériorité numérique et se projeter vers le but.
00:38 Alors 3-4-3 dans le sens où en fait les deux pistons qui sont habituellement,
00:46 on parle des fois de défense à 3 ou défense à 5, au replacement défensif,
00:50 on a les pistons qui sont sur une ligne de 5 et on a les pistons qui vont prendre le couloir
00:56 et jouer comme des joueurs qui jouent à mi-hauteur, comme des milieux.
01:02 Là nous, nos pistons, ce sont des joueurs qui jouent quasiment comme des ailiers.
01:05 Et quand on a le ballon, en fait ils sont chargés, on a plutôt Rongier, Genduzi et Jordan Verthout
01:14 qui sont comme des fers de lance en fait, qui vont se placer un petit peu sur les côtés pour prendre des ballons
01:19 et qui vont aller lancer en vitesse, on va dire des closses dans l'espace, dans la profondeur des closses et des tavarets.
01:26 C'est-à-dire que vraiment on leur demande d'être très très haut et si jamais il y a des pertes de balles,
01:31 ce sera à ces trois joueurs-là, que ce soit Genduzi, Rongier et Verthout, de compenser.
01:36 Et c'est pour ça qu'on voit souvent Verthout se décaler sur le côté gauche pour aller demander les ballons à la défense centrale.
01:43 C'est parce qu'on demande vraiment à Tavares-Ecosse d'être plus comme des ailiers, même quasiment à la hauteur des attaquants.
01:49 C'est-à-dire qu'on envisage pour Tudor la perte de balles, si jamais il y a perte de balles,
01:55 ce seront ces joueurs-là, ces milieux qui vont devoir venir compenser.
01:58 Et les joueurs qu'on a envoyés devant, de toute manière, ils n'auront pas le temps de revenir s'il y a perte de balles.
02:04 Donc c'est cette fameuse transition défensive quand on perd le ballon.
02:07 Donc c'est pour ça que ce n'est pas des pistons classiques, on a vraiment des pistons qui jouent très très haut,
02:13 comme des ailiers, et qui sont, quand on a le ballon, chargés de jouer quasiment à la hauteur des attaquants.
02:19 La différence avec un 4-3-3, c'est que tu vas partir sur une défense à 4,
02:24 avec des latéraux qui sont plus ou moins portés vers l'offensive ou pas,
02:31 et que, dépendant des matchs, il y a des entraîneurs qui vont te dire que les latéraux ne faut pas qu'ils montent.
02:37 Moi, en l'occurrence, j'aime bien que les latéraux montent, parce que tu as une couverture, tu as deux joueurs pour un attaquant,
02:42 et tu te facultes au milieu de terrain, de création et de percussion avec des mecs qui vont vite sur les pieds.
02:47 Il y a un point de fixation dedans. Il y a plein de paramètres que tu peux prendre en compte dans les organisations, Seb.
02:53 Quand je dis classique, c'est des philosophies un peu plus anciennes,
02:59 où c'était vraiment une ligne de 5, où on avait quand même les joueurs de côté qui étaient censés même monter le ballon.
03:07 Là, on s'aperçoit que, quasiment, Klos et Tavares ne sortent pas les ballons de derrière,
03:13 ils sont déjà en position offensive pour demander les ballons dans la profondeur.
03:17 Ce n'est pas eux qui vont les remonter, c'est plutôt les milieux qui sont chargés de faire ça, en se décalant un peu sur les côtés.
03:22 Tu fais une organisation en fonction des joueurs que tu as, en fonction de ta philosophie de jeu.
03:27 On parle en l'occurrence de Tudor. Tudor, c'est un garçon qui ne changera jamais sa philosophie de jeu.
03:32 Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il fait, sincèrement.
03:35 Pourtant, il a des résultats. Je ne suis pas d'accord, parce qu'il y a des joueurs, pour moi, qui devraient jouer dans cette équipe et qui devraient nous apporter un peu plus.
03:41 Il reste toujours dans ce système-là d'organisation basique, avec des garçons qui aiment beaucoup de course, comme Gaby Nozick, tout ça.
03:47 Mais moi, je suis désolé, mais moi, des garçons comme Unai, tout ça, ce sont des garçons que je ne comprends pas qui jouent pas.
03:52 Je te le dis, c'est vraiment... Un garçon comme Alexis Sanchez, je suis désolé, c'est un monstre, mais il joue tout seul devant.
03:58 Moi, je lui associerais quelqu'un dans un système 1-3-4-3. J'associerais quelqu'un pour qu'il soit un peu plus épaulé.
04:06 Pas que tout seul, il fait tout ce qu'il faut devant.
04:09 Mais si tu as un jeu en moyenne, tu ne marques pas les buts que tu dois marquer en ce moment, Sébastien.
04:13 Non, je comprends tout à fait ce que tu as dit. Le profil des joueurs est important. Dans le système de Cudor, ce système va toujours être le même.
04:20 Quand on parle de Rongier, on peut parler de Sanchez aussi. On peut parler des deux qui sont en soutien, Malinowski et Hunter, par exemple.
04:26 Ça veut dire qu'imaginer, par exemple, un Sanchez dans un de ces rôles-là, ça permettrait d'avoir un joueur capable d'aller prendre la profondeur, d'aller faire des appels dans l'espace,
04:35 là où Hunter et Malinowski sont plus des milieux. Donc quand on parle de percussion offensive, je comprends tout à fait.
04:41 Avoir un vrai attaquant et avoir en soutien un joueur comme Sanchez, qui est aussi un attaquant et qui a ces principes de jeu-là,
04:49 et qui va savoir utiliser les espaces et faire les appels dans les espaces, ça te change aussi complètement la physionomie de ton équipe.
04:57 Et de la même manière que quand on utilise, tu disais tout à l'heure, un Rongier dans la défense centrale, ou alors si on a trois vrais défenseurs centraux.
05:04 C'est sûr que si on a trois vrais défenseurs centraux, il y aura moins d'incursions, on va dire, dans le milieu de terrain.
05:11 Donc forcément, ça te change le profil de l'équipe, même si le système ne change pas.
05:15 Alors, je vais te rassurer là-dessus encore une fois. Dans son fonctionnement et dans son organisation, tu dors.
05:23 C'est pas que deux milieux, Thierry. C'est pas que Verre et tout et Rongier.
05:27 Il y a Gendouzi qui joue un peu plus haut qu'eux et Malinkowski qui joue un peu plus haut qu'eux.
05:32 Quand ils ont le ballon, ils se positionnent en troisième attaquant avec Sanchez.
05:36 Et quand ils ont perdu le ballon, ils se positionnent en milieu de terrain.
05:39 C'est pour ça que c'est une organisation qui est un peu faussée.
05:43 Gendouzi ne joue pas attaquant. Malinkowski, c'est-à-dire qu'il ne joue pas attaquant.
05:47 Ils sont dans le cœur du jeu. C'est eux qui ont cette faculté de se projeter vers le but pour devenir deuxième et troisième attaquant.
05:54 Quand on a perdu le ballon, Gendouzi est dans le cœur du jeu et Malinkowski dans le cœur du jeu.
05:58 Donc, il y a toujours un joueur de plus au milieu de terrain. Dans l'organisation qui met du dort en place, il y a toujours un surnombre au milieu de terrain.
06:07 En fait, ce rôle-là, de toute manière, on peut l'avoir quand on joue face à des équipes qui jouent avec un seul attaquant
06:15 et un numéro 10 ou un 9 et demi qui tournent autour.
06:18 Ça te permet d'avoir ce joueur-là, Rongier, qui va jouer dans la défense centrale en phase défensive quand on n'a pas le ballon.
06:25 Mais dès qu'on va avoir le ballon, tu as quand même deux joueurs, Gigo et Mbamba, par exemple, qui vont être là en sécurité à la perte de balles.
06:32 Et on a Rongier qui va pouvoir s'intégrer au milieu. Ça va permettre de ressortir les ballons.
06:38 De toute manière, c'est un rôle qu'on va demander à Rongier en fonction des attaquants qui vont se trouver face à eux.
06:46 Par exemple, si l'équipe adverse joue avec deux attaquants et un 10, là tu vas avoir trois joueurs au pressing.
06:52 Tu vas avoir besoin de tes droits défenseurs centraux qui vont pouvoir faire circuler le ballon sur la largeur.
06:57 Si tu n'as que deux personnes en face, de suite, Rongier, tu peux le faire sortir de ça.
07:02 Tu peux le faire sortir de cette position-là pour aller demander les ballons au milieu avec Gendouzi et Vertout qui viennent aussi chercher les ballons.
07:09 Cette position-là, on va dire que Rongier peut le faire, mais comme il le faisait avec Sampaoli.
07:15 Parce qu'avec Sampaoli, il était sur un côté en phase défensive et il venait s'intégrer au milieu en phase offensive quand on avait le ballon.
07:22 Et là, de la même manière, tu peux lui demander ça.
07:25 Maintenant, encore une fois, selon les équipes qui jouent face à toi, s'ils jouent à deux attaquants ou pas,
07:30 tu vas avoir besoin peut-être de trois vrais défenseurs centraux pour les pertes de balles.
07:37 Parce qu'il faut penser à ces transitions.
07:39 Quand il y a un ballon ou quand il y a en phase de contre-attaque, il faut toujours que tu aies un nombre de joueurs capables de compenser.
07:46 Par exemple, Vicky, Antoine, tu es un chef d'un dessous et tu fais ton équipe et tu l'articules autour.
07:53 Lui, il n'est pas dans cette philosophie-là.
07:55 Lui, il le fait parce qu'il a cette philosophie.
07:58 Il a ce truc qu'il a dans sa tête, il n'en sortira jamais.
08:02 Défense à trois, Marc-Alger, il est actuel.
08:05 Tu l'as vu comment il faisait, pratiquement de toutes les règles.
08:07 Ça peut servir.
08:09 Il me fait penser un peu à Bielsa dans son fonctionnement.
08:11 Je ne sais pas si tu te rappelles de Bielsa.
08:13 Tu marques un juge de tout terrain, tu as une cote-reine de tout terrain.
08:17 Alors oui, effectivement, tu joues, tu presses haut et dans le dos, tu risques de prendre des vagues.
08:24 Par moment, à la maison, tu te prends des vagues.
08:27 Pourquoi tu n'arrives pas trop à gagner des matchs au bout d'un moment ?
08:29 Parce que d'une part, les équipes te connaissent.
08:31 Et de deux, dans le dos, tu as du monde.
08:33 Tu as une cote-reine, il suffit que tu les attaques.
08:37 On va à Strasbourg au dernier match.
08:39 A la Mital, si il y a 3-0 pour Strasbourg, il n'y a rien à dire.
08:41 Tu t'es au match, tu sais à bout pas.
08:43 On en revient toujours à Bielsa.
08:45 Moi, je sais que ça me tient à cœur, cette utilisation du marquage individuel.
08:49 Thudor l'utilise un peu plus, comme j'apprécie.
08:52 Ce n'est pas du marquage individuel tout terrain.
08:54 Ça va être du marquage individuel.
08:56 Chaque joueur sait qu'il a à prendre.
08:58 Si jamais le joueur adverse va trop loin, on lâche le marquage.
09:03 Mais c'est ça aussi.
09:05 On va être perfectible là-dedans.
09:07 C'est-à-dire savoir jusqu'où on va suivre un joueur.
09:10 Et ne pas trop se faire sortir de certaines zones, comme ça peut être le cas quelques fois.
09:15 On a des joueurs, des fois, qui vont se faire entraîner à sortir de certaines zones.
09:19 Et créer des espaces trop importants.
09:21 Et là, oui, on est perfectible, je pense.
09:23 Parce qu'il faut quand même...
09:25 Heureusement qu'on a trois joueurs très intelligents au milieu.
09:28 C'est pour ça que Gendouzi est toujours dans l'équipe quand même la plupart du temps.
09:31 Gendouzi, Vertour et Rongier, c'est sur eux que repose tout cet équilibre.
09:34 Parce que les trois compensent toujours les espaces qui sont créés par des joueurs
09:39 qui vont sortir de leur zone exprès pour libérer un espace.
09:42 M4-3-3, si tu as des garçons qui vont vite sur les côtiers,
09:45 si tu as de la grosse technique au milieu,
09:47 si tu as des créateurs avec une grosse attitude défensive,
09:50 tu peux marquer autant de buts que si tu joues M4-3-4-3.
09:53 Je pense que c'est vraiment un problème d'équilibre d'équipe.
09:58 Ça veut dire que Sanchez, qu'il est capable de donner dans l'équilibre de l'équipe,
10:05 dans les phases défensives, c'est hyper important pour lui.
10:09 Je le vois avec... Je te mettrais la même chose avec Unai, par exemple.
10:13 Je pense qu'Unai apporterait plus de percussions dans les phases offensives.
10:16 Ça apporterait quelque chose de... un plus.
10:19 Je pense qu'offensivement, on serait meilleur.
10:21 Mais je pense aussi que tactiquement, dans la transition à la perte de balles,
10:28 des joueurs comme Under et Malinovsky sont capables de fournir plus.
10:31 Et pareil, Sanchez est capable de fournir plus qu'un Vizinha à la perte du ballon.
10:36 Et cet équilibre dont parles-tu d'or, c'est un peu ça.
10:39 C'est à la fois se priver des fois d'un petit plus offensif.
10:42 Je suis sûr que lui est conscient aussi que ça apporterait plus offensivement,
10:46 mais il se priverait par contre, et on serait plus exposé qu'on ne l'est déjà.
10:49 Parfois, sur certains matchs déjà, c'est chaud.
10:53 Dans certaines pertes de balles et contre-attaques, on est déjà en grande difficulté.
10:57 Et peut-être qu'on le sera encore plus.
10:59 Donc, on concède pas mal d'occasions. Il ne faudrait pas en concéder encore beaucoup plus.
11:03 Merci.
11:04 [SILENCE]

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