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Il est l’unique artisan coutelier forgeron de l’île. Samuel Hoarau nous ouvre les portes de son atelier et nous explique comment il travaille le fer pour fabriquer ses couteaux Péi.

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Transcription
00:00 Ce qui m'attient dans la coutellerie, c'est qu'on fait de très belles choses avec rien.
00:04 On part de rien, on part d'une matière qui est quasiment bonne à jeter,
00:10 on la transforme, on lui donne une seconde vie.
00:13 Je suis le seul coutelier forgeron sur l'île depuis 2010.
00:24 Être le seul à La Réunion, c'est plaisant oui, mais c'est aussi, on va dire,
00:33 un peu frustrant parce qu'on n'a pas de collègues avec qui parler,
00:37 on n'a pas de partage, on va dire.
00:40 Donc, on s'y fait.
00:50 J'ai toujours été passionné par les sables japonais, les couteaux de cuisine,
00:56 tout ce qui est tronchant et tout.
00:57 Et comme j'adore faire la cuisine aussi, j'aime pas ce qui coupe pas.
01:01 Donc, je me suis dit, pourquoi pas me lancer dans quelque chose qui me plairait
01:08 et puis où je me ferais plaisir.
01:11 Comment on fait un couteau ? Déjà avec ses mains.
01:13 J'ai essayé avec les pieds, mais ça marche pas.
01:19 Donc, il faut de la patience, énormément de patience.
01:24 Une barre d'acier, un feu, un feu de fourroche, une enclume à marteau.
01:32 Donc, on travaille le métal, on chauffe à certaines températures.
01:36 En fonction des aciers aussi, les plages de température sont pas les mêmes.
01:40 On va tremper l'acier.
01:42 Donc là aussi, en fonction du métal que c'est,
01:45 on va pas le tremper à la même température
01:47 parce qu'il y a des aciers qu'on va tremper aux alentours de 750-800°C.
01:51 Il y en a qui vont se tremper vers 1050°C.
01:54 Une fois que le couteau est trempé,
01:56 on refait une autre étape qui s'appelle le revenu
01:59 pour pas que le couteau soit cassant.
02:02 Ensuite, on façonne le manche et les étuis.
02:06 Je suis totalement autodidacte.
02:08 Ce qui est bien, c'est que j'ai la capacité,
02:09 dès que je vois quelque chose, j'ai la possibilité de le refaire.
02:13 Donc, je me suis dit, je regarde, je vois.
02:16 Sur les sites, sur Internet, dans les livres et tout, je voyais.
02:21 Et puis, j'essayais de le faire moi-même.
02:23 Et après, bon, des fois, quand ça réussissait, tant mieux.
02:27 Quand ça ne réussissait pas, on cherchait le pouvoir du comment
02:31 et puis on réessayait.
02:32 Vu qu'on est à 10 000 km de tout,
02:35 c'est un peu difficile de demander à droite, à gauche, au confrère et tout.
02:39 Pour les couteaux, j'utilise plusieurs variétés d'acier
02:42 parce que l'acier en lui-même, c'est ce qui me caractérise pour faire un couteau.
02:46 L'acier, c'est un mélange de fer et de carbone.
02:50 Parce que le fer pur normal, on ne fait pas de couteau avec.
02:53 Donc, il faut un minimum de carbone dedans
02:55 pour pouvoir faire un couteau, pour qu'il soit solide.
02:59 Donc, moi, j'utilise une moyenne de 15 faces à acier, ça dépend,
03:03 en fonction des caractéristiques,
03:04 de ce que le client va vouloir comme produit fini.
03:08 [Musique]
03:31 Pour faire une pièce, ça va dépendre.
03:32 On est entre 2 heures et...
03:35 Là, pour un sable japonais, on est sur plus de 100 heures.
03:38 Ça fait beaucoup de temps.
03:39 Qu'est-ce que j'aurais d'autre à dire ?
03:41 [Rires]
03:46 Je pousse les gens à croire en leurs rêves et à faire ce qu'ils aiment.
03:50 [Rugissement]
03:52 [Musique]

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