Eric Zemmour revient sur sa relation avec Jean-Luc Mélenchon !

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00:00 Dans votre livre, Éric Zemmour, depuis l'apparition du livre d'ailleurs,
00:03 une des choses dont on parle le plus, c'est votre relation avec Jean-Luc Mélenchon.
00:06 J'ai eu l'occasion de vous voir tous les deux, vous avez fait un débat,
00:08 vous en avez fait deux même avec moi, chez moi ici.
00:11 Et vous dites "je connais Jean-Luc Mélenchon depuis des années,
00:13 il était alors membre du Parti Socialiste et moi journaliste.
00:16 Nos origines communes de l'autre côté de la Méditerranée
00:18 et même un goût pour l'histoire nous ont rapprochés.
00:21 Je crois pouvoir dire que nous étions ce qu'on appelle de bons copains.
00:23 Il était là lorsque j'ai fêté mes 50 ans et nous nous tenions
00:26 dans une estime réciproque qui lui fit dire un jour à la télévision
00:29 "je connais très bien Éric Zemmour, ce n'est pas un raciste,
00:31 c'est un brillant intellectuel".
00:33 On a l'extrait quand il le dit, regardez.
00:35 - "Je connais Zemmour, il ferait mieux de dire qu'il a dit une bêtise.
00:38 Ce type n'est pas un raciste, c'est un brillant intellectuel,
00:41 mais il est, comme tous les intellectuels, têtu comme une mule.
00:44 Ce qu'il a dit et comme il l'a dit n'est pas bien dit".
00:46 Voilà, c'est tout ce qu'il faut qu'il dise maintenant.
00:48 - Alors, on apprend aussi qu'il était bien content que vous vous présentiez,
00:51 que vous vous parliez encore, même si le candidat de la France insoumise
00:54 est complètement parano, ce que vous dites.
00:56 "C'est toi ? Qui ça toi ? Attends, parle pas ici.
00:58 Appelle-moi à cet autre numéro sur Télégramme.
01:01 Jean-Luc Mélenchon est prudent, plus encore.
01:03 Il est méfiant, suspicieux.
01:04 Les jeunes diraient qu'il est parano.
01:06 Je ne peux m'empêcher de songer à Staline, qui disait-on,
01:08 changer d'appartement chaque soir.
01:09 Il a reconnu ma voix comme j'ai reconnu la sienne,
01:11 mais il préfère prendre des précautions.
01:13 Puis au fil des appels qui se multiplient, il se livrera davantage".
01:16 Ah oui, quand vous vous appelez, il était en stress.
01:19 - Les premières fois.
01:20 - Oui, c'est ça.
01:20 Alors, vous revenez aussi sur le grand débat que vous avez vécu sur BFM TV.
01:23 J'ai souhaité le contacter en ce mois de septembre en radio
01:26 pour lui faire une proposition qu'il ne pourra pas refuser.
01:28 Il veut devenir le patron des gauches, cela tombe bien.
01:29 Je veux faire l'union des électeurs de droite.
01:31 Je pressens qu'un débat l'un contre l'autre peut nous permettre
01:34 de rameuter nos camps respectifs et de montrer à la France
01:36 que le clivage droite-gauche est plus que jamais actuel.
01:39 Je n'ai pas besoin de lui expliquer l'intérêt de ce débat longtemps.
01:41 Il comprend, il sait déjà et accepte rapidement.
01:45 Donc ça, c'était ce fameux débat sur BFM, c'était le 23 septembre 2021.
01:50 C'était le jour de mon anniversaire, vous avez fait ça pour moi.
01:51 [Rires]
01:53 Non, c'est vrai.
01:54 Et Jean-Luc Mélenchon, il vous attaque direct ce jour-là,
01:58 dès la première question des journalistes.
02:01 Là, donc, Mélenchon a répondu.
02:05 Il a dit qu'il n'était pas l'ami d'Éric Zemmour,
02:08 qu'il détestait ce que vous racontiez.
02:10 Et cependant, rapidement, plusieurs personnalités politiques
02:12 ont réagi sur les réseaux sociaux.
02:13 Ils accutent Mélenchon de menteur.
02:15 Jean-Luc Mélenchon, moi, comme il respire, Éric Nolot qui dit ça,
02:18 j'ai eu connaissance des messages amicaux et même fraternels
02:21 qu'il adressait à Éric Zemmour pour le conseiller sur sa campagne présidentielle.
02:23 Il renie son amitié envers lui, comme il l'avait fait envers Cyril Hanouna.
02:28 Je peux en témoigner, Mohamed Sifawi.
02:29 Jean-Luc Mélenchon ment, lorsqu'en septembre 2010,
02:31 je publiais un livre pour dénoncer le discours d'Éric Zemmour.
02:34 Mélenchon, que je croisais dans un meeting organisé par SOS Racisme,
02:36 m'interpellait pour me dire "ne t'attaque pas à Zemmour, c'est mon ami".
02:40 Et d'autres, voilà.
02:41 Éric Zemmour, je suis dans un café, début de campagne,
02:44 sur son téléphone s'affiche le nom de JLM qui l'appelle.
02:46 Éric répond et part trois mètres plus loin.
02:48 Je le vois rire pendant dix minutes.
02:49 La conversation est très détendue.
02:51 Jean-Luc Mélenchon assumé, c'est pas grave.
02:56 Alors, c'est...
02:58 - C'est la cour d'école.
02:59 - Je crois que là, les témoignages, vous avez tous compris.
03:02 Mais essayons d'aller plus au fond.
03:04 Oui, c'était un ami, je parle d'une époque quand même, il y a dix ans.
03:07 Bon, on a le droit de changer.
03:09 Moi, quand j'ai connu Jean-Luc Mélenchon, on était,
03:15 on avait des points d'accord.
03:17 C'était l'époque où il estimait qu'on pouvait critiquer l'islam,
03:22 où il estimait qu'il était pour le nucléaire aussi.
03:25 On estimait aussi, il se moquait des femmes voilées.
03:28 Il disait qu'elles s'auto-stigmatisaient.
03:30 Il a changé.
03:31 En vérité, comme la gauche et Jean-Luc Mélenchon ont perdu
03:35 les classes populaires, ils se sont trouvés et ils se sont cherchés
03:39 pour trouver d'ailleurs un électorat de substitution.
03:41 Et l'électorat de substitution, ce sont les musulmans,
03:44 qui ont voté à 69 % pour Jean-Luc Mélenchon.
03:47 C'est ce qui a fait ces gros scores dans toutes les banlieues.
03:50 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, il défile contre l'islamophobie
03:53 et il m'accuse d'être, de pousser à la guerre, etc.
03:58 Moi, je vais vous dire, moi aussi, je déteste ce qu'il est devenu.
04:04 Parce que j'estime que c'est lui qui a aujourd'hui forgé
04:08 ce peuple islamo-gauchiste.
04:09 Parce que qui a voté pour lui ? Les musulmans et les gauchistes.
04:13 -C'est pas grave. -Comment ?
04:14 -C'est pas grave.
04:16 -C'est pas que c'est pas grave.
04:18 C'est qu'il leur donne une existence politique.
04:21 Non mais attendez, moi, je connais des citoyens français,
04:24 qu'ils soient de n'importe quelle religion.
04:26 On est d'accord.
04:27 -Ce sont des Français, avant tout, qui ont voté.
04:28 -Sauf que tous les sondages prouvent et toutes les enquêtes d'opinion prouvent
04:33 qu'ils ont voté, quelle que soit leur position politique
04:37 ou sur l'économie, etc.,
04:38 même s'ils n'étaient pas d'accord avec Mélenchon sur l'économie,
04:40 pour des raisons, justement, communautaires.
04:42 C'est ça qui est grave.
04:44 Et il a tout fait pour ça. Et il a réussi.
04:46 Donc, si vous voulez, moi, j'estime que c'est Mélenchon
04:50 qui est dangereux pour la France.
04:51 Il est passé de l'amitié à Zemmour à être l'ennemi de la France.
04:56 Et il s'en moque, il fait ça avec un cynisme absolu.
05:00 Donc, si vous voulez, oui, moi aussi, je pense,
05:03 je déteste ce que dit Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui.
05:06 Et je pense qu'il est dangereux pour la France, mais il s'en moque.
05:08 Vous comprenez ?
05:10 Il est, après moi, le déluge.
05:14 Il sait exactement ce qu'il fait,
05:16 mais il se moque complètement des conséquences à long terme.
05:19 C'est ce que je répondais à Madame tout à l'heure.
05:21 Moi, j'essaye de voir les conséquences à long terme,
05:24 à 10 ans, à 20 ans.
05:25 Lui, s'en moque.
05:26 – Alors, on a des questions. Gilles, une question pour…
05:28 – En quoi le… je rebondis sur ce que vous venez de dire.
05:31 En quoi le vote musulman, selon vous, semble être un problème ?
05:34 – Peu importe que les musulmans aient voté pour Jean-Luc Mélenchon.
05:36 – Des Français qui votent pour vous.
05:38 – Oui, pour telle ou telle raison.
05:39 Les musulmans sont des Français qui votent et s'expriment,
05:41 comme tant d'autres, qu'ils soient catholiques, juifs, bouddhistes,
05:45 tout ce que vous voulez.
05:46 – Tout à fait.
05:47 – Athées.
05:48 – Et athées.
05:49 Et tout à fait, vous avez tout à fait raison.
05:51 – Non, mais c'est vrai que ce n'est pas un problème, ça.
05:52 – Non, non, non, attendez, c'est pas un problème en soi, évidemment.
05:54 Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
05:55 Ça devient un problème quand…
05:57 C'est toujours la même chose.
05:59 Ça devient un problème quand c'est un effet de masse.
06:01 Quand vous avez 70%, 75% de gens de la même confession
06:07 qui votent pour un seul candidat, ça prouve qu'il y a un effet de masse
06:10 et qu'il y a un effet, si vous voulez, communautaire.
06:12 – Comment vous le savez ?
06:13 – Quand il y a un vote juif, par exemple, on parle beaucoup…
06:14 – Comment vous savez qu'il y a un vote juif ou un vote musulman
06:16 et qu'il n'y a pas de comptabilité en France ?
06:17 – Parce que c'est les sondages, chère madame.
06:19 – C'est du déclaratif ?
06:21 – C'est déclaratif, on le sait.
06:22 On le sait pour qui les juifs votent,
06:25 on le sait pour qui les catholiques votent,
06:26 on le sait pour qui les…
06:27 – Donc vous, pour vous, il y a un vote musulman ?
06:29 – En l'occurrence, il y a eu.
06:30 Il n'y a pas toujours, je ne dis pas qu'il y a toujours.
06:33 Là, je dis qu'il a tout fait pour et il y a eu.
06:35 Mais d'ailleurs, les enquêtes, pardonnez-moi,
06:37 les enquêtes d'opinion le disent, les gens l'expriment.
06:40 On a voté pour lui car il luttait contre l'islamophobie.
06:43 On a lutté pour lui, mais pas pour les autres.
06:46 – On ne peut pas reprocher aux musulmans
06:47 de ne pas voter pour Marine Le Pen ou pour vous.
06:49 – Non mais attendez.
06:50 – Forcément, après il reste Emmanuel Macron.
06:52 – Non mais ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
06:55 – Il y avait Anne Hidalgo, il y avait Yannick Jadot,
06:57 il y avait Emmanuel Macron.
06:58 – Il y a le Macron, il y a le Hidalgo.
06:59 – Est-ce que vous savez que les frères…
07:00 – On parle de vous en sérieux là.
07:02 – Attendez, attendez.
07:03 Est-ce que vous savez que les frères musulmans,
07:05 les frères musulmans, les mosquées, la mosquée de Paris,
07:09 ont donné des consignes pour qu'on vote Mélenchon ?
07:11 Et au second tour d'ailleurs pour qu'on vote Macron.
07:13 – Mais ce n'est pas un problème ça.
07:14 – Ah bon ?
07:16 – Mais c'est Éric Zemmour.
07:17 – Je ne leur demande pas de voter pour moi.
07:18 – C'est Éric Zemmour, ça ne me dérange pas du tout.
07:19 – Je ne crois pas que ça dérange les Français.
07:20 – Mais moi je suis désolé, des musulmans pourraient voter pour moi.
07:23 – Vous êtes sûr ?
07:25 – Ah oui, je vais vous dire pourquoi.
07:26 – Et pour quelle raison ?
07:27 – Je vais vous raconter une anecdote, si vous me permettez,
07:29 j'en ai pour deux minutes.
07:30 Je marchais dans les rues et j'ai une dame avec sa fille,
07:34 une dame de ma génération avec sa fille qui devait avoir 25-30 ans,
07:38 qui m'arrête et qui me dit "est-ce qu'on peut vous parler une minute ?"
07:41 et je lui dis "bien sûr madame" et voilà.
07:44 Et la mère me dit "je tiens à vous dire madame, monsieur,
07:48 je suis musulmane, ça fait 40 ans que je vis en France,
07:53 vous avez tout à fait raison, la religion c'est dans le privé.
07:57 On n'a pas à s'afficher, on n'a pas à voir une fille voilée dans la rue,
08:00 on n'a pas à montrer sa religion dans la rue,
08:02 c'est vous qui avez raison et on a voté pour vous."
08:04 Et on a pris des photos évidemment, comme on fait maintenant rituellement,
08:08 mais c'est pour vous dire qu'il y a des musulmans
08:11 qui ont vécu la France des années 60-70,
08:14 qui ont très bien connu cette France authentiquement républicaine pour le coup,
08:18 contrairement à ce qu'on dit aujourd'hui,
08:20 c'est-à-dire la France de l'assimilation et de la discrétion des religions.
08:24 Moi je vais vous dire, je suis de confession juive,
08:27 quand j'étais petit, quand on allait à la synagogue,
08:30 on mettait la calotte sur la tête, on disait "gadeur, ça va vous amuser,
08:33 je fais toujours cette réflexion là", on disait "calotte" en français
08:36 et non pas "kippa" comme aujourd'hui, vous voyez ce que ça veut dire,
08:40 les mots ont une importance.
08:42 Quand je sortais de la synagogue, elle m'attrapait comme ça,
08:45 je la revois, la pauvre, elle m'attrapait, elle me disait
08:48 "tu m'enlèves ta calotte tout de suite".
08:51 – Mais le monde a changé.
08:54 – Non, mais il change en mal, la France c'est l'assimilation,
08:57 c'est le fait qu'on ne doit pas montrer, je vais vous dire pourquoi,
09:00 pour ne pas choquer les gens qui ne sont pas de cette compétence.
09:03 – Une kippa n'est pas dérangeante, un poil n'est pas dérangeant,
09:06 c'est autorisé dans l'espace public, vous dites les signes religieux,
09:10 si vous voulez le principe même de la République et de la laïcité à la française,
09:16 c'est que l'espace public est absolument neutre
09:19 et que les gens peuvent s'y balader sans se poser la question
09:22 de savoir si Madame croit en Dieu ou pas,
09:24 ou si vous, vous êtes de religion bouddhiste ou n'importe quoi.
09:28 [Musique]

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