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00:00 Les gens pleurnichent parce qu'ils vont bosser deux ans de plus.
00:02 Je crois que ça me désespère un peu.
00:04 Le Bureau international du travail dit que la moyenne de temps travaillé par semaine dans le monde, c'est 60 heures.
00:12 Nous on est à 35. On est très très loin.
00:15 Quand j'entends dire par exemple que les éboueurs c'est terrible parce qu'ils partent à 57 ans au chômage, à la retraite, ils vont partir à 59 ans.
00:24 Personne n'est obligé d'être éboueur toute sa vie.
00:26 C'est là où la société est mal faite. C'est qu'on devrait dire à un éboueur au-delà de 40 ans, s'il a fait son métier pendant 10-15 ans, il faut lui offrir autre chose.
00:34 Alors, je crois qu'on a plus besoin d'éboueurs en France que de présentateurs d'enquête exclusive.
00:40 Et ensuite, visite.
00:42 C'est vrai.
00:44 [Applaudissements]
00:46 En plus ce que j'aime pas, ce qui est intelligent, on peut faire éboueur et être à la télé.
00:50 Non mais être à la radio.
00:52 [Rires]
00:54 Ce qui est intelligent dans ce qu'il dit, c'est qu'effectivement on peut évoluer dans une carrière.
00:59 Mais ce que j'aime pas, c'est qu'il dit qu'en fait, éboueur c'est comme si c'était le niveau zéro du travail.
01:02 C'est comme si on était stagiaire.
01:04 Je sais pas ce qu'il a, je pense qu'à force de faire des reportages sur les escortes à Macao, il a dû péter un câble.
01:07 Mais il est déconnecté des réalités de la France ce mec, c'est pas possible.
01:09 Et c'est une très grosse connerie d'avoir dit ça.
01:11 Voilà. C'est tout. Merci.
01:13 C'est ma mère.
01:14 Non mais surtout quand on a sa vie, tant mieux pour lui de se balader dans le monde entier.
01:17 On évite d'avoir un jugement comme ça condescendant.
01:19 C'est genre quand je reviens en France, je suis désespéré.
01:21 Il a dit ça, comme si la France lui plaisait pas.
01:24 C'est trop facile. La moindre des décences à mon avis, c'est de se taire dans ces cas-là.
01:28 Parce qu'on peut pas juger les gens qui souffrent au travail,
01:30 quand on gagne énormément d'argent, et tant mieux pour lui, mais qui donne pas de leçons aux autres.
01:34 Oui.
01:35 Je vais le défendre.
01:36 Bravo. C'est bien.
01:37 Alors, je m'en prends plein la gueule et ça va être un shitstorm pendant deux jours.
01:40 Mais c'est pas grave.
01:41 J'aime bien ça. T'inquiète pas.
01:43 Non mais c'est pas grave.
01:44 On le défendra toujours.
01:46 Quand on voit cette phrase comme ça, évidemment que c'est insupportable,
01:50 que c'est hautain, que c'est dégueulasse et que c'est vraiment gerbant.
01:53 Mais ce qu'il dit malgré tout, et moi je trouve que là-dessus il a raison,
01:55 c'est qu'aujourd'hui quand on parle de travail en France,
01:57 il y a un côté...
01:59 Aujourd'hui le travail en fait c'est plus du tout une sorte de valeur refuge,
02:03 d'étalon, d'émancipation, de liberté.
02:05 Moi j'aimerais bien que le travail, à l'époque, moi quand j'étais jeune,
02:08 on disait "tu vas travailler, tu vas avoir un job,
02:10 tu vas être d'ascenseur social, de progrès social et tout ça".
02:14 Et aujourd'hui, à chaque fois qu'on reçoit des gens qui travaillent,
02:16 personne n'est content de son travail en fait.
02:18 Les profs ne sont pas contents, les médecins ne sont pas contents,
02:20 personne. Et en fait c'est ça qui est problématique aujourd'hui dans la société.
02:23 Et en cela, moi je lui donne raison.
02:25 Pas sur les éboueurs, effectivement.
02:27 Mais oui, mais c'est sa façon d'expliquer les choses, Géraldine.
02:29 Il y a une brutalité et un mépris dans la façon dont il a expliqué ce qu'il pensait.
02:34 Effectivement, il a raison.
02:36 Aujourd'hui, dans nos carrières, et dans toutes les carrières, dans les vies, les jeunes,
02:40 il y aura deux, trois métiers différents dans toute une carrière.
02:46 - Sept métiers normalement.
02:48 - Mais quand il dit, effectivement, à partir de 40 ans, il faudra lui offrir autre chose,
02:54 d'accord, mais on ne lui offre pas justement.
02:56 Il pointe du doigt un problème, on ne lui offre pas.
02:59 - Mais il y a aussi des formations, on peut changer.
03:01 - Mais l'ascenseur social, il ne bénéficie pas à tout le monde.
03:03 - Il n'a pas le choix.
03:05 - Je vais reprendre cette émission en main. Véno, Véli-Kéli.
03:07 - Ça reste quand même une grosse phrase de trou du cul, ce qu'il a dit.
03:09 Vous vous rendez compte ?
03:11 On dit à un éboueur qui n'a pas choisi son travail, qui ne fait pas ça pour le plaisir,
03:15 et on lui dit, dans 15 ans, quand t'en as marre, t'arrêtes et tu changes.
03:19 Mais t'imagines l'aberration de la phrase du gars ?
03:21 - Mais tu sais que Kéli, dans plein de carrières européennes...
03:23 - Mais tu crois que les boueurs, s'ils veulent changer toute sa vie, bien sûr ils changent.
03:25 - Mais c'est que dans plein de carrières européennes, il y a tous des boueurs aujourd'hui,
03:27 c'est-à-dire que maintenant, c'est des machines qui font ça.
03:29 - Oui, et donc ?
03:31 - C'est ce qui va se passer.
03:33 - C'est des machines. En France, c'est des êtres humains qui n'ont pas le choix
03:35 et qui galèrent toute leur vie à faire un taf, qui détestent eux-mêmes,
03:39 et on te dit, t'es pas content ? Change !
03:41 Mais tu crois que le gars, à 45 ans, il va aller postuler dans un autre taf,
03:45 on va lui dire, bah ouais, bah non, en fait, on t'attend pas.
03:47 - Ça, je suis d'accord.
03:49 - On n'attend personne dans la vie. Donc le gars, bien sûr qu'il veut changer de taf.
03:51 - Je suis d'accord, c'est brutal.
03:53 - Donc c'est honteux de dire un truc comme ça ?
03:55 - C'est peut-être honteux, c'est peut-être brutal, et là, tu as raison,
03:57 mais au centre de tout, le travail et la valorisation de la vie doit aimer notre travail, en fait.
04:01 C'est notre travail en fait.
04:03 [Musique]