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00:00 Merci.
00:01 Mesdames et messieurs de la Cour,
00:08 vous connaissez mon client.
00:10 Vous connaissez ses choix politiques.
00:12 Vous connaissez sa situation.
00:14 Aujourd'hui, vous avez peut-être devant vous
00:16 notre futur Premier ministre.
00:18 Je commencerai par vous dire à quel point je déplore
00:21 que nous nous trouvions tous ici.
00:24 Nous savons tous pourquoi je suis ici.
00:25 Et, M. le Président, la vraie raison
00:28 n'est pas que je suis un violeur.
00:29 Que s'est-il passé précisément le 25 mai 1996 ?
00:33 C'est pour donner une réponse à cette question
00:34 que nous sommes là.
00:35 Mme Richter avait 17 ans, M. Plock en avait 20.
00:38 À 17 ans, tout est encore à venir.
00:40 À 17 ans, je croyais très naïvement
00:42 que j'allais décider moi-même
00:43 de ce qu'allait être mon existence.
00:44 Si j'avais su ce qu'étaient ces journées
00:45 découvertes à Amsterdam,
00:46 je n'y serais pas allée.
00:47 Je vous demande donc de faire appel à votre mémoire.
00:49 Elle n'était pas comme d'habitude.
00:50 Ça se voyait.
00:51 Qu'est-ce qui se voyait ?
00:52 L'angoisse.
00:52 J'espère que les gens de bon sens
00:53 comprendront les véritables raisons de ce procès
00:56 et les avantages que ces personnes imaginent pouvoir en tirer.
00:58 C'est lui, pas elle, la victime de l'histoire.
01:00 Je suis sincèrement navré que ta vie ait été si compliquée.
01:02 Mais je n'y suis pour rien.
01:04 Vous n'avez pas agrippé sa poitrine ?
01:06 Non.
01:06 Il a baissé mon pantalon.
01:07 Et vous n'avez pas non plus baissé son pantalon et sa culotte ?
01:10 Non.
01:10 J'étais coincée.
01:11 Vous êtes-vous déshabillé ?
01:13 Non.
01:14 Il m'a violée.
01:16 Trois témoins sont venus nous donner chacun
01:17 une version différente de cette soirée.
01:19 Ça fait tellement longtemps qu'on travaille sur cette affaire.
01:21 Tu ne peux pas abandonner maintenant.
01:22 Mais... mais l'enjeu de ce procès
01:24 est bien plus important que cette souffrance. Il va au-delà.
01:26 Il ne s'agit pas de viol derrière un puissant,
01:28 mais de tout un système, un réseau d'hommes de pouvoir.
01:30 Ils ont bu, ils étaient un peu sous, ils se sont embrassés,
01:32 il lui a donné ce qu'elle lui a demandé.
01:34 Qu'a-t-il fait de mal ?
01:34 Ça y est, on y est !
01:35 C'est pour ça que les femmes se taisent.
01:37 Pour ça qu'elles ne portent pas plainte dès qu'elles enterrent leur douleur.
01:39 Dans cette affaire, tout le monde perdra quelque chose.
01:41 J'aurais jamais dû accepter.
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