Harcelée au lycée, leur fille Paulina a mis fin à ses jours ️
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AmusantTranscription
00:00 Quand nous étions chez les policiers qui nous expliquaient comment Polina était décédée,
00:04 celui qui avait mis la corde avait téléphoné déjà à tous les amis de Polina
00:08 pour dire que c'était lui qui avait mis la corde et à lequel il s'était...
00:11 Le lycée me téléphone et me dit "Polina a fugué, elle est partie du lycée".
00:17 Ah bon ?
00:18 Donc il me dit "on essaie de la joindre, est-ce que vous, vous pouvez essayer de la joindre ?"
00:22 Oui bien sûr, j'appelle son papa également.
00:23 Donc j'appelle son papa, je lui écoute "Polina a fugué,
00:26 il faut absolument qu'on arrive à la joindre par téléphone pour voir ce qui se passe".
00:29 Donc on commence à essayer, donc son papa essaye et...
00:32 Et à midi moins le quart tapante, le 5 mars, Polina décroche et me dit
00:38 "Papa, papa, pourquoi j'ai pas d'amis, ils vont encore me battre ?"
00:42 Et là je lui réponds "dès que je rentre à la maison, j'appelle le lycée
00:46 et en attendant tu retournes à l'école".
00:49 Et là j'appelle le lycée, il était midi 10, ça répondait plus,
00:52 le temps passe, j'étais en colère, je savais pas ce qui se passait,
00:57 j'arrive à les avoir une heure et demie, tout allait bien,
00:59 on me dit "tout va bien, on gère la situation".
01:03 Et là après c'est la maman qui va voir et m'ont aidé.
01:06 En début d'après-midi, mon fils m'appelle et me dit
01:09 "Maman, j'ai les gendarmes qui sortent de l'appartement,
01:12 ils te cherchent toi ou papa, donc je leur ai donné tes coordonnées à ton travail".
01:17 Mais j'étais absolument pas inquiète, loin de penser qu'il pouvait être arrivée une catastrophe.
01:22 Les policiers m'ont dit "voilà, on vient vous annoncer une mauvaise nouvelle,
01:27 votre fille est décédée".
01:29 Sur le moment j'ai pas réalisé ce qu'ils me disaient,
01:32 ils m'ont fait asseoir, ils m'ont répété une deuxième fois,
01:35 j'ai commencé à me dire "mais pourquoi ils me parlent de décès de ma fille,
01:39 enfin bon je voyais pas, je comprenais pas".
01:41 Et la troisième fois j'ai compris, donc je me suis sentie extrêmement mal.
01:46 Ils m'ont pas tout de suite dit que c'était par pendaison,
01:49 c'est des moments... - Horribles.
01:52 - Oui, horribles et on comprend pas, on se dit "mais pourquoi elle a fait ça,
01:55 qu'est-ce qui s'est passé ?".
01:57 On est dans le deuil totalement, on accueille notre fille,
02:01 je vais pas vous donner les détails mais c'est très difficile,
02:04 on se dit "ben on a été des mauvais parents, on a pas vu".
02:06 Enfin moi je le vis comme ça et j'ai beau essayer de me dire
02:09 "non on était pas des mauvais parents" mais je me dis
02:12 ne pas avoir vu que son enfant était en souffrance.
02:16 Elle était toujours souriante devant nous, elle arrivait du lycée,
02:18 elle me regardait, quand elle arrivait à la maison elle me sautait au cou.
02:21 Jamais j'aurais pu croire cela et en fait elle cachait bien tout.
02:26 - Comme beaucoup de jeunes qui n'en parlent pas.
02:29 - Elle avait des vrais amis de la bande, la bande au chelou.
02:35 Ce jour-là ils sont venus aux obsèques, ils voulaient en découdre
02:38 avec ceux de l'école et moi je comprenais pas pourquoi
02:41 ils voulaient en découdre.
02:42 Il a fallu que mes fils les séparent, qu'ils partent
02:44 et après il y en a un qui m'a dit "mais tu sais, vous savez,
02:47 tu vois dans ceux-là qui sont là avec leurs petites chemises
02:49 et leurs fleurs, il y a des harceleurs de Paulina.
02:51 - Ils restent impunis, ils vivent leur vie, ils sont heureux.
02:55 Nous c'est fini, ma vie elle s'est arrêtée, elle est finie.
02:58 - Le 5 mars. - Et puis ma fille elle est finie,
03:00 je ne la reverrai jamais, je n'entendrai plus jamais le son de sa voix,
03:03 elle ne me serrera plus jamais dans ses bras
03:05 et on est obligés de continuer donc je me lève le matin,
03:08 je me demande pourquoi, je vais travailler, je rentre le soir mais...
03:14 - En fait quand on perd un enfant on ne dort plus de nuit.
03:16 - C'était quand même la seule fille de sa classe.
03:18 Donc imaginez-vous une fille dans la classe en plus qui est homosexuelle,
03:22 ce qu'on peut lui faire subir, qu'elle n'avait pas le droit
03:24 de se changer dans les vestiaires des filles,
03:26 parce que les autres filles ne voulaient pas de ça,
03:27 parce qu'elle était habillée en garçon.
03:29 Et ça, ça vous met en colère.
03:32 Et sur le coup, il y a des fois où les gens me disent
03:37 "tu restais calme" mais à ce moment-là en fait vous n'êtes pas calme.
03:41 C'est sa maman qui m'a canalisé on va dire,
03:43 parce qu'autrement moi sur le coup je voulais descendre au lycée
03:46 et puis tout faire péter.
03:47 Deux fois elle est rentrée quand même de l'école avec une tête au carré.
03:51 Elle s'est fait exploser les lèvres par un garçon.
03:53 La première fois, elle était assise dans un coin,
03:56 le gars est venu, il l'a traité de...
03:59 de sale b***.
04:00 Elle s'est levée et ça a pété, elle a pris une tête au carré.
04:04 Et ça arrivait plusieurs fois donc à chaque fois c'est "papa, je gère".
04:08 Alors à un moment donné, vous êtes à avoir 18 ans, bon elle gère.
04:11 Mais en fait elle ne gérait plus rien du tout.
04:13 Elle était au bout du rouleau.
04:15 On s'en remettra jamais.
04:18 On s'en remettra jamais.
04:19 Vous avez l'impression que le gouvernement n'agit pas ?
04:22 Ah tout à fait.
04:23 On en entend parler tous les jours,
04:24 il y a au moins un enfant qui meurt par du harcèlement.
04:26 C'est pas possible, on peut pas continuer comme ça.
04:28 Mais on laisse faire, on continue.
04:31 Rien n'est fait, on punit pas.
04:34 Moi je pense pas que c'est vraiment spécialement le gouvernement.
04:37 Je pense que c'est surtout l'éducation nationale qui a des œillères.
04:41 Vous voyez ?
04:42 Alors certains lycées, certains collèges agissent,
04:46 font ce qu'il faut mais il n'y en a pas suffisamment.
04:48 Le harcèlement scolaire c'est tous les jours.
04:50 C'est pas une journée par an qu'il faut y penser.
04:52 Non, c'est tous les jours.
04:53 Si la justice fait quelque chose pour nous.
04:57 Mais effectivement si la justice fait rien pour nous,
05:00 je suis pas sûre de pouvoir continuer.
05:02 J'ai voulu arrêter de vivre effectivement il y a quelques mois.
05:05 Avec mon fils on avait discuté.
05:08 C'est vrai que c'est compliqué.
05:09 On n'a plus envie.
05:13 La vie s'arrête à cause de...
05:16 Excusez-moi l'expression, à cause d'imbéciles
05:17 qui ne se rendent pas compte qu'ils détruisent une vie.
05:20 Donc ils ont détruit Paulina.
05:21 Et après ils ont détruit ma vie, ils ont détruit celle de son papa.
05:24 Ils ont détruit une partie de la vie de mon fils,
05:27 que je pense qu'il ne sera plus jamais comme avant.
05:29 Aux papas qui vont m'écouter,
05:32 ne dites jamais à votre enfant, si quelqu'un te touche,
05:37 je le tue.
05:39 Parce qu'en fait votre enfant le jour où il est harcelé
05:41 n'ose pas vous le dire, de peur pour vous protéger.
05:44 Un message au harceleur.
05:46 Harceleur, il faut que tu penses que Paulina est partie,
05:49 mais chaque cigarette que tu vas fumer qui va donner des cancers,
05:52 ce sera elle.
05:53 Chaque accident de voiture que tu aurais dans ta famille,
05:55 ce sera elle.
05:56 Chaque chose qui va se produire,
05:57 ce sera elle qui te fera subir.
06:00 Moi c'est ça mon message.
06:00 Vous voyez, à chaque fois que je leur dis,
06:02 chaque misère, je leur souhaite l'enfer.
06:07 J'en souhaite juste qu'ils se rendent compte de ce qu'ils font.
06:10 Je pense qu'il faut une punition, laquelle je ne sais pas,
06:13 mais il faut qu'ils comprennent que ce qu'ils font,
06:15 c'est détruire.
06:17 C'est détruire et la personne, et tout l'entourage,