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Odile Vuillemin : « Le genre fantastique m’a permis de pousser les curseurs »



La star de « Profilage » revient ce soir dans le role d’une psy bien différente : elle incarne Marie Clairmont dans « Prométhée » nouvelle série fantastique en 6 épisodes diffusée à partir de ce soir sur TF1.



Odile Vuillemin a durant 7 ans été la star de « Profilage » avec son personnage de psychiatre rousse et gaffeuse limite autiste. Elle a ainsi, comme elle l’explique, ouvert la voie à d’autres personnages de anti-héroine à la télévision française, comme Morgane Alvaro dans « HPI ». Elle s’est ensuite lancée dans des téléfilms aux thèmes sociaux puissants trouvant l’adhésion des télespectatrices : femme batrtue dans « L’Emprise » pour lequel elle reçoit un prix d’interprétation, epouse d’un homme incestueux dans « Un homme parfait », et une femme accusée à tort d’homicide dans « Deux femmes ». Cette fois, elle tourne sa première série fantastique, un territoire qu’elle n’avait jamais exploré et qui lui permet de « pousser les curseurs ». Elle vient également de publier « Lattitudes », des récits de ses voyages parus chez Michel Lafont, et participe au livre « 125 et des milliers », qui rassemble 125 récits d’homicides racontés par des personnalités.

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Transcription
00:00 Bonjour Laurent Vallière, votre invitée a été durant 7 ans l'héroïne de la série Profilage sur TF1.
00:05 Elle a reçu plusieurs prix d'interprétation, notamment pour le téléfilm L'Emprise, dans lequel elle incarnait une femme battue, Alexandra Longe.
00:12 Elle revient ce soir dans une nouvelle série sur TF1, ça s'appelle Prométhée.
00:15 Bonjour Odile Wimain, c'est l'histoire d'une adolescente, Prométhée, retrouvée nue sur une route, traversant une forêt qui a failli être renversée par un couple.
00:23 Elle ne se rappelle de rien, mais elle a des visions autour d'un meurtre qui s'est déroulé dans cette petite ville.
00:27 Auprès de Camille Lou, l'enquêtrice, vous incarnez une psychothérapeute de renom, Marie Clermont,
00:33 qui va l'aider, une série réalisée par le réalisateur des Bracelets Rouges, Christophe Campos.
00:38 Christophe Campos, ça vous faisait plaisir de reprendre, après Profilage, à nouveau un rôle de psy ?
00:45 Oui, j'aime assez ça, j'ai une formation de sociologie, d'ethno, donc j'ai fait pas mal de psycho aussi.
00:52 Je ne l'avais pas vu comme ça parce que le rôle est complètement différent de Chloé Saint-Laurent dans Profilage.
01:00 Mais j'aime assez bien les méandres intellectuels, mais c'est pas trop ce qui se joue dans la série.
01:05 C'est vrai que là, elle joue la psy et elle va aider Prométhée à se reconstruire.
01:11 Et c'est tout ce que je peux dire.
01:16 C'est une psy très différente de celle que vous jouiez dans Profilage, très polémontée, très rigide.
01:23 C'est un vrai rôle de composition là ?
01:27 Oui, c'est un vrai rôle de composition.
01:31 C'est vrai qu'il y avait un côté, mais alors, pour le coup, complètement à l'opposé de Profilage,
01:36 où elle était en surémotivité et en ressenti.
01:40 Marie Clermont, c'est tout rentré, c'est tout à l'intérieur.
01:43 Il y a une espèce de grande rigidité qui ne veut pas dire non plus qu'il n'y a pas de manque d'humanité.
01:52 Mais c'est vrai que c'est très, très contenu.
01:54 Alors, c'est une série fantastique. C'est un genre qui vous plaît ?
01:58 Moi, j'ai adoré. J'étais très contente. Alors moi, vous savez, j'adore explorer.
02:01 J'adore faire des trucs que je ne sais pas faire. J'adore faire de nouveaux formats.
02:06 Et le fantastique, je n'avais pas fait. Et là, la série était magnifiquement écrite.
02:11 Et tous les personnages sont hyper bien définis. On les suit vraiment dans leur quotidien aussi.
02:18 Donc, il y a un vrai mélange de vie et ce côté fantastique qui est hyper bien intégré.
02:24 Et j'avoue que c'est la première fois que je regarde un programme auquel j'ai participé en tant que pure spectatrice.
02:31 Et parce que les autres, vous ne les regardiez pas ? Vous n'avez jamais regardé Profilage ?
02:35 Mais si, si, mais bien sûr, j'ai tout regardé. J'ai tout regardé, mais en fait, d'habitude, quand je regarde, je regarde le travail.
02:41 Je regarde mon travail d'actrice. Je me rappelle que ce jour-là, on s'était bidonnés, qu'on a eu un mal de chien à faire la séquence,
02:46 ou qu'il faisait froid, ou qu'il faisait chaud, ou que... Enfin, tout ça. Et donc, j'ai du mal à rentrer dans l'histoire.
02:53 Et là, et puis je me vois moins, en fait. Et là, je regardais la série et j'étais vraiment très extérieure.
02:59 Et le travail d'actrice pour une série fantastique est différent d'un travail d'actrice sur une série qui parle de sujets de société
03:07 auxquels vous nous avez plutôt habitués ? - Oui et non. Sur les sujets de société, il y a un devoir de responsabilité.
03:14 Il y a une forme de responsabilité, surtout que c'était souvent des histoires vraies.
03:18 Je pense notamment à l'emprise ou l'histoire sur Grégory Le Marchal.
03:22 Il y a un devoir de respecter, en fait, le vécu des gens à qui c'est arrivé.
03:28 Sur le fantastique, il y a un truc qui est assez jouissif, mais qui ne se situe pas au même endroit que les autres rôles.
03:35 C'est que ça ouvre une infinie possibilité de porte.
03:40 Parce que comme on est dans le genre et que du coup, on n'est pas forcément réaliste.
03:45 En fait, on peut pousser les curseurs. Donc, c'était assez... Moi, j'ai adoré faire ça.
03:50 - Avec le recul, vous jouiez déjà une autiste un peu particulière dans Profilage.
03:55 Je crois que vous disiez que c'était la première anti-héroïne qu'on voyait dans une série.
03:58 Est-ce qu'à votre abri, vous avez ouvert la porte au Drefflero et à une autre autiste dans HPI ?
04:03 Qui rousse d'ailleurs également.
04:06 Vous avez pensé à quoi ? - C'est quoi cette question ?
04:11 Écoutez, moi je prenais en référence, quand on avait nos discussions avec TF1,
04:17 je parlais beaucoup de Dr Inos, qui avait ouvert justement cette voie aux anti-héros.
04:24 Et c'est vrai que c'était arrivé, ça venait des Etats-Unis.
04:27 Et en France, on était encore avec les héros de l'époque, qui étaient des super-héros,
04:34 intelligents, beaux, brillants. On n'avait pas trop de prise.
04:38 Et puis est arrivé Chloé Saint-Laurent, que j'ai construit comme ça,
04:44 que j'ai eu envie de construire comme ça. Je suis partie à Londres chercher les costumes.
04:47 C'est moi qui les ai créés. Je suis partie évidemment du texte,
04:50 parce que moi, je ne fais qu'avec ce que j'ai lu.
04:53 Et donc, il y a tout cet univers qui s'est créé.
04:57 Et c'est vrai qu'elle a probablement ouvert la porte, en tout cas aux anti-héros.
05:01 Comme ça a marché, ça a permis aussi de s'engouffrer dans ce genre,
05:08 et de se dire "ok, les gens ont envie aussi de voir ça".
05:10 Et je pense que les gens s'y retrouvent plus, même si Chloé...
05:13 Je pense qu'il y a peu de gens quand même qui ressemblent à Chloé.
05:15 Mais moi, je voulais prôner le droit à la différence.
05:18 Et du coup, finalement, ça devient une quête universelle,
05:21 où chacun, à un moment donné, se dit "ok, je peux avoir mes trucs de travers
05:27 et fonctionner quand même dans la société".
05:29 - Odile Villemin, on a l'impression que sinon,
05:31 vous choisissez toujours des rôles qui ont une signification sociale.
05:34 Une femme battue dans "L'Emprise",
05:36 la femme d'un homme incestueux dans "Un homme parfait",
05:39 une femme accusée à tort d'homicide dans "Deux femmes", c'était sur Arte.
05:43 - "France 3", "France 2".
05:45 - Ah, je crois que c'est sur Arte, sur "France 2".
05:47 Ce sont des rôles que vous voulez incarner.
05:50 Vous voyez la fiction et votre travail d'actrice
05:54 comme une façon de faire avancer la société ?
05:57 - Oui, j'aime bien cette notion première du fou du roi,
06:00 d'être un révélateur de la société.
06:04 Je pense que ma formation d'ethnologue
06:08 est beaucoup intervenue là-dedans, parce que je me suis construite comme ça.
06:12 Mais pas que, parce que je suis capable après d'aller faire podium
06:16 en début de carrière, d'aller faire "L'homme de nos vies",
06:19 qui est beaucoup plus ludique et qui est plus distrayant.
06:25 Il y a un message qui est plus en background.
06:29 Et pour le coup, c'est vraiment l'idée de se faire du bien.
06:32 Mais c'est vrai que déjà, ce sont des rôles puissants.
06:37 Moi, j'aime bien les challenges en tant qu'actrice.
06:40 Donc, c'est vrai que quand on me les propose, j'ai toujours un peu de mal à dire non.
06:43 Et puis, je trouve ça chouette d'apporter quelque part
06:47 une petite contribution.
06:49 Je sais que "L'Emprise", par exemple, j'avais encore un message aujourd'hui
06:54 de gens qui m'en parlent toujours, de femmes qui ont été sauvées grâce à ce film.
06:59 Et c'est vrai que de se sentir utile, je pense que c'est un sentiment
07:04 qui est très fort pour n'importe quel humain, d'avoir à un moment donné
07:07 pu apporter ou aider son prochain.
07:11 En deux mots, revenir à une série récurrente sur plusieurs saisons,
07:18 ça vous donnerait envie maintenant ?
07:20 Oui, je ne suis pas contre.
07:22 Merci, Odile Bimin.
07:23 Deux mots, pas contre.
07:24 Voilà, très bien.
07:25 Trop parfait.
07:26 Et promettez-ce ce soir 21h10 sur TF1.

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