Karin Viard et Melvin Boomer : l'interview du tandem bouleversant à l'affiche de "Sage-Homme"

  • l’année dernière
L’indignation juste de Karin Viard, solidaire avec les sages-femmes.

Elle incarne dans « Sage-Homme » de Jennifer Devoldère, en salle depuis aujourd’hui, une sage-femme « si passionnée qu’elle en devient passionnante », comme formule joliment la révélation Melvin Boomer lors de notre rencontre. Lui, joue cet étudiant qui a échoué à son concours de médecine et se retrouve dans ce cursus pour devenir sage-femme, sans l’envie mais avec les nombreux a prioris sur ce métier que répète notre société. Karin Viard l’aidera à éclore, dans ce film émouvant qui parle de transmission. Et qui, aussi, rend justice aux sages-femmes, essentielles, dévouées, pourtant si mal considérées. Mais Karin Viard le dit mieux que nous dans cette vidéo.
Transcript
00:00 Si c'était des métiers d'hommes, je peux vous dire que ce seraient des métiers qui seraient autrement considérés.
00:05 Moi j'ai accouché deux fois, donc je suis quand même censée connaître un peu les sages-femmes,
00:18 mais finalement, ça a vraiment appartenu à ce moment-là.
00:22 J'y ai jamais pensé, mais en fait je ne connaissais pas le métier de sage-femme.
00:25 Et j'ai vraiment découvert ce que c'était qu'être sage-femme en faisant ce film.
00:29 Moi j'ai jamais accouché, donc je ne connaissais pas plus que ça.
00:33 Ma mère est dans le monde de la petite enfance.
00:35 Ma soeur a toujours voulu être sage-femme, mais après ce n'est pas forcément un métier que je connaissais.
00:39 On a fait un stage, Melvin et moi, à la maternité Saint-Joseph à Paris,
00:46 où on a été guidés par une sage-femme expérimentée,
00:50 qui nous a ouvert les portes, d'ailleurs très gentiment et très généreusement.
00:54 On a assisté à des accouchements et tout ça, c'était assez fort.
00:59 Jouer un, une sage-femme, ça nous a permis de nous rendre compte
01:05 des incohérences et des injustices qui accompagnent ce métier.
01:09 C'est un métier à très forte responsabilité,
01:13 c'est un métier où il faut avoir une grande adaptabilité,
01:16 c'est un métier qui est sous-considéré, sous-payé.
01:19 On a accédé à certaines de leurs revendications, mais il en reste d'autres,
01:23 et elles sont parfaitement légitimes.
01:25 Comme c'est un métier féminin, que c'est un métier du care,
01:28 c'est comme les aides-soignantes,
01:30 celles qui vont s'occuper des vieux à la campagne, qui les font manger et tout ça.
01:34 C'est des métiers complètement déconsidérés,
01:37 parce que c'est des métiers qui sont associés à la femme.
01:40 Et d'un seul coup, si c'était des métiers d'hommes,
01:43 je peux vous dire que ce seraient des métiers qui seraient autrement considérés,
01:46 qui seraient plus payés, etc.
01:48 Heureusement, les choses ont changé, mais quand même, c'est assez injuste.
01:51 Les sages-femmes, quand on les respecte,
01:54 c'est des sages-femmes qui ont des responsabilités énormes.
01:56 Tout peut basculer en un quart de seconde.
01:59 Elles ont de la paperasse jusque-là, après leur moulot,
02:01 elles sont obligées de faire des heures de paperasse.
02:03 Elles font des gardes de nuit, des gardes de jour.
02:05 Je veux dire, c'est éreintant, en fait.
02:07 C'est un film qui invite l'homme dans ce monde si particulier de la femme,
02:16 à ce moment-là, plus globalement dans ce que c'est qu'être une femme.
02:20 Et je trouve que ça réconcilie beaucoup les hommes et les femmes.
02:23 Derrière, il fait comme ça, avec la moustache.
02:26 Moi, je ne l'ai pas sentie comme ça.
02:38 C'est mon collègue, je vois que parfois, il est en galère.
02:40 Je lui dis peut-être que si tu fais ça comme ça, ce sera plus simple.
02:43 Mais je n'ai pas eu le sentiment de me poser comme ça, en fait.
02:47 Mais Melvin, il dit que je l'ai beaucoup aidée.
02:49 Moi, elle m'a beaucoup aidée, mais je comprends ce que tu veux dire.
02:51 Parce que ce n'est pas « je ramène ma science, je sais faire et toi, tu ne sais pas faire ».
02:54 Je suis d'accord.
02:55 Mais moi, j'ai cette sensation d'élève à professeur.
02:58 C'est comme si, toi, demain, tu arrives dans la danse.
03:00 Tu vois ce que je veux dire ? Il y a des codes, en fait.
03:02 C'est sûr.
03:03 C'est des trucs de codes, c'est des trucs d'expérience
03:05 que je ne peux pas acquérir parce que je débute.
03:07 Vivement qu'on fasse un film de danse.
03:09 Ouais.
03:10 Tu m'apprendras.
03:12 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:16 [Musique]

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