• il y a 2 ans
"Il faut qu'on ait une bonne condition physique. Travailler aussi longtemps, ça va pas être possible."

Éboueur, Ludovic est en grève depuis une semaine contre la réforme des retraites. À 47 ans, son quotidien, c'est ça.

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Transcription
00:00 [Bruits de la rue]
00:10 [Bruits de la rue]
00:14 Je suis Ludovic Franséchet et j'ai 47 ans.
00:17 Je suis éboueur à la ville de Paris.
00:20 Pourquoi c'est le grève ?
00:21 Pour la simple et seule raison que j'ai pas envie de travailler deux ans plus.
00:24 Les revendications elles sont simples.
00:26 En fait, le départ d'un éboueur actuellement c'est 57.
00:30 Et là avec la réforme, il nous ferait partir à 59.
00:33 Non, ça c'est pas possible en fait.
00:35 Le quotidien d'un éboueur c'est de ramasser les déchets,
00:39 de travailler à rendre les rues propres.
00:43 Et pour être dans de bonnes conditions,
00:48 il faut qu'on ait une bonne condition physique.
00:50 Et travailler aussi longtemps, ça va pas être possible.
00:53 C'est beaucoup de pénibilité.
00:55 Il faut le comprendre.
00:56 Et moi j'ai choisi de faire ce métier.
00:58 Je me plains pas, mais je vais vous donner des exemples de pénibilité.
01:01 Les intempéries, d'accord ?
01:02 Parce qu'on travaille sous la pluie, le vent, à tous les temps.
01:07 Ensuite il y a le port de charges lourdes,
01:09 le dos qui en prend un coup.
01:11 Il y a les odeurs, d'accord ?
01:13 Ce qu'on respire derrière le camion, c'est des produits nocifs.
01:16 Ensuite il y a les gestes répétitifs.
01:18 Quand on pince par exemple,
01:20 là on peut se retrouver avec les doigts paralysés.
01:22 Moi ça m'arrive maintenant.
01:24 Ensuite il y a aussi le stress.
01:26 Dans Paris il y a énormément de stress et il y a énormément de bruit aussi.
01:29 On travaille dans le brouhaha.
01:31 Tout ça, ça fait partie de la pénibilité que moi je vis chaque jour au travail.
01:37 Alors il faut savoir que pour un ripper, on est derrière le camion,
01:39 on monte, on descend.
01:41 On a les poignées qui prennent un coup,
01:43 on a les doigts, on a les chevilles, on a les genoux.
01:45 On a le stress, les intempéries.
01:47 Pour ceux qui sont au balai,
01:49 parce que je suis au balai moi le premier,
01:51 on a surtout le stress qu'il y a autour de nous,
01:54 le brouhaha, parce qu'il y a beaucoup de bruit.
01:56 Et on marche aussi pas mal.
01:58 On marche 14 km par jour à peu près.
02:00 Alors le salaire, il est entre 1 500 et 1 700 euros.
02:03 En tout cas c'est ce que je touche moi.
02:05 C'est net.
02:07 Franchement c'est pas assez.
02:08 On mérite minimum, minimum, je dis bien 2 000 euros.
02:11 Ça serait cool.
02:12 Et plus bien sûr, mes horaires c'est entre midi 24, 20h12.
02:18 Il faut savoir qu'à Paris, il y a des égouts à 24h/24.
02:21 [Musique]
02:46 [SILENCE]

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