Hanouna Vs Aram / Retraites : lancement de la CMP / 49.3? / Réquisition d'éboueurs ?

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Mettez vous d'accord avec Alexis Poulin, David Margueritte, Jean Baptiste Moreau et Nicolas Corato

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-03-15##

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00:00 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
00:06 - Bonjour à toutes et à tous, mercredi 15 mars, nous allons tenter de débattre, de nous mettre d'accord avec aujourd'hui Alexis Poulin.
00:14 Bonjour Alexis, vous êtes journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne, vous êtes éditorialiste également sur Sud Radio tous les mercredis matins
00:21 et vous avez eu la gentillesse de se rester dans ce studio. - Comme tous les mercredis, avec plaisir.
00:26 - David Marguerite, bonjour, vice-président de la région Normandie et président de l'agglomération du Cotentin, bonjour à vous.
00:33 Jean-Baptiste Moreau, bonjour, ancien député, ancien agriculteur, consultant indépendant.
00:38 Et nous attendons Nicolas Corato, président fondateur du Think Tank Place de la République.
00:43 Et ben voilà, on y arrive, le vote demain de la réforme des retraites, dernière 24h pour une réforme qui ressemble à un chemin de croix.
00:55 Elisabeth Borme affirme qu'elle a une majorité, on va parler des manifestations, des grèves.
01:00 De la réquisition demandée par Gérald Darmanin en ce qui concerne les ordures, qu'en pensez-vous ?
01:07 Et puis Éric Zemmour, le retour, bref j'espère qu'on aura le temps de traiter tous ces sujets.
01:11 Alexis, commençons avec vous, c'est un sujet transversal on va dire.
01:15 - On peut le dire. Il y avait donc une soirée des fiertés organisée à la mairie de Paris par Anne Hidalgo.
01:22 - Alors excusez-moi, c'est quoi une soirée des fiertés ?
01:25 - C'est toutes les fiertés LGBTQ+ qui étaient représentées pour dire que voilà, la mairie de Paris était très dans ce mouvement.
01:32 - Inclusive. - C'est totalement inclusif.
01:34 Et une jeune trans qui est escorte, actrice porno, membre du Strass, un syndicat des travailleurs du sexe,
01:43 s'est pris en photo et a filmé d'ailleurs ses prestations dans les toilettes de l'hôtel de ville.
01:50 J'ai bien pompé dans les toilettes de l'hôtel de ville de Paris en tout cas, j'ai même filmé.
01:53 #AnneHidalgo. Merci Anne Hidalgo.
01:55 Et le Strass en profite bien sûr pour utiliser ce happening en certaines façons pour dire
02:00 "Action encore réussie pour transformer l'hôtel de ville en bordel Madame Hidalgo.
02:03 Vous devez rendre des comptes en tant que proxénète puisque non seulement vous tirez profit de la prostitution avec vos arrêtés,
02:08 mais vous l'hébergez dans vos locaux."
02:09 Puisque le Strass milite pour qu'il n'y ait plus d'amende pour le racolage à Paris.
02:14 Donc c'était un coup où évidemment Anne Hidalgo s'est fait prendre.
02:17 Mais c'est un monde formidable dans lequel on vit.
02:19 Puisque après le comte de I.C. Diamond explique qu'il y a vraiment des vidéos que tu peux cliquer pour aller voir.
02:24 Elle n'est pas que dans les toilettes.
02:26 Si vous allez sur son site, elle est sur les marches de la mairie de Paris.
02:31 Mais elle n'est pas nue.
02:32 Là elle ne fait aucune prestation à part de la danse.
02:35 Mais cette soirée a l'air formidable.
02:38 Elle est à quatre pattes sur les marches du grand escalier de la mairie de Paris.
02:42 Elle dit "Comment j'ai réussi à transformer l'hôtel de ville de Paris en strip club et en bordel géant.
02:47 La liberté guidant le peuple au milieu des ors de la République."
02:50 Merci Anne Hidalgo pour l'invitation.
02:52 Voilà, c'est l'époque dans laquelle nous vivons.
02:55 D'ailleurs je pensais au Moulin Rouge et avec Paris et les poubelles.
03:00 Je voyais des scènes de la Nouvelle Revue avec des sacs poubelles.
03:03 Je pense que Paris est en train de changer d'une certaine façon.
03:06 Alors pas forcément en bien pour certains.
03:09 C'est formidable cette modernité.
03:12 Le strass, après, il faut saluer le travail qu'ils font pour les travailleurs sexuels.
03:16 C'est souvent un sujet qui est occulté.
03:18 Donc ça permet d'en parler aussi, de voir que la répression n'est pas forcément la bonne solution.
03:24 - C'est réussi puisqu'on en parle.
03:26 - Bien sûr que c'est réussi.
03:27 Évidemment, Icy Diamond a fait le boulot et le strass aussi.
03:30 Et Anne Hidalgo est restée silencieuse.
03:32 Tout comme sur ses notes de frais d'ailleurs, dont on attend toujours la publication.
03:35 Puisqu'on ne sait pas combien se montrent les notes de frais de Mme Hidalgo.
03:39 Malgré les injonctions du Conseil d'Etat, elle est maintenant totalement hors la loi.
03:43 J'en profite pour peut-être un prochain passage à la Marie.
03:47 Me mettre nue dans les toilettes et demander la publication des notes de frais.
03:50 - On vit une époque formidable.
03:53 On continue notre tour de table.
03:56 Alors David Marguerite, vous, on est mercredi, sortie cinéma.
04:00 - Oui, pour une sortie de la semaine prochaine.
04:02 J'ai fait l'adaptation au cinéma de Sylvain Tesson sur "Les chemins noirs".
04:05 Un livre assez magnifique, un carnet de voyages.
04:08 Qui célèbre un peu les libertés locales, au-delà du message.
04:11 Les chemins noirs sont les chemins silencieux pour lui.
04:14 De la rééducation, de la reconstruction personnelle.
04:17 Et puis dans une interview dans le Figaro Magazine,
04:20 on voyait un Jean Dujardin assez libre, avec des propos rafraîchissants.
04:24 Et moi je vois dans ce livre, finalement je le disais,
04:28 une sorte d'hymne au territoire, au terroir d'ailleurs, comme il le dit.
04:31 Il dit souvent que terroir n'a pas de traduction dans d'autres pays,
04:35 aux spécificités locales.
04:37 Il parle d'hyper-ruralité aussi, dans son livre.
04:40 C'est sa formule, un État hyper-centralisé,
04:44 un gouvernement ultra-jacobin,
04:46 qui impose un peu son obésité aux collectivités territoriales.
04:50 C'est un message aussi à l'oxygène,
04:53 dont demandent les collectivités aujourd'hui, nos territoires.
04:56 Et une réforme de l'État qui se concentre vraiment sur ce pourquoi il est fait.
05:00 Un bel ouvrage, une adaptation cinématographique,
05:03 avec un budget d'ailleurs plutôt limité.
05:05 - Vous l'avez vu ? - Pas encore.
05:06 Mais j'ai hâte de le voir, parce que je pense que ça fait partie
05:09 des productions françaises, à moindre coût,
05:11 qui font du bien au cinéma français, qui font du bien tout court,
05:15 et qui ont en l'occurrence, en plus, un message.
05:18 Quand on écoute Sylvain Tesson, on ne peut qu'acquiescer à ce qu'il dit
05:22 sur la construction de notre territoire.
05:24 - Vous pensez qu'il y aura une polémique ?
05:26 - Alors je pense que...
05:27 - Il y a déjà une polémique.
05:29 - Peut-être de Sandrine Rousseau d'ailleurs.
05:31 - Jean Dujardin a osé dire dans cette interview,
05:33 qu'il préférait manger les rognons, il y a déjà une polémique sur les rognons.
05:36 - Que le quinoa dans les restaurants urbains.
05:38 Donc la polémique de Sandrine Rousseau va arriver.
05:40 - Vous en avez entendu parler Nicolas ?
05:42 - Pas du tout, je découvre la sortie de ce film,
05:44 et je vais aller le voir, parce que j'aime beaucoup les écrits de Sylvain Tesson.
05:47 Je ne partage pas ses idées, mais j'aime beaucoup ses écrits.
05:49 - Oui, mais ça nous donnera certainement une une de libération,
05:52 qui va faire beaucoup de publicité pour le film.
05:55 - Pour le débat et puis c'est la littérature.
05:57 - Pour les rognons, c'est ça.
05:59 - Peut-on manger des rognons ?
06:01 - La World Fusion Food.
06:03 - Alors, Jean-Baptiste Vaud, c'est un coup de gueule ?
06:07 - Oui, c'est plutôt un coup de gueule, contre les discours que j'entends aujourd'hui,
06:10 où on nous explique que les députés devraient voter contre la réforme des retraites,
06:15 parce que les sondages disent que les français sont contre la réforme des retraites.
06:19 Enfin, je veux dire, c'est juste la fin de la démocratie représentative.
06:22 C'est-à-dire qu'on va piloter notre pays uniquement par sondage.
06:24 Si on avait fait ça, on n'aurait jamais aboli la peine de mort.
06:26 Et il y a un tas de décisions courageuses au niveau politique,
06:28 qui n'auraient jamais été prises.
06:30 Aujourd'hui, on a une démocratie représentative,
06:32 on a la chance d'avoir une démocratie représentative.
06:34 Les élus sont élus, effectivement, par le peuple.
06:36 Mais après, ils agissent dans le sens de l'intérêt général,
06:38 qui n'est jamais la somme des intérêts particuliers.
06:40 Et donc, ils peuvent parfaitement,
06:42 et ils sont parfaitement légitimes à prendre des décisions,
06:44 quand bien même elles soient impopulaires.
06:46 C'est même, je dirais, presque l'essence de la fonction,
06:48 puisqu'ils sont là pour agir dans le sens de l'intérêt général,
06:51 et l'intérêt général, parfois, guide à prendre des décisions et des mesures impopulaires.
06:56 Donc, j'alerte sur le danger d'expliquer que,
06:59 puisque la majorité des Français sont contre,
07:01 on ne devrait pas voter, parce que si on pilote comme ça ce pays,
07:04 ça ne va rapidement plus être une démocratie.
07:06 - Alors, on va y revenir,
07:08 parce que ça amorce notre débat sur la réforme des retraites.
07:11 On va marquer d'abord une toute petite pause,
07:13 et puis Nicolas Corato va nous parler de cette polémique
07:17 qui a éclos avant-hier, dans ce pays-là d'ailleurs,
07:21 Sophia Aram versus Cyril Hanouna.
07:24 - Alors, on va évidemment revenir sur la grève d'aujourd'hui,
07:33 sur la réforme des retraites, sur le vote de demain,
07:36 mais tout d'abord Nicolas Corato,
07:38 votre coup de, ni coup de gueule, ni coup de cœur,
07:41 mais coup de projecteur, plutôt coup de gueule quand même.
07:44 - Non, mais c'est pratiquement un projet que je lance à l'antenne.
07:46 Je pense qu'il faudrait qu'on monte une cagnotte Litchi
07:48 pour payer des cours de droit à Cyril Hanouna.
07:50 Et je propose, peut-être que Sud Radio s'associe à cette démarche.
07:53 - Pour reprendre à la maternelle, ça va être plus légère.
07:55 - Je sais que vous avez le très bon rapport avec lui.
07:57 Le sujet est le suivant.
07:58 Il y a un débat entre une animatrice humoriste sur France Inter
08:02 qui s'appelle Sophia Aram,
08:04 qui met en cause la manière dont Cyril Hanouna gère ses sujets,
08:08 notamment sur tout ce qui est délire, complotistes, etc.
08:11 Bon, je ne reviens pas sur le fond du débat.
08:13 Elle critique ouvertement son émission, ce qu'elle a le droit de faire.
08:16 Et on a le droit d'ailleurs de trouver sa critique bonne ou mauvaise,
08:18 ce n'est pas le sujet.
08:19 Cyril Hanouna prend l'antenne hier,
08:22 et pour répondre à cette humoriste,
08:27 au lieu d'aller sur le fond, sur les arguments,
08:29 on imagine qu'il est très à l'aise sur le fond et sur les arguments,
08:32 il cite simplement le fait que la mère de Sophia Aram
08:36 aurait été, moi je dis, lui ne met pas le conditionnel, mais moi je le mets,
08:40 elle a aussi été condamnée à une peine pour, je ne sais quoi,
08:43 avoir escroqué des migrants.
08:45 Je n'ai pas vérifié l'information, je ne sais pas si lui l'avait fait,
08:47 mais peu importe.
08:48 Le sujet n'est pas de savoir si c'est vrai ou pas,
08:50 le sujet n'est pas de savoir si le débat est bien posé ou pas bien posé.
08:53 Le sujet, c'est un sujet de droit.
08:55 En France, et ce depuis la Révolution française,
08:57 on n'est pas responsable des faits et gestes de ses parents,
09:00 des crimes ni d'élit de ses parents.
09:02 Et on n'a pas à les exposer dans la société
09:04 pour disqualifier les uns ou les autres.
09:06 C'est un principe d'état de droit.
09:08 Je sais que Cyril Hanouna a un problème avec la notion d'état de droit,
09:11 mais je pense qu'il faudrait lui rappeler, c'est un principe majeur d'état de droit.
09:14 Deuxième principe d'état de droit, qui est important,
09:17 quand on a été sanctionné à purger une peine et qu'on l'a purgée,
09:20 on est réhabilité socialement,
09:22 que ça vous plaise ou non,
09:24 ou que ça plaise ou non aux uns et aux autres.
09:26 Et on a le droit d'avoir fauté, d'avoir été sanctionné,
09:28 d'avoir purgé sa peine,
09:30 et qu'on vous oublie socialement parce que vous avez fait le tour de la justice.
09:33 Je pense que ces deux principes-là
09:35 auraient dû faire comprendre à Cyril Hanouna
09:38 ou à ceux qui le conseillent, je ne sais pas s'il est encore conseillé,
09:41 que sa sortie était pour le moins maladroite,
09:44 voire même très dangereuse
09:46 par rapport à des millions de jeunes qui l'écoutent
09:49 et qui pensent qu'aujourd'hui, parce que votre père a fauté,
09:52 vous seriez vous-même un coupable ou un responsable.
09:54 Il faut qu'on arrête cette escalade.
09:56 Je vous propose d'écouter une partie de ce qu'a dit Sofia Aram
10:00 et la réponse de Cyril Hanouna.
10:02 C'est d'ailleurs un peu le problème,
10:04 quand on attend d'un décérébré qu'il régule un autre décérébré,
10:07 c'est un peu comme nettoyer du vomi avec du vomi.
10:10 Ça marche moyen moins.
10:12 Bien sûr, je pourrais faire une énième chronique
10:14 sur les dangers d'une bande d'abrutis congénitaux
10:16 ricanant sur commande aux injonctions d'un beauf
10:19 étalant son inculture sur l'autoroute de son autosatisfaction replète,
10:22 quand ceux-ci finissent par nourrir ces fléaux
10:25 que représentent le populisme et le complotisme.
10:28 Depuis le temps qu'ils promeuvent le sale et popularisent le pire,
10:31 s'il y a encore des artistes, des auteurs, des journalistes
10:34 ou des annonceurs pour aller vendre leur soupe dans ce cloac,
10:37 ça n'est plus de sa faute.
10:39 S'il y a autant de responsables politiques
10:41 pour continuer de légitimer ce crétin
10:43 en participant à ses émissions, ce n'est pas de sa faute.
10:45 Sofia, je vais dire, on est honnête,
10:47 mais toi, occupes-toi de ta maman, ma chérie.
10:50 Qui a dit Jaharam, qui a été condamnée à deux ans de prison de six mois ferme.
10:54 Pourquoi ? Elle est accusée d'avoir berné des personnes en situation régulière
10:57 en leur faisant miroiter un titre de séjour,
10:59 moyennant finance alors qu'elle était adjointe au maire de Trappes.
11:02 Pas beau, ça ?
11:03 Elle aurait touché 31 500 euros grâce à cette manœuvre.
11:06 Sofia, t'as déjà du boulot avec ta famille, lâche-nous.
11:09 Je te dis, occupe-toi d'abord de ta famille.
11:12 C'est trop, là. Tu te fais du mal.
11:14 Après, on va devoir le rappeler tous les jours. C'est insupportable.
11:17 Vous voulez réagir sur Jean-Baptiste Lemoyne ?
11:20 Non, c'est minable. Je ne suis pas objectif dans l'affaire.
11:22 Sofia est une amie, mais globalement, c'est minable.
11:25 C'est au niveau des arguments de réponse à Sofia,
11:29 mais c'est parce qu'il n'en a pas.
11:31 Il est tellement inculte qu'il est incapable de converser,
11:34 même d'avoir une discussion contradictoire avec quelqu'un.
11:37 C'est tout de suite les attaques personnelles,
11:40 et les attaques en plus même plus personnelles.
11:42 Elle est assez violente dans sa chronique.
11:45 Oui, elle n'est pas tendre.
11:47 Elle le traite d'abruti, des abrutis congénitifs.
11:50 Il faut voir les épisodes précédents aussi,
11:52 parce que ce n'est pas la première fois qu'elle attaque sur sa mère.
11:54 Elle ne veut plus en parler parce qu'elle se prend des sauts de merde.
11:56 C'est son expression à chaque fois.
11:58 Oui, sur les réseaux sociaux, c'est assez violent.
12:00 Ce qu'elle dit est assez violent, donc qui lui répond, c'est son droit.
12:04 Mais c'est l'argument utilisé qui peut interpeller.
12:07 C'est deux choses.
12:09 On parlait de cette modernité formidable dans laquelle on baigne.
12:13 C'est-à-dire qu'on a une radio publique
12:15 où une humoriste, qui ne me fait pas rire personnellement,
12:18 fait une chronique très violente,
12:20 qui attaque personnellement
12:22 une émission regardée par des millions de Français.
12:24 On n'aime pas Hanouna, mais sa chronique est quand même d'une violence et d'une grossièreté assez crasse.
12:30 Et c'est de la radio publique.
12:32 Et de l'autre côté, on a une télé privée avec Cyril Hanouna
12:35 qui utilise évidemment un argument lamentable sur le côté "c'est la mère de Sophia Aram".
12:39 Regardez, c'est de la cour de récré XXL.
12:42 Ça passe à la radio, à la télé. C'est malheureux.
12:45 Mais la question, c'est pourquoi on en arrive là,
12:48 avec cette question du complotisme qui devient centrale dans tous les débats,
12:53 en disant "on n'a jamais été soumis à autant de fake news",
12:55 "on n'a jamais donné autant la parole à des gens qui savent plus ce qu'ils racontent".
12:59 À un moment, il faut aussi peut-être essayer de comprendre pourquoi.
13:04 Qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a eu le Covid, il y a eu les enfermements,
13:06 il y a les lockdowns falses qui sortent.
13:08 Petit à petit, on apprend qu'il y a eu quand même beaucoup de manipulations de l'information,
13:11 de manipulations aussi des personnes.
13:13 On vit quand même une époque où l'information prend cher.
13:16 Et en plus, on a la guerre en Ukraine qui fait que c'est encore pire,
13:19 puisque là, on est dans la censure et la propagande.
13:21 Et là, c'est de la responsabilité de tout le monde.
13:25 À un moment, qui sont les directeurs d'antenne ?
13:27 Comment on laisse passer des trucs pareils ?
13:31 En disant "attendez, Cyril Laguna a pris cette ampleur,
13:34 mais ça me fait penser à l'ampleur qu'avait pris Rex et Moore à une certaine période".
13:37 - D'ailleurs, le parallèle est intéressant.
13:39 - Mais bien sûr, parce que c'est la même chose !
13:41 - Je suis assez d'accord, mais je suis content que ce soit bon qu'il le dite.
13:44 - Comment on en est arrivé là ? Je pense que c'est la vraie question.
13:46 - Les directeurs de la ville, Marguerite.
13:48 - Comment on a pu finalement arriver à cette situation
13:52 où vous avez en effet une chroniqueuse humoriste,
13:55 je ne sais pas si on peut parler d'humoriste,
13:57 qui déverse son venin en effet avec une certaine influence,
14:01 je pense, sur les propos qu'elle peut tenir.
14:03 Et un humeur qui se met en scène tous les soirs,
14:05 et on ne peut pas le nier,
14:08 qu'il y a quand même une écoute chez les jeunes
14:10 qui sont influencés par ses propos,
14:12 qui considèrent que ce débat, c'est le débat public en réalité.
14:15 - Bien sûr.
14:16 - On est sur une forme d'affaissement du débat public,
14:18 d'ailleurs, vous parliez de représentation nationale,
14:20 qui a un écho maintenant dans la représentation nationale.
14:22 C'est quand même ça aussi le problème.
14:24 Mais comment on en est arrivé là ? En très peu de temps finalement,
14:26 parce que la dégradation du débat public,
14:29 je pense qu'elle remonte à en effet 3-4 ans, 5 ans peut-être.
14:32 Mais là, on atteint des sommets.
14:34 Je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer.
14:36 - C'est assez symptomatique.
14:38 Et pour élargir un peu le débat,
14:40 c'est assez symptomatique, où aujourd'hui,
14:42 l'information n'est pas analysée à travers l'importance stratégique qu'elle a,
14:45 de l'importance qu'elle a, mais à partir du buzz qu'elle provoque.
14:47 On l'a vu récemment avec l'affaire Palmade,
14:49 où j'ai été annulé sur un plateau le soir de l'inauguration du Salon de l'Agriculture,
14:52 parce que Pierre Palmade venait de faire un AVC,
14:56 et qu'il faisait une heure et demie d'antenne sur l'AVC de Pierre Palmade,
14:59 plutôt que de parler de l'inauguration du Salon de l'Agriculture,
15:02 qui était l'actualité du jour autrement.
15:04 Mais juste parce que ça fait plus d'audimat de parler de Palmade
15:08 que du Salon de l'Agriculture, on parle de Palmade.
15:10 Les chaînes d'infos en continu, là-dessus aussi,
15:12 sont pour moi coupables aussi de l'affaissement du niveau de l'information.
15:16 - Moi je pense qu'il y a aussi le nouveau monde,
15:18 alors je ne vous avais pas été d'accord,
15:20 mais le nouveau monde qu'on nous a promis en 2017,
15:22 c'est un monde a priori sans clivage,
15:24 où maintenant, le clivage qui s'est effacé,
15:28 donne lieu à ce type de débat, et ce type de polémique.
15:30 Maintenant on commente à longueur d'antenne ce type d'un cartade,
15:34 alors qu'avant quand même le débat public se tenait,
15:36 c'était vif, mais moi honnêtement je ne vais pas faire le nostalgique,
15:39 mais enfin je préférais l'ancien monde.
15:41 - Un petit coup de gueule, je n'ai rien contre ce monsieur en particulier,
15:45 mais cet éboueur Ludovic Francesquet, je crois qu'il s'appelle comme ça,
15:49 avec son chapeau, il est invité parce qu'il a un chapeau,
15:53 parce qu'il est habillé en vert et qu'il a...
15:55 - Non, parce que ça fait longtemps que ça fait longtemps...
15:57 - Il est éboueur, il a des milliers de followers sur TikTok,
15:59 mais quelle légitimité il a pour parler au nom des éboueurs ?
16:02 Il est chez Laurence Ferrari, il est sur le plateau de BFM,
16:05 - C'est pas un leader syndical, mais c'est bien tout le problème !
16:09 - Enfin je suis d'accord avec Valérie.
16:11 - Ça arrive, ça arrive !
16:14 - Mais je me faisais exactement la même réflexion,
16:17 d'où sort ce monsieur, à part, quelle légitimité a-t-il,
16:20 à part d'avoir fait sur les réseaux sociaux des vidéos,
16:23 où il se met en scène, qui sont d'ailleurs très amusantes,
16:25 très intéressantes pour découvrir le métier des boueurs,
16:28 mais ce qui est intéressant, c'est qu'il n'est pas leader syndical,
16:31 il ne représente pas ceux qui sont en grève,
16:34 il ne représente que lui-même, et d'ailleurs,
16:36 on le sent un peu gêné parfois pour parler au nom des autres.
16:39 - Mais il participe de ce que vous disiez,
16:41 il participe quand même de cet affaissement du débat public,
16:44 on peut inviter les clowns, on peut inviter les humoristes,
16:47 on peut inviter ceux qui s'adonnent aux vidéos sur les réseaux sociaux,
16:51 il n'y a pas de problème, ils ont leur place dans la société,
16:53 dans les médias, comme les autres.
16:55 Mais à un moment, quand on parle de grève,
16:57 quand on parle de réforme des retraites,
16:59 si on invite plus ceux qui pensent le sujet,
17:01 ceux qui agissent sur le sujet directement,
17:03 on ne va pas s'étonner derrière que le débat soit de très mauvaise qualité.
17:05 - Encore une fois, ce n'est pas la faute de ce monsieur,
17:07 c'est la faute des chaînes d'infos qui donnent la parole.
17:09 - Je n'ai strictement rien contre lui,
17:11 mais le type, il passe de chez Anouna,
17:13 vous allez me dire que c'est aussi le cas de certains politiques,
17:15 aux chaînes d'infos, avec quelle légitimité,
17:18 hormis d'avoir un chapeau bleu ciel ouvert sur la tête.
17:20 - Sur cette grève des éboueurs, vous n'entendez jamais
17:22 un éboueur syndiqué qui explique pourquoi, comment, quoi.
17:25 Vous entendez des gens qui gueulent parce qu'il y a des poubelles partout,
17:27 des commerçants qui gueulent parce qu'il y a des poubelles partout,
17:29 le mec avec son chapeau parce qu'il fait des vidéos TikTok et qu'il est éboueur.
17:33 Mais jamais les leaders syndiquants.
17:35 C'est un choix volontaire des chaînes d'infos.
17:37 - Non, moi je ne pense pas.
17:39 - Moi je ne pense pas.
17:41 - Moi je pense que c'est un choix éditorial.
17:43 - Il y a quand même une question de représentation sociale
17:46 et de corps intermédiaire qui sont méprisés depuis longtemps,
17:48 qui sont contournés, court-circuités,
17:50 et qu'aujourd'hui, ceux qui s'estiment légitimes pour parler,
17:53 sont ceux qui sortent un peu des écrans.
17:55 - Oui, mais c'est facile pour certains médias
17:57 de donner la parole à ce genre d'individus,
17:59 pour lesquels je n'ai absolument rien,
18:01 plutôt qu'à quelqu'un de formé aux médias,
18:03 de formé au combat syndical et politique,
18:05 qui aurait peut-être d'autres arguments
18:07 beaucoup plus impactants à donner sur un plateau télé.
18:09 Et c'est vrai que ça place
18:11 le conflit des éboueurs
18:13 en situation, je trouve,
18:15 de rupture de l'égalité des armes sur un plateau télé.
18:17 - Bien sûr, parce que le plus grave dans tout ça,
18:19 c'est qu'on n'en parle pas de la situation réelle des éboueurs,
18:21 des rippers, qui sont quand même un des métiers les plus dangereux.
18:23 On s'est extrêmement accidentogènes,
18:25 et finalement, on passe complètement à côté du système.
18:27 - Oui, mais je vais être, je pense,
18:29 plus cynique, c'est que je pense que c'est de la paresse.
18:31 C'est-à-dire qu'on ouvre le tiroir,
18:33 quand on est journaliste,
18:35 on a le tiroir psychiatre,
18:37 on a le tiroir agriculteur,
18:39 on a le tiroir...
18:41 Et voilà, il y a le mec avec son chapeau,
18:43 il attire le regard, et ça ne va pas plus loin que ça.
18:45 - C'est la fameuse phrase de Rocard,
18:47 entre l'incompétence et le complot,
18:49 on sous-estime souvent la place de l'incompétence.
18:51 - C'est vrai.
18:53 - Sur la paresse intellectuelle,
18:55 notamment d'un certain nombre de journalistes,
18:57 pour avoir été élu pendant 5 ans,
18:59 je peux vous dire que, quand vous avez un journaliste
19:01 qui vous pose une question, vous pouvez être à peu près sûr
19:03 que vous allez avoir 5 questions qui vont être à peu près les mêmes
19:05 à la suite, parce qu'effectivement,
19:07 il n'y a pas de réflexion,
19:09 on ne bosse pas les sujets.
19:11 Quand on va sur un plateau, on fait du commentaire de commentaire,
19:13 mais il y a rarement
19:15 beaucoup de fonds.
19:17 - Les journalistes servent aussi ce qu'on a envie d'entendre,
19:19 parce que les gens ont envie d'entendre.
19:21 - Oui, oui, c'est ça.
19:23 - C'est bien ça le problème.
19:25 - Vous, la question que vous posiez tout à l'heure, comment on en est arrivé là ?
19:27 - Cet éboueur parle en son nom,
19:29 il l'a précisé plusieurs fois.
19:31 Oui, René, notre auditrice qui nous dit ça,
19:33 je suis d'accord, j'ai commencé en disant que je n'ai rien contre lui.
19:35 La faute, c'est celle des médias,
19:37 parce que parler en son nom
19:39 sur une chaîne d'information, dans un sujet
19:41 aux 20 heures, ça pose
19:43 quand même question.
19:45 On se retrouve dans un instant
19:47 où on va parler de ces dernières
19:49 24 heures avant le vote.
19:51 A tout de suite.
19:53 Alors, réforme des retraites,
19:55 la loi, demain,
19:57 se repasse à l'Assemblée nationale.
19:59 On va continuer dans la veine
20:01 de votre coup de cœur,
20:03 ou coup de gueule, Jean-Baptiste Moreau,
20:05 à savoir, est-ce que les députés
20:07 doivent voter
20:09 en leur âme et conscience ?
20:11 Est-ce qu'ils doivent voter ?
20:13 Parce que vous disiez, ils sont là,
20:15 parce qu'ils ont été élus
20:17 pour un camp,
20:19 ou au nom d'un parti.
20:21 Maintenant, quand le peuple
20:23 n'est pas d'accord, le retour de bâton
20:25 va être violent pour eux, un retour de circonscription.
20:27 - Oui, oui, moi j'en ai fait
20:29 l'expérience aussi à de nombreuses reprises,
20:31 mais ça s'appelle juste le courage politique.
20:33 C'est ce qui permet à notre société de tenir
20:35 ensemble, et à nos hommes politiques et femmes politiques
20:37 de prendre des décisions qui vont dans le sens
20:39 de l'intérêt général, et qui ne sont pas forcément
20:41 toujours populaires. Effectivement,
20:43 des fois on se fait secouer, oui, quand on est député,
20:45 mais après, il faut avoir
20:47 les arguments, il faut voter en son âme et conscience,
20:49 bien sûr, il ne faut pas voter des choses si on n'est pas
20:51 convaincu que ça va dans le sens de l'intérêt général.
20:53 J'ai pas dit ça, attention.
20:55 Mais par contre,
20:57 il faut avoir des convictions.
20:59 Ça améliorerait grandement la vie politique
21:01 de notre pays aujourd'hui si les gens défendaient
21:03 vraiment leurs convictions, et ne se déterminaient pas
21:05 uniquement en fonction du potentiel électoral,
21:07 et de l'évolution de leur future carrière
21:09 par rapport au score aux futures élections.
21:11 - Moi je pense que le courage politique n'exclut pas
21:13 d'écouter son territoire.
21:15 Je suis issu d'une circonscription
21:17 à la fois urbaine, populaire,
21:19 et très rurale. L'agglomération du Cotentin
21:21 est très rurale. Moi ce que je constate
21:23 sur le terrain, c'est que, je le disais sur cette antenne
21:25 il y a quelques jours, il y a des militants de droite
21:27 qui manifestent. Moi ça m'interpelle,
21:29 parce que ça veut dire quelque chose, quelque part.
21:31 Ça veut dire que, finalement,
21:33 il y a une réaction qui va aussi au-delà de la réforme
21:35 en tant que telle, qui est une forme de réaction
21:37 à un mépris, j'allais dire presque un mépris
21:39 d'Etat. Je pense que
21:41 pourquoi finalement ça ne fonctionne pas ?
21:43 Parce que cette réforme,
21:45 moi j'ai écouté Charles de Courson hier, qui est un député
21:47 centriste, dont personne ne peut
21:49 nier la qualité des interventions.
21:51 Il expliquait à juste titre que finalement
21:53 cette réforme, pour quelques milliards,
21:55 ne va pas changer grand chose, et les Français ne sont pas dupes.
21:57 Ils savent très bien que dans cinq ans on va revenir vers eux,
21:59 et on va leur dire "c'est encore deux ans de plus".
22:01 Et ça, on n'en peut plus en réalité. Je pense que moi
22:03 ce qu'il fallait faire... Je suis républicain.
22:05 Moi je ne voterai pas, si j'étais député, je ne voterai pas cette réforme.
22:07 Je ne voterai pas cette réforme parce que d'une part
22:09 elle est injuste, d'autre part on sait qu'elle ne suffira pas,
22:11 et que par ailleurs, je pense
22:13 que le courage politique aurait été de proposer
22:15 une vraie réforme de système
22:17 avec peut-être une réforme à point de poser
22:19 la question parce qu'elle ne peut pas...
22:21 Elle ne peut pas être taboue, cette question
22:23 d'une capitalisation organisée
22:25 qui renforcerait les entreprises
22:27 françaises, un peu comme ça existe d'ailleurs dans la fonction publique
22:29 avec la Préfond. Une question aussi
22:31 de se dire, il y a 42 régimes de retraite
22:33 dans le pays, comme l'a rappelé Charles de Courson,
22:35 l'âge légal peut-être que s'est dépassé.
22:37 Peut-être qu'il faut se poser la question des annuités,
22:39 la question du travail des seniors, parce que
22:41 une réforme des retraites avec un taux d'emploi des seniors
22:43 qui est aussi faible dans le pays, ça n'a pas de sens.
22:45 Et donc moi je crois, aujourd'hui,
22:47 que la colère qui s'exprime
22:49 est en train de se transformer en une forme de désespoir.
22:51 Et ça c'est extrêmement dangereux. Donc ce qui se passera
22:53 demain, malheureusement
22:55 est assez décisif.
22:57 Si le gouvernement, ce que j'ai tendance à croire,
22:59 passe par le 49-3,
23:01 je pense que la situation peut devenir vraiment
23:03 explosive. Et c'est extrêmement dangereux.
23:05 Aujourd'hui, ce qui se passe, moi je comprends
23:07 aujourd'hui un député qui se dit
23:09 "Je vote en mon âme et conscience, en effet,
23:11 j'écoute le terrain,
23:13 mais je ne peux pas prendre non plus une responsabilité
23:15 qui consisterait à dire
23:17 la réforme va se jouer à quelques voix près,
23:19 je vais revenir dans ma circonscription et on va dire
23:21 "Mais t'as voté ça". Et moi je crois
23:23 qu'on ne peut pas voter ça en l'État, clairement.
23:25 - Il y a plusieurs sujets.
23:27 En fait, vous posez la question
23:29 au-delà du courage, de la légitimité
23:31 qui est dans le débat.
23:33 Est-ce que ce gouvernement est légitime ?
23:35 Oui, il l'est. Est-ce que le président de la République
23:37 est légitime ? Oui, il l'est.
23:39 Mais il est légitime politiquement, démocratiquement.
23:41 Après, le problème, c'est que cette réforme,
23:43 elle ne trouve pas sa légitimité sociale.
23:45 Le corps social
23:47 qui s'exprime, alors avec ses moyens,
23:49 avec ses limites, mais on voit bien
23:51 que le corps social, pour tout observateur,
23:53 pour tout élu que vous êtes ou vous avez été,
23:55 le corps social dit quelque chose
23:57 aujourd'hui qui est assez clair, qui est assez franc
23:59 et qui est constant. Cette réforme
24:01 n'arrive pas à trouver de légitimité
24:03 dans le corps social. Et ça, un élu
24:05 de la nation, député, par ailleurs...
24:07 - Il y a assez peu de réformes de la retraite qui ont fait l'unanimité
24:09 du corps social. - Oui, mais à ce point-là,
24:11 avec des syndicats modérés... - Moi, je suis quand même
24:13 contre la réforme, c'est pas la même chose.
24:15 - Ce qui me marque, c'est que cette réforme, elle fait l'unanimité
24:17 de ce qui représente encore le corps social.
24:19 Alors, c'est vrai que la majorité actuelle n'aime pas
24:21 les corps intermédiaires, n'aime pas les syndicats,
24:23 préfère s'adresser directement aux Français.
24:25 D'ailleurs, elle n'est pas allée jusqu'au référendum
24:27 sur ce sujet. - Jamais !
24:29 - Mais quand même, le corps social,
24:31 même si on voulait être subjectif,
24:33 même si on voulait être maladroit,
24:35 ou même si on voulait être de mauvaise foi,
24:37 on est obligé de reconnaître qu'aujourd'hui, il y a
24:39 une majorité silencieuse,
24:41 ou pas,
24:43 qui se porte contre cette réforme.
24:45 Non mais même, quitte à dire que les gens qui manifestent
24:47 sont minoritaires dans la rue, que c'est pas si important,
24:49 que y a pas tant de grévistes que ça,
24:51 y a quand même, on le sent, une majorité du corps social
24:53 qui s'oppose à cette réforme.
24:55 Et les députés de la nation doivent en tenir compte.
24:57 C'est un minimum. - Ils doivent en tenir compte d'intérêt général aussi.
24:59 - Oui, mais c'est bien là, le point clé,
25:01 c'est l'intérêt général. Et le problème,
25:03 quand on a affaire à une assemblée de lobbyistes,
25:05 c'est est-ce qu'ils représentent l'intérêt général ?
25:07 Quand ils sont actionnaires de total, c'est ce que disait
25:09 Adrien Clouet à la tribune, en disant "mais vous êtes tous
25:11 actionnaires, il me semble, à hauteur
25:13 de plusieurs milliers d'euros d'actions,
25:15 est-ce que vous représentez là l'intérêt général ?
25:17 Non, quand M. Haddad a été
25:19 lobbyiste pour l'Atlantic Council pendant des années,
25:21 est-ce qu'il représente les intérêts français ou américains ?
25:23 La vraie question, c'est est-ce que
25:25 aujourd'hui, on peut faire confiance aux députés
25:27 de la nation pour représenter l'intérêt
25:29 de la nation et l'intérêt général ?
25:31 La réponse est non, malheureusement.
25:33 - La réponse est non quand on voit le spectacle à l'Assemblée nationale.
25:35 - Mais alors on fait quoi ? - Alors on fait ce qui se passe,
25:37 c'est-à-dire que les corps intermédiaires sont en train
25:39 de reprendre du poil de la bête, il n'y a jamais eu autant
25:41 de gens qui se syndiquent, donc les syndicats
25:43 recommencent à faire du syndicalisme,
25:45 c'est tant mieux, il y a de l'action
25:47 politique aussi, on reparle du RIC,
25:49 on reparle de refaire les institutions aussi,
25:51 puisque Emmanuel Macron souhaite remettre sur la table
25:53 la réforme des institutions, et bien si
25:55 la démocratie c'est le gouvernement du peuple
25:57 par le peuple pour le peuple, et bien c'est au peuple de réécrire
25:59 une constitution, et c'est pas un aéropage
26:01 de gens qui vont se mettre autour d'une table avec
26:03 M. Fabius, M. Juppé, etc.
26:05 et le Conseil d'État et dire "tiens, on va sortir
26:07 un truc du chapeau". Donc la vraie question
26:09 c'est comment, justement,
26:11 on définit l'intérêt général, et en l'occurrence
26:13 on écoute le peuple, point.
26:15 - Non parce que l'intérêt général n'est pas la somme
26:17 des intérêts particuliers justement. - Ce que disait Jean-Baptiste Moreau,
26:19 il n'y aurait jamais eu l'abolition de la peine de mort.
26:21 - Alors ça, ça dépend, parce que le débat
26:23 était déjà là, mais c'est...
26:25 - Non mais si...
26:27 - Mais il y aurait eu de toute façon, et puis ça n'empêche pas
26:29 que ça reste un débat.
26:31 Alors c'est dans la loi, et heureusement, mais Anouna,
26:33 qui en en parlait, passe son temps à revenir sur "eh si on remettait
26:35 la peine de mort pour les crimes pédocriminels,
26:37 etc." Donc,
26:39 Mme Le Pen aussi, je crois,
26:41 ou M. Le Pen père, qui était sur le truc.
26:43 Donc, heureusement qu'on est des démocraties
26:45 et qu'on va dans le bon sens, globalement.
26:47 Donc il y a un intérêt général,
26:49 mais comme sur cette loi sur la fin de vie, qui va aller aussi
26:51 dans le bon sens pour les souverains de fin de vie.
26:53 - Oui, mais la vraie question, je pense que
26:55 c'est qu'on a quand même un corps intermédiaire, je le disais tout à l'heure,
26:57 qui est court-circuité, complètement. - Mais complètement !
26:59 - Je pense qu'il se sent méprisé, et qu'il a raison de se sentir
27:01 méprisé. Honnêtement,
27:03 on peut en effet comparer à d'autres réformes des retraites,
27:05 mais c'est quand même la première fois que vous avez les syndicats
27:07 réformistes modérés qui sont dans la rue,
27:09 avec une inter-syndicale qui est extrêmement soudée.
27:12 - Voilà, en fin de vie, en fin de vie, il y avait à peu près tout le monde dans la rue.
27:14 - Je crois que là, on est quand même sur des proportions
27:17 qui n'ont rien à voir.
27:19 Et je pense aussi que la vraie question, parce qu'un vrai débat,
27:21 ce serait aussi de se dire, est-ce qu'un projet de société
27:23 peut consister toujours à expliquer aux Français
27:25 qu'on va repousser de deux ans l'âge de la retraite ?
27:27 - Non mais il fallait... - Je crois que c'est aussi ça la question.
27:30 Alors, le courage politique, c'est peut-être, pour le coup,
27:32 de se dire, bah oui, peut-être qu'il faudra travailler autrement,
27:35 plus longtemps dans la semaine, je sais pas,
27:37 il y a des vraies questions, mais pas forcément en se disant
27:40 que le coup près, c'est 64 ans.
27:42 Parce que moi, je suis assez partisan d'un système à la carte,
27:44 d'un système qui... - La réforme par points,
27:46 qu'on avait visé en 2019, je pense qu'il faudrait y revenir.
27:48 - Moi, je pense que la réforme par points était une bonne réforme.
27:50 Et en tout cas, une réforme qui posait des vraies questions,
27:52 une vraie question de société, qui évite de se dire,
27:54 on va se prendre pour quelques milliards d'économies,
27:56 3-4 mois de blocage, on y est déjà.
27:58 Et on y reviendra dans 3-4 ans,
28:00 en disant de toute manière, le compte n'y est pas.
28:02 - Mais bien sûr, bien sûr.
28:04 - Ce qui est intéressant dans ce mouvement,
28:06 c'est que ce n'est pas un mouvement politique.
28:08 C'est un mouvement social.
28:10 Et ça, ça fait longtemps qu'on n'a pas connu un vrai mouvement social.
28:12 D'ailleurs, toutes les tentatives de récupération,
28:14 y compris par Jean-Luc Mélenchon, ont échoué.
28:16 Ce qui marque aussi une forme de défiance,
28:18 qui interroge, voire qui inquiète,
28:20 de ces corps intermédiaires des syndicats,
28:22 y compris par rapport aux représentants politiques,
28:24 y compris aux représentants politiques
28:26 qui sont de leur camp désigné,
28:28 la gauche, pour ne pas dire autre chose.
28:30 Et donc, effectivement, on assiste à un mouvement social,
28:32 avec derrière, quand même, une responsabilité politique
28:34 de ceux qui gouvernent.
28:36 C'est qu'est-ce qu'on fait de ce mouvement social ?
28:38 Est-ce qu'on continue à l'ignorer ?
28:40 Et est-ce qu'on continue à laisser les syndicats
28:42 seuls responsables et gestionnaires
28:44 de ce mouvement ?
28:46 Avec les alertes qu'ils ne cessent de lancer,
28:48 M. Martinez comme M. Berger,
28:50 sur le fait qu'ils ne tiendront pas
28:52 indéfiniment leurs troupes
28:54 si le gouvernement s'entête.
28:56 Et donc, moi, j'ai l'impression
28:58 qu'on vit un peu dans deux mondes parallèles.
29:00 Il y a un petit monde qui s'agit dans les couloirs
29:02 de l'Assemblée nationale et du Sénat
29:04 pour obtenir une majorité, et il y a des syndicats
29:06 qui travaillent leur mouvement social.
29:08 Entre les deux, il n'y a plus aucune passerelle
29:10 et il n'y a plus aucun dialogue.
29:12 - Et quelque chose qui a fait du mal,
29:14 c'est le non-cumul des mandats, mine de rien,
29:16 d'avoir des institutions plus ancrées dans les territoires.
29:18 Ça fait qu'on a vraiment mis
29:20 une rupture phénoménale
29:22 entre la population et les députés.
29:24 - J'étais pas maire, mais j'étais agriculteur
29:26 et député, je pense que j'étais aussi enraciné localement
29:28 que si j'avais été maire et député.
29:30 Ça a été une fausse excuse.
29:32 - Je suis pas d'accord.
29:34 - Mais qu'il y ait un problème de déconnexion, c'est possible.
29:36 Mais que ce soit le cumul des mandats
29:38 qui forcément résolvent ça, je ne suis pas
29:40 persuadé. - Je ne dis pas que ça résout.
29:42 Là, on est arrivé à une telle rupture,
29:44 c'est dingue. On voit très bien
29:46 qu'il y a deux mondes. D'un côté, des gens qui sont là
29:48 à faire des petits coups, avec Bruno Le Maire qui est là
29:50 à dire "tiens, je te fais un cadeau si tu votes ça".
29:52 - Non mais je reprends un truc.
29:54 - Je ne parles pas de ce que vous disiez tout à l'heure
29:56 par rapport au peuple.
29:58 - Dans la situation de Victor Hugo,
30:00 souvent la foule trahit le peuple.
30:02 On ne peut pas se baser pour prendre des décisions politiques
30:04 uniquement sur
30:06 des sondages et sur...
30:08 - Ça c'est certain.
30:10 - Parce que ça, ça finit systématiquement en dictature.
30:12 - Regardez, le nucléaire.
30:14 - Parce que la manipulation des foules, il n'y a rien de plus facile pour un dictateur.
30:16 - Regardez, le revirement sur le nucléaire.
30:18 C'était de la démagogie.
30:20 - C'était du lobbying justement.
30:22 Parce que le lobbying, on en parle toujours d'un côté
30:24 mais jamais de l'autre. C'est ça qui m'a mis aussi.
30:26 - C'est vrai que le spectacle n'est quand même pas très glorieux
30:28 sur les pressions qui sont exercées aujourd'hui sur les députés.
30:30 - Oui, parce que c'est ce qui est en train...
30:32 - Avec des députés qui témoignent.
30:34 - C'est ce qui est en train de se passer dans les dernières 24 heures.
30:36 - Avec le ministre de l'économie, on fera un cadeau.
30:38 - Exactement. On va créer la circonscription autrement.
30:40 - Parce que couper l'électricité sur des permanences,
30:42 c'est pas des moyens de pression.
30:44 - On ne dit pas que c'est glorieux non plus.
30:46 - Je suis désolé mais la pression, c'est clair.
30:48 - On n'achète pas les députés non plus.
30:50 - Les pauvres députés.
30:52 - Les LR qui sont au cœur des discussions.
30:56 Je lisais ce matin un éditorial qui exprimait cette idée
31:00 selon laquelle Emmanuel Macron avait tout fait pour dynamiter les LR.
31:04 Et là, il a besoin d'eux.
31:06 - Il a besoin d'eux. Mais on ne peut pas dire que depuis quelques jours,
31:08 les signes qui se multiplient à l'égard des LR
31:10 ne soient non plus de nature à apaiser le débat.
31:12 Je pense à Éric Dupond-Moretti par exemple.
31:14 Mais pas que. Je pense que, je le disais tout de suite,
31:16 la méthode qui consiste à appeler des parlementaires en circonscription
31:18 pour leur dire que leur circonscription n'est pas la meilleure
31:20 et qu'on peut leur dire que leur circonscription sera regardée autrement
31:24 s'ils votent pour.
31:26 - C'est pas nouveau.
31:28 - On peut constater que ce n'est pas glorieux.
31:30 - Non, ce serait glorieux.
31:32 - Et j'en suis à l'origine des députés républicains
31:34 qui disent aujourd'hui "ça suffit, je ne suis pas à l'heure".
31:36 - Ils sont en train de vendre, mais ils ont défendu il y a 6 mois
31:38 exactement la même réforme à la troisième près.
31:40 - C'est un vrai sujet, parce qu'on dit toujours
31:42 "il faut être cohérent", etc.
31:44 Mais la cohérence, c'est pas de dire que j'ai dit quelque chose il y a 15 ans
31:48 et je dois le reprendre aujourd'hui.
31:50 - Il n'y a pas 15 mois, il n'y a pas 15 ans.
31:52 - Sans parler d'il y a 15 mois, on peut aussi considérer
31:54 qu'on peut apporter des idées nouvelles dans le débat.
31:58 Et on peut aussi considérer, je suis lucide sur ma famille politique,
32:00 qu'elle n'est pas en très bonne forme aujourd'hui
32:02 parce qu'elle est un peu déconnectée de l'opinion publique
32:04 et que peut-être il est temps de s'interroger sur le pourquoi.
32:06 Et le pourquoi, à mon avis, ça fait partie des raisons,
32:10 c'est que la droite est trop gestionnaire.
32:12 Et aujourd'hui, une droite qui réussira, c'est une droite d'avantage populaire,
32:16 c'est une droite qui...
32:18 - C'est pas dans votre sens à ce moment-là,
32:20 qu'Henri-Claude Mélenchon sera à 70% aujourd'hui
32:22 puisqu'il répond exactement aux attentes des manifestants.
32:24 - Mais je ne dis pas de répondre aux attentes des manifestants
32:26 parce que je ne pense pas que les manifestants,
32:28 aujourd'hui, expliquent qu'ils veulent une retraite à point,
32:30 une dose de capitalisation organisée, encadrée, encore une fois,
32:32 et puis peut-être négociée avec les partenaires sociaux.
32:34 Je vous dis simplement que la question des LR aujourd'hui,
32:38 c'est certainement pas la béquille du macronisme,
32:40 mais au-delà de l'opportunité politique et de la stratégie,
32:44 c'est d'avoir un vrai projet de société
32:46 qui ne soit pas un projet qui va simplement dire
32:50 "je repousse d'un an, je retraite d'un an"
32:52 - Mais là, je ne me remets plus dans les partis politiques comme le traite ça.
32:54 - Oui, mais je crois qu'il faut y croire encore,
32:56 et je crois que précisément, un parti qui va dire
32:58 "je repousse l'âge de la retraite de deux ans"
33:00 passe un peu à côté du sujet, je le disais tout à l'heure,
33:02 j'expliquais pourquoi, et la question de la cohérence
33:04 n'exclut pas aussi un peu de souplesse
33:06 et d'adaptation de ses idées en fonction du contexte.
33:08 - Mais enfin, moi je trouve que les Républicains sont pris en tenaille,
33:12 et ce depuis longtemps, 88 députés du Rassemblement National,
33:16 les LR ont perdu la droite populaire, et ça, ça ne va pas se récupérer,
33:21 et peu importe Eric Ciotti et l'hypothèse Wauquiez,
33:24 et en votant la forme certainement pas,
33:26 et de l'autre côté, vous avez le macronisme avec les sirènes du centre-droite
33:29 qui se rappellent en disant "c'est fini les LR, c'est fini"
33:31 - Mais desserrer les taux, justement, c'est avoir des idées originales.
33:33 - Je ne sais pas comment vous allez vous en sortir.
33:35 - Avoir des idées nouvelles.
33:37 - Je ne suis pas aussi pessimiste que vous sur la dernière des LR.
33:40 - C'est un teasing Nicolas Corato.
33:42 - J'y suis toujours, donc je ne suis pas pessimiste.
33:44 - L'avenir des LR, ce sera tout de suite après la pub, 9h44.
33:47 - Avec Alexis Poulin, Jean-Baptiste Moreau, David Marguerite et Nicolas Corato.
33:59 Jean-Baptiste Moreau qui est à Guéret, et vous serez à Guéret Alexis Poulin,
34:02 avec votre spectacle.
34:04 - Absolument, mardi prochain le 21, L'homme qui tua Mohamad Kadafi,
34:07 on sera donc à la Grétoise de spectacle, à 20h30.
34:10 C'est un spectacle documentaire sur l'intervention française en Libye,
34:14 et la campagne de 2007 aussi, de Nicolas Sarkozy.
34:17 - Petite page promo. Alors, revenons à nos LR Nicolas Corato,
34:21 vous vous dites que vous êtes optimiste.
34:23 C'est quand même, juste un mot pour les français,
34:26 ce qui est en train de se passer est complètement lunaire.
34:28 - Oui c'est lunaire, et je pense que ça les intéresse
34:31 plutôt moins que beaucoup.
34:33 Et on peut le comprendre.
34:35 Après, on peut être optimiste pour les LR,
34:38 parce qu'on a du mal à être de plus en plus pessimiste.
34:41 - On y a tout son fond, c'est ça ?
34:43 - Mais pour être sérieux une seconde,
34:45 on peut être aussi optimiste parce qu'il y a des moments
34:47 dans l'histoire d'un parti, où on clarifie des choses,
34:50 et où les circonstances s'imposent.
34:52 Et que cette clarification sur le vote des retraites demain,
34:55 elle peut avoir des conséquences pour ce parti
34:57 qui peuvent être à très long terme, absolument.
35:00 Vous le disiez sur le clivage entre la droite populaire
35:02 et la droite gestionnaire,
35:04 effectivement demain on voit ces deux clivages s'affronter.
35:06 Il y a ceux qui vont vouloir entendre
35:09 ce que leur dit leur population,
35:10 et qui vont plutôt voter contre la réforme,
35:12 et puis ceux qui veulent être absolument responsables,
35:14 irréprochables, exemplaires,
35:16 par rapport à une certaine orthodoxie budgétaire,
35:19 et qui vont voter pour.
35:20 Ça, dans l'histoire d'un parti, ça fait date.
35:22 Et on peut construire aussi quelque chose dessus.
35:24 - Il ne faut pas que la droite populaire devienne populiste,
35:26 parce que sinon elle va disparaître.
35:28 - Mais je ne vais pas être populiste, j'ai dit populaire.
35:30 On a le droit d'être populaire sans être populiste.
35:32 - Mais la frontière est parfois ténue.
35:34 - Moi j'ai confiance dans le peuple, vous savez,
35:36 c'est une vieille tradition républicaine.
35:38 - Moi aussi, et moi je l'exprime lors des élections, c'est important.
35:40 - Donc concrètement, ce qui se passe demain,
35:42 je pense, peut être très important pour le parti,
35:44 et pour l'avenir du parti.
35:46 - Et pour la reformation de la France.
35:48 - Entre autres, moi je le disais, je suis républicain,
35:50 j'ai toujours été fidèle à ma famille,
35:52 et je crois qu'on ne lâche pas sa famille quand elle est en difficulté.
35:54 Je crois que l'avenir de la droite,
35:56 ce ne sera ni une droite gestionnaire,
35:58 je le disais tout à l'heure, qui fait un peu
36:00 de programme parfait, ou en cochant toutes les cases,
36:02 mais qui est une droite qui, en effet,
36:04 ne se déconnecte ni une droite outrancière.
36:06 Je crois en effet à une droite populaire,
36:08 qui, quand on dit populaire, ce n'est pas nécessairement
36:10 la dérive populiste. - Mais c'est qui pour vous,
36:12 le candidat de la droite populaire ?
36:14 - Moi, clairement, je suis proche de Laurent Wauquiez, je considère qu'il a...
36:16 - Mais il est où aujourd'hui, Laurent Wauquiez ?
36:18 - Mais Laurent Wauquiez, aujourd'hui, je pense qu'il a raison
36:20 de ne pas remêler sa voix à une voix de plus.
36:22 - Mais Laurent, non !
36:24 - Il est dans une stratégie aussi un peu de recul,
36:26 je pense qu'il a raison.
36:28 - C'est pas du bois, hein !
36:30 - Et puis, j'allais vous dire, il y a du temps
36:32 avant la prochaine élection présidentielle.
36:34 - Mais il ne faut pas qu'il recule trop, quand même.
36:36 - Il y a du temps, mais je crois beaucoup...
36:38 - Vous voulez des rhums, des adirondacks, vous êtes...
36:40 - Je crois beaucoup dans sa capacité, si vous voulez,
36:42 à incarner la France dans sa complexité, sa diversité.
36:44 Et je crois que
36:46 mêler sa parole aujourd'hui
36:48 à cacophonie ambiante... - Enfin, il veut
36:50 être président de la République, donc normalement
36:52 on doit l'entendre. - Il s'exprime régulièrement.
36:54 - Il prend beaucoup d'auteur.
36:56 - Et je crois que Sarkar reconnaît que c'est un excellent
36:58 président de région, et je crois qu'en effet, pour être président de la République,
37:00 il faut prendre de la hauteur. Et je crois aussi que pour la
37:02 décision de la France en général, au-delà de la question des personnes,
37:04 je crois qu'en effet, le temps va venir
37:06 de se dire
37:08 que ce qu'on répète depuis 15 ans, ça ne fonctionne pas.
37:10 Alors, je suis un peu plus nuancé que vous
37:12 sur ce que vont faire les députés républicains
37:14 demain, je pense que c'est plutôt
37:16 leur capacité à proposer, par exemple,
37:18 une contre-réforme aujourd'hui, qui aurait
37:20 permis de desserrer l'étau dont on parlait
37:22 entre le macronisme et en effet
37:24 une partie de la droite populaire, et je le regrette, qui a été
37:26 captée par Marine Le Pen. Et c'est quand même
37:28 ça le vrai sujet de la droite, aujourd'hui c'est l'espace politique
37:30 qu'il faut recréer. Mais je pense que
37:32 quelles que soient les opinions qu'on peut avoir
37:34 ici, je pense que le pays a besoin de la droite.
37:36 Je pense que le pays a besoin de clivage.
37:38 - Mais quelle droite ?
37:40 - Une droite qui est diverse.
37:42 - Mais vous ne pensez pas que les électeurs vont
37:44 vouloir beaucoup au LR d'avoir
37:46 voté s'ils votent demain ?
37:48 - Ça j'en suis convaincu.
37:50 - Donc l'avenir lumineux que nous prévoyons...
37:52 - Je pense que la droite doit se sortir aussi en ce moment
37:54 du fait de se dire "je dois être
37:56 responsable, je dois voter ce texte". Être responsable
37:58 c'est aussi d'être capable de proposer des idées
38:00 nouvelles, et je le disais, une contre-réforme
38:02 qui ne serait pas la réforme
38:04 attendue aujourd'hui dans la rue, mais
38:06 qui serait une réforme sérieuse, mais
38:08 une réforme qui repose sur un autre projet de société
38:10 que celui d'addire "on doit
38:12 tous être sur la même toise" et c'est 64 ans
38:14 pour faire ça. - Ça fait deux
38:16 ans qu'il y a des concertations, enfin il y a un moment
38:18 c'est tard pour... - Mais juste un point
38:20 dans votre développement, ce qui m'intéresse
38:22 c'est que vous jugez donc que le projet
38:24 qui sort du Sénat, qui est quand même...
38:26 - Qui a été amélioré, qui est un sujet de majorité
38:28 de droite, qui est amélioré avant abouti.
38:30 - Non, je pense que c'est un projet qui est adapté
38:32 - Vous aviez la possibilité de le faire votre.
38:34 - Il a été amendé en partie, et notamment sur le travail des seigneurs
38:36 dont on parlait tout à l'heure, il n'a pas été suffisamment
38:38 amendé, tout simplement parce que on part
38:40 d'un projet qui, à mon sens, n'est pas
38:42 le bon projet. Donc quand on amende, on reste
38:44 sur un projet de base. Je pense que
38:46 - Mais grosso modo le projet du Sénat est porté par la droite
38:48 depuis le Sénat depuis cinq ou six jours.
38:50 - Je reviens sur ce que j'ai dit tout à l'heure.
38:52 Je pense que créer de l'espace,
38:54 desserrer les taux, et se connecter
38:56 aussi avec la France telle qu'elle est dans sa diversité,
38:58 c'est savoir proposer une autre réforme
39:00 qui ne serait pour le coup pas une réforme qui va aller
39:02 grappiller quelques milliards, mais peut-être pas.
39:04 - Mais elle ne sera pas plus populaire.
39:06 - Mais je ne cherche pas, vous avez raison, moi je ne cherche pas
39:08 à dire "il faut que la droite
39:10 gagne des voix en cochant des
39:12 cases de popularité". Je cherche à dire
39:14 que la droite doit être responsable en s'adressant
39:16 à tous les Français, et pas simplement
39:18 en essayant de se dire "je suis
39:20 gestionnaire parce que
39:22 le sérieux ne suffit pas à gagner une élection
39:24 et ne suffit pas à gérer la France".
39:26 Il faut aussi pour gérer la France un peu
39:28 de capacité à parler à tous les Français.
39:30 - Je voudrais qu'on parle des poubelles.
39:32 - Pourquoi ?
39:34 - Je vois pas le problème, je comprends pas.
39:36 - À Guéret ça va, les poubelles sont
39:38 ramassées, y'a pas de grève chez vous ?
39:40 - Non, moi,
39:42 vous savez, à Guéret,
39:44 les poubelles sont ramassées, c'est dans les grands-miliers.
39:46 - Mais se pose la question de la réquisition.
39:48 Est-ce que c'est casser la grève que de réquisitionner ?
39:50 - Bah oui. - Mais quand on est dans un état
39:52 de santé publique... - Annie Dalbeau était moins
39:54 regardante en 2014 pour réquisitionner.
39:56 - Là elle soutient
39:58 très clairement. - Elles vont me tweeter en disant
40:00 "force à nos travailleurs de la mairie
40:02 de Paris", elles ont tout à fait raison, elles viennent de faire
40:04 un tweet où elles se mettent
40:06 totalement du côté. - Elle est contre la réquisition.
40:08 - C'est une mère militante.
40:10 - On voit bien que là c'est un jeu
40:12 qui... enfin, la mairie de Paris
40:14 est en train de se jouer. - Oui. - C'est vraiment...
40:16 Vous avez Clément Bone qui est là,
40:18 tous les wannabes-mères de Paris
40:20 sont en train de sortir du bois.
40:22 - C'est 2026, on dit pas encore. - Racheté d'actifs, on voit tout le jour,
40:24 maintenant. Bon, c'est pas eux qui vont retrousser des manches
40:26 et ramasser les poubelles, mais clairement, la gare
40:28 de succession est enclenchée à la mairie de Paris.
40:30 - C'est 2026, c'est le temps, quand même. - Et je répète tout à l'heure
40:32 les notes de frais, c'est pas pour rien aussi
40:34 qu'Annie Dalbeau est de ce côté-là et qu'elle agite
40:36 les chiffons dans tous les sens pour éviter d'avoir à publier
40:38 les notes de frais. - À la vitesse parfaite,
40:40 il faut qu'il y ait encore Paris en 2026,
40:42 parce que... - Oh, ça tiendra,
40:44 il y a des JO, ça dépend...
40:46 - On peut tout passer. - À chaque grève, on a ce débat
40:48 sur les réquisitions. - Sur la réquisition...
40:50 - On a toujours ce débat sur les réquisitions,
40:52 il y a un cadre légal, il faut le respecter. - Il y a un service minimum.
40:54 - Et il y a aussi... il n'y en a pas
40:56 en matière de ramassage des ordures. - Non, il n'y en a pas.
40:58 - Il faudrait une réforme législative. - C'est sans doute à réfléchir.
41:00 - Je vous laisse libre de la mener,
41:02 mais moi je ne vous la conseillerais pas, cette réforme-là.
41:04 - Débuter. - Non, peut-être un...
41:06 - C'est le bon moment, mais si, c'est le bon moment.
41:08 - Peut-être une petite citation qu'on a beaucoup vu tourner, mais moi je le trouve très belle,
41:10 c'est celle de Jacques Prévert, "Quand les éboueurs sont en grève,
41:12 les orduriers sont indignés",
41:14 ben on en est là, donc voilà, regardez vos ordures,
41:16 et puis regardez aussi vos éboueurs
41:18 derrière vos ordures, je pense que
41:20 les éboueurs qui sont derrière vos ordures sont beaucoup plus
41:22 intéressants que l'état d'ordure. - Sur la civilité, c'est intéressant.
41:24 - Je pense qu'on devrait plus s'intéresser aux éboueurs qu'autre d'ordure.
41:26 - C'est ça, et surtout,
41:28 il y a un truc, c'est quand vous voyez
41:30 la taille des poubelles,
41:32 peut-être ça va faire prendre conscience aussi aux parisiens
41:34 de la production de déchets quotidiennes,
41:36 et il y aura peut-être une prise de conscience écolo
41:38 sur la société du déchet,
41:40 tout simplement, parce que c'est impressionnant,
41:42 une semaine, tu te dis "mais c'est pas possible
41:44 en fait qu'on produise autant de déchets",
41:46 ben il y a un vrai sujet sur le déchet.
41:48 - Déchets, gaspillage, gaspillage
41:50 alimentaire notamment, c'est un vrai souci.
41:52 - Donc réquisition par réquisition.
41:54 - Oui, moi je crois qu'on est dans une situation aujourd'hui
41:56 qui porte atteinte, tout le monde l'a dit,
41:58 à l'image, le rayonnement de Paris.
42:00 L'image était déjà bien détériorée.
42:02 Mais enfin là, le spectacle est quand même affligeant,
42:04 je pense qu'on a une question de salubrité publique et de sécurité,
42:06 on en fait l'expérience quand on marche
42:08 dans les rues de Paris depuis quelques jours.
42:10 - Le trou et la poubelle.
42:12 - Et franchement, quand le service minimum
42:14 ne peut pas être organisé de façon naturelle,
42:16 ce qui est souhaitable par le dialogue,
42:18 en effet, là, la réquisition s'impose,
42:20 et moi je souhaite que des mesures de réquisition soient prises.
42:22 Il y a un deuxième sujet, c'est qu'on a, on l'a dit,
42:24 à l'Amérique de Paris, une maire militante qui appelle à la grève.
42:26 Qui l'organise quasiment.
42:28 - Qui a des indications à la suite.
42:30 - Donc voilà, ça c'est un vrai sujet.
42:32 - À suivre, vos pronostics sur le vote,
42:34 puisque c'est presque un match de foot.
42:36 - Mais pourquoi non ?
42:38 - Non, mais vote, loi adoptée, 49.3,
42:40 sans motion de censure.
42:42 - Il faut absolument qu'il y ait vote.
42:44 Enfin, vraiment, là-dessus,
42:46 je pense que le 49.3 déclencherait
42:48 en cascade des conséquences
42:50 assez dramatiques au niveau politique.
42:52 - Il est à l'air de votre joueur,
42:54 et 49.3.
42:56 - 49.3, vous dites ?
42:58 - Oui, 49.3 aussi.
43:00 - Vous êtes optimiste,
43:02 donc je vais dire vote.
43:04 - Et 49.3, émotion de censure ?
43:06 - Ah bah oui, forcément.
43:08 - Qui va la voter ?
43:10 - Parce que Charles Bacourson explique qu'il est prêt à en organiser une,
43:12 et là, c'est pas la même chose.
43:14 - Et elle peut passer.
43:16 - Il a une capacité de mobilisation,
43:18 et pour le coup, il a un discours très construit,
43:20 et sérieux, qui est, enfin, ce que je vous expliquais
43:22 sur la réforme, grosso modo,
43:24 est ce qu'il peut rassembler.
43:26 - Marlec, c'était clair, en disant que ça ne servait à rien de voter
43:28 une motion de censure tant qu'il n'y avait pas de majorité claire.
43:30 - Et puis là, pour le coup, c'est aussi
43:32 de la petite politique politicienne,
43:34 parce qu'il sait très bien que si jamais il y a motion de censure,
43:36 il peut y avoir dissolution à la suite,
43:38 et que les LR gagneraient pas grand-chose à une dissolution aujourd'hui.
43:40 - Mais pas que les LR.
43:42 - Je suis d'accord.
43:44 - Merci à tous les quatre,
43:46 et dans un instant, je vais recevoir
43:48 Vincent Flibustier.
43:50 Il a lancé,
43:52 enfin, il a publié une vidéo
43:54 sur Twitter,
43:56 une vidéo parodique qui a beaucoup fait réagir.
43:58 Vous allez voir, c'est très intéressant.
44:00 C'est à suivre dans l'émission Média
44:02 avec Gilles Gansman. A tout de suite.

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