Philippe Folliot : "La France n’a jamais eu pour la mer la vision qu’elle a eu pour l’espace"

  • l’année dernière
Avec Philippe Folliot, sénateur Tarn, Président de l’Alliance Centriste, pour son livre “France sur mer un incroyable Gâchis” Editeur : La Biblioteca

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Transcript
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:06 *Musique*
00:11 - Ah oui, l'auteur, nous sommes pour le face à face, nous sommes en compagnie de Philippe Foliot, sénateur du Tarn.
00:17 Le Tarn c'est en Occitanie, comme Narbonne, d'où était originaire le regretté Charles Trenet.
00:22 Il est membre de la commission de la défense et des forces armées pour son livre, un excellent livre,
00:26 "France sur mer", un incroyable gâchis, publié chez la bibliothécaire Philippe Foliot. Bonjour.
00:32 - Bonjour.
00:33 - Bienvenue sur Sud Radio. Il y a 14 ans, vous aviez co-écrit avec quelqu'un qu'on connaît bien sur Sud Radio,
00:39 Xavier Louis, "France sur mer", un empire oublié. Est-ce la suite ?
00:45 - Oui, à bien des égards, parce que malheureusement les choses n'ont pas changé.
00:51 En 2009, avec Xavier, nous lancions un appel à ce que notre pays, finalement, se reconnaisse tel qu'il est,
01:00 et non pas tel qu'il pense être. La France se croit continentale et européenne, alors qu'elle est de fait mondiale et maritime.
01:08 Et cette chance, cet atout exceptionnel qu'a notre pays, au travers du fait de disposer du premier domaine maritime au monde,
01:17 c'est ceci grâce à nos Outre-mer, puisque 97,5% de notre zone économique exclusive est liée aux Outre-mer.
01:25 Et quelque chose de trop méconnu, et c'est assurément un élément et un point qui n'est pas assez pris en compte,
01:32 y compris sur un plan politique. Et donc, c'est pour cela que je crois que cet exercice qui consiste à écrire les choses
01:41 est un élément particulièrement important, parce que ça permet de poser une réflexion, et puis aussi et surtout,
01:47 de faire un constat et des propositions. Et c'est un peu ce que j'ai essayé de faire.
01:52 Et on a une heure pour en parler ensemble. Dans l'avant-propos, justement, vous avez écrivé que la France se croit toujours continentale et européenne,
01:58 alors qu'elle est plus que jamais mondiale et maritime. Est-ce que c'est dû à une faute d'analyse ou à un manque d'ambition ?
02:05 Je dirais Churchill qui avait l'ambition du Royaume-Uni en disant que le Royaume-Uni verrait toujours au grand large.
02:10 Je pense qu'il y a aussi quelque chose de culturel. C'est-à-dire que la France, pour reprendre et paraphraser ce que disait Tabarly,
02:19 pour les Français, la mer c'est ce qu'ils ont dans le dos quand ils regardent la plage. Et je pense que c'est un peu notre problème.
02:28 Alors, bien sûr, il y a un certain nombre de régions qui sont peut-être plus particulièrement tournées vers les questions maritimes,
02:37 mais malgré tout, notre pays est un pays qui ne s'assume pas pour ce qu'il est.
02:46 Et du reste, je me permettrais de faire un petit clin d'œil à mon département du Tarn.
02:51 Ce n'est pas franchement en façade maritime.
02:53 Souvent, ce qu'on me dit, le département du Tarn n'est ni maritime ni ultramarine.
02:58 Mais ce département de la Pérouse, à Jaloui-Étienne, en passant par l'amiral Jaurès, a donné beaucoup à cette France sur mer
03:09 et à cette vision et à cette réalité maritime qui est celle de notre pays.
03:14 Et donc, je crois qu'il est effectivement essentiel de prendre en compte cela
03:20 et de noter qu'il n'y a jamais eu, j'allais dire, pour la mer, cette même vision, cette même ambition que nous avons eue, par exemple, pour l'espace.
03:32 Et que l'économie maritime n'a jamais été reconnue à la hauteur de ce qu'elle est.
03:37 Aujourd'hui, elle est beaucoup plus importante en termes de nombre d'emplois que l'automobile, par exemple, dans notre pays.
03:44 - Même si l'automobile a beaucoup perdu d'emplois, on va dire.
03:47 - Mais pour autant, dans l'esprit de nos concitoyens, elle n'est pas du tout à cette hauteur-là.
03:54 - Et pourtant, on va l'apprendre dans votre livre, la France est le premier espace maritime du monde, je pensais qu'on était le second,
04:00 avec 11,691,000 km² et c'est le cinquième pays le plus étendu du monde, si on prend les étendues terrestres et maritimes,
04:08 derrière la Russie, les USA, l'Australie et le Canada.
04:10 - Et devant la Chine et l'Inde. - Et devant la Chine et l'Inde, exactement.
04:13 Et donc, ceci doit nous permettre de changer de paradigme et de voir la réalité de notre pays.
04:22 Surtout que, mon intime conviction, et ce que nous avions déjà posé en 2008 avec Xavier Louis,
04:29 c'est que trois des défis majeurs du 21e siècle, j'allais dire même quatre des défis majeurs du 21e siècle,
04:35 ne pourront être relevés par l'humanité qu'au travers d'une exploitation raisonnable et raisonnée des ressources des mers et océans.
04:42 Le premier défi, c'est celui de l'alimentation.
04:45 Bientôt 9 milliards d'êtres humains sur cette planète.
04:49 A l'horizon 2050, on peut être 10 ou 11.
04:53 Nous n'augmenterons pas de 20 à 30% ou les rendements dans l'agriculture ou les surfaces agricoles.
05:00 Et que donc, par rapport à cela, il faudra aller chercher un certain nombre de protéines.
05:03 Et c'est dans la mer où il faudra aller chercher ces protéines pour nourrir toute la population mondiale.
05:09 Le deuxième défi, c'est l'énergie.
05:12 Les énergies bleues ont une capacité de croissance assez gigantesque et à l'infini.
05:21 Et donc, par rapport à cela...
05:23 - Justement, je vous parle des ressources. En 2030, l'économie de la mer pourra représenter l'équivalent du PIB du Royaume-Uni.
05:30 - Oui, et même mieux.
05:32 Je termine juste sur le troisième défi qui pourrait être relevé, c'est le défi d'accès à l'eau.
05:38 Deux tiers de la population mondiale se trouve à moins de 100 km des côtes.
05:43 Et souvent dans des endroits où il n'y a pas de problématique, il y a des problématiques importantes d'eau.
05:47 Donc la désalinisation d'eau de mer est un enjeu majeur et un enjeu important.
05:52 Pour lesquels nous avons un certain nombre de savoir-faire.
05:56 Et le quatrième défi, c'est celui de l'environnement.
05:58 Et donc, pour ces quatre défis, le fait pour notre pays de disposer d'un domaine maritime aussi important est un atout incommensurable.
06:05 D'autant plus que nous avons un certain nombre d'entreprises françaises qui sont souvent leaders mondiaux dans ces domaines de l'économie bleue.
06:13 Très peu connus.
06:14 La France, par exemple, dans le domaine stratégique de la pose de câbles sous-marins, est numéro un au monde.
06:21 Personne ne le sait.
06:23 Et on peut multiplier les exemples par rapport à cela.
06:26 Et c'est pour cela que je crois qu'il faut qu'il y ait cette réelle prise de conscience.
06:30 Si nous n'avions dans notre pays qu'une perspective qui est de suivre le développement et la croissance de l'économie bleue telle qu'elle se dessine pour les quinze ans qui viennent.
06:42 En gros, ça va être de doubler.
06:44 Si la France ne fait que suivre cette évolution mondiale, c'est près de 300 000 emplois nouveaux qui vont être créés dans les quinze ans qui viennent.
06:52 Et ces 300 000 emplois, mon analyse, c'est que par volontarisme politique et en associant tous les acteurs concernés, nous pourrions en avoir 10 à 20 %,
07:04 c'est-à-dire en gros créer 50 000 emplois dans nos outre-mer.
07:07 Ce qui permettrait de sortir d'une logique de pauvreté, de minima sociaux et d'assistance pour aller vers une dynamique de croissance, de développement et d'insertion.
07:19 Alors vous rappelez dans votre livre les différentes mondialisations, elles se sont toutes faites par les maires.
07:25 La première, c'est les grandes découvertes. La deuxième, la révolution des transports. Et la troisième, c'est celle du numérique aujourd'hui.
07:32 C'est vrai que les conteneurs, les découvreurs ont créé les empires coloniaux, qu'on le veuille ou non.
07:36 Ensuite, il y a eu l'explosion du trafic maritime grâce aux portes conteneurs qui ont révolutionné le transport en faisant baisser les prix.
07:43 Et maintenant, c'est le numérique. Comment ça se passe le numérique ? Uniquement par les câbles sous-marins ?
07:47 Oui, 98% des données qui passent d'un continent à l'autre, tout le monde pense que ça passe par le satellite, mais en fait ça passe par les câbles sous-marins.
07:58 D'où des enjeux en matière de souveraineté, en matière de protection et aussi en matière de sécurité.
08:05 Parce que les conflictualités de domaine, elles risquent d'être très certainement dans les mers.
08:12 Et j'allais dire sous la mer en l'occurrence par rapport aux câbles sous-marins. On a vu du reste au moment du conflit ukrainien, même si ce n'est pas pour les câbles,
08:21 mais ce qui est arrivé par rapport au gazoduc Nord Stream et au sabotage qu'il y a eu par rapport à cela.
08:27 Nous voyons tous les enjeux que ça peut avoir. Vous savez, je dis dans le livre, un pays comme les Tonga,
08:34 qui a subi un important tremblement de terre il y a quelques mois. Par rapport à ce tremblement de terre, le seul câble sous-marin qui reliait cette île au reste du monde a été sectionné.
08:49 Et donc pendant plusieurs semaines, ce pays s'est trouvé complètement coupé du monde.
08:54 Et donc nous voyons que nous ne sommes pas sur des schémas de science-fiction, mais qu'il y a des éléments de réalité et de faiblesse, si vous me permettez, pour nos pays et nos économies par rapport à cela.
09:07 Alors, les Outre-mer français sont nés il y a cinq siècles avec Cartier et Champlain au Canada.
09:13 Cinq siècles plus tard, vous rappelez que la France est encore présente dans tous les océans et vous rappelez que c'est un empire maritime, chose un peu oubliée.
09:20 Oui, et j'allais dire avec un petit sens de la provocation, le seul empire au monde sur lequel le soleil ne se couche jamais, c'est la République française.
09:30 Oui, c'est vrai.
09:31 Et parce que la France est présente dans les trois grands océans, elle est présente sur quatre des cinq continents.
09:39 Même les quatre si on compte l'Antarctique avec la Terre Adélie.
09:42 Terre Adélie qui est dans un schéma un peu particulier au regard de la Convention de Madrid.
09:49 Mais c'est vrai que c'est un élément important et essentiel.
09:56 Et puis surtout, notre domaine maritime, il est très varié.
09:58 C'est-à-dire, il est sur ces trois océans, mais il est dans des mers chaudes, des mers tempérées et des mers froides.
10:04 Entre les Antilles françaises, la Guyane ou les Kerguelen, ce ne sont pas les mêmes températures d'eau, ce n'est pas la même faune aquatique.
10:17 Et donc, ce ne sont pas les mêmes perspectives.
10:21 13h13, 13h14, même à l'instant sur Sud Radio Bercov, dans tous ces états, notre invité du jour, Philippe Foliot, sénateur pour son livre "France sur mer", un incroyable gâchis.
10:32 Vous voulez interpeller Philippe Foliot, lui poser des questions sur notre défense, sur l'outre-mer, sur la mer ?
10:39 Appelez-nous au 0826 300 300.
10:42 Ici Sud Radio.
10:46 Les français parlent au français.
10:51 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:54 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:57 Sud Radio Bercov, dans tous ces états.
11:00 Retour de Bercov dans tous ces états, avec un excellent livre "France sur mer", un incroyable gâchis.
11:07 Un livre signé Philippe Foliot, sénateur du Tarn.
11:11 Vous parlez dans votre livre de métropolicentrisme, on connaissait l'hétocentrisme.
11:17 C'est quoi ? C'est la France, elle regarde son ombrile uniquement du côté de la métropole, voire même carrément de Paris intra-muros ?
11:23 Oui, et puis une forme de négation de nos outre-mer.
11:29 En fait, c'est malheureux à dire, mais souvent nos outre-mer, on en parle, y compris dans les médias,
11:35 que quand il y a des événements climatiques type ouragan, tempête et autres, ça c'est pour le côté négatif.
11:44 Et puis ensuite, on parle de nos outre-mer, quand ils sont pourvoyeurs de médailles olympiques, je pense notamment au sprint, à l'athlétisme, entre autres.
11:55 Ou au travers de grands champions comme le Guadalupe N, Teddy Riner et quelques autres.
12:02 Mais on n'en parle pas pour tous les éléments de dynamique qu'il y a par rapport à cette volonté de jeunes créateurs d'entreprises ultramarines.
12:14 Et donc souvent, c'est avec une certaine condescendance.
12:19 Mais aussi avec parfois des décisions qui sont des décisions politiques, qui sont très regrettables et qui donnent une très mauvaise image.
12:29 Je prends un exemple très concret.
12:32 Lors des derniers castings gouvernementaux, nous avons eu tout d'abord une ministre de l'outre-mer métronome, qui restait quelques semaines.
12:42 Et puis ensuite, il a été décidé que l'outre-mer ne serait plus un ministère de plein exercice, mais un ministère rattaché au ministère de l'intérieur.
12:52 Le message subliminal dans tout ça, ça veut dire finalement que l'outre-mer ce n'est qu'un problème de sécurité.
12:59 C'est un problème uniquement d'ordre public.
13:02 Et ceci est grave.
13:04 Et ceci est ressenti par un certain nombre de nos compatriotes ultramarins comme une forme de mépris à certains égards.
13:12 Et par des élus, nombre d'élus ultramarins aussi.
13:15 Et moi je crois qu'il faut dénoncer cela, parce que ce sont des territoires à part entière et qui ne sont pas une charge pour notre pays, mais une véritable chance.
13:24 - Tiens, vous êtes ultramarin, vous pensez que l'outre-mer est maltraité.
13:28 On vous attend au 0826-300-300 pour en débattre avec le sénateur Philippe Foliot.
13:33 Sud Radio, parlons vrai, vous connaissez l'ADN de la station, vous écrivez dans votre livre, là vous parlez vrai, c'est le moins qu'on puisse dire.
13:39 Je vous cite, "qu'il n'y a pas de géostratégie française sur les outre-mer, en particulier l'Indo-Pacifique".
13:46 Et rappelez l'affaire des sous-marins perdus qu'on avait vendus à l'Australie en écrivant, je vous cite toujours,
13:51 "que pour les anglo-saxons, l'Indo-Pacifique c'est leur affaire et pas la nôtre".
13:55 Est-ce que c'est un comportement digne de pays ?
13:58 Amis ce que nous ont fait les britanniques et les américains dans l'affaire des sous-marins australiens ?
14:02 Ben écoutez, force est de constater, moi qui suis aussi par ailleurs très impliqué dans l'assemblée parlementaire de l'OTAN,
14:09 puisque je suis président d'une commission et président d'un groupe,
14:13 je peux simplement constater que dans cette alliance,
14:18 deux des trois signataires du pacte AUKUS que sont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne
14:25 sont membres permanents du conseil de sécurité avec nous et membres très impliqués dans l'alliance atlantique avec nous aussi.
14:33 Et que l'article 4 de cette même alliance dit que, avant de prendre toute décision qui impacte sur la sécurité de chacun,
14:42 il y a lieu d'échanger. Et là ça n'a pas été le cas.
14:45 Donc oui, c'est une forme d'humiliation que nous avons subie et ressentie par rapport à cela.
14:52 Je crois qu'il est important de le dire parce que ce n'est pas en étant langue de bois qu'on fait progresser les choses.
14:57 Donc il faut mettre des mots sur des actes.
15:00 Mais en clair, ils veulent nous mettre dehors de l'Indo-Pacifique ?
15:02 Ben écoutez, c'est peut-être pas ça, mais c'est surtout dire, voilà, c'est à nous de prendre la même par rapport à cela.
15:11 Et c'est ce que je regrette. C'est que notre pays n'agisse pas comme il devrait le faire par rapport à ses enjeux.
15:21 Vous savez, y compris par rapport au positionnement des moyens qui sont les nôtres.
15:27 Aujourd'hui nous avons 90% des moyens de la marine nationale qui sont dans l'Hexagone.
15:35 Alors que 98,5% de notre domaine maritime est dans nos outre-mer.
15:40 Donc il y a tout juste un problème qui ne va, quelque chose qui ne va pas.
15:43 Je vais vous citer quelque chose, un exemple très concret, très précis par rapport à cela.
15:49 Nous avons en Nouvelle-Calédonie une frégate, une antique frégate de surveillance qui s'appelle le Vendémière.
15:58 Que de temps en temps, nous envoyons en mer de Chine et notamment dans le stratégique détroit de Taïwan,
16:05 qui fait l'objet de ces éléments de compétitivité, de compétition entre la Chine et les Etats-Unis.
16:14 Envoyer le Vendémière dans le détroit de Taïwan, ça équivaut à envoyer une R16 sur une autoroute
16:22 qui est fréquentée par des 38 tonnes chinoises et américaines flambant neuf.
16:29 Sachant que les 38 tonnes chinoises sont de plus en plus nombreuses.
16:32 La Chine tous les 3 ans, mais en service...
16:36 - L'équivalent de la marine française tous les 4 ans. - Tout à fait.
16:39 Et donc dans ce cadre-là, vous allez me dire "c'est mieux que rien".
16:44 Mais une R16 sur une autoroute au milieu de 38 tonnes, ça fait un peu léger.
16:49 Et donc ce que je propose de manière très précise et très concrète sur cet exemple-là,
16:56 c'est que l'on ait un redéployement des moyens que nous avons et de sortir d'une logique de deux moitiés,
17:03 c'est-à-dire Brest-Toulon, à une logique des quatre quarts,
17:07 c'est-à-dire avoir quatre points d'appui pour notre marine nationale,
17:10 Brest-Toulon, Saint-Denis-de-la-Réunion, Nouméa, voire Papette pour le Pacifique.
17:16 Alors, qu'est-ce que vous pensez ? Parce que vous dites qu'il faut faire développer l'outre-mer
17:20 mais sans se mettre mal avec l'Europe.
17:22 Je reviens sur l'affaire des sous-marins.
17:23 Que dire du comportement de l'Allemagne qui a tout fait pour que la France perde le contrat des sous-marins ?
17:28 Je pense en particulier au patron de ThyssenKrupp Marine, qui fait des sous-marins, Oliver Burckhardt,
17:32 qui avait tweeté qu'il était prêt à fournir l'Australie si les Américains et les Anglais n'y arrivent pas.
17:37 Vous vous rappelez quand ils avaient des doutes pour être capable de construire ?
17:40 Est-ce que finalement, le message que vous faites passer, mais sans le dire,
17:44 c'est qu'on ne peut compter que sur nous ?
17:46 - C'est qu'on doit compter avant tout sur nous.
17:49 - Mais même que sur nous.
17:51 - On doit afficher une volonté au regard du fait que, dans l'Indo-Pacifique,
17:58 il faut sortir de la posture des mots pour aller vers une posture réellement d'acte.
18:03 Et il faut quand même rappeler que nous avons 2,5 millions de nos compatriotes qui vivent dans l'Indo-Pacifique.
18:12 Entre les Français qui sont dans les différents territoires de l'Indo-Pacifique,
18:19 Île-de-la-Réunion, Mayotte pour l'océan Indien, Polynésie, Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna pour le Pacifique,
18:31 et tous nos compatriotes expatriés.
18:33 C'est-à-dire des dizaines de milliers de nos compatriotes qui vivent dans tous ces pays de l'Indo-Pacifique.
18:39 Donc nous sommes une puissance réelle et présente dans l'Indo-Pacifique,
18:44 et depuis le Brexit, la seule puissance de l'Union Européenne qui a des outre-mer dans l'Indo-Pacifique.
18:50 Parce que tous les autres pays de l'Union Européenne qui ont des outre-mer,
18:54 à savoir le Portugal, l'Espagne, les Pays-Bas et le Danemark,
18:59 ont des outre-mer dans l'Atlantique, mais pas dans le Pacifique ou dans l'océan Indien.
19:05 Donc c'est un élément qui peut être un atout, et pour notre pays, et pour l'Europe.
19:11 Parce qu'on dit que l'avenir du monde va se jouer dans cette région-là, et notamment dans le Pacifique Nord.
19:18 Et que dans ce cadre-là, le fait pour notre pays d'être présent sur place
19:23 est un atout tout à fait exceptionnel, qu'il faut que nous puissions valoriser pour nous-mêmes,
19:28 mais aussi pour l'ensemble de l'Union Européenne.
19:30 13h26 sur Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
19:33 Nous sommes en compagnie de Philippe Folliot, sénateur, auteur de "France sur mer",
19:36 un incroyable gâchis, avec une très belle photo de la mer et d'une planisphère avec des drapeaux français un peu partout.
19:42 De Saint-Pierre et Miquelon aux îles Kerguelen, et de Paris ou Dunkerque ou Toulouse,
19:47 là c'est la métropole, jusqu'à la Guyane.
19:50 Vous voulez réagir ? On attend vos appels au 0826 300 300.
19:53 Sud Radio, Bercov dans tous ses états. Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
20:00 Les carottes sont cuites.
20:02 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
20:05 Et nous sommes en compagnie du sénateur Philippe Folliot, auteur de "France sur mer",
20:09 un incroyable gâchis, publié chez la Bibliotheca.
20:14 On parlait de l'Indo-Pacifique il y a quelques minutes, et vous parlez des ressources,
20:19 en particulier la Nouvelle-Calédonie et le nickel.
20:21 La Nouvelle-Calédonie a les 4ème réserves de nickel mondial.
20:25 Le nickel qui est essentiel pour faire les batteries de tout ce qui est électrique, du téléphone portable à la voiture.
20:30 Pourquoi faire tous ces référendums pour se débarrasser de cette île ?
20:35 Ecoutez, tout d'abord...
20:37 Parce que là on est quand même au 3ème référendum qui refuse l'indépendance,
20:40 on va peut-être en faire un 4ème parce qu'ils n'ont pas encore voté comme on espérerait qu'ils votent.
20:44 Ce qui est clair, c'est ce qui fait, j'allais dire, le ciment de nos Outre-mer,
20:51 ce n'est pas la contrainte, mais c'est le droit.
20:54 Et c'est ce qui peut différencier des empires coloniaux qu'il y a pu y avoir pendant l'Histoire.
21:01 Et que donc c'est le libre choix des populations, des collectivités ultramarines
21:08 de rester rattachés à la République française, qui est le ciment, si vous me permettez, de tout cela.
21:16 Effectivement, par trois fois, une majorité de nos compatriotes néo-calédoniens ont choisi de rester fidèles à la France.
21:26 Même si sur le 3ème référendum, les indépendantistes ont appelé à boycotter.
21:34 Ce que je crois, c'est que pour la Nouvelle-Calédonie,
21:38 il serait peut-être important de mettre entre parenthèses les questions de devenir institutionnels
21:44 et de faire de telle sorte que Paris et l'ensemble des forces locales se mettent autour de la table
21:50 pour essayer d'asseoir des perspectives de développement économique pour ce territoire.
21:56 Je crois que c'est un enjeu majeur.
21:58 Bien sûr, il y a le nickel, qui est, comme vous l'avez souligné, un élément essentiel dans l'économie locale,
22:05 mais qui est aussi un enjeu géostratégique majeur à l'échelle mondiale au regard du développement du tout électrique.
22:13 Et le fait qu'il puisse y avoir de véritables assises pour le développement économique de la Nouvelle-Calédonie,
22:21 mais pour reprendre mon propos de tout à l'heure, de manière plus globale et générale par rapport à l'ensemble des Outre-mer,
22:27 c'est un élément essentiel.
22:29 Parce que je crois que pour qu'ils soient réellement considérés pour ce qu'ils sont,
22:35 c'est-à-dire une chance pour notre pays,
22:37 faut-il pouvoir avoir la volonté de leur donner les moyens d'assurer ce développement.
22:42 Ceci passera par l'économie bleue, je l'ai dit tout à l'heure,
22:45 par un redéploiement des moyens de l'État aussi, à certains égards.
22:49 Vous savez, quand par exemple une structure comme l'Ifrémer a 90% de ses collaborateurs qui sont dans l'Hexagone,
23:00 alors que 98,5% de notre zone économique exclusive et de notre domaine maritime est dans les Outre-mer,
23:07 il faut qu'il y ait un rééquilibrage.
23:09 Il faut aussi que l'État, par le biais des forces souveraineté, j'en ai parlé,
23:14 donne un exemple pour pouvoir asseoir des dynamiques de développement économique.
23:21 En fait, il faut aussi donner, écrire un récit positif par rapport à nos Outre-mer.
23:27 Et dire qu'ils sont un atout pour notre pays, ils sont une chance formidable,
23:34 mais ils sont aussi un vecteur potentiel de développement et de croissance tout à fait extraordinaire.
23:38 - Vous avez parlé du métropolicentrisme, je vous cite,
23:42 on a dit la Nouvelle-Calédonie, alors là qui est vraiment une terre habitée,
23:45 il y a des dizaines de milliers de personnes,
23:47 mais on a l'impression qu'on aimerait se débarrasser de terres inhabitées comme Clipperton,
23:51 vous en parlez, c'est le seul territoire français du Pacifique Nord,
23:54 ou alors les îles Éparses dans l'océan Indien, pourquoi ?
23:58 - C'est un des gros problèmes, c'est que la mission,
24:03 et la première des missions régaliennes de l'État, c'est d'assumer la souveraineté.
24:07 Et là on y faillit complètement.
24:09 La passion de Clipperton, sur laquelle je suis le seul parlementaire
24:14 de toute l'histoire de la République à m'être rendu sur cette partie du territoire de la République.
24:19 Et j'ai même écrit un livre sur cette question, j'ai fait un rapport
24:24 qui avait été commandé par le Premier ministre de l'époque, Manuel Valls,
24:29 donc sur le devenir de cette île.
24:31 - Alors c'est des îles qui sont dans l'océan Indien Sud exactement ?
24:36 - La passion de Clipperton...
24:38 - Je crois que vous parliez des Éparses, Clipperton du Pacifique Nord.
24:42 - Voilà, c'est au large du Mexique.
24:45 Mais juste deux chiffres.
24:47 La zone économique exclusive de la France hexagonale, Corse comprise,
24:52 c'est 345 000 km².
24:57 La zone économique exclusive de l'île de la passion Clipperton,
25:02 c'est 436 000 km².
25:04 Et sur cette île qui est abandonnée,
25:08 je proposais qu'on y crée une base scientifique à l'instar de ce que l'on a fait
25:15 pour les terres australes françaises,
25:18 et je constate simplement que le contrat qu'on est en train de donner à la Marine Nationale,
25:25 c'est d'y aller tous les trois ans.
25:27 C'est-à-dire, c'est pas parce que vous allez planter un drapeau,
25:30 et j'y suis allé pour changer le drapeau, repeindre le monument,
25:34 tous les trois ans, que vous exercez votre souveraineté de manière effective.
25:38 Et demain, si un État quel qu'il soit vient sur cette île,
25:43 décide de la nettoyer, de la dératiser,
25:46 parce que cette île est envahie de rats et de déchets,
25:50 et d'y créer une base scientifique, qu'est-ce qu'on va faire ?
25:54 On aura le droit pour nous.
25:56 - Oui, on va faire une intervention comme les Anglais au Malouine, c'est ça ?
25:59 - Certainement, mais avec moins de légitimité par rapport à cela,
26:03 parce que nous l'aurons laissée en quasi-abandon.
26:06 Et je crois qu'effectivement, il faut qu'à certains moments,
26:09 il y ait cette prise de conscience et cette volonté de faire de telle sorte qu'on assoie notre souveraineté.
26:14 Et je terminerai aussi par les mêmes questions au niveau des îles Éparses,
26:18 vis-à-vis de Madagascar, pour lesquelles il y a des revendications.
26:23 Il faut que la France affirme clairement qu'elle veut discuter avec Madagascar,
26:27 et je ne parle pas des ressources gazières sur Joanne de Nova par rapport à cela,
26:33 mais que nous ne sombrions pas, comme ça avait été le cas pour l'île de Tromelin,
26:38 qui elle, est au nord de l'île de La Réunion, et donc à l'est de Madagascar.
26:45 Et sur cette île, un unique traité de congestion avec Tromelin,
26:50 avec l'île Maurice pour Tromelin avait été signé,
26:53 et grâce à une mobilisation parlementaire transcourante, à l'époque,
26:58 j'avais réussi avec des collègues députés socialistes et LR à faire stopper cette ratification de ce traité.
27:09 En deux mots, cela équivalait à dire, dans le golfe du Gascogne, entre l'Espagne et la France,
27:15 l'Espagne peut venir pêcher et faire ce qu'elle veut dans la zone économique exclusive française,
27:20 y compris dans les eaux territoriales, et elle peut venir faire des fouilles archéologiques sur les côtes françaises,
27:26 tant qu'elle le souhaite et aussi longtemps qu'elle le pourra.
27:29 Ce n'est plus la souveraineté d'un pays par rapport à cela,
27:32 et c'est ce que nous apprêtions à ratifier au travers de Tromelin vis-à-vis de l'île Maurice.
27:37 C'est-à-dire qu'en fait, on mettait, si vous me permettez l'expression,
27:41 une pièce dans la machine qui faisait que nous engagions le détricotage de tous nos outre-mer.
27:47 - Alors, vous parlez justement de ces richesses, les richesses maritimes de la France, c'est quoi en particulier ?
27:52 Vous avez parlé du gaz, du pétrole, qu'est-ce qu'on a dans notre espace qui est gigantesque, plus de 11 millions de kilomètres carrés ?
27:57 - Il y a un certain nombre de choses que nous connaissons,
28:00 donc des ressources qui sont avérées, mais pour lesquelles, par coardise, si vous me permettez l'expression, on n'est pas allé jusqu'au bout.
28:08 Et je voudrais dire un mot sur la question relative au gaz.
28:13 L'Union européenne a considéré, au travers de ce qu'on appelle la taxonomie,
28:18 que deux énergies seraient dites des énergies écologiques de transition,
28:23 en attendant que nous ayons le tout renouvelable, donc à l'horizon 2050.
28:28 Ces deux énergies de transition sont le gaz et le nucléaire.
28:31 Pour le gaz, je ne vais pas revenir sur tout ce que tout un chacun connaît,
28:34 par rapport à la question relative à notre dépendance européenne, moins française, vis-à-vis du gaz russe.
28:42 Mais tous les spécialistes savent que le golfe du Mozambique sera, si vous me permettez la comparaison, la mer du Nord ou le golfe persique du XXIe siècle.
28:53 Et en fait, la position de la France, au travers de l'île de Jouan d'Onova,
28:59 c'est un peu comme si, dans le golfe persique, le Qatar avait dit "moi je ne vais pas exploiter le gaz,
29:05 parce que les iraniens d'un côté et les saoudiens de l'autre exploitent le gaz".
29:09 C'est comme si, en mer du Nord, les néerlandais avaient dit "nous on n'exploite pas le gaz parce que les britanniques et les norvégiens l'exploitent".
29:18 Et nous, entre les mozambiquains qui sont en train d'exploiter leur gaz, avec Total, du reste,
29:25 et les malgaches qui sont en train de développer des prospections avec les russes,
29:31 qui reprennent pied, si vous me permettez l'expression, de manière très active sur Madagascar.
29:37 Et nous, au milieu, alors que nous avions un permis de recherche qui avait été octroyé par une compagnie pour 10 ans,
29:43 au bout de 5 ans, pour des raisons de politiquement correctes, on a dit "on ne va pas jusqu'au bout".
29:47 Moi je ne dis pas qu'il fallait exploiter ce gaz, mais au moins aller au bout de la phase d'exploration,
29:53 pour voir les perspectives qu'il pouvait y avoir pour exploiter cette ressource,
29:58 avec aussi un enjeu et un élément quand même qui n'est pas négligeable,
30:02 si nous avions décidé à un moment donné d'exploiter ces ressources,
30:07 c'était la perspective et la capacité à 500 km de là d'utiliser Mayotte comme base arrière,
30:13 et quand on sait les problématiques économiques et sociales de Mayotte,
30:17 ça aurait pu être un vecteur aussi de croissance et de développement pour Mayotte.
30:21 Moi je regrette simplement qu'on ne soit pas allé jusqu'au bout de la connaissance,
30:25 c'est-à-dire de la recherche, donc par rapport à cela,
30:30 je suis membre du conseil consultatif des TAF, des Terres Antarctiques et Australes Françaises,
30:35 je m'étais fortement opposé à cela.
30:38 Mais aussi, il y a toutes les ressources de demain que nous ne connaissons pas,
30:43 c'est-à-dire qu'il y a énormément de biodiversité, d'organismes,
30:48 alors qu'ils sont souvent des organismes microscopiques que nous ne connaissons pas,
30:52 en fait, sur la mer.
30:54 La profondeur moyenne des océans, c'est 3200 mètres.
31:01 Nous ne connaissons réellement que les 100 premiers mètres,
31:05 mais en dessous, tous les éléments, y compris par rapport à ce qu'on appelle la barimétrie,
31:10 c'est-à-dire la définition des fonds sous-marins et la connaissance de ceux-ci,
31:16 mais la colonne d'eau, nous ne la connaissons que très peu.
31:19 Et il y a un certain nombre d'éléments, notamment dans les sources d'hydrogène naturel
31:32 qu'il y a sur la dorsale atlantique, par exemple,
31:35 avec des phénomènes de vie très particuliers, c'est-à-dire loin de la lumière,
31:39 avec des pressions très fortes et dans un environnement très hostile.
31:44 Tous ces éléments nous sont très peu ou quasi inconnus,
31:48 et que dans ce cadre-là, nous avons une nécessité de poursuivre nos efforts de recherche,
31:55 parce que nos médicaments de demain, nos protéines de demain,
31:59 viendront certainement pour beaucoup du fond de la mer et des océans,
32:05 et nous devons poursuivre ces efforts de recherche.
32:08 Vous avez la parole 0826-300-300 pour interpeller Philippe Folio,
32:13 sénateur du Tarn, président de l'Alliance Centriste, pour son livre
32:16 "France sur mer, un incroyable gâchis", 0826-300-300, à tout de suite sur Sud Radio.
32:42 Vous êtes bien sur Sud Radio, dans le face-à-face de Philippe David,
32:45 avec Philippe Folio, sénateur du Tarn, président de l'Alliance Centriste,
32:48 pour son livre "France sur mer, un incroyable gâchis",
32:50 et vous avez la parole 0826-300-300, et on commence avec Arnaud du Val-de-Marne.
32:55 Bonjour Arnaud.
32:56 Bonjour Arnaud.
32:57 Bonjour, bonjour les équipes de Sud Radio, bonjour Philippe, je vois que vous êtes deux,
33:01 je pourrais dire que l'union fait la force ?
33:03 Oui !
33:06 Eh bien écoutez, ça tombe très bien, parce que si l'union fait la force,
33:10 il faut bien constater, à l'écoute de votre invité, de ce que dit M. Folio,
33:14 qu'en effet la France est complètement désunie,
33:18 ce qui fait en fait qu'elle n'est plus très très forte, et qu'elle ne défend pas ses intérêts.
33:23 La preuve en est, par exemple, et je fais une toute petite parenthèse,
33:27 c'est que cette désunification va du pouvoir en place, jusqu'au peuple,
33:32 puisque M. Macron n'écoute pas actuellement le peuple quant à la réforme des retraites.
33:36 Je ferme la parenthèse, ce n'est pas le sujet de votre invité.
33:39 Mais je trouve que votre invité dit des choses très très justes,
33:42 c'est-à-dire que la perte de souveraineté s'exerce en définitive un petit peu partout,
33:47 il a parfaitement expliqué que nous n'étions plus tellement présents sur nos terres,
33:51 que nous venions tous les trois ans, bref, et c'est à nos dépens,
33:56 puisque d'autres puissances étrangères mettent un pied sur nos terres un petit peu,
34:00 à Mayotte, comme ça a été expliqué, dans d'autres endroits où nous étions maîtres chez nous,
34:05 nous étions, ok, nous étions légales, mais aujourd'hui nous ne sommes plus légitimes.
34:10 Je pense qu'il faut bien expliquer le phénomène, c'est-à-dire qu'à partir du moment où la France se désunit,
34:15 et surtout la France, j'ai envie de vous dire, se tourne vers une politique beaucoup plus européenne,
34:22 elle ne peut pas assumer son propre respect.
34:26 Quand vous ne vous respectez pas, sachez bien que quand vous ne vous respectez pas,
34:31 les autres, j'ai envie de vous dire, s'essuient un petit peu les pieds sur votre visage,
34:35 c'est une manière très polie, je pourrais le dire de manière un peu plus virulente,
34:39 mais tout le monde comprend ce que ça veut dire.
34:41 Alors que quand les gens se respectent eux-mêmes, ça s'appelle le charisme,
34:46 et si la France acceptait de se respecter, elle serait beaucoup plus respectée dans le monde.
34:51 La preuve en est encore une fois, c'est que les Allemands ont profité de notre non-charisme
34:56 pour essayer de nous torpiller et de prendre les marchés des sous-marins australiens,
35:00 tel que vous l'avez expliqué.
35:02 Et ça, c'est dû uniquement à notre vision extrêmement humaniste,
35:06 et particulièrement tournée vers l'Union Européenne,
35:08 parce qu'aujourd'hui la France n'est tournée que vers l'Union Européenne.
35:11 Et en faisant ça, on ne se respecte pas.
35:13 - Arnaud, merci beaucoup, on va faire réagir Philippe Foliot.
35:15 Il y a une chose qui me marque dans votre livre, on parle de l'Europe, mais l'outre-mer,
35:20 est-ce qu'un Finlandais ou un Lituanien sait où se trouve la Guadeloupe ou les îles Cargiellennes ?
35:25 - Certainement pas.
35:27 - La Guadeloupe peut-être pour les vacances.
35:30 - C'est justement pour cela, moi si vous me permettez,
35:33 je pense qu'il ne faut pas opposer l'Europe avec cette vision maritime de la France.
35:42 Je crois au contraire qu'il faudrait impliquer plus fortement l'Europe
35:47 pour que celle-ci puisse venir en accompagnement au travers,
35:51 je ne vais pas rentrer dans le détail,
35:53 mais ce qu'on appelle la politique de soutien aux régions ultra-périphériques,
35:57 qui ne concernent essentiellement que l'Atlantique aujourd'hui,
36:02 et pour lesquelles il y aurait un certain nombre de choses à faire.
36:08 Mais ce que je crois, c'est qu'effectivement pour notre pays,
36:13 il faut avoir cette volonté de défendre notre souveraineté,
36:17 d'assumer ce que nous sommes et d'être fiers de ce que nous sommes,
36:22 c'est-à-dire de notre histoire et des perspectives que ceci nous donne.
36:27 Et donc je crois que si réellement nous prenons en compte cela,
36:32 nous aurons capacité à affronter les mille sentiers de l'avenir.
36:36 - Ça réagit beaucoup au 0826 300 300 Lucien.
36:39 - Oui, on remercie Arnaud et on va à Pessac pour accueillir Emmanuel.
36:43 Bonjour Emmanuel.
36:45 - Bonjour à vous tous et merci de m'accueillir,
36:47 et merci justement de faire réagir sur ce domaine maritime
36:52 qui finalement était celui de l'Angleterre,
36:54 où le soleil ne se couchait pas, aujourd'hui c'est chez nous.
36:56 Je pense qu'on est quand même dans la suite du démantèlement de la France,
37:00 et je ne fais absolument pas confiance à l'Europe,
37:02 notamment avec l'Europe actuelle, je ne parle pas de l'Union Européenne,
37:06 puisque l'Europe, elle ne va pas dériver.
37:08 On continue dans le démantèlement de la France,
37:10 notamment avec la disparition de France O, qui est passée inaperçue.
37:14 - Alors c'était la chaîne de télévision des Outre-mer.
37:17 - Tout à fait, qui me donnait, moi j'ai des cousins Tahiti et Abor Abora,
37:21 donc ça nous donnait aussi une vision de notre territoire.
37:25 Et vous savez c'est un peu le principe du voleur chinois,
37:27 on fait déplacer la commode d'un millimètre par jour qui est en plein milieu du salon,
37:29 à la fin de l'année elle est partie, vous ne l'avez pas vue.
37:31 Donc à force de vouloir faire disparaître tout ce qui peut avoir comme interaction
37:36 avec ces territoires d'outre-mer, on va se retrouver à nouveau
37:39 durant le démantèlement de la France, on n'en parle même pas pour l'industrie et pour le reste,
37:43 où on va finir par peut-être vendre ou j'en sais rien des territoires qui sont à nous,
37:50 et qui sont nos compatriotes, mais la Nouvelle-Calédonie est entre l'Australie et la Chine,
37:56 et je peux vous garantir qu'il y a beaucoup de velléité pour la reprendre.
37:59 J'essaye d'aller vite, parce que je sais qu'il y a du monde.
38:02 Moi je vois le piège des ressources au niveau de la pêche,
38:04 mes cousins me racontent qu'il y a des chaluts qui passent, chinois ou autre,
38:07 je peux vous dire que là ils ne font pas le tri,
38:09 ils prennent à peu près tout ce qui passe et terminé il n'y a personne pour les surveiller.
38:13 Donc c'est quand même quelque chose qui me fait réagir dans le sens où
38:20 on est dans le démantèlement progressif de tout ce que la France peut être,
38:23 à la fois dans son territoire d'outre-mer, qui est effectivement le premier domaine maritime mondial aujourd'hui,
38:27 à la fois dans ses compétences, il faut savoir, je fais une aparté,
38:31 mais il faut savoir que par exemple les missiles hypersoniques,
38:34 c'est Jean-Pierre Petit qui a été sollicité par les russes quand l'armée française l'a foutu dehors
38:38 pour le dire "ça nous intéresse pas".
38:40 Et on est à tous les étages à ce niveau là.
38:42 Et donc on nous fait disparaître petit à petit, et on nous fait disparaître aussi les fenêtres.
38:47 Je vais juste finir sur un truc, je fais une aparté complète,
38:50 qui n'a rien à voir avec votre émission, et vous m'en pardonnerez, c'est un collègue à vous.
38:54 J'aimerais bien que les gens écoutent de temps en temps la revue de presse d'Alexis Poulin
38:58 qui s'appelle "Le Monde Moderne", parce que justement il décrypte tout ça,
39:02 et qui fait justement un décryptage de tout un tas de presse,
39:06 et notamment de narratifs qu'on nous raconte.
39:08 Et je voulais lui faire un petit coup de cul parce que j'adore son truc.
39:11 On fait coucou à Alexis qu'on retrouve dans le grand matin de Patrick Roger.
39:14 Alors il ne nous reste plus beaucoup de temps, on va faire réagir Philippe Foliot.
39:16 On vous salue Emmanuel à PESAC, on salue aussi votre famille à Tahiti et Bora Bora,
39:22 message subliminal à la direction, allez faire une petite délogue à Bora Bora,
39:25 moi je suis partant, il n'y a aucun problème.
39:27 Philippe Foliot, la disparition de France O, qui était la chaîne de télé des Outre-mer,
39:32 est-ce que ce n'est pas comme le dit Emmanuel de Gironde, quelque chose quand même de touchant ?
39:38 - C'est un élément symbolique. - Oui c'est très symbolique.
39:40 - De plus... - Mais la politique c'est des symboles.
39:42 - De plus par rapport à ce que j'ai expliqué, c'est-à-dire qu'il faut que nous puissions écrire,
39:48 j'allais dire un roman national relatif à notre maritimité et notre ultra-maritimité.
39:55 Et c'est clair que chaque fois qu'on régresse en la matière,
40:01 et notamment par rapport aux moyens d'information et de communication, c'est dommageable.
40:07 Je vais juste rebondir sur deux éléments par rapport à un autre auditeur.
40:12 - Emmanuel. - Emmanuel.
40:14 Le premier, c'est relatif effectivement, et qui fera aussi écho au précédent auditeur,
40:21 à la volonté et à la stratégie de pays.
40:24 Finalement, quand on compare ce que fait la France et ce que fait la Chine,
40:28 notamment en mer de Chine du sud, avec une poldérisation d'un certain nombre d'îlots pour en faire des îles.
40:37 Juste un élément, c'est que la différence entre un îlot et une île,
40:41 une île est habitée ou pas, mais elle est habitable,
40:44 un îlot, lui, n'est pas habitable,
40:48 et donc en fonction de ça, il ne déclenche pas des droits sur l'espace maritime environnant,
40:54 notamment une zone économique exclusive.
40:56 Et donc, la Chine est en train de rendre habitable des îlots,
41:00 pour faire de telle sorte que, à terme, par le biais de la politique du fait accompli,
41:04 elle puisse agrandir son domaine maritime en mer de Chine du sud.
41:08 Et nous, en parallèle, nous risquons de perdre une partie de notre domaine maritime,
41:14 et je ne vais pas revenir sur ce que j'ai dit sur la passion qui pertourne.
41:17 Où, et pour répondre à la question relative à la pêche illégale,
41:21 en global, sur la Polynésie, la situation est stabilisée.
41:26 En marge, ça pose des difficultés, mais dans notre zone économique exclusive, ça va.
41:30 Mais par contre, ce qui se passe dans la zone économique exclusive,
41:34 donc, de la passion qui pertourne, est tout à fait scandaleux.
41:39 Et il faudrait pouvoir s'inspirer d'autres exemples très positifs en la matière,
41:43 je pense notamment à la pêche à la Légine, au Kerguelen,
41:46 sur laquelle on a réussi à faire de celle-ci une ressource qui est une ressource propre,
41:51 contrôlée, et qui permet d'avoir des perspectives économiques
41:55 et de développement pour l'île de la Réunion et les pêcheries qui y sont implantées.
41:59 Merci beaucoup Philippe Foliot, sénateur, membre de la commission de la défense et des forces armées,
42:02 pour son livre "France sur mer, un incroyable gâchis" publié à la Bibliothéca.
42:08 Merci.
42:09 Merci beaucoup, chers éditeurs, d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
42:12 Merci à Philippe Foliot pour son livre "France sur mer, un incroyable gâchis", éditeur de la Bibliothéca.
42:17 Tout de suite, l'émission de Brigitte Leh. A tout de suite sur Sud Radio.

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