Place(s) a Yvan Le Bolloc'h

  • l’année dernière
Élevé une partie de sa jeunesse dans les quartiers chauds de Brest, Yvan Bolloc'h revendique une enfance "de petits vieux" auprès de ses grands-parents. Véritable "bretagnard", il est tiraillé entre son amour pour la Bretagne et sa passion pour la Savoie. La France d'Yvan Le Bolloc'h est comme lui : généreuse, accueillante, riche de ses rencontres.
Place(s) à Yvan Le Bolloc'h !

#YvanLeBolloch #Brest #Savoie

Place(s) à, c’est l’occasion de découvrir une personnalité de façon plus intime à travers des lieux auxquels elle est attachée. Aujourd'hui, on découvre les souvenirs à travers la France d'Yvan Le Bolloc'h.

00:00 - Place(s) à Yvan Le Bolloc'h
00:19 - Je suis né à "Brest-même"
00:40 - J'ai eu une enfance de petit vieux
01:55 - Mes premières vacances en solo
02:37 - Le moniteur de ski, mon idole
03:55 - Les gitans, meilleurs ambassadeurs du Sud

Retrouvez tous les épisodes de notre série Place(s) à : https://www.francebleu.fr/theme/place-s-a

Category

😹
Fun
Transcript
00:00 Alors quand tu pars sur une base de Bedford, qui est un véhicule anglais,
00:03 base de jantes larges, spoilers, casquettes à l'avant,
00:08 moquette derrière, petit frigo, gros son sous la banquette...
00:12 Merde, j'ai pété un truc du service public.
00:15 Bonjour, je suis Yvan Le Boloïc et je suis né à Brest.
00:25 Alors à Brest-Mûm, j'ai découvert pourquoi on disait Brest-Mûm.
00:29 En fait, c'est parce qu'avant, il y avait un petit peu la campagne et la ville.
00:33 Alors les gens tiraient une certaine fierté à dire qu'ils étaient de la ville,
00:37 donc de Brest-Mûm.
00:38 Le Brest de mon enfance, c'était un Brest de petits vieux
00:41 parce que j'ai été élevé pendant quelques années par Anna Gouriou,
00:47 ma grand-mère, et Yves Gouriou, mon grand-père,
00:50 dans le quartier Saint-Marc, à Brest.
00:53 Un quartier un peu chaud, un peu interlope, comme on dit.
00:57 Je me souviens qu'il y avait deux, trois nanas qui faisaient le tapin.
01:00 Et puis moi, j'allais discuter avec les nanas, me faire offrir des bonbons.
01:05 J'étais choyé. J'étais bien, là.
01:07 Et puis quand ce n'était pas au pied des maisons de passe,
01:11 j'allais dans les cercles de jeux pour les anciens,
01:15 où ils jouaient aux dominos.
01:17 Le dimanche, j'étais accroché à la main de mon grand-père
01:21 et il m'emmenait à l'arsenal.
01:22 Et après, on enchaînait sur la partie de boule.
01:27 Il y avait des boules de rhum, mais alors la boule à la bretonne.
01:29 Donc la boule à la bretonne, ce sont des longues allées assez plates
01:33 avec des bordures en bois.
01:35 Et puis il y a un trou pour mettre son pied à chaque bout de l'allée.
01:38 Et donc l'idée, c'est...
01:41 L'idée, c'est... Je reste dans le cadre, là.
01:43 L'idée, c'est... Voilà, tu mets ton pied dans le trou
01:47 et tu prends appui comme ça.
01:48 Et là, tu fais rouler la boule.
01:52 Voilà. Et c'est là que j'ai appris à jouer à la boule bretonne.
01:56 Les premières vacances qui m'ont marqué, c'est quand je suis parti tout seul
02:00 avec mon permis en poche pour aller avec mon camping-car.
02:05 Enfin, c'était un mélange entre un truc de très mauvais goût
02:09 et un endroit où tu pouvais dormir.
02:12 Et là, vraiment, cette sensation de partir
02:15 et d'aller exactement où j'ai passé toutes mes vacances,
02:18 mais avec mes parents, mais cette fois tout seul,
02:21 avec mon permis en poche,
02:23 avec mes parents, mais cette fois tout seul,
02:24 avec ma petite maison,
02:27 c'est...
02:27 Ça, c'était vraiment une sensation absolument délicieuse.
02:30 Là, c'était vers Pérosguéry.
02:32 Donc ça, c'était vraiment les premières vacances en solo, quoi.
02:36 Je crois que je suis en CM1
02:41 ou en CE2 et là, Classe de Neige.
02:45 Dans le Jura, donc, il devait y avoir...
02:47 Ça devait être monté comme au Mont d'Arrée, à peu près, à 450 mètres d'altitude.
02:51 Une piste et au milieu de cette piste trônait le moniteur, mon idole.
02:57 Le moniteur, quand je l'ai découvert, j'ai voulu être moniteur de ski.
03:01 Je me disais "Oh, la classe du mec !"
03:04 Et je regardais mon moniteur et je me suis dit "Mais...
03:06 Moi, je vais avoir des gants comme lui."
03:09 Et en fait, j'avais des mouches, moi.
03:11 Ces gants, il me faisait kiffer.
03:12 Il avait des beaux gants en cuir, tu vois, avec chaque doigt bien aligné.
03:16 Et moi, dans la nuit, je prends des ciseaux et je coupe.
03:21 Je me dis "Je vais me faire des gants."
03:23 Donc, je coupe avec les ciseaux, les mouches.
03:26 Et puis après, j'ai essayé de recoudre autour.
03:30 Et donc, j'arrive le lendemain matin, tu vois.
03:33 Et donc là, je me mets les gants que je fais fabriquer dans la nuit.
03:38 Et puis voilà, ça fait deux heures.
03:41 Après, j'avais deux gants de toilette et puis je les ai jetés
03:45 parce que c'était trempé.
03:47 Donc après, je skiais main nue.
03:49 Et tu vois, les mecs me disaient "Tu ne mets pas des gants."
03:51 Je dis "Non, non, non, les gants, c'est pour les rigolos."
03:55 En fait, la révélation pour moi, c'est vraiment le Sud.
04:05 Et moi, c'est vraiment les Gitans qui ont été pour moi les ambassadeurs,
04:09 les meilleurs ambassadeurs du Sud.
04:11 C'est marrant, c'est ça qui est génial quand même en France.
04:15 On a la Bretagne et puis on a les Gypsy Kings.
04:17 Et puis on a aussi l'Est et puis Chez Pralède.
04:21 Quel beau pays !
04:23 Moi, vraiment, c'est que ça...
04:26 Des brouillères d'Ardèche, comme disait Jean Ferrain.
04:28 Comment dirais-je ? Au bocage breton,
04:30 le vercors, la corse.
04:34 Sublime, sublime.
04:37 Et puis aussi les gens, évidemment, avec cette richesse
04:39 qu'il y a dans les terroirs, la richesse des terroirs.
04:44 C'est super important.
04:44 C'est super important.
04:46 Moi, breton, mais je vais dans le Sud et
04:50 dans n'importe quel caravane de Gitans, j'aurai une place.
04:54 Parce que les Gitans, c'est français, attention.
04:56 Et les Gypsy Kings, c'est français.
04:58 C'est la culture française.
04:58 Maintaz Plata, à un moment, il a vendu autant de disques que Michael Jackson.
05:01 Et c'est français.
05:03 Ça, la Roomba Flamenca, c'est français.
05:06 Ça fait partie du patrimoine français.
05:08 Et moi, je kiffe franchement, tu vois, quand les Gypsy Kings vont jouer
05:11 aux États-Unis, devant, dans des stades ou au Japon.
05:16 Ils exportent notre culture, notre culture, un bout de notre culture.
05:21 Ça, c'est absolument remarquable.
05:23 Sous-titrage ST' 501
05:25 [Musique]

Recommandée