90 Minutes Info Week-End du 12/03/2023

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Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de 90 minutes info, week-end, les débats, les opinions, l'actualité en compagnie de nos invités.
00:00:08 William T nous a rejoint, bonjour. Pierre Lelouch également, bonjour.
00:00:12 - Bienvenue. - Georges Fenech, on est ravis de vous accueillir.
00:00:16 Et Élodie Huchard qui revient du Sénat et du service politique de CNews.
00:00:19 Merci d'être avec nous, on va évidemment parler de la réforme des retraites dans quelques instants.
00:00:23 Mais d'abord, on fait un point sur l'actualité avec Mathieu Devese.
00:00:29 Une semaine après la découverte des corps de Leslie et Kevin, une marche blanche a débuté cet après-midi à New York dans les Deux-Sèvres.
00:00:35 C'est la famille du jeune homme qui est à l'origine de cette initiative.
00:00:38 Le couple a disparu dans la nuit du 25 au 26 novembre à Prague.
00:00:42 Trois hommes ont été mis en examen, dont deux pour assassinat, enlèvement et séquestration.
00:00:47 L'Ukraine prépare une contre-offensive à Bakhmout face à l'avancée russe.
00:00:51 Depuis cet été, Moscou tente de s'emparer de cette ville de l'est du pays.
00:00:55 Et le ministère ukrainien de la Défense a affirmé hier que l'armée avait repoussé plus de 100 attaques ennemies dans les principales zones de combat.
00:01:02 En rugby, la France a dominé hier soir les Anglais chez eux à Twickenham.
00:01:06 Les Bleus n'y avaient pas gagné depuis 2005.
00:01:08 Le premier essai est signé Thomas Ramos.
00:01:10 Damien Penaud scelle la victoire des Bleus en fin de match.
00:01:13 Une victoire 53-10 avec sept essais à la clé.
00:01:16 Les Bleus sont encore en course pour remporter le tournoi des six nations.
00:01:22 Pour démarrer nos débats, la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:01:25 Hier, partout en France, la 7e journée de manifestation a donné lieu au même constat.
00:01:29 Le mouvement social a été moins suivi mais il ne désarme pas.
00:01:32 Emmanuel Macron, lui, avance en comptant faire adopter son texte le 16 mars.
00:01:36 On va en parler dans quelques instants.
00:01:37 Mais d'abord, la colère des syndicats avec Inès Elikhan.
00:01:41 Au cœur du cortège, la colère monte.
00:01:45 Le choix d'un vote bloqué et le refus du président de la République de recevoir les syndicats est vécu comme un véritable affront.
00:01:52 Je l'ai vu hier avec les contacts que j'ai pu avoir.
00:01:54 Une colère qui grandit suite au courrier du président de la République aux organisations syndicales.
00:02:00 C'est un véritable bras d'honneur au mouvement social.
00:02:03 Attention, risque d'explosion.
00:02:04 Une inquiétude palpable dans les rangs de l'intersyndical mais aussi côté manifestant.
00:02:09 Beaucoup considèrent cette nouvelle démonstration de mépris comme celle de trop.
00:02:14 Le premier mensonge sur les 1200 euros pour tous.
00:02:17 Le mensonge sur les femmes sauvant être à égalité avec les hommes.
00:02:21 Si la colère avait été contenue jusqu'à présent, là, elle monte.
00:02:26 Et le fait de ne pas se faire entendre fait qu'elle monte.
00:02:29 Il est odieux, infecte.
00:02:31 J'aime bien l'affiche "président méprisant de la République".
00:02:35 A gauche, on tente de trouver une porte de sortie démocratique en demandant, comme les syndicats,
00:02:40 une consultation du peuple sur la question des retraites.
00:02:44 Sans quoi il faudra aller plus loin.
00:02:46 Macron espère quoi ? Que les gens finissent par se fatiguer, se dégoûter ?
00:02:51 C'est l'inverse qu'il faut faire. Essayer de trouver des sorties.
00:02:54 Donc nous allons en trouver une par la force.
00:02:56 Malgré une mobilisation en baisse ce samedi, les syndicats ont prévu une nouvelle journée de grève le 15 mars prochain.
00:03:03 Et donc après cette action, Emmanuel Macron méprise-t-il les syndicats ?
00:03:08 Est-il un méprisant de la République ? Comme le dit un slogan, dans la rue, hier.
00:03:12 Moi, j'ai dit hier, ici même, que je pensais que, et le vote bloqué, qui était parfaitement inutile,
00:03:19 puisque le sénat allait voter de toute façon, et de toute façon il y avait une limite dimanche,
00:03:24 donc je ne savais pas pourquoi il fallait, à la veille de la manifestation, annoncer qu'on bloquait la discussion, d'une part.
00:03:32 D'autre part, quand on fait de la politique, il faut de l'affect, il faut aimer les gens, il faut donner cette impression qu'on les aime.
00:03:42 C'est ce que m'avait appris Jacques Chirac quand je travaillais à ses côtés pendant longtemps.
00:03:46 Je ne vois pas ce qu'aurait perdu le président à accueillir les syndicats,
00:03:51 en rappelant que le texte est devant le pouvoir législatif et que lui, à ce stade, n'a rien à dire.
00:03:58 Au moins les écouter, prendre la température, montrer qu'il s'intéresse à eux.
00:04:05 Après tout, c'est sa réforme, c'est lui qui l'a apportée, il en a fait un des thèmes de campagne pour la présidentielle il n'y a pas si longtemps.
00:04:15 Et donc, moi, je trouvais que c'était normal de recevoir les syndicats et de leur parler, et de ne pas donner cette impression de mépris.
00:04:23 Vous ne les aimez pas, Pierre Lelouch, il ne les montre pas ?
00:04:26 Je ne sais pas, je n'ai pas été témoin de discussions entre lui et les organisations syndicales, ce n'est pas toujours facile.
00:04:34 Mais là, il a quand même réussi avec le prodige de mettre la CFDT avec les manifestants,
00:04:41 et donc dans une union intersyndicale qui est très soudée.
00:04:44 Quand la CFDT est de l'autre côté, ce n'est jamais très bon.
00:04:47 Donc, refuser de leur parler, les ignorer, leur envoyer une lettre, tout ça n'est pas très, je vais dire, ni chaleureux, ni même très élégant.
00:04:58 Les syndicats peuvent-ils néanmoins maintenir la pression, Georges Fenech ?
00:05:01 On va parler du Sénat et du vote et de cette avancée dans quelques instants,
00:05:04 mais il y a aussi la rue et une mobilisation qui étaient moins importantes hier.
00:05:09 Oui, on sent que ça a faibli un petit peu, mais néanmoins, ça reste quand même des manifestations en nombre important,
00:05:16 et on ne peut pas dire qu'il y a une déperdition.
00:05:19 Il y a simplement peut-être un petit essoufflement, mais on peut le comprendre, des gens qui manifestent.
00:05:24 Moi, je ne me situerais pas sur le même registre que Pierre, sur un registre d'amour, d'affection ou de sentiment.
00:05:32 Il y a là un intérêt supérieur qui est celui des Français.
00:05:36 Le président de la République a estimé qu'il fallait cette réforme.
00:05:39 Je ne suis pas son avocat, mais une logique institutionnelle.
00:05:43 Les discussions avaient eu lieu avec le gouvernement, ce qui est tout à fait normal.
00:05:47 Ensuite, il y a le temps de la procédure législative.
00:05:50 Si le président de la République devait recevoir, aujourd'hui, en ce moment, les syndicats,
00:05:54 ce serait, à mon avis, une espèce d'ingérence, d'interférence dans le processus législatif.
00:06:00 Et puis, s'il les recevait, c'est pour dire quoi ?
00:06:02 Je maintiens 64 ans, vous retirez 64 ans.
00:06:06 Tout ça n'a pas de finalité politique.
00:06:09 Je pense qu'il faut laisser la procédure législative se dérouler
00:06:13 et ensuite voir quelles seront les conséquences politiques de tout cela.
00:06:16 Ça ne va pas s'arrêter au vote ou au non-vote.
00:06:18 Il y aura un après-réforme des retraites.
00:06:21 Ce qui peut laisser penser que la mobilisation risque de faiblir William Tay,
00:06:25 c'est que le pays n'a pas été bloqué.
00:06:26 Ça avait été annoncé, demandé, réclamé.
00:06:28 C'est encore le cas, d'ailleurs, pour la journée de mercredi.
00:06:31 Mais dans les faits, ça n'est pas arrivé.
00:06:34 Sans doute pas aussi parce que certains secteurs,
00:06:36 comme les étudiants, les routiers, n'ont pas frappé fort.
00:06:40 Ils ont eu un souci depuis le début de la mobilisation,
00:06:43 c'est qu'ils n'ont pas réussi à élargir au-delà de la base syndicale traditionnelle.
00:06:46 C'est-à-dire qu'ils ont ciblé les secteurs classiques, SNCF, RATP, cheminots, raffineries, etc.
00:06:52 Et ce qu'ils n'ont pas réussi, à la différence de 1995,
00:06:54 c'est conduire les salariés du privé à produire une grève par procuration.
00:06:58 C'est-à-dire que les salariés du privé ne sont pas arrêtés de travailler.
00:07:00 Dans la mesure où le contexte est différent de 1995.
00:07:02 Cette fois-ci, vous êtes dans un contexte inflationniste.
00:07:04 Donc il n'y avait aucun salarié du privé qui pouvait se mettre en grève pour aller manifester,
00:07:08 même s'ils sont contre la réforme à l'heure actuelle.
00:07:10 Le deuxième point, c'est qu'ils n'ont pas réussi à embarquer totalement l'opinion publique
00:07:13 sur un point essentiel qui est "on peut réussir à stopper cette réforme".
00:07:17 C'est-à-dire que dans tous les sondages, 70% des Français sont contre la réforme.
00:07:20 Par contre, dans le même temps, il y a 70 à 80% des Français
00:07:23 qui pensent que la réforme sera votée et appliquée.
00:07:25 Et à partir du moment où les Français pensent que la réforme sera votée et appliquée,
00:07:28 est-ce que ça vous encourage à aller bloquer le pays
00:07:30 et à perdre des journées de salaire, à faire des sacrifices personnels
00:07:33 pour un intérêt supérieur collectif qui ne sera jamais abouti ?
00:07:36 Et je pense que le point essentiel qui va aboutir sur les syndicats,
00:07:39 c'est est-ce qu'ils ont encore une utilité aujourd'hui ?
00:07:41 À mesure où ils ont une base syndicale qui est certes mobilisable,
00:07:44 mais qui ne peut pas bloquer le pays,
00:07:45 quel intérêt ils ont pour Emmanuel Macron ?
00:07:47 Et ça rejoint la première question que vous avez posée à Pierre Lelouch.
00:07:49 Emmanuel Macron, c'est un utilitariste.
00:07:51 Il n'est pas là par amour ou par affection.
00:07:52 C'est-à-dire qu'il vous reçoit, il vous traite uniquement si vous êtes utile à lui.
00:07:55 Et donc, à mesure où les syndicats ne veulent pas négocier
00:07:57 sur la question de l'âge de départ à la retraite à 64 ans,
00:07:59 il n'a aucun intérêt à les recevoir.
00:08:01 Deuxième point, c'est comme les parlementaires qui sont contre lui.
00:08:03 Il n'en a pas peur, par conséquent, il n'en a pas peur.
00:08:05 Macron, il vous reçoit et il vous traite si vous êtes utile.
00:08:08 Là, actuellement, il pense qu'il peut avoir les députés LR,
00:08:10 donc il va traiter les députés LR.
00:08:11 Tous les députés capables de voter le texte, il va les recevoir.
00:08:14 Tous ceux qui peuvent changer d'avis.
00:08:15 Si vous êtes affiché comme opposant hostile à Emmanuel Macron,
00:08:18 il pense, je pense à tort ou à raison, qu'il ne vous traitera jamais.
00:08:22 Si le pays n'est pas bloqué, c'est aussi peut-être parce que l'intersyndicale s'effrite,
00:08:26 et le dit Huchard, Laurent Berger notamment, et la CFDT,
00:08:29 dans le JDD, refusent d'appeler au blocage.
00:08:32 Il n'est pas question pour la CFDT d'appeler au blocage du pays,
00:08:35 ni à des grèves reconductibles.
00:08:37 Ce n'est pas dans notre culture, ce n'est pas ce que demandent
00:08:39 les travailleurs que je rencontre, dit Laurent Berger.
00:08:41 Mais en fait, c'est assez logique, parce que ce qu'on voyait,
00:08:43 c'est que tant qu'on était sur des appels aux manifestations relativement calmes,
00:08:47 oui, il pouvait y avoir un front syndical uni,
00:08:49 mais ce que dit Laurent Berger est très vrai,
00:08:50 ce n'est pas dans l'habitude et finalement dans l'essence de la CFDT
00:08:54 d'appeler à bloquer le pays, à mettre l'économie à genoux.
00:08:57 On se rappelle aussi de tout ce vocable qui a été utilisé,
00:09:00 et c'est exactement aussi ce sur quoi comptait le gouvernement,
00:09:02 c'est que plus le mouvement allait se radicaliser,
00:09:05 plus le risque pour les syndicats, c'était qu'ils ne s'entendent plus
00:09:08 sur les modes opératoires à mettre en place pour les jours et les semaines à venir.
00:09:11 L'intersyndicale, Pierre Lelouch qui demande désormais,
00:09:13 alors ça a déjà été le cas, mais de manière plus prégnante maintenant,
00:09:16 une consultation citoyenne, en gros un référendum.
00:09:19 Alors est-ce que c'est un signe de faiblesse ?
00:09:21 Est-ce que cette idée n'aurait pas pu être appliquée avant que les Français
00:09:25 soient contre majoritairement la réforme ? Ça pose question.
00:09:29 Oui, je ne pense pas que ce soit une voie sérieuse pour sortir de cette affaire,
00:09:34 parce que le président sait très bien que s'il fait un référendum, il le perd,
00:09:39 donc il n'y aura pas de référendum.
00:09:41 Mais pour en venir à ce que disait tout à l'heure William,
00:09:44 bien sûr que Macron ne traite que ce qui lui est utile.
00:09:50 Enfin, il doit aussi se souvenir que quand il laisse une grosse colère dans le pays,
00:09:55 la dernière fois, ce n'est pas passé loin, les gilets jaunes.
00:09:59 Et si là, on est dans une logique McKinsey faire la réforme,
00:10:06 parce que c'est quand même des gens de McKinsey qui ont pondu cette réforme,
00:10:09 commencé par Marguerite Cazeneuve, tout ça c'est l'école McKinsey.
00:10:14 Je ne vous parle pas, et en gros, circuler, il n'y a rien à voir, pour être poli.
00:10:20 OK, il peut passer en force, techniquement il peut, mais qu'est-ce que ça laisse derrière ?
00:10:25 Ça laisse derrière un pays profondément divisé,
00:10:28 et un pays qui pense que le président les méprise.
00:10:31 Ce n'est pas évident de gouverner un pays dans une circonstance comme celle-là,
00:10:36 surtout quand vous avez une augmentation de 25% du palier alimentaire,
00:10:40 que la situation économique n'est pas bonne du tout,
00:10:42 que l'endettement nous met à la merci d'une attaque sur la dette souveraine dans les mois qui viennent.
00:10:48 On voit ce que ça donne sur le système bancaire en ce moment même aux États-Unis.
00:10:52 Donc moi, ce n'est pas par faiblesse ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:10:57 mais ayant travaillé avec quelqu'un qui avait le sens du peuple, du populaire,
00:11:03 qui finit par être vraiment aimé par les Français,
00:11:07 c'est ça qu'il faut faire quand on est chef d'État.
00:11:10 Georges Fenech avait quand même retiré sa réforme des retraites.
00:11:13 Quand il a compris...
00:11:14 Avec Alain Juppé, il faut se rendre compte.
00:11:16 Quand il a compris, j'y allais sur les plateaux en 1995,
00:11:19 j'étais jeune député, je venais d'arriver à l'Assemblée, c'était dantesque.
00:11:23 On vous envoyait en première ligne à l'époque.
00:11:25 Oui, bien sûr, bien sûr, bien sûr, pour défendre quelque chose
00:11:28 qui était une attaque frontale contre les régimes spéciaux.
00:11:31 Vous aurez noté d'ailleurs qu'hier, M. Retailleau a retiré les régimes spéciaux.
00:11:35 Ça faisait partie du deal.
00:11:38 Non, non, de toute façon, ça faisait partie du deal.
00:11:41 On va l'écouter dans quelques instants Bruno Retailleau,
00:11:43 il était l'invité du grand rendez-vous CNews Europe 1.
00:11:45 Mais d'abord, justement, le passage en force,
00:11:47 si tant est qu'il y en ait le temps pour appliquer cette réforme,
00:11:50 ça passe peut-être d'abord par le Sénat.
00:11:52 Vous y étiez, Laudi Huchard, après dix jours de débats intenses,
00:11:55 le Sénat a finalement adopté la réforme des retraites.
00:11:58 C'est une journée d'avance, évidemment, pour avoir utilisé un article de la Constitution
00:12:02 permettant de limiter le temps des débats législatifs.
00:12:04 On en parlait hier sur ce plateau.
00:12:06 Est-ce que c'est une première victoire pour le gouvernement ?
00:12:08 On en parle, mais d'abord les détails avec Marine Sabourin.
00:12:11 Un pas de plus pour le gouvernement après ce vote obtenu par 195 voix contre 112.
00:12:19 Une victoire dont s'est félicitée la Première ministre Elisabeth Borne.
00:12:23 Une étape importante a été franchie ce soir,
00:12:25 avec un vote large du texte de la réforme des retraites au Sénat.
00:12:29 Je suis sûre qu'il existe une majorité au Parlement pour voter ce texte.
00:12:33 Car le gouvernement doit à présent convaincre les députés de le voter à l'Assemblée.
00:12:37 Mais au Palais-Bourbon, contrairement au Sénat, la droite est très divisée sur le sujet.
00:12:42 Seulement un député LR sur deux y est favorable.
00:12:45 Selon un ministre qui s'est confié au JDD,
00:12:47 il manquerait une dizaine de votes pour que la réforme des retraites passe à l'Assemblée.
00:12:52 Le président LR, Eric Ciotti, incite les députés de droite à voter pour.
00:12:56 Je la voterai car elle est nécessaire, car elle garantit nos pensions comme nos salaires
00:13:00 et car elle a été améliorée par la discussion parlementaire.
00:13:03 Sans certitude de majorité à l'Assemblée, le gouvernement pourrait recourir à l'article 49.3.
00:13:08 Cette hypothèse serait dramatique selon le secrétaire général de la CFDT.
00:13:13 Ce serait une forme de vice démocratique.
00:13:15 Que la fin de l'histoire soit un 49.3, ça me paraît incroyable et dangereux.
00:13:20 Il reste cinq jours au gouvernement pour écarter cette option.
00:13:24 Que va-t-il se passer à présent, Elodie Huchard ?
00:13:27 Quelles sont les mesures déjà adoptées par le Sénat ?
00:13:30 Et en quoi cette avancée est importante, même si elle n'est pas décisive, il faut le préciser.
00:13:35 En tout cas, c'est déjà un bon signal que le Sénat soit allé au bout du texte.
00:13:39 Sinon, c'était la première fois sous la Ve République,
00:13:41 nous rappelaient souvent les sénateurs, qu'un texte allait arriver devant la commission mixte paritaire.
00:13:45 On va en parler sans être allé au bout dans les deux chambres.
00:13:48 Parmi les avancées qu'on peut noter au Sénat, il y en a plusieurs, on les voit à l'image.
00:13:52 D'abord, l'index senior, c'est les entreprises qui devront publier le nombre de seniors qu'elles embauchent
00:13:57 pour les entreprises de plus de 300 salariés.
00:13:59 Parce que la droite jugeait que si on mettait pour les entreprises de plus de 50 salariés,
00:14:02 c'était trop contraignant.
00:14:04 La création d'un CDI senior, c'est-à-dire que les entreprises qui vont embaucher un chômeur de plus de 60 ans
00:14:09 seront exonérées de certaines cotisations patronales.
00:14:12 Et puis, effectivement, pour les mères de famille, la surcote de 5%.
00:14:15 Pour les mères de famille qui sont bien, attention, à un niveau de carrière complète.
00:14:19 Et puis, l'élargissement des carrières longues pour ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans.
00:14:24 Donc, ça, c'est pour ce qui s'est passé, notamment encore ces derniers jours.
00:14:27 Prochaine étape, c'est mercredi.
00:14:28 Ce qu'on appelle la commission mixte paritaire.
00:14:30 Sept députés, sept sénateurs qui se mettent d'accord sur le texte final.
00:14:35 Alors, il n'y a pas beaucoup de suspense sur les 14.
00:14:37 Ils sont dits, ça va être favorable à la retraite.
00:14:39 Mais attention, parce qu'il faut être d'accord sur les termes, sur les avancées qu'on reprend,
00:14:42 celles qu'on ne reprend pas.
00:14:43 Normalement, elle sera, comme on dit, conclusive.
00:14:45 Donc, le lendemain à 9h, ça sera de nouveau voté au Sénat.
00:14:48 Pas de grand suspense, pas de grande surprise.
00:14:50 En revanche, à 15h, le texte est discuté à l'Assemblée nationale.
00:14:53 Deux options, soit le gouvernement a une majorité, soit il doit aller au 49-3.
00:14:57 Et effectivement, chez les Républicains, c'est très compliqué.
00:15:00 C'est un groupe de 64 députés.
00:15:02 On estime qu'il y en a entre 20 et 25 qui pourraient ne pas voter la réforme.
00:15:05 Il y a encore quelques indécis.
00:15:07 Et forcément, vu que la majorité va jouer à très, très peu,
00:15:10 il faut que le gouvernement soit sûr de ses chiffres s'il ne veut pas aller au 49-3.
00:15:13 Mais la loi peut être votée mercredi officiellement.
00:15:16 Elle peut être votée jeudi à 17h officiellement.
00:15:19 Très bien. Donc, c'est important de le dire.
00:15:20 Ce sera d'ailleurs au lendemain de la journée de mobilisation.
00:15:23 Donc, on pourrait, Georges Fenech, ne pas aller jusqu'au 49-3.
00:15:26 Mais c'est une hypothèse qu'il ne faut pas négliger.
00:15:28 Dans quelles circonstances cela pourrait se produire, le 49-3,
00:15:31 même si beaucoup disent qu'il ne faut pas en passer par le 49-3 ?
00:15:34 Je pense, comme Elodie, qu'effectivement, on ira à une CMP conclusive.
00:15:39 Il suffira de bien choisir les députés.
00:15:41 Il y a sept députés et sept sénateurs qui vont se réunir à huis clos.
00:15:46 Il y aura une fumée blanche.
00:15:47 Une commission mixte, c'est ça.
00:15:48 Pour ceux qui nous regardent, c'est une commission mixte.
00:15:50 Qui représente les forces politiques.
00:15:52 C'est ça.
00:15:53 Là, on peut penser effectivement que, mais encore une fois,
00:15:57 avec quand même une petite réserve, que ça aboutisse à un texte
00:16:01 qui sera soumis au Sénat.
00:16:02 Ça sera voté, vous l'avez dit, Elodie.
00:16:04 Mais à l'Assemblée nationale, il y a un vrai suspense.
00:16:07 Il y a un vrai suspense.
00:16:09 Le comte n'y est pas aujourd'hui.
00:16:11 Est-ce que certains députés, notamment ceux qui sont menacés,
00:16:14 je pense aussi d'exclusion, y compris au sein de Renaissance,
00:16:19 est-ce que chacun va rentrer dans le rang ?
00:16:21 Est-ce que Éric Ciotti aura la capacité de ramener au bercail
00:16:27 ceux qui annoncent déjà qu'ils ne voteront pas
00:16:30 ou qui s'abstiendront ou qui resteront dans leur circonscription ?
00:16:33 On voit bien qu'il y a un risque.
00:16:35 Je ne sais pas, il ne faut pas faire de pronostics hasardeux,
00:16:38 mais dans tous les cas de figure, si le gouvernement a le sentiment
00:16:42 que le comte n'y est pas, enfin la certitude que le comte n'y est pas
00:16:46 avant le vote, je pense qu'il ne pourra pas faire autrement
00:16:49 que d'utiliser le 49-3.
00:16:51 Après, c'est l'aventure politique.
00:16:53 L'analyse de William Tay dans un instant, mais d'abord Bruno Retailleau.
00:16:55 Comme promis, le président du groupe LR au Sénat,
00:16:57 qui était l'invité du grand rendez-vous CNE les échos aujourd'hui,
00:17:00 il faut éviter, dit-il, d'en passer par le 49-3.
00:17:05 Je pense qu'il vaut mieux ne pas avoir recours au 49-3,
00:17:08 mais le 49-3 fait... Moi, je suis gaulliste,
00:17:11 voilà, la 5e République, ça me parle.
00:17:13 L'usage du 49-3, il y en a eu une centaine, 99 exactement,
00:17:18 depuis 1958. Je pense qu'il faut que le gouvernement fasse tout
00:17:22 pour ne pas l'utiliser, mais si au bout du compte,
00:17:25 s'il y a un souci, il devra l'utiliser.
00:17:29 S'il y a un souci, on pourra l'utiliser.
00:17:32 Donc il ne faut pas utiliser le 49-3, William Tay,
00:17:34 mais il faut quand même s'y préparer, c'est ce que nous dit Bruno Retailleau.
00:17:37 Quelles seraient les conséquences de l'application du 49-3 ?
00:17:40 Claire, il manque à peu près entre 15 et 20 voix à la majorité.
00:17:44 À la majorité parce qu'il manque à peu près moins de 10 voix à la Renaissance
00:17:47 et il manque à peu près 10 voix chez LR.
00:17:49 Du coup, il leur manque 20 voix, mais ces voix sont indécises.
00:17:51 On ne sait pas s'ils vont voter pour, abstention ou contre.
00:17:54 Une abstention peut être finalement un vote pour.
00:17:56 S'il y a 49-3, il y a deux solutions possibles.
00:17:58 La première, c'est qu'il n'y a pas de motion de censure qui soit déposée
00:18:00 et qui recueille 289 voix, et donc le gouvernement ne tombe pas
00:18:03 et le texte sera voté.
00:18:05 Si par contre il y a une motion de censure, on ne peut pas totalement exclure
00:18:08 à l'heure actuelle que la motion de censure soit adoptée.
00:18:11 Et je vais expliquer pourquoi.
00:18:12 Parce qu'en fait, à la différence des différentes motions de censure
00:18:14 qu'il y a eu sur le budget de loi de finances et le budget de loi de finance
00:18:16 et de sécurité sociale, il y a la LFI qui va voter pour,
00:18:19 donc qui a plus de 100 voix, il y a le RN qui a voté pour,
00:18:22 donc 89 voix, et il y a à peu près 15 à 20 députés républicains
00:18:25 qui seraient prêts à voter la motion de censure.
00:18:27 Il y a tout le groupe républicain indépendant, Riots,
00:18:30 qui ne sera pas voté pour, donc on serait presque à 289.
00:18:33 Et dans ce cas de figure, le gouvernement tomberait
00:18:36 et vraisemblablement soit Borne saute, soit Emmanuel Macron provoquerait
00:18:40 une dissolution de l'Assemblée nationale et on aurait des élections législatives
00:18:43 anticipées comme ce qui s'est passé en 97.
00:18:45 Et dans ce cas de figure-là, vraisemblablement la majorité sortirait affaiblie
00:18:48 au regard de la dernière séquence sur la réforme des retraites
00:18:51 et sortirait avec moins de députés qu'auparavant, sans pour autant
00:18:54 qu'il y ait un gouvernement alternatif comme en 97 avec la coalition plurielle
00:18:57 de Lionel Jospin, dire que la France serait totalement ingouvernable.
00:19:00 Ce serait ça la situation. Alors actuel, je pense que via Rassemblement,
00:19:03 d'ici jeudi, ce qui va se passer au Rassemblement, c'est que la majorité,
00:19:06 donc le gouvernement, va appeler tous les députés en leur faisant
00:19:09 promesse sur promesse pour qu'ils votent le texte, acheter un rond-point
00:19:13 dans telle circonscription, promettre l'ouverture d'une usine, etc.
00:19:16 C'est à peu près ce qui va se passer jeudi. C'est les arcanes de la vie politique
00:19:19 et les gens peuvent regarder au sauvegarde pour savoir comment ça se passe.
00:19:21 - M. Chenech ? - Moi, je tire mon chapeau à William
00:19:24 d'avoir déroulé comme ça, de bout en bout, jusqu'à même une dissolution,
00:19:28 une nouvelle majorité. - La stratégie politique
00:19:30 qui va être mise en place. - Mais il ne faut pas oublier
00:19:33 que la politique, c'est aussi... Il y a une part d'impondérable,
00:19:37 il y a tout ce qui vient qu'on n'avait pas prévu, notamment la rue,
00:19:41 on ne sait pas ce qui peut se passer encore. - Bien sûr.
00:19:43 - Donc ce que décrit, sur plan institutionnel, William, c'est très beau
00:19:47 sur le papier, c'est implacable, ce qu'il vient de dire,
00:19:50 mais pour autant, ça ne veut pas dire que ça va se passer comme ça.
00:19:52 - Oui, et ce qu'il faut absolument éviter, c'est la dissolution
00:19:56 de l'Assemblée nationale sous Jacques Chirac, comme le précisait...
00:20:00 C'est arrivé, Pierre Lelouch. - Mais c'était volontaire.
00:20:04 Je rappelle qu'à l'époque, il y avait une majorité.
00:20:06 - Oui, mais ça s'est produit quand même. - Là, il ne faut pas de majorité,
00:20:08 c'est toute la différence. En 1995, la réforme, elle était plus que discutable,
00:20:12 elle a été votée, il y avait une majorité. Mais les choses allaient
00:20:16 tellement mal dans le pays après que Dominique de Villepin a convaincu Juppé,
00:20:23 qui a convaincu Chirac, une dissolution serait gagnée, qu'on pourrait repartir
00:20:26 de l'avant. Ce n'est pas du tout le même scénario. Ce que décrit assez
00:20:30 justement William, c'est que s'il y a une dissolution, on risque de retomber
00:20:34 sur les mêmes divisions du pays parce que ces divisions-là,
00:20:36 elles ne changent pas. Et pour l'instant, ni la droite, on en reparlera tout à l'heure,
00:20:40 j'espère, ni la droite ni la gauche se sont encore reconstituées
00:20:44 comme véritable force politique, ce qui fait qu'on a un tête-à-tête
00:20:47 assez mortifère d'ailleurs entre l'extrême droite et l'extrême gauche
00:20:50 et Macron qui joue la distance par rapport au peuple au milieu,
00:20:53 ce qui n'est quand même pas très sain. Reprenons le déroulé. D'abord,
00:20:58 une remarque. Klaus Witt, en matière de guerre, dit toujours qu'on sait
00:21:02 comment on commence une guerre, on ne sait jamais. C'est le brouillard
00:21:05 de la guerre. Après, il peut se passer n'importe quoi et dans le scénario
00:21:09 en question, plein d'impôts d'Érable peuvent se produire. Reprenons.
00:21:15 La CMP sera conclusive. Après... - La commission mixte, donc,
00:21:20 ils vont s'entendre, je traduis pour celles et ceux qui nous regardent.
00:21:23 - Sur un texte. - Sur un texte.
00:21:25 - Jeudi matin, 9h, on va au Sénat, ce sera voté. À l'Assemblée, 15h.
00:21:30 Il manque, d'après ce que j'entends, une dizaine de voix chez Renaissance
00:21:36 et chez LR, il y a une vingtaine qui sont vraiment contre. Après, il y a 40,
00:21:41 comment ils se répartissent les 40 ? Ils s'abstiennent, ils votent pour,
00:21:44 ils votent contre, on ne sait pas. Donc, c'est compliqué pour le gouvernement.
00:21:47 Ils ne peuvent pas se planter. Maintenant, s'ils utilisent la bombe atomique
00:21:53 du 49-3, politiquement, ils vont avoir leur texte. Mais derrière,
00:21:57 ils vont laisser une France très en colère. - Qu'est-ce qui peut se passer ?
00:22:00 - Même s'ils ne vont pas manifester faute d'argent parce que l'inflation
00:22:03 et tout ça, les gens sont quand même assez malheureux.
00:22:06 - Que peut-il se passer justement si le 49-3 est appuyé des jeunes ?
00:22:09 - Après, les feux de forêt, vous savez, des fois, le feu couvre dans la tourbe
00:22:12 et ça se réveille à tout moment. Le pays va être compliqué à gouverner,
00:22:16 je le répète, dans une situation économique qui n'est pas bonne.
00:22:18 - Pour moi, c'est une menace pour le quinquennat.
00:22:20 - Voilà, ça risque de plomber les quatre années qui viennent, de mettre en péril,
00:22:25 s'il en a des idées, il paraît qu'il s'intéresse à la réforme des institutions,
00:22:30 comme si c'était le moment, mais enfin bon, les institutions, l'immigration,
00:22:35 ça c'est un autre sujet sur lequel il peut essayer de se refaire une santé avec la gauche.
00:22:38 Mais bon, on sent monter aussi quand même beaucoup de résistants dans le pays
00:22:42 contre l'implantation de migrants un peu partout, etc.
00:22:45 Tout ça est assez explosif.
00:22:47 - En quoi c'est risqué et dangereux pour le quinquennat ?
00:22:49 Et que pourrait-il se produire de catastrophique justement ?
00:22:52 Quand vous dites Georges Fenech, ça serait dangereux pour le quinquennat,
00:22:55 en quelques secondes.
00:22:56 - En quelques secondes, je ne vois pas comment ce gouvernement-là
00:23:00 pourrait rebondir politiquement après un échec de cette réforme.
00:23:05 Parce qu'il va bien falloir continuer à réformer.
00:23:08 Ça a été rappelé, on parle d'une réforme institutionnelle d'ampleur,
00:23:11 avec la suppression même du Premier ministre, j'ai vu ça, c'est une réforme d'ampleur.
00:23:15 Et puis ensuite, la loi sur l'immigration,
00:23:18 alors là je pense qu'il y aura une vraie résistance des Républicains, attention.
00:23:22 Et donc si on ne gouverne plus, si on ne réforme plus,
00:23:26 le quinquennat est terminé, vous comprenez ?
00:23:28 Et c'est là qu'effectivement on pourrait avoir des solutions, etc.
00:23:32 - On marque une pause et on continue à décrypter l'actualité avec nos invités,
00:23:36 juste après la publicité et les informations, à tout de suite.
00:23:39 90 minutes Info Week-end, les débats politiques encore.
00:23:46 On revient dans un instant, d'abord un point sur l'actualité, Mathieu Deveze.
00:23:51 Les poubelles débordent à Paris, une partie des éboueurs sont toujours en grève
00:23:55 contre le projet de réforme des retraites.
00:23:57 Trois usines d'incinération aux portes de la capitale sont par ailleurs à l'arrêt
00:24:01 et 5400 tonnes de déchets restent non ramassées aujourd'hui.
00:24:05 Les prix continuent de grimper en France, l'inflation a atteint 6,2% le mois dernier
00:24:10 et selon un sondage IFOP pour le journal du dimanche,
00:24:12 76% des Français pensent que cette hausse des prix va durer et s'inscrire dans le temps,
00:24:17 24% estiment qu'elle n'est que conjoncturelle et temporaire,
00:24:20 enfin 90% des personnes interrogées pensent que le sujet doit être la priorité de l'État.
00:24:25 Plus de 100 personnes ont été arrêtées en Iran dans le cadre de la mystérieuse affaire
00:24:29 des intoxications dans les écoles de filles.
00:24:31 Le ministère n'a toujours pas donné de détails sur ces individus
00:24:34 qui ont été arrêtés dans plusieurs provinces, dont celle de Téhéran.
00:24:37 Il évoque cependant des liens possibles avec des organisations terroristes.
00:24:41 Et nos débats encore avec le Parti Socialiste,
00:24:45 cette fois Olivier Faure et Nicolas Maillard-Rossignol qui déterrent la hache de guerre.
00:24:49 Les deux courants du PS se sont à nouveau vivement opposés
00:24:52 lors du premier conseil national depuis le difficile congrès de Marseille.
00:24:56 Les divisions entre pro et anti-NUPES font voler en éclat l'union fragile des deux camps.
00:25:00 Explication de Valérie Labonne.
00:25:02 L'alliance conclue fin janvier entre Olivier Faure réélu à la tête du Parti Socialiste
00:25:08 et Nicolas Maillard-Rossignol, son numéro 2, n'aura duré que quelques semaines.
00:25:12 Ce dernier dénonce un coup de force du premier secrétaire
00:25:15 qui n'a retenu ce samedi aucun représentant de son courant refondation
00:25:19 dans la nouvelle direction pléthorique du parti.
00:25:22 Quand on compose une équipe, il y a deux écueils, la purge et l'armée mexicaine.
00:25:26 Là, malheureusement, j'ai peur qu'on ait cumulé les deux.
00:25:29 C'est une élection partielle en Ariège qui a révélé les désaccords.
00:25:32 Pour respecter son engagement avec la NUPES,
00:25:34 le Parti Socialiste soutient Bénédicte Taurine, candidate La France Insoumise,
00:25:39 alors que le maire de Rouen est en faveur de la dissidente socialiste Martine Frauger.
00:25:44 Olivier Faure dénonce un problème de loyauté.
00:25:47 Cette question, je le dis, elle a été évoquée avant Marseille, entre nous,
00:25:51 pendant Marseille, entre nous, comme l'une des conditions à l'accord.
00:25:55 Et donc, voir que cette condition-là n'est pas respectée,
00:25:58 voir que se multiplient les accros dans la presse,
00:26:02 et bien, effectivement, je n'ai pas de problème avec le fait
00:26:05 que des gens disent des choses différentes de moi,
00:26:08 mais je ne veux pas qu'on puisse dire qu'il y a une direction qui ne sait pas où elle va.
00:26:12 Il défend que le parti ne doit avoir qu'une seule ligne politique.
00:26:16 Pour le moment, Nicolas Maillard-Rossignol, seul représentant de son courant,
00:26:19 reste premier secrétaire délégué.
00:26:21 Mais pour combien de temps encore ?
00:26:23 Des dissensions qui étaient peut-être prévisibles,
00:26:26 et le dit Huchard, parce que si on ne peut pas s'entendre
00:26:28 sur le choix d'une candidate, ça devient compliqué
00:26:31 quand on a une décision qui n'est pas non plus la décision la plus capitale
00:26:33 de l'avenir du parti et qu'on ne trouve pas d'accord.
00:26:36 Ça ne peut qu'exploser.
00:26:38 Oui, mais parce qu'en fait, c'est l'avenir du PS qui se joue là.
00:26:41 C'est-à-dire qu'on a d'un côté Nicolas Maillard-Rossignol
00:26:43 qui se dit qu'on doit exister aussi en tant que parti socialiste
00:26:47 que parti indépendant et donc pouvoir imposer nos candidats,
00:26:50 alors qu'Olivier Faure, dans le son qu'on vient d'entendre,
00:26:52 c'est assez intéressant, il dit, il parle de loyauté,
00:26:54 mais loyauté envers qui ? Envers le parti socialiste
00:26:56 ou loyauté envers la NUPS, qui, quand même, en théorie,
00:26:59 englobe le parti socialiste et globalement avale le parti socialiste,
00:27:03 en fait, qui n'a plus beaucoup d'existence.
00:27:05 On l'a vu, ça a tenu leur ganygramme préalable à peine un mois.
00:27:08 On a déjà vu l'élection d'Olivier Faure.
00:27:10 Dans quelles conditions ? Chacun qui revendique la victoire.
00:27:12 Ils ne sont pas d'accord sur est-ce qu'il faut des alliances,
00:27:14 est-ce qu'il n'en faut plus ?
00:27:15 Finalement, certes, il y a véritablement de courant au sein du parti socialiste,
00:27:19 sachant que la décision dont on vient de parler a été adoptée
00:27:21 à 156 voix pour, 135 voix contre.
00:27:24 Il n'y a pas non plus une différence énorme.
00:27:26 Et c'est en fait de courant qui s'oppose entre ceux
00:27:28 qui estiment que le parti socialiste peut encore être sauvé
00:27:30 et donc qu'il faut des candidats, notamment aux élections législatives,
00:27:34 qu'il faut peut-être des candidats aux élections européennes,
00:27:36 qu'il en faudra un ou une à la présidentielle.
00:27:38 Et ceux comme Olivier Faure qui, finalement, semble avoir accepté
00:27:41 que maintenant le parti socialiste est là pour soutenir la NUPS
00:27:44 et donc en général LFI, et donc dans ces cas-là,
00:27:46 ça veut dire que le parti socialiste n'aura plus d'existence d'ici quelques mois.
00:27:49 En creux, cela veut dire NUPS ou pas NUPS.
00:27:51 Je veux prendre une décision, mais une décision définitive.
00:27:54 Et pas avec une direction bicéphale, William T.
00:27:57 Le problème qu'ils ont, c'est un problème de stratégie.
00:27:59 Olivier Faure pense qu'il fait la même stratégie que Mitterrand dans les années 70
00:28:02 avec la gauche unique, mais la différence est multiple.
00:28:05 La première, c'était qu'il y avait un repoussoir extrême
00:28:07 qui était quand on était dans un contexte de guerre froide.
00:28:09 C'est-à-dire que le communisme ne pouvait pas être majoritaire en France
00:28:12 alors que l'URSS était à peu près l'ennemi de la France.
00:28:14 On ne pouvait pas, ce n'était pas possible.
00:28:16 Alors que là, LFI n'est pas dans ce même cas de figure,
00:28:17 même s'ils sont repoussoir pour différentes raisons.
00:28:19 Deuxième point essentiel, ils n'ont pas de François Mitterrand.
00:28:22 Et c'est ça le point, c'est qu'il y avait François Mitterrand
00:28:24 capable d'aspirer les voix des communistes pour pouvoir aspirer.
00:28:26 La gauche existe depuis 1905 sur deux courants de pensée.
00:28:29 La gauche révolutionnaire et la gauche de gouvernement.
00:28:32 Le parti socialiste, historiquement, a une culture de parti de gouvernement.
00:28:35 Si par cas elle essaie de devenir la gauche révolutionnaire,
00:28:37 elle va perdre ses voix.
00:28:39 Donc le seul moyen qu'ils ont, c'est de redevenir une gauche de gouvernement.
00:28:42 Est-ce que ça peut se faire sous la forme d'un parti socialiste ou pas ?
00:28:44 Ça, ce sera une autre question.
00:28:45 Moi, je pense que les partis politiques peuvent mourir,
00:28:47 mais que les courants d'idées ne meurent pas.
00:28:49 Il existe un courant social-démocrate en France et en Europe.
00:28:51 On voit, ils réussissent à gagner dans certains endroits ou pas.
00:28:53 La question essentielle qu'ils ont, c'est comment préparer l'après-Macron ?
00:28:56 Parce qu'une fois que Macron ne sera plus là,
00:28:58 il y a une grande partie des électeurs de gauche qui ont voté Macron
00:29:00 à la dernière présidentielle,
00:29:01 qui peuvent re-voter pour une gauche sociale-démocrate.
00:29:03 Mais s'ils n'ont pas de candidats, s'ils n'ont pas d'idée,
00:29:05 ce sera un véritable problème.
00:29:06 Surtout que le parti socialiste actuel n'est pas le même
00:29:08 que celui de Hollande ou celui de Mitterrand.
00:29:10 Ils ont abandonné la laïcité pour faire de la politique discriminatoire
00:29:14 et en gros, attirer le vote de certains quartiers.
00:29:16 Ils ont abandonné l'idée européenne, l'idée universaliste qu'avait la gauche
00:29:19 pour aujourd'hui adopter l'Europe lit sur soi.
00:29:21 C'est-à-dire que tous les fondements de ce qu'était le socialisme
00:29:24 est mort avec Olivier Faure.
00:29:25 Et c'est pour ça qu'ils n'arrivent pas à se reconstruire
00:29:27 et qu'ils sont un supplétif de Mélenchon,
00:29:29 comme l'UDI est un supplétif de LR.
00:29:31 L'EPS peut-il encore imploser Pierre Lelouch,
00:29:33 voire disparaître définitivement ?
00:29:35 Il va nécessairement imploser,
00:29:37 parce qu'ils ne sont pas au bout de la décomposition.
00:29:39 À un moment, il y aura une clarification.
00:29:41 Mais quand Faure dit qu'il a un cap, oui, c'est le cap,
00:29:44 c'est la mort du parti socialiste.
00:29:46 C'est net, clair et précis.
00:29:48 Ils sont en train d'être littéralement enzymés
00:29:51 par une bande de gauchistes qui, eux, sont tout à fait dans un autre...
00:29:55 Ils font du wauquisme,
00:29:57 ils font de la reconstruction idéologique à l'extrême gauche.
00:30:00 Ils ne sont pas...
00:30:01 La social-démocratie française est en train de disparaître.
00:30:03 Ce qui est un mauvais coup porté à notre système politique.
00:30:07 Je tiens à dire exactement la même chose de la droite française, LR.
00:30:11 La décomposition continue.
00:30:13 Il n'y a toujours pas, on voit bien,
00:30:15 ni de leader clair, ni de cap idéologique.
00:30:19 Le vrai problème, c'est que Macron a dynamité des partis
00:30:23 qui étaient déjà mourants
00:30:25 et qui, en fait, avaient perdu la bataille de la mondialisation depuis 30 ans,
00:30:29 qui n'avaient pas su ni industrialiser le pays,
00:30:33 ni construire un système social qui fonctionnait
00:30:37 et qui ne soit pas systématiquement en ruine, comme c'est le cas
00:30:41 quand on se balade avec 120 % de dettes,
00:30:44 quand l'industrie est tombée à 10 % de la production nationale.
00:30:47 Mais c'est catastrophique.
00:30:49 Quand vous avez un déficit commercial, ça veut dire quoi ?
00:30:52 J'ai été au commerce extérieur.
00:30:54 Quand on n'a rien à vendre et qu'on se retrouve avec -130 milliards,
00:30:57 les Allemands sont à 250 d'excédent.
00:31:00 Et donc, il y a 7 points de PIB entre nous et les Allemands.
00:31:03 De quoi on parle ?
00:31:04 On nous raconte qu'on est la quatrième puissance du monde,
00:31:07 on va sauver l'Europe, la défense.
00:31:09 Pipo !
00:31:10 La vérité, c'est que le pays va très mal,
00:31:12 qu'on est gouverné aujourd'hui par une espèce de coalition de gens
00:31:16 assez malins qui se sont partagé le pouvoir,
00:31:19 qui servent surtout les intérêts des multinationales.
00:31:24 Dessous, il y a un pays qui souffre.
00:31:26 Ou bien on est capable de reconstruire une droite et une gauche,
00:31:29 et là le pays peut repartir de l'avant
00:31:31 parce qu'il y aura clairement un cap politique clair de part et d'autre,
00:31:35 ou bien on continue dans ce magma sans cap,
00:31:38 parce que l'une des caractéristiques du macronisme,
00:31:40 c'est qu'il n'y a pas de substrat idéologique.
00:31:43 C'est pour ça qu'il ne sait pas quoi faire de son quinquennat.
00:31:46 En dehors de dire au marché "bon, je vais faire 15 milliards d'économies",
00:31:49 mais je redis, 15 milliards d'économies,
00:31:52 c'est la moitié d'un demi-point de plus de taux d'intérêt
00:31:55 si jamais on est obligé de continuer à emprunter.
00:31:59 Donc je crois que le pays a besoin d'une recomposition
00:32:03 et de la droite et de la gauche.
00:32:05 Je considère que ceux qui sont au PS en train de tuer le PS
00:32:09 ne rendent pas service au pays.
00:32:11 Et idem pour la droite, j'espère qu'on va arriver à voir émerger un cap politique.
00:32:16 Le débat entre Pradier et Retailleau est intéressant de ce point de vue.
00:32:20 Il y a deux visions.
00:32:22 Est-ce que c'est une droite populaire ou bien c'est une droite européiste ?
00:32:24 Mais pour la gauche et pour le PS,
00:32:26 Georges Fenech, est-ce que ce n'est pas un vœu pieux ?
00:32:29 Parce qu'au sein du PS,
00:32:31 certains partisans ont l'impression de pactiser avec le diable
00:32:34 en appartenant à la NUPES.
00:32:36 C'est problématique déjà à l'origine.
00:32:38 Je partage entièrement ce qui vient d'être dit,
00:32:41 compris par William.
00:32:43 En France, il y a incontestablement un courant
00:32:46 qui n'est pas aujourd'hui représenté dans les instances des élus.
00:32:51 C'est un courant social-démocrate.
00:32:53 Il n'a pas pour autant disparu.
00:32:55 Vous le retrouvez dans les mairies, dans les régions,
00:32:57 dans les départements, mais sur le plan national,
00:32:59 avec l'échec cuisant à la présidentielle et aux législatives,
00:33:02 effectivement, ce courant donne le sentiment d'avoir disparu.
00:33:05 Il ne l'a pas, il n'a pas disparu.
00:33:07 Mais bon, il y a quand même des poids lourds.
00:33:10 Un parti socialiste, disons un parti socialiste-démocrate-social,
00:33:14 démocratie sociale, qui est en train de travailler à la reconstruction.
00:33:18 J'ai lu les articles concernant les projets de Bernard Cazeneuve,
00:33:22 par exemple, qui est en train de rassembler autour de lui,
00:33:25 de reconstruire une famille politique qui n'est plus représentée,
00:33:29 parce que personne n'a cru, moi le premier, à cet accord à Marseille.
00:33:34 C'était totalement un accord de façade, et ça devait tôt ou tard,
00:33:38 effectivement, exploser.
00:33:40 Donc c'est le temps, sans doute, maintenant,
00:33:42 de la reconstruction d'une véritable démocratie sociale,
00:33:45 sociale-démocratie, en tout cas, d'un autre pays.
00:33:48 Toujours dans l'actualité politique, Marion Maréchal a déclaré vouloir
00:33:52 "grand remplacer la droite", je la cite.
00:33:54 Elodie Huchard, qu'est-ce que cela veut dire ?
00:33:56 Alors, Marion Maréchal, en fait, dans cette interview qu'elle accorde,
00:34:00 elle pense à une nouvelle bipolarisation de la vie politique
00:34:02 qui serait faite entre, d'un côté, la gauche façon Jean-Luc Mélenchon,
00:34:07 et de l'autre, la droite, qu'elle appelle la droite façon Marine Le Pen,
00:34:10 Eric Zemmour.
00:34:11 Et donc, son constat, c'est de considérer que les électeurs
00:34:14 de la droite dite "traditionnelle" se sentent orphelins,
00:34:17 et donc forcément vont aller se tourner, notamment, vers Eric Zemmour
00:34:20 ou vers Marine Le Pen.
00:34:22 Alors, elle, évidemment, elle cite plutôt Eric Zemmour,
00:34:24 puisqu'elle est à Reconquête, et puis surtout, dans l'interview,
00:34:26 elle essaye de dynamiser un peu le parti, parce qu'on le rappelle,
00:34:29 pas de député, donc forcément, c'est compliqué.
00:34:31 Donc, elle explique qu'il va y avoir une école des cadres,
00:34:33 qu'ils veulent former des jeunes, qu'ils trouvent des dons.
00:34:35 Elle essaye aussi d'occuper l'espace.
00:34:38 Alors, là où le constat est sans doute bon de la part de Marion Maréchal,
00:34:41 c'est qu'au sein même des Républicains, on a très peur qu'à force de ne plus
00:34:44 parler à l'électorat, notamment populaire, certains électeurs
00:34:47 partent chez Marine Le Pen.
00:34:49 En revanche, la crainte, pour l'instant, d'Eric Zemmour fait un peu moins peur
00:34:52 aux Républicains.
00:34:53 Ils se sont fait vraiment peur avec la présidentielle,
00:34:55 on se rappelle ce que ça a donné.
00:34:56 Mais les législatives, elles ont un peu rassuré sur le fait
00:34:58 que Reconquête, aujourd'hui, n'avait pas une force de frappe non plus démesurée.
00:35:02 - Grand remplacé, la terminologie ne vous dérange pas, Pierre Lelouch ?
00:35:06 - Oui, enfin, jouer avec les mots, je la connais.
00:35:11 On siégeait dans la même commission des affaires étrangères
00:35:15 quand nous étions députés tous les deux.
00:35:17 J'ai de l'estime, une fille intelligente, douée, capable.
00:35:22 Son interview que j'ai lu avec elle, intérêt, est intéressant.
00:35:26 Bien sûr qu'elle veut faire les poches de ce qui reste de l'ère.
00:35:30 Normal, la compétition politique a, nous, de regagner les voix populaires
00:35:35 et d'éviter qu'elle se perde au Front National, au Rassemblement National
00:35:39 ou chez Zemmour.
00:35:41 Ce qu'elle dit, il y a un aspect de son interview au point
00:35:45 qui m'a beaucoup intéressé, c'était l'idée que le débat politique,
00:35:49 la gauche, la droite normale, les sociodémocrates
00:35:52 et la droite traditionnelle disparaissent,
00:35:54 et s'est remplacée par un affrontement entre Zemmour,
00:35:57 l'extrême droite Zemmour, et l'extrême gauche Nupes.
00:36:00 Et ça, c'est le modèle qu'elle considère importé des Etats-Unis.
00:36:04 Vous avez une gauche woke qui joue sur les identités ethniques,
00:36:08 sexuelles et autres, et puis une droite identitaire contre ça.
00:36:13 C'est peut-être tentant pour elle, mais c'est faux,
00:36:17 parce que nous ne sommes pas les Etats-Unis d'Amérique.
00:36:20 Les Etats-Unis d'Amérique ont été construits sur le racisme.
00:36:23 D'abord, ils ont commencé par détruire les Indiens,
00:36:26 ensuite ils ont emporté les esclaves et ils les ont ségrégés
00:36:29 jusqu'à les années 60, ça ne date pas d'hier.
00:36:34 Et puis après, il y a eu la conquête territoriale,
00:36:37 en prenant la moitié du Mexique, c'est ça l'histoire des Etats-Unis.
00:36:40 L'histoire de France, ce n'est pas celle-là du tout.
00:36:42 Alors c'est vrai que nous avons des vagues migratoires,
00:36:44 c'est vrai qu'on ne sait pas les intégrer,
00:36:46 c'est vrai qu'on ne sait pas contrôler nos frontières,
00:36:49 c'est d'ailleurs là-dessus que la droite devrait se préoccuper,
00:36:52 mais on n'est pas dans un débat politique
00:36:54 entre des identitaires façon Trump et des walkistes façon
00:37:01 Mme Cortez à la Chambre des représentants.
00:37:05 – Georges Fenech.
00:37:06 – Je disais tout à l'heure qu'il fallait qu'il y ait à nouveau
00:37:09 un courant social-démocrate dans notre pays qui soit représenté,
00:37:13 mais je voudrais dire aussi, pareil pour le gaullisme.
00:37:15 – Ben voilà.
00:37:16 – Là, on évacue un peu rapidement, il y a les identitaires et les Mélenchonistes.
00:37:19 Non, il y a un vrai courant gaulliste qui est très puissant en France.
00:37:24 Regardez sur les 13 régions combien sont présidées par des gaullistes,
00:37:28 il y a des LR les descendants, combien de départements, combien de mairies.
00:37:34 Donc je pense qu'il ne faut pas du tout croire que ce qui s'est passé
00:37:39 avec l'implosion avec l'arrivée de Macron a fait disparaître
00:37:44 les idées de la démocratie française qui elles sont là et qui demandent…
00:37:48 – Il y a des traditions historiques en France.
00:37:50 – C'est d'être représenté, il suffira qu'il y ait une configuration politique nouvelle
00:37:55 avec une incarnation s'il vous plaît, une incarnation.
00:37:58 – Et puis un cap idéologique, c'est ça les deux choses qui rendent,
00:38:01 à droite comme à gauche.
00:38:02 – Et j'espère que ça ne se réduira pas entre les identitaires et les filles.
00:38:07 – De ce point de vue, encore un tout délendemain, le macronisme est un poison mortel
00:38:12 parce que le "en même temps" vise précisément à interdire cela,
00:38:16 à interdire un retour salutaire aux traditions politiques de notre pays
00:38:21 depuis la Révolution française qui sont temporairement gommées
00:38:24 mais pour quelque chose qui est zigzagant en permanence,
00:38:27 on ne sait jamais où on va parce qu'on peut dire tout et contraire de tout
00:38:30 sur la même chose en 15 minutes.
00:38:32 Et ça c'est très très déstabilisant pour le pays.
00:38:34 – Ce que suggère Marion Maréchal, William T, est-ce que les Français, les électeurs,
00:38:38 c'est de dont il s'agit aussi, peuvent le comprendre ?
00:38:41 – Moi je pense que si Marion Maréchal est en charge de la stratégie sur reconquête,
00:38:45 elle a de grands jours devant lui, dans ce cas-ci ils sont tranquilles,
00:38:49 et Marine Le Pen aussi, de toute façon je vais expliquer pourquoi.
00:38:52 Le dernier débat de la dernière présidentielle a commencé un débat
00:38:55 entre Zemmour et Mélenchon, Zemmour a fini à 7 et Mélenchon a fini à 22.
00:38:59 C'est-à-dire que le débat, s'il le place sur la question identitaire
00:39:02 versus hoquisme, c'est Mélenchon qui gagnera.
00:39:04 Et il s'est passé exactement la même chose, Pierre Lelouch suit ça mieux que moi,
00:39:07 au dernier mid-terme, c'est-à-dire que les Républicains devaient gagner
00:39:10 les mid-terme, les élections de mi-mandat, et pourtant ils ont perdu
00:39:13 à cause de la question de l'avortement. – Et pourquoi ?
00:39:15 – Ils ont perdu à cause de ça, c'est-à-dire que si par cas Marion Maréchal fait ça,
00:39:18 la droite qui est pourtant structurellement majoritaire en France
00:39:21 depuis des décennies, va perdre les élections face à Mélenchon.
00:39:24 C'est-à-dire que s'il y a un second tour Mélenchon contre Zemmour,
00:39:27 c'est Mélenchon qui gagne avec ce débat.
00:39:29 Tant que vous placez la question sur cette question-là, depuis mai 68,
00:39:32 dans tous les pays occidentaux vous avez exactement la même chose,
00:39:34 c'est le progressisme qui va gagner contre la droite identitaire, etc.
00:39:37 Je pense que le point essentiel, c'est comment on fait avec les vieilles
00:39:40 traditions politiques, j'ai parlé des deux gauches,
00:39:42 il y a une gauche social-démocrate, il y a une gauche révolutionnaire.
00:39:44 À droite, ce qui a structuré la droite, c'est deux courants de pensée,
00:39:47 c'est la démocratie chrétienne qu'on retrouve traditionnellement,
00:39:49 CDU, EDF, etc. et le gaullisme.
00:39:52 Et la question essentielle pour Heller, c'est est-ce qu'il faut devenir
00:39:55 chrétien-démocrate, et donc du coup grand remplacer Macron,
00:39:58 ou renouer aux origines du gaullisme ?
00:40:00 Et pour ça il leur faut un cap stratégique et idéologique.
00:40:02 Ce que fait de Gaulle quand il arrive en 58, c'est qu'il se dit
00:40:05 "la France est dans telle situation, moi je propose une perspective pour la France,
00:40:08 on va redevenir premier pays d'Europe, etc., on va construire une grande armée,
00:40:11 ça va être ça, de grands segments de points.
00:40:13 Aujourd'hui qu'est-ce que propose la droite, hormis des points essentiels
00:40:17 sur les réformes des retraites, etc. ?
00:40:18 C'est pas avec des réformes techniques qu'on gagne un pays, qu'on gagne une élection,
00:40:21 c'est sur une vision, c'est sur des principes et c'est sur un cap.
00:40:24 Un dernier mot, pour rebondir sur tout ça, c'est que le point clé
00:40:29 de la définition du cap idéologique de la droite, c'est la question européenne.
00:40:33 Ou bien vous êtes européiste et vous êtes chrétien-démocrate
00:40:36 et vous faites PPE, etc., et vous faites ce que la commission vous demande
00:40:41 de ratifier en permanence à l'Assemblée nationale, où on ne fait que traduire
00:40:45 des directives européennes adoptées par un faux Parlement européen,
00:40:48 en vérité un vrai faux Parlement, mais surtout des technos et des lobbies
00:40:52 derrière qui pondent les textes.
00:40:54 Ou bien on reprend le contrôle, on reprend le contrôle de notre politique migratoire,
00:40:58 on reprend le contrôle de notre politique énergétique, je vous signale
00:41:01 que le prix de l'électricité, ça fait un an et demi qu'ils discutent
00:41:03 avec les Allemands, ils n'y arrivent pas, on reprend le contrôle
00:41:06 de notre programme nucléaire, mais c'est ça le sujet.
00:41:09 Vous donnez un cap à la France et on reprend le contrôle,
00:41:12 ou bien vous restez dans cette espèce de truc un peu mou, européiste...
00:41:17 - Reprendre le contrôle, ça veut dire sortir de l'Europe ?
00:41:19 - Ça veut dire poser des questions de fond, mais vous savez quoi ?
00:41:22 Après cette guerre en Ukraine, l'Europe va profondément changer, croyez-moi.
00:41:26 - Une autre Europe. - Ce sera une autre Europe.
00:41:28 Et ce sera le moment de poser les vraies questions sur ce que les Français veulent.
00:41:32 Et donc c'est le moment de reconstituer le corpus idéologique de la droite
00:41:37 et aussi de la gauche sociale-démocrate. Le pays a besoin de ça,
00:41:41 et de sortir de cette espèce d'ambiance gazeuse, de flottement permanent
00:41:45 où on fait un petit, puis le lendemain un peu ça.
00:41:48 - On parle de l'inflation à présent, et de ses conséquences.
00:41:50 - On note, bien sûr, un jour il n'y a plus panier gouvernemental...
00:41:56 - Non mais ça empire même pour le quotidien des Français, Pierre Lelouch,
00:41:59 parce qu'on note une recrudescence des vols à l'étalage dans les supermarchés
00:42:02 pour des produits d'alimentation de base.
00:42:04 Plus 14% pour les viandes, pour le poisson, les vols de morceaux de viande.
00:42:09 Alors la grande distribution s'adapte.
00:42:11 Par exemple, dans le groupe Intermarché, une puce anti-vol est désormais
00:42:15 systématiquement glissée dans les barquettes de viande fraîche ou de poisson.
00:42:19 Reportage de Michael Chaillot.
00:42:21 - 50 000 euros par an, c'est le manque à gagner moyen lié au vol
00:42:27 dans ce magasin d'une petite ville de l'Ordre Atlantique.
00:42:30 Chiffre conséquent déjà, mais depuis fin 2022, et l'envolée de l'inflation, il a explosé.
00:42:36 - Depuis le mois de décembre, il y a une énorme recrudescence des vols.
00:42:39 On peut dire réellement qu'on est à fois deux de ce qu'il y avait avant.
00:42:43 Il y a quand même une ampleur sur tout ce qui est boucherie, poissonnerie et fromage.
00:42:48 - Direction le rayon boucherie, où depuis quelques semaines,
00:42:51 on ajoute discrètement une petite étiquette difficile à repérer
00:42:55 sur chaque barquette de viande préparée.
00:42:57 - On met une petite étiquette autocollante qui est anti-volée.
00:43:02 Il y a une espèce de petite puce électronique à l'intérieur.
00:43:04 Et quand les gens passent au niveau de la caisse, s'ils ne passent pas dans la caisse,
00:43:08 ça sonne et le vigile s'occupe du reste.
00:43:10 - Le vigile a été recruté début janvier, coût pour le magasin 5 000 euros par mois,
00:43:15 auquel il faut ajouter une vingtaine de caméras supplémentaires installées en urgence.
00:43:19 La lutte contre le vol, c'est 6 500 euros de charges mensuelles supplémentaires.
00:43:24 Le magasin s'est adapté et le profil du voleur a changé.
00:43:27 - Maintenant, ça peut être monsieur, madame, tout le monde.
00:43:29 Il n'y a plus de profil de voleur où avant, on pensait que plus un tel, un tel.
00:43:33 Aujourd'hui, c'est fini. Aujourd'hui, n'importe qui vole.
00:43:38 - Dernier vol recensé, trois côtes de bœuf pour un montant total de près d'une centaine d'euros
00:43:43 planqués sous le manteau d'une femme qui se disait enceinte.
00:43:47 - Des anti-vols dans les steaks.
00:43:51 - Mais Georges Fenech, c'est à peine croyable.
00:43:54 C'est à peine croyable. C'est-à-dire que les Français sont,
00:43:56 certains Français en tout cas, sont désormais obligés de voler pour manger, pour manger mieux.
00:44:00 - Oui, c'est l'état de nécessité. On appelle ça en droit.
00:44:03 Pour éviter de mourir de faim, j'ai le droit de voler.
00:44:06 C'est vrai, ça existe. C'est une notion juridique qui existe, l'état de nécessité.
00:44:09 Mais attention, on ne peut pas encourager.
00:44:11 - Donc on peut être moins sanctionné si on démontre et on prouve
00:44:14 qu'on est dans un état de nécessité et que l'on a volé ?
00:44:17 - C'est la fameuse jurisprudence sur l'état de nécessité.
00:44:20 C'est-à-dire qu'une mère de famille qui voit son enfant mourir de faim,
00:44:24 elle vole un pain. Ça s'appelle un fait justificatif.
00:44:28 Et ça existe, l'état de nécessité.
00:44:30 - Pendant Jean Valjean.
00:44:31 - C'est Jean Valjean, voilà.
00:44:33 Non mais pour en revenir à ce qui se passe ici, c'est très symptomatique,
00:44:36 effectivement, de ce qui se passe au niveau de l'inflation et de la pauvreté.
00:44:39 Et puis, on ne va pas se le cacher, que les parquets, il y a longtemps,
00:44:42 qui ne poursuivent plus les vols dans les grandes surfaces.
00:44:46 Je ne devrais pas le dire, mais il y a un rappel à l'ordre qui est fait,
00:44:49 un rappel à la loi, il y a un fichier qui est tenu.
00:44:52 C'est vraiment le récidivisme qui se retrouve dans le tribunal.
00:44:55 À supposer que le tribunal prononce, enfin on ne va pas retomber dans le débat
00:44:58 de l'incapacité de la justice par le fait que c'est un contentieux de masse.
00:45:04 Ce sont des délits de masse, les vols dans les grands magasins.
00:45:07 D'ailleurs, c'est intégré, d'ailleurs, dans leur budget.
00:45:10 Je crois qu'il y a 2 ou 3 % qui sont comptables en pertes et profits.
00:45:15 N'attendez pas de la justice ou de la police qu'elle règle ce problème.
00:45:19 C'est effectivement aux distributeurs, par ces techniques-là, d'essayer d'empêcher ces vols.
00:45:24 Voilà pourquoi les grandes surfaces mettent maintenant des antivols sur votre barquette de gens.
00:45:28 Quand vous achetez votre steak, vous voyez, William T, vous partez avec un antivol.
00:45:32 Il faut enlever la puce parce que sinon ça sonne.
00:45:34 Avec tout ce que vous décrivez, plus ce qui se passe à Paris avec l'arrêt des poubelles,
00:45:38 développement narratif et le décryptage de Pierre Lelouch sur l'état énergétique de la France, etc.
00:45:43 On se demande si la France devient petit à petit un pays du tiers-monde.
00:45:47 Pour accompagner votre propos, et avant la pub, regardez.
00:45:49 Je vous propose l'étude Zoom de l'Observatoire CTLM avec Aris Interactive,
00:45:53 où on apprend notamment que 69 % des Français auraient renoncé à acheter certains produits au cours des 12 derniers mois.
00:45:58 Et qu'on mange moins.
00:46:00 C'est pour ça que je vous pose la question. Est-ce que la France ne devient pas petit à petit un pays du tiers-monde ?
00:46:05 C'est un pays qui est plus indépendant énergétiquement.
00:46:07 Auquel on fait des délestages ou des coupures d'électricité.
00:46:10 On n'est pas capable de produire notre propre alimentation.
00:46:13 Alors que la France était historiquement une grande nation agricole et une nation exportatrice.
00:46:16 Aujourd'hui, on importe plus que ce qu'on exporte.
00:46:19 Petit à petit, sur l'ensemble des segments, tous les indicateurs sont dans le rouge.
00:46:22 On n'est plus un pays industrialisé.
00:46:24 Vous avez une partie de la population qui n'est même plus en capacité de se nourrir.
00:46:26 Vous avez une partie de la population qui est obligée de voler pour aller manger.
00:46:29 Ce que décrit Georges Fenex.
00:46:31 C'est-à-dire que maintenant, les grandes surfaces, au lieu d'assurer dans un état de droit classique,
00:46:34 on considère que c'est aux entreprises privées d'assurer leurs propres pertes.
00:46:38 Petit à petit, vous retrouvez ce qui se passe en Amérique du Sud, etc.
00:46:41 Ou auquel ce n'est plus l'état qui assure la justice.
00:46:44 C'est chaque individu qui doit assurer sa propre justice, voir les conséquences des vols, etc.
00:46:48 On se retrouve dans quelques instants, dans 90 minutes info week-end.
00:46:51 A suivre, les images choc d'une église près de Kersone en Ukraine,
00:46:55 bombardée par l'armée russe lors de la messe du dimanche.
00:46:58 A tout de suite.
00:46:59 90 minutes info week-end, la troisième partie.
00:47:05 Avec nos invités William T, Pierre Lelouch, Georges Fenex, Harold Eman,
00:47:09 qui nous a rejoints dans quelques minutes à Rolte, la situation en Ukraine.
00:47:12 Et des images chocs, exclusives d'une église orthodoxe près de Kersone,
00:47:16 bombardée pendant une messe.
00:47:17 Mais d'abord, un point sur l'actualité avec Mathieu Deveze.
00:47:20 Le texte sur la réforme des retraites a franchi une étape.
00:47:26 Le Sénat, dominé par la droite, a adopté hier soir, tard dans la soirée, le projet.
00:47:30 Si députés et sénateurs parviennent à un accord mercredi en commission mixte paritaire,
00:47:34 le texte pourrait être définitivement adopté sans que le gouvernement ait besoin d'utiliser le 49-3.
00:47:40 Plus d'une semaine après la découverte des corps de Leslie et Kevin,
00:47:43 une marche blanche a été organisée cet après-midi à New York dans les Deux-Sèvres.
00:47:46 Environ 300 personnes y ont participé.
00:47:48 C'est la famille du jeune homme qui est à l'origine de cette initiative.
00:47:52 Le couple a disparu dans la nuit du 25 au 26 novembre à Prague
00:47:55 et trois hommes ont été mis en examen, dont deux pour assassinat, enlèvement et séquestration.
00:48:00 L'équipage d'un vol SpaceX est de retour sur Terre après cinq mois à bord de la Station Spatiale Internationale.
00:48:06 La capsule Endurance s'est son nom à Améry hier soir dans le golfe du Mexique,
00:48:10 au large de la coaste ouest de la Floride.
00:48:12 À son bord, trois astronautes, un Américain et deux Russes.
00:48:15 La Station Spatiale Internationale est devenue l'un des derniers domaines
00:48:18 dans lesquels Washington et Moscou continuent à coopérer malgré la guerre en Ukraine.
00:48:25 Et dans nos débats à présent, ce sondage IFOP qui révèle qu'il y a en France une perte d'autorité,
00:48:30 notamment de la police.
00:48:32 Toutes les couleurs politiques sont d'accord sur ce constat
00:48:35 et c'est d'ailleurs partagé par une grande majorité de Français.
00:48:38 Vincent Farandez, Marine Sabourin et Stéphanie Rouquier.
00:48:41 Lorsque l'on vous demande ce que vous pensez de la police, voici vos réponses.
00:48:46 Pas grand chose de bon à vrai dire.
00:48:48 La loi, le respect.
00:48:50 La police ne me fait pas peur, donc quand on n'a rien à se reprocher.
00:48:53 La sécurité, ouais.
00:48:54 Selon un dernier sondage, la police inspire surtout de la confiance,
00:48:58 mais aussi de l'inquiétude ou de la sympathie.
00:49:01 Autre résultat de cette étude, la notion d'autorité,
00:49:04 qui se perd pour près de 9 Français sur 10.
00:49:07 Le respect se perd énormément et il n'y a plus d'autorité.
00:49:11 On a l'impression justement que la police n'a pas trop le pouvoir de tout ce qui se passe.
00:49:17 Nous on avait le respect du maître d'école, de la police,
00:49:20 voilà, que maintenant il n'y a plus rien, donc ça se perd ça.
00:49:26 Un constat partagé par tous les âges et toutes les classes sociales.
00:49:30 Eh oui, c'est plus le même.
00:49:31 Perte d'autorité de Georges Fenech,
00:49:33 alors globalement peut-être dans la population française,
00:49:36 mais principalement auprès des policiers.
00:49:39 On n'a plus vraiment peur du gendarme.
00:49:41 Alors moi je n'avais pas besoin de sondage,
00:49:43 je pense que personne autour de cette table n'a besoin d'un sondage
00:49:46 pour savoir qu'effectivement il y a un recul très net de l'autorité dans ce pays.
00:49:50 Quand vous avez, pas des estimations, des chiffres,
00:49:55 1514 cités sensibles, quartiers dits de reconquête, etc.,
00:50:01 dans lesquels effectivement la police quelquefois n'ose même pas mettre les pieds,
00:50:05 quand elle y va c'est assez risque et péril,
00:50:08 vous avez effectivement un recul de l'autorité.
00:50:11 Mais encore une fois, ça n'est pas le fait de la police.
00:50:15 La police fait ce qu'elle doit faire, on le sait.
00:50:18 Et elle paye un lourd tribut chaque année, il faut le savoir.
00:50:22 C'est le problème, comme le disent les syndicats,
00:50:24 souvenez-vous de ce cri d'alarme devant l'Assemblée nationale,
00:50:29 par les syndicats de policiers, le problème de la police, c'est la justice.
00:50:33 Tant que vous aurez des condamnations et des décisions
00:50:36 qui ne seront pas suffisamment dissuasives
00:50:39 pour tous ceux qui s'en prennent à représentants d'autorité,
00:50:42 on parle de la police, mais on pourrait rajouter les gendarmes,
00:50:44 les pompiers, les médecins, les enseignants, etc.
00:50:46 Eh bien, vous continuerez à avoir la perte, la crainte en fait, de cette autorité.
00:50:53 Et je rappelle que récemment encore, la semaine dernière,
00:50:56 et c'est bien ça, il y a eu par le groupe Horizon,
00:51:00 une tentative de faire voter un texte pour des peines planchées,
00:51:04 uniquement pour les atteintes physiques à l'autorité,
00:51:08 ça a été rejeté par Éric Dupond-Moriti, souvenez-vous.
00:51:12 Donc on ne veut pas véritablement protéger nos policiers
00:51:15 par un dispositif qui soit dissuasif.
00:51:18 Et pourtant, la police est indispensable, Pierre Lelouch,
00:51:20 on le voit au quotidien, on entendra tout à l'heure
00:51:22 Jean-Christophe Couville, syndicat de police,
00:51:25 mais elle n'est plus respectée.
00:51:26 C'est pas le droit de dire que c'est plus le même peuple.
00:51:29 Le monsieur là, il disait "mais quand j'étais petit, moi on respectait le professeur".
00:51:32 Oui, c'est plus le même peuple, c'est changé.
00:51:34 Il y a 1500 quartiers où les gens se comportent
00:51:37 dans une espèce d'ambiance où on est au-dessus des lois.
00:51:40 Et c'est quoi l'éducation des parents ?
00:51:41 Ce qui est intéressant, si vous voulez, c'est,
00:51:43 si vous allez vous balader demain à Tangers,
00:51:45 Au Maroc.
00:51:46 Au Maroc, et vous allez regarder les mêmes jeunes,
00:51:50 comment ils regardent la police, et comment ils font attention,
00:51:52 et comment ils respectent les feux et les voitures de police,
00:51:55 à aucun moment on aurait l'idée d'envoyer un cocktail Molotov
00:51:59 ou un pavé sur une voiture de police.
00:52:01 Vous allez dans un quartier "difficile" en France,
00:52:05 c'est-à-dire issu de l'immigration, quand même appeler un chat un chat,
00:52:08 avec des gens qui vous font le chouffe à l'entrée du quartier.
00:52:12 Si vous n'êtes pas connu, on va vous prier de refoutre le camp immédiatement,
00:52:17 ou bien vous allez être caillassé.
00:52:19 C'est ça qui se passe dans notre pays.
00:52:21 Ou bien on laisse continuer, ou bien effectivement,
00:52:23 on se donne les moyens au niveau de la justice.
00:52:25 D'abord, on ferme les frontières.
00:52:27 Alors là, c'est une condition absolue,
00:52:29 parce qu'on ne peut plus continuer à faire rentrer 400 000 personnes
00:52:33 qui viennent dans des conditions extrêmement difficiles,
00:52:36 dans ces deux pays difficiles, histoire d'avoir une vie meilleure en France,
00:52:39 parce qu'on va se brancher sur la machine à cash.
00:52:41 Il n'y a plus de cash.
00:52:44 C'est tout emprunté, donc il n'y a plus de cash.
00:52:47 Deuxièmement, il serait peut-être temps de fermer les frontières.
00:52:49 Ensuite, remettre de l'or.
00:52:51 C'est-à-dire que s'il y a des incivilités,
00:52:53 on considère que ce sont des délits,
00:52:55 et on punit les gens, et on envoie un signal.
00:52:58 Mais si le signal que vous envoyez, c'est "il ne se passe rien, rappel à la loi,
00:53:02 on recommence dans les cinq minutes qui suivent",
00:53:03 comment voulez-vous que ça fonctionne ?
00:53:05 - On va en parler avec Jean-Christophe Couville,
00:53:07 secrétaire national, unité SGP Police,
00:53:09 qui aime son métier, comme beaucoup de ses collègues,
00:53:12 mais qui n'a pas la reconnaissance en face en général.
00:53:15 - On vit mal ce désamour,
00:53:18 parce qu'on a une perte de sens dans notre métier.
00:53:21 Et effectivement, on a besoin que les gens soient derrière nous
00:53:24 et reconnaissent que notre travail au quotidien, c'est normal.
00:53:28 Quand on travaille, on a besoin de se réconfort,
00:53:30 on a besoin de savoir que le travail que l'on fait sert à la société.
00:53:34 On sait que si on enlève la police,
00:53:36 et on le voit entre les risques d'attentat,
00:53:39 on voit l'ambiance dans la société qui est de plus en plus délétère,
00:53:44 même l'autorité en général du politique est remise en cause,
00:53:48 notamment les maires qui se font agresser, les députés,
00:53:50 on voit bien qu'il y a une violence latente.
00:53:52 Et donc si nous on cède, policiers, c'est patatras,
00:53:55 la République s'écroule, et derrière, qu'est-ce qu'il va y avoir ?
00:53:57 C'est ça la vraie question.
00:53:58 - Et la vraie question, ces sociétés de plus en plus violentes,
00:54:01 en effet avec la police, oui Pierre Le Luch ?
00:54:03 - J'ajoute, pour compléter ce que je disais sur l'immigration,
00:54:07 parce que moi je suis né en Afrique du Nord,
00:54:09 je connais un tout petit peu,
00:54:11 combien de parents viennent me voir et me disent
00:54:14 "nous on tient plus nos enfants à cause de vous,
00:54:16 vous tenez pas, vous êtes trop, on a besoin de plus de discipline".
00:54:19 - Qu'est-ce que ça veut dire à cause de vous ?
00:54:20 - Vous français, vous faites pas le job.
00:54:23 Ils ont du mal à tenir leur gosse parce que le système est mou,
00:54:27 il est flasque, et ils ont besoin d'autorité.
00:54:30 - Alors est-ce que c'est le système ?
00:54:31 - Le sujet c'était l'autorité.
00:54:32 - C'est l'éducation des parents ?
00:54:33 Est-ce que c'est l'enseignement à l'école également William T ?
00:54:36 - C'est tout ça.
00:54:37 - Est-ce qu'il faut rétablir les leçons de morale ?
00:54:38 Moi quand j'étais élève, il y avait les leçons de morale
00:54:41 pour commencer les cours tous les matins.
00:54:43 - Absolument.
00:54:44 - Le point essentiel c'est qu'en fait les actes en France
00:54:46 n'entraînent pas de conséquences.
00:54:48 C'est-à-dire que vous vivez sous un principe
00:54:50 et une culture d'irresponsabilité.
00:54:51 Quand vous avez un ministre qui est nul,
00:54:53 qui sait pas gérer pas l'ambassade de France,
00:54:55 il est pas viré.
00:54:56 C'est le type tout en bas, qui est sous-préfet de je sais pas quoi
00:54:58 et qui est un syndic et viré.
00:54:59 Quand vous avez une première ministre qui est nulle,
00:55:01 elle est pas virée.
00:55:02 Elle est même promue.
00:55:03 Elle est recasée quelque part.
00:55:04 Et en fait vous entraînez ça dans chacun des points.
00:55:06 C'est-à-dire qu'il n'y a aucun acte qui n'entraîne aucune conséquence.
00:55:08 Quand vous êtes élève et que vous contredisez un professeur,
00:55:12 et bien vous rentrez chez vous,
00:55:13 votre parent va venir à l'école,
00:55:15 va insulter le chef d'établissement
00:55:17 et va insulter le professeur parce qu'il a mis une mauvaise note.
00:55:19 Et donc du coup vous renversez le principe de responsabilité
00:55:22 et vous le transformez en culture d'irresponsabilité.
00:55:24 Et donc à partir du moment où vous vous dites
00:55:25 qu'il n'y a aucun acte qui entraîne n'importe quelle responsabilité,
00:55:27 quelle que soit,
00:55:28 et donc du coup vous n'êtes pas responsable devant ce que vous faites,
00:55:30 et bien en conséquence, les gens font ce qu'ils veulent.
00:55:32 Et petit à petit, à force de céder un pouce de terrain,
00:55:34 ils deviennent des consommateurs.
00:55:35 Vous cédez un pouce de terrain, etc.
00:55:36 Et de plus en plus, vous avez un problème avec l'autorité.
00:55:39 Et ça c'est un problème qui est essentiel.
00:55:40 C'est-à-dire que quand vous aviez comme ça la politique
00:55:42 qui était incarnée au plus haut niveau de l'État,
00:55:44 et on va prendre un exemple typique, le général de Gaulle,
00:55:46 vous disiez que la France n'ait pas de problème d'autorité tout simplement.
00:55:49 Alors qu'ensuite, après, quand vous avez des présidents
00:55:51 qui sont beaucoup plus faibles, beaucoup moins charismatiques que lui,
00:55:53 vous avez des problèmes.
00:55:54 Et vous avez les mêmes problèmes avec les parents.
00:55:55 Vous avez parlé de l'éducation.
00:55:56 C'est-à-dire que les parents ont un problème,
00:55:58 c'est qu'ils mettent la politique de l'enfant roi.
00:56:00 C'est-à-dire que l'enfant est absolument magnifique, il réussit tout,
00:56:02 et s'il ne réussit pas, c'est forcément la faute des autres,
00:56:04 ce n'est pas la faute du fait qu'il soit tout simplement nul.
00:56:06 Et ensuite, après, vous prenez ça sur chacun des segments de la société,
00:56:09 et vous arrivez sur le problème qu'on rencontre actuellement,
00:56:11 la défaillance de l'autorité,
00:56:12 parce qu'en fait, il y a chacun des segments, de chacun des points du pays,
00:56:15 qui a flanché, et tout ça a dangereux de réelle situation
00:56:17 avec laquelle on rencontre actuellement.
00:56:18 Bien sûr, dans ce déficit d'autorité, une tendance alarmante également,
00:56:21 le contrôle de stupéfiants chez les automobilistes,
00:56:23 qui a été mené près de Lyon, vous allez le voir avec ce reportage,
00:56:27 et les résultats sont impressionnants.
00:56:28 Alors là, c'est focalisé évidemment sur une séquence bien particulière,
00:56:33 mais c'est assez inquiétant.
00:56:34 Près de 50 % des contrôles étaient positifs.
00:56:37 Olivier Madiné.
00:56:39 10 heures du matin, dans la banlieue de Lyon,
00:56:42 une opération de contrôle est menée par la gendarmerie.
00:56:45 C'est la conduite sous stupéfiants qui est visée.
00:56:48 Les automobilistes sont soumis à un test de dépistage.
00:56:52 Ce jeune homme en route vers son travail est testé positif au cannabis.
00:56:56 La personne est positive, on peut voir les barres de contrôle justices qui sont actives.
00:57:00 Par contre, celle du THC n'est pas visible,
00:57:03 ça veut dire que la personne est positive au cannabis.
00:57:05 Son permis est suspendu pendant cinq jours.
00:57:07 Le temps d'avoir le résultat d'un prélèvement salivaire effectué sur place.
00:57:11 Le préfet décidera ensuite de la poursuite de la suspension du permis de conduire.
00:57:15 Le conducteur sera aussi convoqué devant la justice.
00:57:18 Les consommateurs réguliers ont de grandes chances d'être positifs lors de tels contrôles.
00:57:23 La consommation de stupéfiants reste détectable pendant plusieurs jours.
00:57:27 Pour le cannabis, on est entre cinq et sept jours.
00:57:30 La cocaïne, entre trois et cinq jours, la molécule active.
00:57:33 La méthamphétamine, une à trois journées.
00:57:36 Pour l'OPAC, c'est une positivité continue
00:57:39 parce que le consommateur consomme à une dépendance telle qu'il consomme tous les jours.
00:57:44 Lors de cette opération, près de la moitié des contrôles se sont avérés positifs.
00:57:49 C'est effrayant et surtout, ça rejoint le débat que nous avions précédemment, Pierre Lelouch.
00:57:54 C'est-à-dire que ces contrevenants n'ont pas peur des contrôles.
00:57:57 C'est peut-être aussi pour cela qu'ils consomment allègrement.
00:58:00 Il y a deux jours, le chauffeur d'une Ministre s'est fait choper au milieu du semi-marathon de Paris
00:58:09 avec une voiture gyrophare.
00:58:11 Il était testé positif au cannabis.
00:58:14 Chauffeur de la Ministre.
00:58:17 Et vous savez quoi ?
00:58:19 Les policiers l'ont interpellé, mais il a été immédiatement relâché.
00:58:24 C'est quoi le fonctionnement de ce pays ?
00:58:28 Georges Fenech, un mot avant de passer à l'Ukraine.
00:58:30 Comment on a mené, vous vous souvenez, il y a quelques années, une campagne ?
00:58:33 Et qu'est-ce qu'elle a dit la Ministre sur son chauffeur ?
00:58:35 Vous avez entendu un mot peut-être de la Ministre qui a dit ?
00:58:38 Non, elle n'a rien dit.
00:58:40 On peut peut-être la citer nommément, la Ministre, si vous donnez cette information.
00:58:43 En fait, j'ignorais même qu'elle le dit.
00:58:45 Je ne connaissais même pas ni son nom ni ses fonctions, comme la plupart de mes conférenciers.
00:58:49 Oui, c'est son chauffeur.
00:58:50 Madame Grangeot.
00:58:51 Elle aurait pu se faire connaître en disant "je ne supporte pas que mon chauffeur soit drogué".
00:58:55 Elle aurait pu le dire.
00:58:57 Merci.
00:58:58 Georges Fenech.
00:58:59 Je pense que comme il y a quelques années, on a eu des grandes campagnes contre l'alcoolisme volant.
00:59:03 Vous vous souvenez, "conduire ou choisir", "conduire ou pas choisir", etc.
00:59:07 Et ça avait porté ses fruits.
00:59:09 Aujourd'hui, on a 3 000 morts, c'est beaucoup trop, mais 3 000 par rapport à 18 000 dans les années 70.
00:59:15 On voit qu'on y est arrivé.
00:59:17 Aujourd'hui, il y a ce phénomène de stupéfiants.
00:59:19 Et je ne vois pas moi de campagne, de sensibilisation.
00:59:23 Ce qu'il faudrait, c'est peut-être rappeler les sanctions et ce qu'encoure quelqu'un qui conduit sous l'emprise de produits stupéfiants.
00:59:30 Pas, évidemment, vous droguer ou conduire, il faut choisir, ça n'a rien à voir,
00:59:34 puisque ce sont des produits interdits.
00:59:36 Il faudrait bien montrer que ceux qui prennent le volant sous l'emprise de stupéfiants,
00:59:41 voilà ce qu'ils risquent en réalité.
00:59:43 Voilà ce qu'ils font risquer aux autres.
00:59:45 Et cela rejoint l'affaire dont on parle beaucoup, Carpalmade.
00:59:49 Plus de 700 morts par an d'accidents de la route consécutifs à une conduite sous l'emprise.
00:59:54 Non, mais ce point est très important.
00:59:56 Parce que l'alcool est en vente libre en France et que la drogue est interdite théoriquement,
01:00:02 on fait une campagne sur l'alcool, mais on ne fait rien sur la drogue, c'est sûr.
01:00:06 Donc il faut que la prévention routière se mobilise, qu'on ait une vaste campagne.
01:00:10 Et sanctionner peut-être plus durement, effectivement.
01:00:13 On va terminer cette émission avec la guerre en Ukraine.
01:00:16 Et ce document, choc et exclusif, dans la petite ville d'Antonivka, toute proche de Kersonne, au sud du pays.
01:00:23 Une église orthodoxe bombardée par l'armée russe lors de la messe du dimanche,
01:00:27 avec une vingtaine de fidèles dans le bâtiment. Regardez.
01:00:32 ... qui sont venus te voir et qui veulent, grâce à nous, laisser les enfants.
01:00:38 Mais tes mains sont fermées, tu cries fort, grâce à Dieu et à Dieu qui est avec nous,
01:00:45 qui nous a donné la liberté de travailler, et qui nous a donné la liberté de vivre.
01:00:50 ...
01:01:20 Cela fait peur, c'est très impressionnant.
01:01:22 Harold Iman, c'est malheureusement le quotidien de la population dans la région de Kersonne,
01:01:26 qui est une région qui, depuis plusieurs mois, est bombardée.
01:01:29 Oui, elle avait été prise par l'armée russe au début, enfin il y a un an.
01:01:34 Et puis elle a été évacuée vers la fin de l'été, en septembre.
01:01:40 Et évacuée par l'armée russe, qui avait pourtant dit, et peint sur les murs,
01:01:45 "La Russie ne quittera jamais Kersonne".
01:01:48 Donc ils bombardent de part et d'autre du fleuve, qui est le Nièvre.
01:01:53 Donc tout ce qui est au nord du Nièvre est aux mains de l'armée ukrainienne.
01:01:59 Et donc là, vous avez des fidèles qui ont osé aller à la messe.
01:02:04 Il n'y a plus beaucoup de population dans cette zone.
01:02:07 Parce que beaucoup de bâtiments ont été détruits,
01:02:09 beaucoup d'habitations ont été détruites également dans ce secteur-là.
01:02:12 Mais il y a, je parle sous votre contrôle, un pont qui rejoint Kersonne et cette petite commune.
01:02:18 Et c'est un point stratégique en effet.
01:02:20 C'est le pont d'Antonovsk, comme on dit en russe, ou Antonovsk-Nivkhaye,
01:02:25 plusieurs façons de le prononcer.
01:02:27 Et c'est un grand pont, celui-là, qui permet de franchir le Nièvre.
01:02:32 Il n'a pas été détruit pour l'instant, mais il n'est plus entre les mains de quiconque.
01:02:40 Donc on ne peut pas vraiment le franchir.
01:02:42 Et pour ce qui concerne les fidèles, je pense qu'on va aborder la question.
01:02:48 Parce que c'est un conflit religieux.
01:02:51 Il y a un conflit religieux.
01:02:53 C'est-à-dire que toute l'Église orthodoxe, les Ukrainiens sont essentiellement orthodoxes,
01:02:59 avec grosso modo 10-12% de catholiques de diverses sortes.
01:03:04 Mais ils sont orthodoxes.
01:03:06 Et jusqu'à présent, ils étaient sous le patriarcat de Moscou,
01:03:09 comme si c'était un seul pays, comme si la Belgique était sous le patriarcat de Paris.
01:03:16 Bon. Et ils ont brisé, au début de la guerre, complètement leurs attaches avec Moscou.
01:03:23 Donc il y avait une partie de l'Église qui était déjà fâchée avec Moscou,
01:03:27 puis l'autre partie a fini par se fâcher avec Moscou.
01:03:29 Donc plus personne n'est aligné sur le patriarcat de Moscou, c'est tout.
01:03:33 C'est maintenant l'Église autocephale ukrainienne.
01:03:36 Et donc les prêtres qu'on voyait, j'ai essayé de faire analyser leur liturgie,
01:03:41 et ce n'est pas du russe.
01:03:43 Donc c'est peut-être probablement du slavon.
01:03:45 Ou de l'ukrainien.
01:03:48 Le slavon est déjà plus proche de l'ukrainien que le russe.
01:03:52 Généralement, on psalmodie en slavon, et de plus en plus en ukrainien en Ukraine.
01:03:59 Est-ce que c'est pour cette raison que les Églises sont visées tout de même ?
01:04:02 C'est quand même une...
01:04:04 Ça peut s'expliquer.
01:04:06 Pourquoi Pierre Lelouch ?
01:04:08 Parce qu'ils bombardent à l'aveugle.
01:04:10 Ce sont des bombardements de terreur qui sont faits.
01:04:14 Dans cette région-là, c'est à l'artillerie.
01:04:17 On essaye de casser les infrastructures.
01:04:21 Bien sûr. Ils savent tout de même qu'il y a une Église avec une messe,
01:04:23 et que même si ce n'est pas extrêmement précis,
01:04:26 une Église, comme un hôpital ou une école, peuvent être des cibles.
01:04:30 C'est arrivé déjà.
01:04:32 Mais le problème, c'est qu'en ce moment,
01:04:36 il y a une phase de bombardement extrêmement aiguë,
01:04:39 et les russes tirent des milliers d'obus tous les jours.
01:04:42 Donc ça tombe sur les populations civiles.
01:04:45 Je crois que cette vidéo devrait être envoyée au patriarche de Moscou,
01:04:49 au patriarche Kyrill, pour lui montrer que ce n'est pas ce genre de choses qu'il faut faire.
01:04:54 Mais bon, malheureusement, les décisions militaires ont été prises des deux côtés.
01:04:59 Il n'y a zéro place pour la diplomatie aujourd'hui.
01:05:02 Chacun se bat, et va se battre d'ici l'été.
01:05:05 On attend la grande offensive de la Somme.
01:05:07 On va voir qui va l'emporter.
01:05:09 Et si après, là il y a probablement déjà au moins 300 000 morts dans cette guerre.
01:05:14 La population...
01:05:15 En fait, il en faudra encore 300 000 avant que ça s'arrête.
01:05:17 Et on l'a vu, de manière très très symbolique aussi, une messe orthodoxe,
01:05:20 avec une vingtaine de fidèles.
01:05:22 Tous des vieilles personnes, les autres sont en cours.
01:05:24 Effectivement, beaucoup de personnes âgées, en effet.
01:05:26 C'est là que je regrette qu'il y ait...
01:05:27 Il y a un obus qui tombe juste à côté, voire peut-être à la frontière, à la lisière du bâtiment.
01:05:31 C'est un miracle qui n'y est pas dit.
01:05:33 Moi je milite pour qu'à côté du travail qui est fait pour armer l'Ukraine,
01:05:38 il y ait aussi un travail politique et diplomatique.
01:05:41 Il y a Rammstein pour les armements.
01:05:43 Il faudrait un Rammstein politique pour essayer de voir comment on en sort.
01:05:46 On en parlera.
01:05:47 Parce que c'est inhumain tout ça.
01:05:48 On en parlera sur l'antenne de CNews.
01:05:49 Merci de nous avoir accompagnés dans un instant.
01:05:51 C'était Eliott Deval.
01:05:52 C'était Rammstein.
01:05:53 A très vite sur CNews et puis cnews.fr bien sûr, n'oubliez pas.
01:05:55 à la vieille étape.
01:05:57 *Bruit de détonation*

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