Scènes de crimes : comment identifier un corps ?

  • l’année dernière
Gilles Reix, ancien policier scientifique et technique, revient pour « 20 Minutes » sur les différents modes opératoires afin de retrouver l’identité d’une personne décédée.

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Transcription
00:00 Dans le cas d'un corps démombré, retrouvé en extérieur, dans un parc, dans un bois,
00:04 si on trouve des bras et une main, on va pouvoir prendre les empreintes digitales.
00:08 On fait appel à la police technique et scientifique pour identifier des corps dans plusieurs situations.
00:27 Des corps qui sont retrouvés dans la rue, des victimes de crimes,
00:30 des corps qui sont retrouvés aussi lors de catastrophes, des catastrophes naturelles ou accidentelles.
00:36 Et bien sûr, il y a des catastrophes criminelles, comme les attentats que nous avons connus en 2015 à Paris,
00:43 ou l'attentat de Nice.
00:44 Et là, on n'a pas simplement, comme sur une simple affaire criminelle où on aurait un ou deux corps,
00:49 là on a 80, 100, 130 corps à identifier en même temps.
00:54 Les moyens formels d'identification sont les empreintes digitales.
00:58 La deuxième, bien sûr, c'est l'ADN, qui est une écriture unique qu'on a en nous.
01:03 Et une troisième forme, c'est l'odontologie, c'est-à-dire la signature du schéma de notre dentition
01:10 et des travaux qui auraient pu être effectués par nos dentistes.
01:12 Comme moyen d'identification secondaire, on a des prothèses, des prothèses de range, de genoux,
01:19 des prothèses mammaires, puisque toutes ces prothèses souvent portent un numéro de série,
01:23 et donc on sait quel hôpital les a posées.
01:26 On peut aussi avoir des identifiants grâce au tatouage que porterait un corps ou une partie de corps,
01:32 ou une amputation, ou une opération spécifique.
01:36 Donc tout ça va entrer en ligne de compte aussi pour pouvoir essayer de retrouver l'identité de la personne.
01:41 À partir du moment où on a une partie de corps, même infime, il doit y avoir de l'ADN.
01:46 Dans le cas d'un corps, par exemple, démombré, retrouvé en extérieur, dans un parc, dans un bois,
01:51 ou même, pourquoi pas, dans un appartement, ça nous est arrivé aussi.
01:54 Si on trouve des bras et une main, on va pouvoir prendre les empreintes digitales.
01:58 Ces empreintes digitales-là, on va pouvoir les comparer aux fichiers des empreintes digitales de la police.
02:04 Où elle est connue, et là tout va bien, les enquêteurs auront leur réponse et sauront à qui ils ont affaire.
02:08 Où cette personne n'est pas connue, et là il va falloir qu'on se débrouille autrement.
02:12 Ce deuxième moyen, éventuellement, ça va être l'ADN,
02:14 et cet ADN va être comparé au fichier national aussi de l'ADN.
02:18 Si on peut avoir une tête, par exemple, avec l'odontologie,
02:23 si on peut mettre en relation les travaux qui ont été faits sur les dents avec le fichier d'un dentiste,
02:28 et bien ça, on va pouvoir l'identifier formellement.
02:30 Une autre forme d'identification, on peut compter aussi sur les personnes, les familles, les proches, les amis,
02:36 qui vont déclarer une personne disparue.
02:38 En se présentant auprès d'un service de police et en faisant une déclaration, une disparition inquiétante.
02:43 Et dans ce cas-là, si on arrive à retrouver des familles, on mettra en concurrence, si j'ose dire,
02:48 l'ADN des familles avec l'ADN de cette personne,
02:51 pour pouvoir les rapprocher et être certain qu'il s'agit bien de la même famille
02:56 et de pouvoir rendre le corps naturellement aux bonnes personnes.
03:00 [Musique]

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