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Dans le jour où, tous les soirs du lundi au vendredi, le passé éclaire le présent : grâce à ses archives, la rédaction d'Europe 1 fait le récit d'un événement relié à l'actualité.

Retrouvez "Le jour où" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-jour-ou

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Transcription
00:00 Voici le général de Gaulle.
00:02 Pour la première fois, un clone d'animal adulte, une brebis.
00:06 Et maintenant, écoutez Yuri Gagarin.
00:08 C'est le premier jour de l'Euro.
00:09 Europe 1.
00:10 À 7h24, c'est l'heure du jour où votre plongée quotidienne dans la boîte à souvenirs d'Europe 1 m'attend.
00:15 Bonjour Laure d'Autriche.
00:16 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:17 Qui succédera à Jean-Loup Dabadie au fauteuil numéro 19 de l'Académie française ?
00:22 L'élection va avoir lieu dans la journée.
00:24 Vous revenez ce matin, Laure, sur l'élection de la toute première académicienne Marguerite Yursenar.
00:30 Le 6 mars 1980, elle devient la première femme à accéder à la coupole du Quai Conti.
00:35 Oui, et elle est loin alors de faire l'unanimité.
00:38 Madame Yursenar, 20 voix.
00:41 Monsieur Dorst, 12 voix.
00:44 Madame Yursenar succédera à Roger Caillois.
00:48 Marguerite Yursenar est renommée déjà.
00:50 Elle a écrit les mémoires d'Adrien ou encore les superbes et trop peu connues Nouvelles-Orientales.
00:55 C'est l'écrivain Jean d'Ormesson qui a défendu sa candidature
00:58 et qui accueille Marguerite Yursenar sous la coupole le 22 janvier 1981.
01:03 Ce n'est pas parce que vous êtes une femme que vous êtes ici aujourd'hui.
01:08 C'est parce que vous êtes un grand écrivain.
01:12 Être une femme ne suffit toujours pas pour s'asseoir sous la coupole.
01:16 Mais être une femme ne suffit plus pour être empêchée de s'y asseoir.
01:21 Et dans son discours, Marguerite Yursenar explique que la littérature est devenue une profession pour quelques femmes seulement au 19e siècle.
01:29 Et c'est pourquoi, même si elle est la première femme seulement à entrer,
01:32 elle refuse de dire que les membres de l'Académie française sont misogynes.
01:36 On ne peut donc prétendre que dans cette société française, l'Académie ait été misogyne.
01:43 Elle s'est simplement conformée aux usages qui volontiers plaçaient la femme sur un piédestal,
01:50 mais ne permettaient pas encore de lui avancer officiellement un fauteuil.
01:56 Dans son discours, Marguerite Yursenar dit aussi que des femmes comme Madame de Stal,
02:00 Georges Sand, Colette, auraient sans doute, elles aussi, mérité d'entrer à l'Académie française.
02:05 Lorsqu'on peut dire que Marguerite Yursenar était féministe ?
02:08 Elle répondait non quand des journalistes lui posaient la question.
02:11 C'est aussi ce que pense le journaliste littéraire Bernard Pivot en 1981.
02:15 Elle réfléchit beaucoup sur la condition des femmes, sur le langage des femmes,
02:20 mais on ne peut pas dire qu'elle participe au mouvement féministe,
02:24 et bien au contraire, on peut même dire qu'elle s'en méfie en vérité,
02:28 parce qu'elle rejette tous les mouvements qui lui paraissent un peu trop nerveux.
02:32 Marguerite Yursenar ne se rendra pas très souvent aux réunions hebdomadaires des académiciens.
02:36 Elle aime sa solitude, lire les poètes grecs, les romanciers suédois,
02:40 voyager, elle ne cherche pas la lumière.
02:42 Aujourd'hui, 6 femmes seulement sur 35 membres font partie de l'Académie française.
02:47 Merci beaucoup Laure d'Autriche pour ce bain de mémoire grâce aux archives sonores d'Europe 1.
02:51 À 8h15, c'est Gérard Larcher qui sera l'invité d'Europe 1.
02:55 Matin, il répondra aux questions de Sonia Mabrouk.
02:57 Le président du Sénat, qui a voté cette nuit l'article sec de la réforme des retraites,
03:01 plus que 13, a validé d'ici dimanche soir minuit.